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quons les classes suivantes : Hebræa, che de cet ouvrage curieux et devenu rare Græca, Sacra, Prophana, Grammatica, présente l'Encyclopedie, ou la suite et Poetica, Historica, auxquelles un peu liaison de tous les arts et sciences. C'est plus tard, dans un autre catalogue, le un système figuré de toutes nos connaismème imprimeur ajouta Rhetorica, Ora- sances, antérieur de près de vingt ans, foria, Dialectica, Philosophica, Arith- remarquons-le bien, à l'Arbre encyclopémetica, Geometrica, Medica, ce qui com- dique de Bacon, dont il a pu être le mopléta, à peu de chose près, la nomencla- dèle. A ce tableau général succèdent seize ture des sciences qu'on étudiait et qu'on tableaux spéciaux pour un pareil nombre enseignait alors. A ces catalogues offici- de sciences, savoir:1. Grammaire; 2. Rhénaux succédèrent bientôt ceux des biblio- torique; 3. Dialectique; 4. Arithmétique; thèques particulières, et quelques autres 5. Géométrie; 6. Optique; 7. Musique; ouvrages de bibliographie, d'une plus 8. Cosmographie; 9. Astrologie; 10. Géogrande étendue et d'un intérêt plus gé- graphie; 11. Physique; 12. Médecine; néral. Le premier en ce genre qui mérite 13. Ethique;. 14. Jurisprudence; 15. Hisd'ètre cité est la Bibliotheca universalis toire; 16. Théologie. La Poésie et la Chrode Conrad Gesner (voyez ce nom dans nologie ont été ajoutées en 1619. A la notre deuxième volume), imprimée à Zu- suite de chaque partition (c'est ainsi que rich, de 1545 à 1549, in-fol., ouvrage fort sont nommées les classes principales ) remarquable, dont la 2° partie, intitulée: viennent des divisions et subdivisions en Pandectarum, sive partitionum univer- très-grand nombre. On en compte envisalium libri XXI, est classée par matières, ron 78 pour la Grammaire, 92 pour la dans l'ordre suivant : 1. Grammatica ; Poésie, 37 pour l'Optique, plus de 100 2. Dialectica; 3. Rhetorica; 4. Poetica; pour l'Astrologie, 66 pour l'Ethique, etc. 5. Arithmetica; 6. Geometria; 7. Musica; Les autres systèmes qui se produisirent 8. Astronomia; 9. Astrologia; 10. De Di- vers la fin du xvie siècle et au commencevinatione et Magia ; 11. Geographia; ment du xvue n'eurent aucun succès; ni 12. De Historiis ; 13. De diversis Artibus; les Cent Buffets de La Croix du Maine (5), 14. De naturali Philosophia; 15. De pri- ni la triple division de Jean Mabrun, selon ma Philosophia, et Theologia Gentilium; ces mots du Psalmiste : Disciplinam, bo16. De morali Philosophia; 17. De aco- nitatem et scientiam doce me, n'obtinnomica Philosophia; 18. Politica; 19. De rent l'approbation du docte Naudé, qui, Jure civili et pontifico; 20. Theologia (ce dans son Avis pour dresser une bibliotitre devait être celui du 2{e livre; mais thèque (6), s'exprime ainsi à l'occasion de la Médecine qui en aurait formé le 20€, ces inventions bizarres : « C'est pourquoy n'ayant pas paru, on la remplaça par la ne faisant autre estime d'un ordre qui ne Théologie). Cette nomenclature, assez peut être suivi que d'un autheur qui ne bernée comme on le voit, su ait du veut estre entendu, je croy que le meiltemps de l'auteur pour l'arrangement leur est toujours celuy qui est le plus fad'une bibliothèque bien composée. Ges- cile, le moins intrigué, le plus naturel, ner, en homme de bon sens, en a écarté usité, et qui suit les facultez Théologie, ces réunions arbitraires de différentes Médecine, etc. (7).» Paroles pleines de sciences en une seule classe, qui ont sé- bon sens, et qui sont tout aussi justes, dyit tant de savants, et qui, selon nous, tout aussi applicables aujourd'hui, qu'elont été le principal écueil contre lequel les l'étaient il y a deux siècles. L'ordre sont venus échouer presque tous les au- que recommande là le bibliothécaire du teurs de systèmes bibliographiques. cardinal Mazarin est, à quelques modifi

Le premier Français qui se soit hasardé cations près, celui que lui-même a suivi à présenter un de ces systèmes compli- dans le classement de la Bibliotheca corqués est Christofle de Savigny, de qui nous avons décrit, à la col. 135 de notre (5) Dessin ou projets présentez (par lui) au roy

Henry III, en 1583, impr. à la fin de sa Biblioth. 5e volume, les Tableaux accomplis de

françoise, in-4. tous les arts libéraux, imprimés en 1587 (6) Edit. de 1644, pet. in-8., page 131.

(7) Celle seconde place donnée à la Médecive nous ct réimprimés en 1619. La première plan- rappelle que Naudé était médecin.

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desiana (Paris, 1643, 10-4.). Ce meme sys- que pour le comparer à celui qu'on attritème, il faut le reconnaitre, sc rapproche bue presque généralement au libraire beaucoup de celui que Claude Clément, Gabriel Martin, et pour se convaincre du jésuite, né en Franche-Comté, a exposé peu de rapport que ces deux systèmes ont dans un livre imprimé à Lyon, en 1635, entre eux (12). Le second, celui que nous in-4. (8), et qui donne pour principales croyons devoir appeler, et que nous nomdivisions : Théologie, Droit, Philosophie, merons désormais Système des libraires Mathématiques, Pbysiologie, Médecine, de Paris, est réellement dû au savant Histoire sacrée, Histoire profane, Poly- Prosper Marchand, connu surtout par son graphes, Orateurs et Rhéteurs, Poëtes, Histoire de l'imprimerie et son DictionGrainmairiens, etc. Ces classes, dont on naire historique, et non pas à Marlın. n'a guère fait dans la suite que transpor- Prosper Marchand ie mit en pratique, ter les sections d'une place à l'autre, en pour la première fois, en 1706, dans la en multipliant les subdivisions, se retrou- Bibliotheca bigotiana, vol. in-12, dont le vent dans presque tous les systèmes dont titre porte les noms des libraires Boudot, il nous reste à parler; et d'abord dans Osmont et Gabriel Martin. L'année suicelui qu'a suivi le savant Ismaël Bouil- vante, le même système, légèrement liaud, lorsque, vers le milieu du xvije siè- modifié dans l'ordre et le nombre des cle, il fut chargé de classer, par ordre de divisions secondaires, servit encore à la matières, le Catalogue de la bibliothèque disposition de la Bibliotheca Johannis de la famille des De Thou, que les frères Giraud, catalogue rédigé par Marchand, Du Puys avaient déjà rangé par ordre al- pour le libraire Robustel, à Paris, ainsi phabétique. Ce catalogue, publié seule- qu'il le dit formellement dans la préface ment en 1679, sous le titre de Bibliotheca de son Catalogue de Faultrier, publié en thuana, par Joseph Quenel, était sans 1709, et comme Martin lui-même l'a rccontredit le meilleur qui eût paru jus. connu en plusieurs occasions (13). Cequ'alors. L'ordre qu'il présente (9) est, à pendant Marchand, peu satisfait du noubien peu de chose près, celui qui a été vel ordre qu'il venait d'introduire, en suivi depuis à la Bibliothèque royale de classant les livres en cinq grandes secParis.

tions, savoir : Théologie, Jurisprudence, Quoique le système de la Bibliothèque Philosophie (autrement, sciences et arts), des Jésuites du collége de Clermont, par Belles-Lettres et Histoire, à peu près le Père Jean Garnier, ait été mis au jour comme nous le faisons nous-même dans en 1678 (10), c'est-à-dire un peu avant la table ci-jointe; Marchand, disons-nous, celui de la Bibliotheca thuana, il est réel- imagina bientôt un autre système, dans lement moins ancien que ce dernier, et lequel il refondit les cinq classes du prelui est fort inférieur, selon nous (11): il mier en trois grandes sections, sous les mérite toutefois d'être étudié, ne fût-ce dénominations suivantes : 1. Philoso

phic ou Science humaine, comprenant (8) Musei sive bibliothecæ tam privatæ quum pu

la Grammaire, la Logique, la Poétique, blicæ extructio, instructio, etc.

et ce que l'on a depuis désigné sous le (9) La Théologie et la jurisprudence y sont suivies de l'Histoire, terminée par les traités généraux de

titre général de Sciences et Arts. (La JuPolitique. La Philosophie, accompagnée des Mathé- risprudence s'y trouve placée entre l'Ématiques, qui comprennent la Musique, l'Astronomie, etc., forme, avec les Arts, la Médecine et l'His

conomie et la Politique.) 2. Théologie, ou toire naturelle, une seconde partie, à laquelle suc- Science divine. 3. Histoire, ou Science cèdent les Belles-Lettres (Litteræ humaniores). (10) Systema bibliothecie collegii parisiensis So

des événements. Ces trois classes sont cietatis Jesui. Parisiis, excudebat Sebast. Mabre- précédées de la Bibliographie, qui leur Cramoisy, 1678, in-4. (11) 11 est divisé en cinq grandes classes : 1. Theo

sert d'introduction. On y retrouve une logia; 2. Philosophia (ceite classe comprend les grande partie des subdivisions des deux Litteræ humaniores, inais non pas l'Histoire naturelle); 3. Historia, dont un chapitre, le 26e, ren

précédents catalogues, subdivisions ou ferine l'Histoire naturelle, et un autre, le 27°, ce que le P. Garnier nomme Historia artificialis, od se (12) Plusieurs bibliographes ont avancé que le trouvent placées les fictions en vers et en prose, et système du P. Garnier avait servi de base à celui de même les tragédies et les comédies qui oni un but inoral; 4. Eunomia, sive Jurisprudentia; 5. Hete- (13) Catalogue de Barré, ° 0469, et Catal, de Belrodoxia.

langer, n° 3451.

Martin.

ligurent plus d'un emprunt fait aux sys- décesseurs, mais il se tait sur les obligatèmes de Clément, de Boulliaud et de tions particulières qu'il avait à Marchand, Garnier. Mais, pour bien apprécier le pre- alors réfugié en Hollande, auquel il demier système de Marchand, le seul auquel vait non-seulement son système presque jusqu'ici se rattache positivement son tout entier, mais encore la plupart des nom dans la mémoire des bibliographes, améliorations de détails qu'on peut reil faut lire la présace latine fort curieuse marquer dans ses catalogues. Toutefois qu'il a mise au commencement du Cata - sachons lui gré d'avoir mis fin à l'espèce logue de Joachim Faultrier, déjà cité. Là, d'anarchie qui existait alors dans le clasaprès avoir développé son plan avec pré- sement de ces sortes d'ouvrages; et surcision, il a donné d'excellents préceptes tout félicitons-le d'avoir fait preuve d'un sur la manière de lever avec exactitude jugement plus sûr que Marchand luiles titres des livres, et de les disposer mème, en préférant un système peu scienméthodiquement dans un ordre convena- tifique, à la vérité, mais assez logique, et, ble, en réunissant de suite les différents ce qui est mieux encore, fort clair, à une formats, au lieu de les séparer comme donnée plus philosophique peut-être, mais cela s'était pratiqué presque toujours jus- d'une application beaucoup moins faqu'alors (14) Ces préceptes, dont l'expé- cile (15). Le système que Martin, à quelrience de plus d'un siècle a suffisamment ques exceptions prés, a suivi constamdémontré la sagesse, furent tout d'abord ment dans les nombreux catalogues qu'il parfaitement appréciés par Gabriel Mar

a eus à rédiger, depuis 1711 jusqu'à sa tin, homme instruit, d'un esprit judicieux mort, arrivéeen 1761, futégalement adopté et méthodique; et lorsqu'en 1711 Mar

par Boudot, son émule; par Marie-Jacchand se détermina à quitter la France, ques Barrois, antre savant libraire, à qui pour cause de religion, G. Martin se trouva l'on doit plusieurs bons catalogues; par ètre l'homme le plus propre à remplacer l'auteur de la Bibliographie instructive; celui-ci dans la rédaction des catalogues enfin par Guillaume De Bure, décédé en de livres à vendre, objet qui l'avait déjà 1820, et par ses deux fils, morts depuis la occupé lui-mème dès l'année 1703. Ce- publication de notre 4e édition : ces trois pendant ce libraire, ayant à choisir entre derniers ont successivement, et pendant les deux systèmes successivement prati- plus de soixante ans, exercé honorablequés par son prédécesseur, se décida pour ment et avec un succès constant les foncle premier, qu'il jugca d'un usage plus tions de libraires experts-vendeurs. C'est commode que le second; et, après y avoir de cette manière que le système des libraiintroduit quelques heureuses modifica- res de Paris, éprouvé par une longue prations, il l'appropria à l'arrangement du tique, reçut en France une sorte de consécatalogue de l'excellente bibliothèque de cration, et fut adopté dans une partie de Bulteau, qu'il publia en 1711, sous le ti- l'Europe. En vain quelques personnes (16) tre de Bibliotheca bultelliana (en 2 vol.

essayèrent-elles de le combattre, ou du in-12); et dans la préface duquel il s'ex- moins d'y substituer leurs innovations, prime ainsi, au sujet de la méthode qu'il toutes ces tentatives malheureuses ne servenait d adopter : «In libris disponendis virent qu'à en démontrer la supériorité. illum secuti sumus ordinem, qui systemate nostro bibliographico mox expone

(15) Voici lejugement que, dans un spirituel feuiltur, quod si non doctum aut erudite ela. leton consacré à notre Manuel, Ch. Nodier a porté boratum, saltem clarum et perspicuum

de la classification bibliographique dont il s'agit

Elle est simple, elle est claire, elle est facile; elle conati sumus efficere, ex iis qui nos in embrasse, sans trop d'efforts, toutes les innoinbrables hoc labore antecesserunt, quædam, ut

et capricicuses subdivisions qu'il a plu à la fantaisie

humnaine d'introduire dans la forme littéraire du livre; censemus, meliora seligentes, quædam et, ce qui ine parait de plus grande importance enimmutantes et addentes. » Dans ce pas

core, elle est consacrée par d'excellents calalogues,

devenus classiques dans leur genre. » sage remarquable, Martin parle bien à la (16) D'abord, en 1760, l'abbé Leclerc de Montlinot, vérité des emprunts qu'il a faits à ses pré

dans son Essai sur un projet de catalogue de bis bliothèque, que l'abbé de Saint-Léger réfuta -icto

rieusement; ensuite, en 1776, le libraire Née de La (19) Cependant, dans 'a Bibliotheca thyana, les Rochelle, fort jeune alors, dans le catalogue des liCorinals se trouvaient déjà réunis.

vres de Perrot.

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Il ne faut pas trop s'étonner que de pour tout le reste, on était complétement simples libraires, mais des libraires réel- en désaccord. Les uns (18) voulaient qu'on lement instruits, aient réussi mieux que suivit la marche des idées, et prenaient des gens de lettres, que des savant de pour base de lcurs systèmes Bacon ct'les profession, à donner du crédit à un sys. encyclopédistes, c'est-à-dire les trois tème bibliographique; car d'un côté, cn mots : raison, imagination, mémoire; les le concevant dans son ensemble ct dans autres (19) adoptaicnt la marche des étuses détails, ces libraires étaient affranchis des que, comme de raison, ils concevaient des prédilections exclusives que les sa- chacun à leur manière. Celui-là (20) nietvants sont naturellement portés à avoir tait en avant ses trois classes favorites : pour ce qui fait l'objet principal de leurs connaissances instrumentales, connaisétudes; et, d'un autre côté, les occasions sances essentielles, connaissances de confréquentes qu'ils avaient eues de classer renances. Celui-ci (21) ajoutait aux trois des bibliothèques de tous les genres divisions fondamentales des encyclopéavaicnt dù leur faire trouver la méthode distes celles des besoins physiques et des la mieux appropriée à l'arrangement d'un besoins moraux, tandis qu'un autre (22) catalogue de quelque étendue. C'était proposait treize elasses, en commençant d'ailleurs une chose heureuse pour les par l'agriculture, le plus ancien des arts. personnes qui faisaient usage de ces ca- Cependant, parmi les novateurs se, faitalogues et qui en avaient une fois étudié

saient remarquer l'abbé Amcilhon, le janle classement, de savoir d'avance à quelle séniste Camus, et le savant Daunou, -anplace elles pourraient trouver les ouvra- cicn oratorien; tous trois gens de mérite, ges qu'elles désiraient se procurer, et d'è- sans doute, mais trop partisans des idées tre ainsi dispensées de lire d'un bout à dominantes alors pour ne pas leur faire l'autre des volumes quelquefois fort gros. d'amples concessions (23).

Le système des libraires de Paris était à peu près le seul qu'on suivit en France (18) Le professeur Butentschon, à Colmar; M. Galorsque la révolution de 1789 éclala. Les

briel Peignot, alors à Vesoul.

(19) Camus, dans le jer vol. des Mémoires de orages qui bouleversèrent alors l'ordre l'Institut, classe de littérature et beaur-arts. social tout entier n'épargnèrent pas les

(20) Le citoyen arsenne Thiebaul, Exposition du

tableau philosophique des connaissances humaines, choses purement littéraires. Tout fut re- Paris, an x, in-8. mis en question, tout, sans excepter l'or

(21) Le P. Laire.

(22) Le citoyen Parent, Essat sur la bibliogradre à suivre dans la rédaction des catalo- phie, 1801, in-8. gues de livres. A cette époque on ne dut

(23) De tous les systèmes bibliographiques auxquels

a donné naissance le désir de faire descendre la Théoètre que médiocrement surpris de voir logie et la Jurisprudence aux derniers rangs, le meil. plus d'un apôtre de la philosophie du leur, sans aucun doute, est celui de Daunou, tel qu'il

est exposé au commencement du Catalogue de ce saXVIIe siècle attaquer vivement, au nom vant distingué. C'est aussi celui qui se rapproche le de la raison, un système bibliographique

plus du système des libraires de Paris, système dont,

à bien le considérer, il n'est guère qu'un remaniequi donnait le premier rang aux choses ment. L'ordre des classes y est interverti, et leur divines et le second aux lois. Une réforme

nombre est porté de cinq à sept; mais, a quelques

inodifications près, les divisions de chaque classe sont radicale fut donc jugée indispensable par restées les mêmes. Dans le nouvel ordre qu'a soivi les plus zélés, tandis que d'autres, plus

Daunou, après une introduction formée de la Biblio

graphie et de l'Histoire littéraire, viennent : 1° les modérés ou plus timides, se bornaient à Belles-Lettres, composées des Grammairiens, des demander qu'on se hátát d'effacer de ce

Rhéteurs, des Poëtes, des Critiques et des Mélanges

littéraires; 2o l'Ilistoire, précédée de la Géographie système toutes les traces de notre ancien et de la Chronologie, el terminée par des Sappléments esclavage (17). Alors surgirent, presque

ou Paralipomènes historiques; 3° les Sciences, con

tenant la Philosophie proprement dite, avec la Métasimultanément, un certain nombre de physique, la Logique, la Morale, la Politique, la Bouveaux systèmes dans lesquels on s'ac

Science sociale, l'Economie politique, enfin la Physi

que, les Mathématiques et l'Histoire naturelle; 40 les cordait assez bien, à la vérité, soit pour Arts, où sont compris l'Agriculture, les Arts mécanidéplacer la Théologie, soit pour la faire

ques, les Arts du dessin et la Musique : 5° la Méde

cine; 6o la Jurisprudence; 79, la Théologie : le tout entièrement disparaitre en la confisquant terminé par les Collections encyclopédiques. Le seul au profit de la Métaphysique, mais où,

mérite que l'auteur prétendit attribuer à celle disposition, c'était, disait-il, d'être celle qui a régné dans les

études durant les siècles où l'on a fait le plus de livres. (17) Lettre de B. à Daunou, du 20 niróse an ix, a En effet, on commençait par la grammaire, on pour. dans le Bulletin du Bibliophile, de série, p. 75. su'vait un cours de littérature qu'accompagnaient

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En enlevant à la Théologie le ralig dont c'est au nom du progrès, au nom de ce elle était en possession depuis tant d'an- qu'on appelle la marche de l'esprit hunées dans nos bibliothèques, on pensait main, qu'on les condamne. Le vieux sysqueʻrien n'était si facile que de l'y rem- tèmc, dit-on, est complétement en désacplacer; pourtant sur ce point, comme sur cord avec les idées nouvelles, avec le dévebeaucoup d'autres, il fut impossible de loppement des sciences; on le déclare tout s'entendre. La Philosophie, les Belles- à fait inadmissible. Mais heureusement Lettres et l'Histoire, voire même l'humble cet arrêt n'est pas sans appel, car enfin, Bibliographie, furent tour à tour, et inu- nous le demandons, qu'y a-t-il donc de tilement proposées. Ainsi, non-seulement changé dans la nature des choses? La Fhiaucun système ne prévalut, mais même losophie n'est-elle pas toujours la philoaucun ne put réunir en sa faveur un cer- sophie, quel que soit le point de vue sous tain nombre de suffrages. En sorte qu'a- lequel on l'envisage; l'Histoire ne resteprès d'inutiles efforts, il fallut en revenir t-elle pas toujours l'histoire, soit que, au système des libraires, que chacun re- comme le veulent. les encyclopédistes, gardait d'ailleurs comme le meilleur après elle appartienne à la Mémoire, soit que, le sien. Cependant les anciennes tradi- dans le système de M. Ampère, on la tions de Martin, auxquelles, malgré les classe dans la Noologie, soit enfin qu'elle attaques multipliées des novateurs, pres- dépende de la Science sociale, comme le que tous les catalographes français sont

prétend M. Merlin? A la vérité, les scienrestés fidèles, trouvent aujourd'hui de ces proprement dites ont beaucoup agrannouveaux ennemis à combattre. Cette fois

di leur domaine depuis quelques années; quelques leçons de géographie et d'histoire; un cours

Poésie, en sorte que, dans son Catalogue, publié d'ade philosophie terminaii l'enseignement général,

près son système, les Epistolaires et les Romans préaprès lequel on se livrait à l'étude spéciale ou de la

cèdent les Pocies. Quoique, au premier aperçu, cette médecine ou du droit, ou de la théologie, selon la

inanière de procéder paraisse assez logique, nous ne profession à laquelle on avait été destiné. » Celle dis

sturiops l'admettre, ei voici pourquoi : la versificairibution serait assez naturelle, peut-être, si nos bi

tion n'est ceria peinent pas le seul caractère distinctil bliothèques ne se composaient que de livres élémen

de la poésie, genre auquel, selon nous, appartient de laires destinés à un cours d'élude universitaire du

droit toute fiction où domine l'action d'une imaginapremier degré; mais il en est autremeni, car chaque tion riche et brillante. Pour le prouver, il nous seclasse considérée dans loutes ses branches, dans tous rait facile de citer plusieurs ouvrages en prose qui ses degrés, comme dans noire Calalogue, forme un repferinent plus de véritable poésic, en quelques paensemble trop vaste, deroande des études irop di

ges, que tel gros recueil de vers qu'on est convenu verses, trop étendues, pour qu'on puisse la consi

d'appeler poëme : ne sait-on pas, d'ailleurs, que la dérer sinplement coinme un des degrés à franchir

plupart de nos anciens romans de chevalerie sont de pour arriver à une des trois grandes professions aux

simples traductions en prose d'ouvrages écrits en vers quelles, selon Daunou, loui vient se résumer, ou à

français, dans le XIIe et le XI siècle? Ce n'est donc toute autre prosession savante. Par exemple, la cul

pas sans motif que nous avons conservé à la suite de ture des Belles-Lettres étendue à toutes les divisions

la Poésie proprement dite les Fictions en prose qui en et subdivisions du systèine de ce sayant , divisions

sont une dépendance nalurelle. Dans un autre sysqui, à quelque chose près, sont aussi les noties, la

tème assez récent, où l'on a suivi, à l'égard des ouculture des lettres ajusi comprise, disons-nous, est Vrages en vers, le classement de Daunou, se trouvent tout autre chose que ne le sort, et ne le doivent être

réunis, sous le titre général de Composition, des oules études préparatoires qui se sont dans nos colléges.

Frages de diferents geures, auxquels, sans nul doute, On peut même ajouter que les Belles-Lettres soat la

convient cette dénomination : inais le libraire ingéprincipale base de deux professions spéciales, savoir :

nieux qui a eu l'idée de ce classement semble avoir celle d'homme de leltres, et celle de l'enseignement oublié que des ouvrages coinine l'Esprit des lois, des langues savantes. Aipsi, en adinettant que cette comine i’Emile, le Discours sur l'histoire univerclasse eat les inéincs titres que toute aule classe

selle, ou comme le Génie du Christianisme, sont pour occuper le premier rang dans une bibliothèque aussi des Compositions, quoiqu'ils ne se placent pas ou la Théologie serait reléguée à un des derniers, il dans la classe des Belles-Lettres, où néanmoins ils est certain que ce rang ne saurait lui appartenir de

figureraient un peu mieux que te pamphlet wlieux droit absolu. Autre ubservation : de ce que, dans les

et mal écrit, ou que telle ignoble facétie qu'on est colleges, quelques icçons de géographie et d'his- bien obligé d'y conserver: ce qui prouve évidemment, loire accompagnaient le cours de velies-lettres, à notre avis, que la dénomination de Composition s'ensuil-11, de toute nécessite, que l'Alistoire, avec le

est beaucoup trop vague pour devenir le titre spécial coriége obligé qui l'accompague, doive être placée de l'une des sections des Belles-Lettres. Aussi cette entre les Belles-i.elires et les Sciences ? Ce qui pour- dénomination vient-elle d'etre abandoonia par celui rait etre bien plus naturel, ce serait de placer la Mé- qui l'avait introduite et par son liop licèle disciple. decine immédiatement après la Physique, la Chinie

Quoique le Télémaque soit bien une composition et l'Histoire naturelle; et pendant Daunou en a

purcment littéraire, des esprits assez subtils pour formé une classe tout à fait séparée des autres.

prendre souvent, dans les choses, l'exception pour la En classant les Belles-i elues, ce savant professeur règle, oot jugé convenable de placer ce roman poéa eu soin de bien distinguer les traités théoriques des

lique dans la section des Traités sur l'éducation des ouvrages qui sont la base, ou, si on l'aiune mieux, le

princes, sous prétexte qu'il a été composé pour l'insrésultat de ces théories; sur ce point, nous sommes iruction morale du duc de Bourgogne. En cela nous d'accord avec lui; Inais il a place de suite les Cowpo- n'avons été nullement tenté de les imiter. sitions littéraires en prose, avant de s'occuper de la

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