Le Comte Lucanor: apologues et fabliaux du XIVe siècle

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Librairie d'Amyot, 1854 - 496 pages

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Page 182 - L'invention des arts étant un droit d'aînesse, Nous devons l'apologue à l'ancienne Grèce : Mais ce champ ne se peut tellement moissonner Que les derniers venus n'y trouvent à glaner. La feinte est un pays plein de terres désertes; Tous les jours nos auteurs y font des découvertes.
Page 182 - Je suis âne, il est vrai, j'en conviens, je l'avoue; Mais que dorénavant on me blâme , on me loue , Qu'on dise quelque chose, ou qu'on ne dise rien, J'en veux faire à ma tête.
Page 8 - ... Ferreras, qu'un insigne révolté contre toutes les lois divines et humaines; qu'on le juge, au contraire, selon les idées de son temps, avec les traditions d'indépendance des grands vassaux et sans autres témoignages que les actes même d'Alphonse, qui le disculpa par ses faveurs après l'avoir provoqué par ses violences , et une réhabilitation n'est plus nécessaire. On ne reconnaît, dans l'auteur du Comte Lucanor, ni un connétable de Bourbon, ni un duc de Bourgogne ou de Guise ; il...
Page 244 - Le comte goûta beaucoup ce conseil; il le suivit et s'en trouva bien. Don Juan Manuel, estimant aussi que la leçon était utile à retenir, la fit écrire dans ce livre, et composa des vers qui disent ceci...
Page 145 - Vclula de Pamphile Mauritianus, défie l'analyse ; ce n'est ni un poème, ni un roman, ni un drame, encore moins un traité de morale, et c'est un peu de tout cela : « Mon livre, dit-il, s'adresse à tout le monde , le sage n'y verra que sagesse, le fou n'y verra que folie ; à qui la faute? Si l'on désire y voir ce que j'ai voulu y mettre, et rien de plus ni de moins, que chacun abandonne ses idées pour suivre les miennes. » Mais où va-t-il? Le lecteur affriandé par l'amorce du prologue, s'avance...
Page 69 - Vous ne l'ignorez pas, seigneur, je ne connaissais pas vos anciennes tendresses, quand, avec des paroles pleines de tromperie et mille raisons feintes, la vérité qui m'était due fut par vous mise à dédain. Vous m'avez trompée en mon très jeune âge, me laissant vous aimer de cette pure affection que m'enseignait l'honnêteté; et parce que les choses qui arrivent en la première jeunesse durent toujours au fond de la mémoire, pour se faire sentir dans les autres temps de la vie, je garde...
Page 275 - ... surtout d'aventurer des sommes ; j'opérerai devant vous, si vous le désirez, et je ne vous cacherai rien de ce que je sais faire. — »Bon, pensa le roi ; voici qui va parfaitement; il me semble qu'avec un homme qui parle de la sorte , je ne cours aucun risque.
Page 158 - ... plus instructifs de l'histoire universelle des lettres ; d'autres l'ont étudiée au point de vue français ; je viens d'examiner le côté espagnol, et le sujet est loin d'être épuisé. Que serait-ce donc si l'on voulait déterminer avec quelque précision tout ce que l'Occident doit à l'Orient ! Le travail d'une vie entière n'y suffirait pas ; les efforts combinés de plusieurs esprits exercés et patients peuvent seuls triompher des obstacles; il faudrait qu'une association de philologues...
Page 277 - Ainsi le roi fut puni de son manque de prudence. Quand il vit, cependant, que l'alchimiste tardait un peu trop, il envoya des messagers à sa maison, pour s'enquérir si l'on avait quelque nouvelle de lui ; mais on ne trouva rien dans le logis , si ce n'est un coffre fermé à clé , et l'on en retira un papier contenant ces mots : « Je crois fort qu'il n'ya pas au monde de tabardit ; sachez que je vous ai pris pour dupe , et apprenez que lorsque je suis venu me vanter d'être homme à vous enrichir,...
Page 481 - ... judaïque, qui était celle de ses pères, et se distingua par ses connaissances dans plus d'un genre. A l'âge de quarante-quatre ans, il embrassa de bonne foi le christianisme et fut baptisé dans sa ville natale...

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