Notre Dame, Vaux de Vaux de Cervay, Frame, (atley) DE L'ABBAYE DE NOTRE-DAME DES VAUX DE CERNAY, DE L'ORDRE DE CITEAUX, AU DIOCÈSE DE PARIS, COMPOSÉ d'après les Chartes originales conservées aux Archives de Seine-et-Oise, TOME PREMIER. 1118-1250. PARIS, TYPOGRAPHIE DE HENRI PLON, 8, RUE GARANCIÈRE. 1857 INTRODUCTION. Le Cartulaire que nous publions en ce moment sort un peu de la règle ordinaire de ces sortes de recueils : ce n'est pas, en effet, seulement la reproduction d'un Cartulaire tout composé à l'avance que nous nous sommes proposée; un pareil titre a sans doute existé pour l'abbaye des Vaux de Cernay, car une table du XIIe siècle, trouvée dans les papiers du monastère, nous paraît provenir certainement d'un Cartulaire de cette époque, et nous verrons d'ailleurs, à l'histoire des abbés, que le cardinal de Meudon fit composer, vers le milieu du xvie siècle, un Cartulaire de son abbaye; mais ce document, qui nous eût été si précieux et qui ncus aurait épargné tant de recherches, est malheureusement perdu ou égaré aujourd'hui. Ce que nous avons voulu donc, c'est combler cette lacune, en faisant nous-mêmes le Cartulaire qui manquait; c'est reconstituer l'histoire de l'abbaye et des possessions des Vaux de Cernay, telle que l'auraient pu faire les moines eux-mêmes, si, revivant au xixe siècle, ils avaient eu la pensée de renouer avec leurs devanciers la chaîne brisée par la révolution de 1789. L'idée première, au reste, du recueil de chartes que nous publions est bien venue d'une sorte de cartulaire. L'un de nous (M. Aug. Moutié) rencontra, il y a plusieurs années, à SaintArnoul, parmi des papiers vendus en 1795, la copie d'une déclaration de tous les biens de l'abbaye des Vaux de Cernay, rendue par : les moines à la Cour des Comptes de Paris en 1511 à la suite de la déclaration de chaque domaine se trouvent copiés les principaux titres de propriété de ces biens. Frappé des renseignements utiles que renfermait ce volume, et sachant l'intérêt que M. le duc de Luynes portait à tout ce qui intéresse les environs de Montfort et de Chevreuse, M. Moutié le lui communiqua, en lui soumettant l'idée de le publier, complété toutefois par les titres qui pourraient encore se rencontrer aux archives de Seine-et-Oise. M. le duc de Luynes approuva parfaitement la pensée de M. Moutié; il envoya aussitôt à Versailles M. Borel d'Hauterive, qui fit la copie de plus de douze cents pièces conservées en originaux dans le riche fonds de l'abbaye des Vaux de Cernay et aux archives de l'Empire. Nous-mêmes, en revisant et collationnant avec le soin le plus minutieux les copies faites par M. Borel, nous y avons ajouté plus de deux cents autres chartes, toutes celles entre autres concernant les maisons de Paris, qui avaient été négligées par notre prédécesseur comme étrangères au Cartulaire. La copie de la Déclaration de 1511, dont nous avons déjà parlé, nous fournit en outre une cinquantaine de pièces, dont les originaux sont perdus aujourd'hui. Enfin, nous avons recherché dans les archives d'Eure-etLoir et de l'Orne tous les documents se rattachant à l'abbaye des Vaux de Cernay, et nous avons eu ainsi un ensemble de plus de quinze cents pièces, depuis le x11e jusqu'au xvIe siècle. Une fois la matière donnée, il ne restait plus que la mise en œuvre; mais là se présentaient quelques difficultés que n'avaient pas eu à résoudre les précédents éditeurs de Cartulaires. Devionsnous adopter pour le classement des pièces l'ordre chronologique ou topographique? Le second nous semblait tout d'abord plus rationnel; mais en le suivant, nous étions exposés à tomber dans de graves erreurs. Le classement du fonds des Vaux de Cernay, aux archives de Seine-et-Oise, fait d'après un inventaire du siècle dernier, suit, il est vrai, l'ordre topographique, et nous aurions eu là un guide précieux; mais les rédacteurs de l'inventaire n'ont pas été à l'abri de toutes inexactitudes : nous en avons signalé plusieurs dans le cours de notre publication, et il en est d'autres, assez nombreuses, que nous avons négligé de faire remarquer, ou dont peut-être nous-mêmes nous ne nous sommes pas aperçus. Nous aurions donc couru le risque de tomber souvent dans des erreurs complétement indépendantes de nous, et qui pouvaient parfois entraîner dans de regrettables quiproquo. Puis il était un certain nombre de pièces, dont le classement dans l'inventaire est purement arbitraire, parce qu'elles ne se rapportent à aucune des possessions de l'abbaye, et nous aurions été fort embarrassés de savoir en quel endroit les placer : nous voulons parler, par exemple, des titres relatifs à la mare Saint-Jean ou aux maisons canoniales de la rue des Lices à Chartres, ou des pièces concernant Saint-Martin de la Rive à Rouen, etc. Devant ces difficultés, nous avons donc préféré l'ordre chronologique, nous réservant de faire des tables aussi détaillées et aussi nombreuses que possible, pour suppléer au défaut de notre méthode et remplir le but utile que nous nous proposions. Quel est, en effet, le principal but d'un Cartulaire? C'est de fournir aux auteurs consciencieux des matériaux dont ils peuvent user avec confiance, des renseignements topographiques et généalogiques qu'ils ne peuvent rencontrer que dans ces sortes de recueils. Or, nous croyons que peu de cartulaires sont aussi riches que celui des Vaux de Cernay en renseignements de cette nature. Fondée sur la limite extrême des diocèses de Paris et de Chartres, tellement qu'une portion des bâtiments claustraux et la maison abbatiale faisaient partie du diocèse de Chartres, tandis que le reste du monastère dépendait de celui de Paris, l'abbaye des Vaux de Cernay vit ses possessions rapidement s'accroître par la muni |