"La défaite de Conradin ne devoit mettre une terme ni à ses malheurs, ni aux vengeances du roi (Charles d'Anjou). L'amour du peuple pour l'héritier légitime du trône, avoit éclaté d'une manière effrayante; il pouvoit causer de nouvelles révolutions, si Conradin demeuroit en vie ; et Charles, revêtant sa défiance et sa cruauté des formes de la justice, résolut de faire périr sur l'échafaud le dernier rejeton de la Maison de Souabe, l'unique espérance de son parti. Un seul juge Provençal et sujet de Charles, dont les historiens n'ont pas voulu conserver le nom, osa voter pour la mort, d'autres se renfermèrent dans un timide et coupable silence; et Charles, sur l'autorité de ce seul juge, fit pronouncer, par Robert de Bari, protonotaire du royaume, la sentence de mort contre Conradin et tous ses compagnons. Cette sentence fut communiquée à Conradin, comme il jouoit aux échecs; on lui laissa peu de temps pour se préparer à son exécution, et le 26 d'Octobre, il fut conduit, avec tous ses amis, sur la Place du Marché de Naples, le long du rivage de la mer. Charles étoit présent, avec toute sa cour, et une foule immense entouroit le roi vainqueur et le roi condamné. Conradin étoit entre les mains des bourreaux; il détacha luimême son manteau, et s'étant mis à genoux pour prier, il se releva en s'écriant: Oh, ma mère, quelle profonde douleur te causera la nouvelle qu'on va te porter de moi !' Puis il tourna les yeux sur la foule qui l'entouroit; il vit les larmes, il entendit les sanglots de son peuple; alors, détachant son gant, il jeta au milieu de ses sujets ce gage d'un combat de vengeance, et rendit sa tête au bourreau. Après lui, sur le même échafaud, Charles fit trancher la tête au Duc d'Autriche, aux Comtes Gualferano et Bartolommeo Lancia, et aux Comtes Gerard de Galvano Donoratico de Pise. Par une rafinement de cruauté, Charles voulut que le premier, fils du second, précédât son père, et mourût entre ses bras. Les cadavres, d'après ses ordres, furent exclus d'une terre sainte, et inhumés sans pompe sur le rivage de la mer. Charles II. cependant fit dans la suite bâtir, sur le même lieu, une église de Carmelites, comme pour appaiser ces ombres irritées." THE DEATH OF CONRADIN. No cloud to dim the splendor of the day Which breaks o'er Naples and her lovely bay, And lights that brilliant sea and magic shore With every tint that charmed the great of yore; Th' imperial ones of earth-who proudly bade Their marble domes e'en ocean's realm invade. That race is gone-but glorious Nature here Maintains unchanged her own sublime career, And bids these regions of the sun display Bright hues, surviving empires past away. The beam of heaven expands-its kindling smile Reveals each charm of many a fairy isle, Whose image floats in softer coloring drest, With all its rocks and vines on ocean's breast. L Misenum's cape hath caught the vivid ray, Lovely it sleeps on Posilippo's height, O ye bright shores of Circe and the Muse! Rich with all Nature's and all fiction's hues; Who shall explore your regions, and declare The poet erred to paint Elysium there? Call up his spirit, wanderer! bid him guide Thy steps, those siren-haunted seas beside, And all the scene a lovelier light shall wear, And spells more potent shall pervade the air. What though his dust be scattered, and his urn Long from its sanctuary of slumber torn, 1 Still dwell the beings of his verse around, Hovering in beauty o'er the enchanted ground; His lays are murmured in each breeze that roves Soft o'er the sunny waves and orange-groves. His memory's charm is spread o'er shore and sea, The soul, the genius of Parthenope; Shedding o'er myrtle-shade and vine-clad hill The purple radiance of Elysium still. Yet that fair soil and calm resplendent sky Oft o'er those bright blue seas the gale hath borne Past are those ages-yet another crime, Another woe must stain th' Elysian clime. There stands a scaffold on the sunny shoreIt must be crimsoned e'er the day is o'er ! There is a throne in regal pomp arrayed,— A scene of death from thence must be surveyed. |