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the centre of each division. Use, for all these wheels, Evans's Mecklenburgh, No. 120.

k. The edging is worked entirely in buttonhole, on Mecklenburgh thread, No. 1, in which it is outlined. The first line of small scallops is first traced; then each scallop is separately finished in outline, by laying the thread down on the three, then slipping it back to the point where the two begin; then the one. When all are outlined, they must be covered with buttonhole stitch, finished with Raleigh dots as indiAIGUILLETTE.

i. Raleigh wheels. These are worked on four bars, with an English spot at the cross. The wheel is then made round it, with a spot atcated in the engraving.

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J'assistais l'hiver dernier, chez ma grand'tante au réveillon traditionnel de la nuit de Noël. La collation venait de finir; le thé et le punch au rhum avaient remplacé sur la table du festin les pyramides dorées de beignets à la fleur d'oranger. Attachée, en vraie douairière qu'elle était, aux souvenirs du bon vieux temps dont douze lustres accomplis la séparaient, ma vénérable parente avait formellement exigé que chacun de ses convives racontât, à tour de rôle, une de ces mystérieuses histoires de bandits et de fantômes, si délicieuses à entendré, les soirs d'hiver, au coin d'un feu pétillant, lorsque le vent de bise pleure à la fenêtre, que le chien hurle dans la cour et que la neige blanchit au loin les toits de maisons solitaires. Comme cette ennuyeuse corvée était une des conditions sine quâ non d'admission chez ma grand'tante, pendant la veillée de Noël, aucun des invités ne songea à s'y soustraire. Désigné le premier par le sort, je m'exécutai de manière à ébranler les nerfs les moins délicats et les imaginations les plus paresseuses. J'eus à peine terminé mon improvisation lugubre, pleine des réminiscences de Lewis, d'Anne Ratcliffe et d'Hoffmann, que ma grand'tante, avec toute la gravité d'un président de la chambre au dépouillement d'un scrutin ministériel, mêla de nouveau dans son tablier plusieurs petits morceaux de papier, aux noms des divers

* Nous connaissons particulièrement l'héroine de la petite anecdote qu'on va lire, et c'est à sa prière, et en quelque sorte sous sa dictée, que nous avons écrit l'article suivant dont nous garantissons d'ailleurs l'authenticité.

convives, en tira un, le déploya lentement et lut à haute voix le nom de Mlle. Simon. Une femme septuagénaire pour le moins se leva, à ces mots, de la place où elle était assise, rapprocha son fauteuil du feu et commença, sans se faire prier, l'anecdote suivante, qui m'intéressa d'autant plus vivement qu'il était bien facile de voir que la bonne vieille n'y ajoutait rien et qu'elle était encore, en la racontant, sous l'impression de profonde terreur qu'elle avait dû éprouver jadis en y jouant un rôle.

"En 1788, nous dit-elle, je servais en qualité de femme de confiance chez M. le comte Auguste de Rocherolles. A demi ruiné par des spéculations malheureuses et par la perte d'un procès récent, le comte avait renoncé au séjour de la capitale, et il était allé s'établir avec sa femme, jeune encore, et son fils, âgé de neuf ans, dans son château de Sept-Fontaines, situé dans le département des Ardennes, à une petite lieue de Charleville.

"Le château de Sept-Fontaines est un vieux monument gothique du moyen-âge, célèbre dans la contrée, parce que la tradition rapporte qu'Henry IV., à la suite d'une chasse au sanglier, y passa la nuit dans une chambre du rez-dechaussée, surnommée encore aujourd-hui, par ce motif, chambre du roi. Il s'élève majestueusement au milieu d'une plaine vaste et inculte. Devant lui apparaissent, dans un horizon rapproché, les remparts de la ville; derrière lui des forêts, des vallées et des montagnes, mais nulle part aux environs ni fermes, ni chaumières, ni demeures habitées. A l'époque de cette histoire, le personnel du château ne se composait que du

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rant mes genoux de ses mains tremblantes. Ce n'était pas une hallucination de mon esprit. Je n'en pouvais douter. Il y avait bien là quelqu'un, sous mes pieds, à quelques pas de moi. On fouillait le sol avec précaution; on cherchait à pénétrer dans la chambre. Je ne saurais dire si ce fut la certitude même et l'imminence du danger, qui m'armèrent, en ce moment, d'une résolution et d'un courage que je ne me connaissais je courus à la cuisine, je saisis une hache, et je revins, ainsi armée, me placer à l'endroit où le bruit s'était fait entendre et où je m'attendais à voir bientôt paraître quelqu'un. Mon appréhension ne fut pas trompée. A ma grande surprise, un carreau de la chambre se souleva lentement, puis un second; une main s'appuya sur le plancher et une horrible tête de bandit, sombre et menaçante, parut devant moi. Au même instant la hache que je tenais à la main s'abattit avec la rapidité de l'éclair, et la tête du chauffeur roula au milieu de la chambre. L'enfant poussa un grand cri. La lampe, qu'il avait heurtée en fuyant, tomba et s'éteignit. L'obscurité la plus complète régna dans la salle."

comte de Rocherolles, de sa femme, de son fils,, d'un vieux domestique anglais appelé Tom, et de moi. Or, un jour (c'était, si ma mémoire est fidèle, le 3 Octobre de cette année), Tom, en revenant de faire à la ville ses provisions accoutumées, annonça à ses maîtres qu'une troupe d'acteurs Parisiens, descendu la veille à l'hôtel du Lion d'Or, se proposait de donner le lendemain une représentation extraordinaire sur le théâtre de Charleville. La comtesse ayant mani-pas; mais je me levai résolument de mon siége, festé le désir d'assister à cette représentation, il fut convenu que le vieux Tom conduirait ses maîtres à la comédie et que je resterais au châteâu pour veiller le jeune Alfred, à qui son état maladif ne permettait pas d'accompagner ses parents. Sans en devinir la raison, sans en approfondir la cause, je me rappelle que je les vis partir avec un serrement de cœur inexprimable. Appuyée au seuil de la porte, je les suivis des yeux aussi longtemps qu'il me fut possible de les apercevoir, et lorsque le cabriolet eut entièrement disparu à travers les sinuosités de la grande route, mille inquiétudes vagues vinrent m'assaillir. Les horribles exploits de la bande de chauffeurs qui désolait en ce moment les provinces de la France se représentèrent vivement à mon imagination. Je me rappelai avec terreur que peu de mois auparavant un viellard et une jeune fille avaient été mutilés dans une ferme du village de Gruyères, distant seulement de quelques lieues de Sept-Fontaines. L'idée que j'étais seule avec un enfant malade, dans ce château désert, éloigné de toute habitation, de tout secours, de toute protection, en cas d'attaque nocturne, augmentait encore mon effroi. Toutefois, je ne négligeai aucune des précautions que la prudence me suggéra. Je fermai soigneusement la grille extérieure, je tirai les verrous de toutes les fenêtres, et après m'être pour ainsi dire barricadée à l'interieur, je revins m'asseoir, émue, inquiète, et l'esprit préoccupé des plus sombres pressentiments, auprès du jeune malade, dans la salle basse du rez-de-chaussée appelée chambre du roi.

"La soirée s'était écoulée tout entière sans qu'aucun incident extraordinaire eût justifié mes appréhensions et mes craintes. Minuet venait de sonner à la vieille horloge du château, et ses tintements lugubres avaient produit en moi une sensation de bien-être indicible, car ils m'annonçaient, à n'en pas douter, que l'heure du spectacle était passée et que mes maîtres devaient être en route pour revenir. Souriant et déjà aux trois quarts rassurée, je me dirigeai vers la fenêtre pour tâcher d'apercevoir leur cabriolet dans la campagne, lorsqu'il me sembla entendre un léger bruit dans la boiserie de l'appartement, à l'extrémité de la chambre, opposée à celle où je me trouvais. Vous rendre l'impression que ce bruit étrange produisit sur moi est chose impossible. Je demeurai à ma place immobile, l'oreille tendue, la sueur au front, retenant jusqu'à mon souffle. Alfred, qui avait entendu le même bruit que moi, et qui comme moi était saisi de crainte, descendit doucement de son fauteuil, et, par un mouvement naturel aux enfants qui ont peur, il yint cacher sa tête sous mon tablier, en entou

Après quelques efforts visibles pour dompter son émotion, la bonne vieille reprit ainsi: "J'étais encore au bord du trou, må hache levée et prête à frapper autant de coups, à abattre autant de têtes, que le danger se présenterait de fois, lorsque j'entendis distinctement au-dessous de moi les paroles suivantes, bien qu'elles fussent proférées à voix basse et avec beaucoup de précaution:

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- Eh bien, as-tu vu quelqu'un? La chambre est-elle éclairée ?

"Vous comprenez parfaitement pourquoi celui qu'on interpellait ainsi ne répondit pas. Il se fit un silence de quelques minutes, après lequel la même voix reprit toujours bas, mais cette fois avec l'expression de l'impatience et de la colère:

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- Si tu as peur, lâche, fais place à d'autres, mais par l'enfer avance ou recule !

"La position n'est pas tenable, répliqua une voix plus éloignée... D'un moment à l'autre nous pouvons être surpris... Robert, qui est en vedette à l'entrée du souterrain, assure qu'il entend distinctement le galop d'un cheval dans le lointain."

"Au mouvement qui se fit alors, au-dessous de moi, j'augurai que les bandits retiraient à eux le corps de leur compagnon. Sans doute qu'à la vue de ce cadavre sans tête, ce trone hideusement ensanglanté, les chauffeurs furent saisis de surprise et d'épouvante, car ils poussèrent un cri terrible qui fit trembler le sol de la chambre; puis, proférant de sourdes imprécations de rage et de vengeance, ils s'éloignèrent précipitamment, abandonnant dans le souterrain le corps de leur camarade. Au même instant, la force factice qui m'avait soutenue tant que le danger avait été, là, sous mes yeux, menaçant et inévitable, s'évanouit complètement aussitôt qu'il parut dissipé. Le cœur me manqua, mon corps s'affaissa sur lui-méine. Je tombai évanouie,

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