Page images
PDF
EPUB

pagné et suivi ces fêtes durent encore. Dans la lettre de convocation de S. M. I. au conseil-général du département de la Seine, faisant les fonctions de conseil municipal, l'empereur dit : « Voulant donner à notre bonne ville de >> Paris un témoignage particulier de notre affection, nous » avons pour agréable que le corps municipal entier as»siste à ces cérémon. 8. » Le conseil-général a arrêté que la lettre de S. M. I. serait transcrite dans ses re»gistres, comme monument d'un faveur honorable. »

Dimanche 18 frimaire, il a été fait au peuple des distributions de pain, de vin, de volailles et de cervelas. Jeudi 22, la fête du sénat a eu lieu. La soirée était belle; le concours du peuple immense, et le feu d'artifice très-agréable. La fête de dimanche, si elle n'est pas contrariée par le temps, sera superbe. Indépendamment du grand feu d'artifice qui sera tiré sur la gauche de la Seine, en face de la place de Grève, il y en aura douze autres dans douze places différentes de Paris, sur chacune desquelles il y aura des distributions de pain, vin, de volailles, des orchestres et des illuminations toute la nuit. On a posé depuis le palais des Tuileries jusqu'à l'Hôtel-de-Ville environ deux cents colonnes, dont la hauteur est de vingt pieds, et la circonférence de quatre à cinq, et qui sont surmontées d'un aigle. Une chaîne de guirlandes et de festons en verres de couleurs régnera le long de cette colonade et offrira la plus brillante illumination qu'on ait peut-être jamais vue. Douze bouches ouvertes au bas de quatre colonnes à la fontaine des Innocens, y répandront du vin en abondance.

La convocation du corps législatif est fixée au 1er nivose. S. M. I. en fera l'ouverture avec solennité. Il sera, dit-on, arrêté dans cette session un code criminel, et dans la suivante un code commercial.

-Le 20 frimaire l'Institut a complimenté l'Empereur, qui lui a répondu à peu près en ces termes : « J'agrée les sentimens que le président de l'Institut me témoigne. Je me fais gloire d'être membre de ce corps célèbre Toutes les fois que j'ai assisté à ses séances, j'ai eu occasion de me convaincre des talens et de bon esprit de ceux qui le composent. Je vous accorderai toujours la protection qui vous sera nécessaire pour maintenir la nation française dans l'état d'élévation où elle est parvenue, sous le rapport des sciences, des lettres et des arts.

[ocr errors]

On mande de Calais : Les Anglais, à la faveur d'un

[ocr errors]

brouillard fort épais, ont dirigé la nuit dernière sur le fort Rouge qui défend l'entrée du port et la rade, un brûLot qui a éclaté à peu de distance de ce fort et de la jetée. La détonation a été si forte, que quelques vitres ont été cassées dans la ville. Cependant le fort n'a éprouvé d'autres dégâts que le déplacement de quelques objets de l'intérieur. Les hommes de garde ont été renversés; un seul a eu une contusion au bras. La jetée a été un peu endommagée; mais il est à présumer que ceux qui dirigeaient le brùlot ont été maltraités, car il a été tiré sur eux des coups de fusil et deux coups de canon avant l'explosion, et on a vu des signaux très-répétés, sans doute d'un bâtiment qu'on ne pouvait apercevoir, pour rappeler les marins employés ǎ la manœuvre de cette machine infernale; ils ont peutêtre été ensevelis dans les flots. Encore une tentative manquée.

Des lettres de Madrid annoncent.que la fièvre jaune s'est étendue dans l'intérieur de l'Espagne jusqu'à Corfou; et des avis officiels, transmis de Rome à Milan, que la peste du Levant vient de se manifester à Raguse.

-Suivant les dernières lettres de Hambourg, ce n'est pas à Mittau, mais à Riga, que va se fixer le comte de Lille, avec toute sa famille et les personnes de sa suite. On dit que la Russie et l'Angleterre reconnaissent la dignité impériale héréditaire dans la maison d'Au

triche.

-S. A. I. le prince Joseph a reçu hier dans son palais du Luxembourg les archevêques et évêques, les préfêts, les sous-préfets et les présidens des colléges électoraux d'arrondissemens et de cantoas qui n'avaient pas encore été admis à son audience. Ces derniers ont été présentés par départemens à Son Altesse.

-Samedi 24 frimaire, à cinq heures très-précises, M. Desprez, organiste de Notre-Dame et de S. Nicolasdes-Champs, touchera sur l'orgue de Saint-Méry des Noëls et autres airs anciens.

[ocr errors]

Les médailles destinées aux députations militaires, ne sont point en bronze; ce sont les mêmes que celles qui ont été distribuées le lendemain du sacre, mais elle sont frappées en or. Leur valeur est de 8 fr.

-

S. Exc. le ministre de la guerre a donné hier, à l'hôtel de la guerre, une fête très-brillante, à laquelle ont assisté les princes et princesses, et où ont été invités les princes et les étrangers de distinction qui se trouvent à Paris.

La classe de littérature de l'Institut a décerné, dans sa dernière séance, le prix de l'Eloge de Boileau, remis plusieurs fois au concours, à M. Auger attaché à la première division de ministère de l'intérieur.

Tandis que quelques journaux anglais parlent beaucoup de la réconciliation du prince de Galles avec le roi son père, les autres en disent très-peu de chose, et le public paraît n'ajouter aucune foi à la réalité et encore moins à lo sincérité de ce raccommo lement. Les preuves qu'on donne de ce merveilleux événement sont que le prince et son père ont été vus ensemble à une course, qu'ils y ont paru avec un visage riant, que le roi veut avoir la jeune princesse de Galles, sa belle-fille, près de lui dans le château de Windsor. Il est impossible, en effet, de résister à de si fortes preuves, ne fusssnt-elles appuyées que sur les assertions des écrivains ministériels. On doit sur-tout croire maintenant que les princes de la maison de Hanovre sont incapables de dissimuler, de rien déguiser, que leurs sentimens sont peints sur leurs visage, et que la politique n'entre plus dans leur cœur. Quoiqu'il en soit, il est étonnant que tant d'autres journaux anglais n'en parlent presque pas, et que cette fameuse réconciliation, dont on attend des résultats si importans, fasse moins de sensation à Londres que les prodiges dramatiques du jeune Roscius anglais. Quoi qu'on ait dit à ce sujet, plusieurs raisons combattent dans notre esprit l'existence, ou au moins la franchise de cette réconciliation. Le silence des journaux de l'opposition fait voir ou qu'il n'en est rien, ou qu'ils ont des raisons pour se taire encore sur un point si délicat. On a répandu le bruit, non sans dessein, que le prince de Galles avait tourné le dos aux membres de l'oppesition, ses plus zéles amis, et que c'était à cette condi tion qu'il était rentré en grace avec son père. Le roi peut bien avoir exigé ce sacrifice de son fils, qui peut aussi, à toute extrêmité, l'avoir promis; mais qu'une telle promesse, qu'un tel abandon soient sincères, c'est ce dont il est encore permis de douter. Les bruits nouveaux répandus sur l'établissement d'une régence avec le consentement du roi (bruits dont nous ne garantissons pas l'exactitude, attendu qu'ils ne nous sont pas parvenus directement) semble confirmer encore nos doutes sur la conduite du prince de Galles; un pareil avantage mérite bien de

dissimuler, en paraissant n'avoir plus de relations avec des amis odieux à son père. La longue suspension du parlement paraît a beaucoup de monde un triomphe du parti du M. Pitt; cependant il se peut qu'elle soit l'ouvrage du parti contraire. Dans la négociation d'une affaire si délicate, les amis du prince cussent été fort embarrassés de Jeur contenance: s'ils avaient provoqué la création d'une régence, ils en auraient inévitablement dégoûté le roi et le ministère; leur silence même aurait été regardé comme l'effet d'une cabale. Cette affaire ne pouvait bien se négocier que pendant la suspension du parlement : portée dans les deux chambres, où tous les rôles sont distribués d'avance, elle n'y trouverait alors aucune opposition.

D'ailleurs, jamais circonstances n'ont été plus favorables à la cause du prince de Galles. Les apparitions rares que le roi a faites en public, ont prouvé à toute la capitale qu'il est à jamais incapable de se livrer aux soins de l'administration publique. La faiblesse du ministère, le caractère à la fois incertain et dominant de M. Pitt, ont rendu ce changement nécessaire, et le prince de Galles est dans une position beaucoup plus favorable qu'il n'avait jamais été, puisqu'il n'a plus à redouter la rivalité du duc d'Yorck. Lorsque l'état menacé avait besoin d'un grand général; lorsque toutes les vues étaient tournées vers le système militaire; lorsque le pays ava ́t à créer une armée Dalpnale, le rang auquel était élevé le duc d'Yorck par l'injuste préférence de son père, l'exposait au-dessus de l'heritier présomptif à l'admiration publique, et attirait sur Jui exclusivement les regards du soldat: mais aucun exploit, aucun talent n'ayant illustré la carrière du génératissime, l'armée n'ayant même acquis sous son commandement aucune consistance, aucune force, aucune organi sation, l'enthousiasme qu'il avait d'abord inspiré sur parole s'est insensiblement refroidi; il est enfin tombé dans un discrédit complet dans l'opinion générale, et la nation ne se souvient du rang qu'il avait usurpé que pour venger son frère d'un affront non mérité. Le prince de Galles a donc pu profiter d'un moment si favorable pour reprendre ses droits. Au reste, qu'elles sont les privations qu'il s'est imposées, quelles sont les conditions qu'on lui a imposées? Nous ne hasarderons aucune conjecture à cet égard; mais si ce traité a été désavantageux aux amis du prince de Galles, on peut assurer qu'il aura le sort du traité d'Amiens. (Extrait de l'Argus. )

Du second trimestre de la cinquième année
du MERCURE DE FRANCE.

[blocks in formation]

Beatus ille qui procul. (HORAT., Epo. 11.),

98

Le dernier des Bardes sur les ruines de Morwen, imita-
tion d'Ossian,

Ode tirée du pseaume CXXXVI. (Super flumina Baby-

99

A M. Delille, pour l'inviter à traduire les Bucoliques, 102

lonis, etc.),

145

197

109

241

245

Vers à M. B..., prêt à s'embarquer pour l'expédition

d'Angleterre,

A l'Etoile du soir,

Dialogue entre Virgile et Horace, aux Champs-Ely-

sées,

La Campagne après un orage,

« PreviousContinue »