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pliquer les chofes les plus obfcures. Il y a plufieurs années que Monfieur le Vaffor, qui étoit alors de l'Oratoire, fit une femblable objection à Monfieur Simon,à la➡ quelle on fit cette réponse dans un petit Livre imprimé en 1689. Pour répondre du même ton au libelle de ce déclamateur, je dis qu'il faut être auffi ignorant que le P. le Vaffor, pour traiter de fuifs & P.le de Rabbins ceux qui expliquent felon le fens literal de Jofué & des autres Prophetes qui ont fuccedé à Moyfe, le paffa»ge du Deuteronome, dont il eft question. C'est par ce même paffage qu'Origene a » établi dans fon Livre contre Celfe les Prophetes qui ont fuccedé à Moyfe chez les Hebreux. En effet, il ne faut que lire les paroles du Deuteronome pour être convaincu, quil eft parlé en ce lieu-là de ces Prophetes, au nombre defquels on doit mettre plufieurs de leurs Juges.

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Comme le petit livre qui contient la réponse à Monfieur le Vaffor eft affez rare, j'ajoûterai encore ces paroles qu'on lit peu après les precedentes: Si c'eft être Juif, que d'entendre ainfi le paffage du ch.18. du Deuteronome, il y aura bien des Juifs » dans le monde, puifque les plus habiles * Apologie pour l'Auteur de l'Hift. crit. du V. T. pag.127.

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Commentateurs de l'Ecriture convien nent de ce fens. Pour n'être pas, long, je: rapporterai feulement l'explication de Tirinus fur le v.1 5.de ce chapitre. Loqui tur, dit ce Jesuite, non de folo Chrifto, » neque de folo Jofue ad literam,

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ricè de Chrifto, fed ad literam de omnibus Prophetis qui Moyfen confecuti funts fi fsmul & de Chrifto, pracifivè tamen ac primariò de Chrifto. Ita S. Auguftinus, Li„ranus, Oleafter, & alii. Nam fcopus tam Dei quàm Moyfis hoc loco eft inculcare Judais, nihil neceffe effe confulere Divinos vel Angures, quia nempe nunquam defu» turi funt illis veri Propheta quos urgente ne1 ceffitate confulere poffint, & fuo tempore affuturus quoque illis Prophetarum Princeps Chriftus, à quo quidquid optare poffint: clarè apertè perdifcent..

Ces paroles du Jefuite Tirinus font voir avec évidence, que c'eft une grande têmerité à Mr. Faydit, de traiter de Saducéisme une interpretation appuyée für S. Augustin,., & fur un fi grand nombre de celebres.Commentateurs,qui ont tous crû auffi-bien que Mr. Simon, que le but de ce paffage du Deuteronome elt d'inculquer aux Juifs, qu'ils ne doivent point confulter les Devins, parce qu'ils ne manqueront jamais. de veritables. Prophetes pour les confuler

dans leurs befoins, & au nombre de ces Prophetes fera JESUS-CHRIST qui eft le Chef de tous.

CHAPITRE

XL.

Suite de la Refutation du Libelle de Mr.Fay dit, où l'on continue de faire voir fes en reurs groffieres,& fon ignorance dans tes matieres qui regardent la Critique des Livres facre

N verité je fuis las de relever les fautes

E groffieres d'un Auteur quia cù la teme

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rité d'écrire fur des matieres dont il n'a pas la moindre teinture. J'ajouterai neanmoins encore quelques mots fur les fauffes obfervations qu'il a faites en parlant du verbe Hebreu bara, qui eft traduit au commencement de la Genese dans nôtre Vulgate pour creavit. Le mot de creavit cœlum „,& terram, dit-il, prouve felon tous les Peres, que le monde a été créé du neant, ,, & que la matiere n'eft pas éternelle; mais felon Mr. Simon & felon Grotius le Socinien fon bon ami, le mot bara qui eft dans l'Hebreu au lieu de creavit,ne signi❤ fie pas former une chofe de rien, mais feulement faire d'une matiere préexif

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*Bom. p.367.

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Cet homme eft fi aveugle, qu'il ne voit pas, que ce qu'il prétend faire paffer pour une explication Socinienne, eft une interpre tation très-folide, & appuyée fur les plus doctes Commentateurs Orthodoxes. Dans les paffages qu'il indique tirez des Hiftoires critiques, Mr. Simon dit pour justifier k Verfion des Septante, qui ont traduit le verbe Hebreu bara par a fait, & non par a créé, que a fi l'on donne maintenant à ce verbe Hebreu kara une autre fignifica tion, que faire, cela vient plûtôt de la croyance commune où l'on eft, que le Monde a été créé de rien, que de la proprieté du mot Hebreu: ce qu'il prouve par l'autorité d'Aben Efra & de Gubio.

En effet celui-ci dans fa note für le mot creavit de nôtre Vulgate b obferve, que la difference que les Theologiens mettent en

a Histoire Critique du Vieux-Testament, p.213, ↳ Animadvertendum eft hic non esse omninò vemam differentiam quá dicunt creare, actionem effe divinam quâ ex nihilo aliquid producatur ; facere verò materiam praexigere, ut aliquid ex aliquo fiat. Primò enim ubi noftra editio haber creavit, hebraicè eft bara, quod verbum omnem ferè actionem fignificat, Septuaginta quoque verterunt iæoinosv, quod verbum nos.femper facere interpretamur inferius quo. que inveniemus, creavit Deus cete grandia, creavit hominem. Patet autem tam ejufmodi animalia, quam ipfum hominem ex aliquo facta fuiffe, qua tamen dicimus non facta, fed creata cffe.

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tre creare & facere, comme fi le premier fignifioit faire de rien, & l'autre faire d'u ne matiere préexiftante, n'eft point tout à fait vraye; car où nôtre edition a creavit, y a dans l'Hebreu bara, qui fignifie prefque toute forte d'action où formation. Auffi les Septante ont-ils traduit ici par un verbe que nous interpretons toûjours faire ; & plus bas dans ce même chapitre nous trou verons: Dieu a creé de grands poiffons, il a créé l'homme or il eft manifefte que tant ces animaux que l'homme ont été faits de quelque chofe, quoique nous difions qu'ils n'ont pas été faits, mais créez. Vous remarquerez que l'ouvrage d'Auguftin de Gu bio qui parle de la forte a été imprimé à Lyon par Gryphe dès l'année 1531. & par confequent avant que Grotius für au monde.

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Le fecond paffage de l'Hiftoire critique du vieux Teftament allegué par Mr. Faydic fe trouve à la page 3.6. où on lit ces mots : » Les Juifs, & les Chrétiens enfuite ont attaché au verbe Hebreu bara créer une → idée propre & qui a été inconnue aux anciens Grammairiens. Il n'y a donc que la Tradition que nous avons de la creation du Monde, qui nous oblige d'attribuer cette idée au verbe crea, qui fignifie faire Ou former de quelque chofe, auffi bien

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