DE L'AUTEUR.

CET ET Ouvrage fut commencé pendant la tourmento révolutionnaire. En m'occupant de la recherche des matériaux dont j'avais besoin pour élever ce monument à la gloire des savans et des gens de lettres qui ont honoré la France par leur génie et leurs talens, je n'avais d'autre but que celui de détourner mes yeux des tableaux effrayans qui s'offraient à tous les regards. Un heureux changement s'est fait depuis dans les destinées de ma patrie; j'ai terminé mon travail sous des auspices plus favorables. Grâces immortelles soient rendues au génie tutélaire qui a fermé l'abîme que l'anarchie avait ouvert, et dont chaque jour voyait augmenter la profondeur. En se rappellant combien d'obstacles il eut à vaincre, combien de maux il eut à réparer, de plaies à cicatriser, de passions à calmer, de cœurs aigris à réunir, l'impartiale postérité sera forcée d'avouer que la tâche qu'il s'était imposée était

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au-dessus des forces humaines cependant ce qui paraissait impossible, s'est opéré sous nos yeux avec une facilité qui tient du prodige ; tant il est vrai qu'on ne peut assigner des bornes à ces génies rares qui paraissent quelquefois sur la scène du monde pour réparer les malheurs de Khumanité !

Les fastes de l'histoire présentent bien des exemples de conquêtes qui ont changé la face des nations ; mais on n'en trouve aucun qui puisse être comparé à la grande idée que le res taurateur de la France a conçue, et qu'il a exécutée avec un succès qui a étonné le monde entier.

Si la République française a été placée au premier rang de plus grandes puissances de l'Europe par la valeur de ses armées et le génie du héros qui a donné la paix au monde, qui oserait lui disputer la supériorité qu'elle a acquise par les productions de ses écrivains dans presque tous les genres. Aussi, est-ce une vérité incontestable que dans la carrière des sciences et des lettres, comme dans celle des armes le peuple

français ne connaît point de rivaux ; le héros qui -s'est couvert de gloire à la tête des armées, et l'homme de génie qui a agrandi le domaine des sciences, ont également droit à la reconnaissance de la postérité, et sur-tout à l'immortalité que -donne l'histoire. Rappeler ce qu'ils ont fait l'un et d'autre, c'est offrir des exemples aussi honorables qu'utiles pour l'humanité.

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Tel est le but que je me suis proposé en pu"bliant les Siècles Littéraires de la France.

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C'était sans doute une entreprise difficile que celle d'offrir le tableau général des progrès que fed wou, in les sciences et les lettres ont faits en France. J'ai osé l'exécuter; mais je me plais à le répéter ici je dois le succès de mon ouvrage aux talens et aux lumières des gens de lettres et des biographes qui ont concouru avec moi à élever

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Je ne me suis point dissimulé qu'il était presqu'impossible qu'il n'y eût pas des omissions dans un ouvrage aussi immense; c'est aussi pour prévenir cet inconvénient inséparable de ce genre de travail, que je n'ai cessé d'appeler la critique

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de demander des conseils aux bibliographes les plus instruits, et de m'entourer de tous les secours qui pouvaient perfectionner mon ouvrage. Comme j'ai profité de tous les renseignemens qui me sont parvenus pour rectifier les erreurs qui m'étaient échappées, dans mes six premiers volumes, j'ose espérer que le public recevra avec bonté le supplément que je lui offre aujourd'hui. Je n'ai d'ailleurs rien négligé pour le rendre digne de la bienveillance avec laquelle il a daigné accueillir mes six premiers volumes.

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En parcourant ce supplément, on sera facilement convaincu que ce n'est ni pour les hommes de parti, ni pour les factions que j'ai formé le plan des Siècles Littéraires de la France. En traçant les portraits des gens de lettres et des savans je n'ai suivi d'autre impulsion que celle de la justice et de la vérité ; je les ai peints tous avec leurs vertus et leurs faiblesses. Les grandes réputations, loin d'être à mes yeux des objets d'une admiration servile, ont été appréciées avec d'autant plus de sévérité, que les erreurs des hommes célèbres sont plus dangereuses par la tendance naturelle qu'on a à ìmiter