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Votre Excellence a fort bien observé dans cette conversation que l'objet du Protocole du mois d'Avril, 1826, était plutôt de maintenir la paix de l'Europe, et pour empêcher que la question de la Grèce vienne la troubler, que pour avancer les intérêts particuliers de la Grèce. Il faut toujours se ressouvenir que sa Majesté Impériale l'Empereur de Russie avait, au commencement de l'année 1826, des questions difficiles à arranger avec la Porte; et qu'il en avait commencé la discussion avec cette puissance en nommant un terme fatal pour leur solution. Il était important pour sa Majesté Impériale que ni les jalousies ni les craintes des autres puissances sur la question grecque puissent interrompre les négociations de sa Majesté Impériale. En cas que ces négociations eussent malheureusement menées à des mesures ultérieures, il était important pour la paix du monde, qui était l'objet du gouvernement de sa Majesté Britannique, de calmer ces mêmes inquiétudes, ces mêmes jalousies et craintes, afin d'empêcher l'interruption de la paix générale de l'Europe.

Votre Excellence a donc très bien vu le Protocole quand elle a prononcé que son objet était de maintenir la paix en Europe.

Le Protocole a désigné une intervention entre souverain et sujets révoltés, afin de les reconcilier pour le bien général, et il a posé les bases de l'arrangement pour la réconciliation des Grecs avec la Porte Ottomane, et de l'état futur des Grecs; et cette intervention devait prendre la forme d'une médiation en commun, aussitôt que les deux puissances se trouveraient en état d'y co-opérer.

Le Traité du mois de Juillet de l'année 1827, que votre Excellence dans sa lettre prononce être basé sur le Protocole de l'année 1826, a pour objet de forcer l'exécution du Protocole par la Porte; et il désigne les moyens par lesquels cet objet serait accompli. Ces moyens sont ni plus ni moins que des mesures de guerre; ces mesures de guerre ont déjà été adoptées, et la guerre se trouve déjà faite ; et votre Excellence dit dans sa lettre qu'elle se trouve fondée sur le Protocole que votre Excellence avait prononcé avoir été adopté pour maintenir la paix de l'Europe.

Il est difficile et même impossible de prévoir les conséquences de cette guerre; mais moi, l'individu qui a été le négociateur du Protocole du mois d'Avril, 1826, je dois protester contre l'idée que cette guerre, ou ses conséquences, soient les conséquences légitimes de cet acte.

Il m'a paru, que dans la conversation que j'ai eu l'honneur d'avoir avec votre Excellence à Stratfield Saye, elle a été, également comme moi, frappé de la dissidence du Traité avec le Protocole; et surtout que votre Excellence pensait que les mesures de guerre indiquées ne pouvaient que nuire à l'affaire grecque; puisque les secours que le Traité donnait étaient maritimes, dont les Grecs n'avaient pas besoin; en même temps qu'il serait une conséquence inévitable de cette guerre que les Grecs, n'y pouvant jouer qu'un rôle sécondaire, tomberaient dans la dépendance de l'une ou de l'autre des grandes puissances qui y co-opéreraient. J'étais et je suis entièrement de cette même opinion. Il est vrai que ce n'est pas la seule objection que j'ai à cette guerre. Mais puisque l'objet de cette lettre est seulement pour rappeler à la mémoire de votre Excellence ce qui s'est passé dans notre conversation, il est inutile d'entrer en discussion sur d'autres objets, qui sont d'ailleurs si peu intéressants que les opinions d'un individu sur les actes de trois grandes puissances de l'Europe.

J'ai l'honneur, &c.,

WELLINGTON.

Marshal Soult to Field Marshal the Duke of Wellington.

MONSIEUR LE MARECHAL,

St. Amans (Tarn), le 18me Octobre, 1827. Etant absent de Paris, je n'ai pu recevoir qu'il y a deux jours la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire, le 20me Septembre dernier, pour m'annoncer la gravure de votre portrait, que M. le Général Lord William Bentinck avait eu la bonté de se charger de me remettre; mais une lettre que j'ai reçue de lui en même temps m'apprend qu'il a laissé cette gravure en mon hôtel.

Je suis très empressé, Monsieur le Maréchal, de vous exprimer que je suis infiniment reconnaissant de cette marque de souvenir; elle me confirme que votre Excellence a accepté avec le même sentiment la gravure de mon portrait, que Lord William Bentinck a eu l'honneur de lui présenter de ma part. Cet échange cimente à mes yeux l'estime et la haute considération que j'ai pour votre Excellence.

C'est dans ces sentiments que j'ai l'honneur d'être, Monsieur le Maréchal, votre très-humble et obéissant serviteur,

MARECHAL DUC DE DALMATIE.

Earl Grey to Field Marshal the Duke of Wellington.

DEAR DUKE OF WELLINGTON,

Howick, 18th October, 1827.

I have had the honour of receiving your Grace's letter of the 13th, enclosing copies of the Protocol signed at St. Petersburg on the 4th of April, and of your answer to Count Capo d'Istria.

I beg you will accept my best thanks for this communication, which places in a clear light the difference between the Protocol and the Treaty of the 6th of July.

I now return these papers. Lord Bathurst had left this place before I received them. Not knowing certainly how to direct to him, I was afraid of an inconvenient delay if I had ventured to forward them.

I remain, with the highest respect,

your Grace's obliged and faithful servant,

GREY.

The Marquess of Anglesey to Field Marshal the Duke of Wellington.

MY DEAR DUKE OF WELLINGTON,

Beau Desert, 25th October, 1827.

Before I received your letter concerning the water communications of Canada I had made considerable progress in acquiring knowledge upon the subject, but since its receipt I have taken every pains to understand it more accurately. I am happy to be able to say that the result of the investigation I have made, and of the opinions I have obtained, fully confirm me in the conviction that the decision you came to, and the orders you gave relative to the various works that are carrying on, cannot be altered without infinite disadvantage to the public service.

Only two days previous to my receiving your letter enclosing the anonymous strictures upon the adopted method of forming the Rideau Canal, and which you appear to believe were written by Lieutenant-Colonel By, I received a letter from the real author, enclosing also the printed paper, and I rejoice in having the opportunity of removing from your mind the impression that it was the production of Lieutenant-Colonel By.

I enclose the author's letter, and send at the same time for your information the last report of Lieutenant-Colonel By upon the progress that has already been made, and of the prospects he has of forwarding these most important works, and I should think from the tenor of this document, that if ever he had any leaning towards the gigantic and (taking the impossibility of incurring the expense into account) the impracticable plan of Mr. Carey, he is now convinced of its inadmissibility, and is proceeding with due zeal and activity in that which you approved.

If any proof were wanting to show that Lieutenant-Colonel By has had no hand in framing this address, it will, I think, be found in the different views the Lieutenant-Colonel and the author take of the expense that would attend the enlarged construction of the locks, &c. LieutenantColonel By puts it at 400,000l. for the Rideau Canal, and at 1,200,000l. for the whole line of water communication, whereas Mr. Carey in his address asserts that 15 per cent. (or about 28,0007.) would cover the

difference of expense between locks of 180 feet by 60, and those of 108 feet by 20, and of the corresponding enlargement of the canals.

You will receive at the same time plans that it may be convenient to look at on reading Lieutenant-Colonel By's report.

When you have done with these papers, I request you to return them to me in Pall Mall.

Ever, my dear Duke of Wellington, very sincerely yours,

ANGLESEY.

Earl Bathurst to Field Marshal the Duke of Wellington. MY DEAR DUKE,

Scone, 27th October, 1827.

I received yesterday your letter of the 22nd, together with its enclosures, and as Melville was here, I showed them to him. We agreed in thinking that Capo d'Istria will not be as ready to show your answer, as he appears to have been to circulate copies of his letter.

On reading attentively over the Protocol I think it quite clear that there is nothing in any of the articles which gives it a compulsory character. Whether Mr. Canning has succeeded in his despatches to give it that appearance is more than I can say, but I am sure the stipulations are free

from it.

In contemplating the possibility of the offer of mediation being rejected by the Porte, the contracting parties were not bound by the Protocol to enforce the conditions against the Porte, but they were bound to adhere to that basis, whenever by an intervention, either jointly or separately made, a favourable opportunity should occur of effecting a reconciliation, each disclaiming territorial or commercial advantages; and this was to be in force whatever might be the relations between Russia and the Porte.

Such stipulations could not have produced a war, and were best calculated to prevent it, or the extension of it if war were on other accounts inevitable between Russia and the Porte. For if the then pending negotiations had ended (as they did) with an amicable arrangement, the Protocol (without a compulsory clause) would not have disturbed the peace which had been recently made; and if the negotiations had ended unfavourably, the stipulations of the Protocol tended to allay the jealousies with which the Allies must have viewed the progress of the Russian arms, acting as they would have done in co-operation with those of Greece; for by those stipulations Russia stood bound to adhere to the basis detailed in the Protocol, whatever might be her success or her relations with the Porte. I have, therefore, always considered the Protocol more against Russian aggrandisement than for Turkish dismemberment.

We have had sad weather for our excursion, but Lady Bathurst has borne the fatigue full as well as I could have expected. They both beg to be kindly remembered to you. You are probably aware that the Duke of Gordon has declined the government of Canada.

Yours ever very sincerely,

BATHURST.

IBRAHIM PACHA'S ACCOUNT OF THE CIRCUMSTANCES PRECEDING THE BATTLE OF NAVARINO.

EXTRAIT d'un RAPPORT du Capitaine PUJOL, commandant la goëlette de S.M.T.C. La Flèche.

Navarin, le 29me Octobre, 1827. Ibrahim Pacha m'ayant fait dire qu'il désirait m'entretenir, je me rendis près de lui à 6 heures du soir, accompagné de deux de mes officiers.

"M. le Capitaine, je veux avoir un entretien, que je désire que vous rapportiez aussi fidèlement et exactement que possible à l'Amiral de Rigny ; je compte pour cela sur votre honneur. On me calomnie. Ibrahim, dit-on, a manqué à sa parole. Voici ce qui s'est passé :-Peu de temps avant la malheureuse affaire du 20me, j'eus une conférence avec MM. les Amiraux Anglais et Français; plusieurs officiers étaient présents. Il a été convenu verbalement entre nous qu'il y aurait armistice entre les Grecs et les Turcs jusqu'à la réception de la décision de la Porte en égard aux propositions des puissances. J'ai demandé si je pouvais approvisionner Patras, qui manquait de vivres. On m'a répondu qu'il n'y avait aucune empêchement. J'ai demandé, en cas que les Grecs attaqueraient mon convoi, si on s'y opposerait. On m'a répondu que non; mais l'Amiral Anglais m'a proposé une escorte ou un sauf-conduit, ce que j'ai refusé comme contraire à mon honneur. "Peu de temps après le départ des escadres de devant Navarin, j'ai expédié un convoi pour Patras sous l'escorte de quelques bâtiments de guerre. Ayant appris que les Grecs étaient de ce côté, devais-je en agir autrement, et laisser périr de faim mes frères d'armes? Peu après, sur de nouveaux avis que Cochrane menaçait Patras avec des forces considérables, je suis parti moi-même, accompagné d'une douzaine de frégates, pour aller assurer l'arrivée de mon convoi. Dans cette intervalle, le convoi avait été rencontré par les Anglais, et à la première sommation avait rebroussé chemin. Trouvant mon convoi à l'entrée du canal de Zante, après une conférence avec mes principaux officiers, je me décidai à poursuivre ma première résolution d'approvisionner Patras, ne pensant pas violer mes engagements; mon but n'étant pas d'entreprendre rien contre les Grecs, qui d'ailleurs de ce côté n'ont plus aucune possession.

"J'étais donc dans cette décision lorsque, rencontré de nouveau par les Anglais, je me décidai, sur une nouvelle sommation, à retourner à Navarin sans effectuer mon projet. J'étais de retour à Navarin, et j'avais quitté cette place depuis quelques jours, lorsque les escadres anglaise, française, et russe se montrèrent. Une frégate et un brig anglais entrèrent sans pavillon, et après avoir fait quelques bordées dans la rade, en sortirent sans avoir hissé pavillon; conduite que je ne saurais justifier.

"Le 20me, les Alliés faisant route sur Navarin dans un ordre qui menaçait des intentions hostiles, le Pacha qui commandait en mon absence envoya un embarcation à bord l'Amiral Anglais, pour lui observer qu'une partie de l'escadre pouvait entrer si on le désirait ou si les Alliés avaient quelque besoin, mais qu'il ne verrait pas avec plaisir entrer une armée aussi nombreuse, moi étant absent.

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