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gnon ayant à peu près la même consonnance que Aignan, Rabelais aurait dû, suivant Duchat, pousser la plaisanterie jusqu'à prendre l'un pour l'autre.

Vient ensuite l'abbé de Marcy qui se moque de Le Duchat, assurant qu'il n'a jamais existé de couvent de Saint-Ayl, près Orléans; et que Rabelais désigne ainsi les moines de Saint-Mesmin. L'erreur, comme on le voit, passe la Loire; puis il ajoute, il n'est pas étonnant que le Duchat n'ait pas trouvé l'abbaye de Saint-Ayl dans le vocabulaire de Châtelain, parce qu'il est sûr qu'elle n'y est pas.

M. Eloi Johanneau vient alors en troisième ligne et plaisante ses deux prédécesseurs. Le premier, parce qu'il trouve ridicule qu'il prenne Saint-Aignan pour Saint-Ayl, et le second parce qu'il a eu la maladresse de confondre les moines de Saint-Mesmin avec les religieuses de Saint-Ay.

« Les moines de Saint-Ay, dit M. Johanneau, ont donné leur nom à la poste qui est à trois lieues d'Orléans, nous pouvons en parler avec certitude, ajoute-t-il, puisque nous avons fait nos études avec Collardeau au collège de Meung, que nous sommes allés très-souvent en promenade ȧ Saint-Ay; que nous y avons retourné ensuite plusieurs fois; et que nous nous y sommes arrêtés exprès pour faire des recherches d'antiquités en 1807. » Et, partant de là, il affirme de nouveau que Saint-Ay était bien un couvent de moines, et qu'il a donné son nom au village de Saint-Ay.

Voilà ce qu'écrivaient, il y a une cinquantaine d'années, deux membres de la Société des Antiquaires de France, et ce qu'il y a de plus extraordinaire c'est que, tout en se moquant de leurs prédécesseurs, ils retombaient eux-mêmes dans des fautes d'autant plus grossières qu'ils prétendaient avoir été faire des recherches dans le pays même. Eh bien, comme le dit M. Eloi Johanneau, s'il eût été sérieusement à la recherche des antiquités, il aurait appris dans le pays qu'il a parcouru tant de fois, qu'il n'y avait jamais eu à

Saint-Ay de couvent de moines, mais que le seul monastère qui ait existé pendant six cents ans, dans cette commune, est celui de Voisins et que ce couvent de religieuses Bernardines a donné le nom de Voisinas à la portion du bourg de Saint-Ay, qui était près de l'abbaye. Quant à Saint-Ay, l'on sait qu'il doit son nom à un vicomte d'Orléans nommé Agile, qui était seigneur de cette paroisse au via siècle. Avant lui l'église de Saint-Ay était, comme la plupart des églises mérovingiennes, sous le vocable de Notre-Dame.

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