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en 1476. La première édition de Celse parut à Florence en 1478; l'Anatomie de Mondino fut publiée en 1478, et à Bologne, en 1482. On vit sortir des presses de Venise en 1482, un Averrohès et un Auenzohoar, suivis d'un Gui de Chauliac, en 1490. De l'Italie, l'imprimerie se répandit en Espagne; Guillaume Caxton l'introduisit en Angleterre en 1474; elle fut enfin connue en France sous le règne de Louis XI. Jean de La Pierre, prieur de Sorbonne, appela en 1469, à Paris, des ouvriers allemands, dont l'un deux, Ulric Gering, a acquis quelque célébrité (1). Un des plus anciens livres de

(1) Le premier ouvrage imprimé en France, est celui-ci :

GASPARINI BARZIZII Pergamensis epistolæ (1470), in-4. L'atelier d'Ulric Gering était établi dans la maison même de la Sorbonne.

Le peuple prit pour des sorciers Ulric Gering et ses deux compagnons; ils eurent à combattre bien d'autres obstacles. Comme leur art rendait inutile le travail des copistes, ceux-ci, attaqués dans leurs moyens d'existence, présentèrent contre les imprimédecine publiés en France, est la Pratique de Gordon, imprimée en 1495, à Lyon, ville qui posséda plus tard de célèbres imprimeurs, les Gryphe et l'un des Junte, et qui a vu paraître dans ses murs, pendant le seizième siècle, un grand nombre de traités de médecine et de chirurgie. Ces éditions anciennes sont extrêmement recherchées, et d'un prix fort élevé. Un jeu d'échecs moralisé, le premier ouvrage imprimé en Angleterre, en 1474, a passé d'une modique valeur au prix énorme de quatre mille quatre-vingts francs, et il s'est trouvé un bibliographe assez passionné pour acheter, cinquante-deux mille francs, le Décaméron imprimé à Venise, en 1471, par Christofal Valdarfer.

On imprime sur différentes substances, sur divers tissus, et spécialement sur du papier. Le premier dont on fit usage était

meurs une requête au parlement de Paris, qui fit saisir et confisquer tous les livres d'Ulric Gering. Louis xi fit casser l'arrêt du parlement de Paris.

fabriqué avec du coton; mais sa qualité était mauvaise, et l'on renonça à son emploi. Ce papier de coton était connu en Europe dans le onzième siècle. Un siècle plus tard le papier fait avec le linge et le chanvre fut découvert; mais son usage ne devint commun que dans le treizième siècle. L'Italie, l'Allemagne, la France et l'Angleterre l'avaient adopté successivement, lorsque la découverte de l'imprimerie, dans le milieu du quinzième siècle, vint centupler son utilité.

Tout ce fatras fut du chanvre en son temps,
Linge il devint par l'art des tisserands;
Puis en lambeaux des pilons le pressèrent;
Il fut papier; cent cerveaux à l'envers
De visions à l'envi le chargèrent;
Puis on le brûle, il vole dans les airs,
Il est fumée aussi bien que la gloire.
De nos travaux voilà quelle est l'histoire :
Tout est fumée, et tout nous fait sentir
Ce grand néant qui doit nous engloutir.

VOLTAIRE.

Le papier vélin fut découvert en Angle

terre dans le milieu du siècle dernier. Un Français, Johannot, d'Annonay, découvrit bientôt le secret de sa composition, et François-Ambroise Didot commença à l'employer en 1780. Beaucoup de plantes, la sciure de bois, la mousse, ont servi à la fabrication du papier. Plusieurs ouvrages ont été imprimés sur papier de paille, entre autres les Directions pour la conscience d'un roi, par Fénélon, édition de Renouard, 1825. La peau de vélin est employée depuis longtemps, quoique sa découverte soit postérieure à l'emploi du parchemin. On fabrique le vélin avec la peau de veau mort-né, ou de veau de lait; c'est un tissu magnifique qui donne un prix très élevé aux livres qu'il compose (1).

(1) Les manuscrits anciens étaient écrits sur des tissus de qualité diverse, sur des peaux de chèvre et de mouton, sur des rouleaux d'un papier fabriqué avec les couches intérieures d'une plante qui croissait au milieu des eaux stagnantes du Nil, etc. Une étiquette fixée à l'extrémité de ces rouleaux annonçait le titre du livre.

On nomme feuille le morceau de papier sur lequel l'impression est faite; on appelle formats les dimensions auxquelles cette feuille a été réduite par sa division en deux, en quatre, en huit parties, etc. Leur diversité et leur nom dépendent de la manière dont la feuille a été pliée; ils sont produits par le nombre des feuillets renfermés dans chaque feuille: celle-ci a-t-elle été pliée en deux parties, c'est le format in-folio, comi posé de quatre pages par feuille; pliée en quatre parties, c'est l'in-quarto, composé de huit pages par feuille; pliée en huit, c'est l'in-octavo; en douze, c'est l'in-douze; en dix-huit, c'est l'in-dix-huit, et ainsi de suite. On appelle pontuseaux les lignes blanches qui paraissent dans la pâte du papier, lorsqu'on l'examine au grand jour; ces lignes ont une direction toujours perpendiculaire dans les formats in-folio, in-octavo etin-dix-huit, et toujours horizontale dans les formats in-quarto et in-douze. C'est à ce signe que l'on peut distinguer les formats lorsque la petitesse de la feuille primitive ou

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