la diminution des marges par des reliûres successives, ont réduit la dimension des volumes. Parmi les livres anciens, tel in-quarto n'a pas les dimensions de nos petitsin-octavo, et parmi nos livres modernes, les grands papiers donnent à un format quelconque les dimensions du format immédiatement supérieur. Chacune des pages de la feuille porte à sa partie supérieure un numéro ou chiffre; le premier livre ainsi chiffré est un sermon imprimé à Cologne, en 1470. La première page de chaque feuille montre à la partie inférieure, au-dessous de la dernière ligne, au recto, c'est-à-dire à droite, tantôt une lettre de l'alphabet, tantôt un chiffre dont la succession indique l'ordre dans lequel les feuilles doivent être assemblées pour former un volume; c'est la signature. Ulric Gering l'employait déjà en 1470; elle est placée aux pages dont le chiffre est un nombre impair. On nomme réclame un mot mis au bas de la page verso, immédiatement au-dessous du dernier mot de la dernière ligne, et qui est répété au commencement de la page suivante. Ce signe a été imaginé pour facili ter la réunion régulière des feuilles, et rendre impossible toute erreur dans leur assemblage. Un Tacite imprimé à Venise, sans date, mais selon toute apparence, en 1469 ou en 1470, est le premier livre avec réclames. Un savant bibliographe a calculé quel nombre de livres avaient paru depuis l'origine de l'imprimerie. Le résumé de ce travail a donné un nombre de trois milliards trois cent treize millions et soixante mille volumes (non compris ceux qui ont été imprimés depuis cinq ans). Mais comme les deux tiers de cette masse énorme ont été détruits par l'usage journalier des livres, ou par le couteau de l'épicier et de la beurrière, il ne reste guère à notre usage, dans toutes les bibliothèques publiques ou particulières du monde, qu'un milliard cent quatre millions et six cent mille volumes qui, rangés les uns à côté des autres, formeraient, suivant M. Peignot, en évaluant l'épaisseur de chacun d'eux à un pouce, terme moyen, une ligne de sept mille six cent et soixante-dix lieues de poste. On ne peut, dans ce nombre de volumes, évaluer à moins de deux cent mille le contingent des sciences médicales. Combien elles seraient plus avancées vers leur perfection, si chacun de ces livres contenait une seule vérité, une seule idée neuve. Deux cent mille volumes à lire, quel nombre effrayant ! Que l'on se rassure, les quatre-vingt-dix-huit centièmes de ces ouvrages sont sans intérêt, sans utilité; ne soyons point épouvantés par l'immensité de nos bibliothèques, vastes cimetières de l'esprit humain, où dorment tant de morts qu'on n'évoquera plus (DE BONALD). >> Paris contient environ sept cent mille hommes, a dit Voltaire; on ne peut vivre avec tous, on choisit trois ou quatre amis. Ce choix a été fait dans ce Manuel; il réduit à quelques mille les deux cent mille ouvrages dont le très incomplet Répertoire de Ploucquet contient l'aride nomenclature. Des écrits médiocres composent la majeure partie de nos grandes bibliothèques. Ce Manuel serait bien plus court s'il n'indiquait que des livres excellens, ou s'il ne faisait connaître parmi ceux-ci que les ouvrages dont un médecin-praticien ne saurait se passer (1). Ces derniers seront désignés par des notes très courtes. Haller a pu, dans une de ses bibliographies, apprécier les degrés divers des livres qu'il y avait placés, par un nombre plus ou moins grand d'astérisques; mais son autorité était un jugement, et il ne m'appartenait en aucune manière d'imiter cette méthode. Netteté des caractères typographiques, proportion de ces caractères avec les dimensions des formats, élégance dans leur distribution, dans la disposition des titres, des chapitres, des frontispices; agréable variété des types, grandeur des marges, limitée toutefois dans certaines mesures fixées par le bon goût; blancheur et solidité du pa (1) Tel médecin de l'école physiologique le réduirait bien davantage encore; pour lui, il n'y a pas d'autre bibliographie médicale que le Catalogue des livres de fonds de mademoiselle Delaunay. pier, uniformité de la teinte de l'encre et du tirage, et pardessus toute chose, pureté de l'orthographe et intégrité parfaite du texte : voilà les conditions qu'une édition bonne et belle doit réunir. cc Une belle édition qui frappe les yeux gagne l'esprit, et par cet attrait innocent invite à l'étude (ROLLIN). >> On la reconnaît encore à son titre et à sa date. Aussi, de quelle importance n'est-il pas de copier le titre des livres avec une exactitude scrupuleuse! combien ce soin a été négligé par les bibliographes qui ont précédé Barbier! que d'erreurs son oubli a multipliées dans les bibliographies, et surtout dans les nôtres! Une bonne indication bibliographique doit présenter les caractères suivans: le nom de l'auteur, ses prénoms; le titre de l'ouvrage fidèlement copié et dans toute son étendue, s'il n'a pas une longueur démesurée; les noms et prénoms des traducteurs ou commentateurs (s'il y en a); celui de la ville où l'ouvrage a été imprimé; la date, la désignation du |