L'émétine est découverte par Pelletier, et employée en médecine dès l'année 1817. Un nouveau moyen d'exploration des maladies thorachiques internes, l'emploi du cylindre, est proposé, en 1817, par LAENNEC, qui décrit avec un soin extrême, dans son livre de l'Auscultation médiate publié à cette époque, les lésions organiques du poumon et du cœur, dont plusieurs étaient avant lui inconnues ou mal décrites. Le Conseil de salubrité de Paris, organisé définitivement depuis 1809, adresse à son président, en 1818, le premier rapport général sur ses travaux. Le Codex medicamentarius est publié par ordre du gouvernement en 1818. GEOFFROY SAINT-HILAIRE fait paraître pendant cette année le premier volume de la Philosophie anatomique, et introduit en France les idées répandues en Allemagne par Oken, J. F. Meckel, Otto, Spix, Ackermann sur l'anatomie des formes de l'embryon des animaux des hautes classes, aux différentes époques de son développement, avec les formes permanentes des organes appartenant aux animaux des classes inférieures. Une direction plus philosophique est imprimée en France à l'anatomie. DE CANDOLLE fait paraître, en 1818, le premier volume du Regni vegetabilis systema. BARBIER publie, en 1819, sa Matière médicale. Roux pratique, en 1819, la suture du voile du palais, exécutée à son insu par Graëfe, en 1816. Ses opérations de staphyloraphie réussissent très bien. Coindet fait connaître, en 1820, les avantages dans le traitement du goître, de l'emploi de l'iode, découvert, en 1816, par Courtois. Le ramollissement du cerveau observé par Morgagni, Récamier, Bayle, Cayol, Rochoux, Bricheteau, Abercrombie, est observé de nouveau et pour la première fois parfaitement décrit par Rostan et Lallemand (1820-1823). DUCAMP réforme le traitement des rétrécissemens de l'urètre (1820-1821), L'angine couenneuse est observée avec soin, pendant l'épidémie de Tours, par Bretonneau qui en donne une bonne description. Pelletier et Caventou publient, en 1821, la précieuse découverte de la quinine. Chomel, Magendie, Double, etc., emploient avec un grand succès le sulfate de quinine. LALLEMAND publie, en 1820, ses Lettres sur l'encéphale. L'Académie royale de médecine est instituée le 20 décembre 1820. " Kuhn commence en 1821, la publication de son excellente Collection des médecins grecs. BROUSSAIS publie, en 1821, une seconde édition fort augmentée et modifiée de son examen; sa doctrine est la doctrine dominante. Ses élèves rédigent d'après ses principes des monographies sur les irritations intermittentes (Mongellaz), sur les fièvres (Boisseau), sur l'encéphalite (Bouillaud), etc.; plusieurs se séparent de lui et modifient quelquesuns des dogmes de la doctrine nouvelle. Audouard, Bally, François, Mazet et Pariset vont, par ordre du gouvernement, étudier, en 1821, la fièvre jaune développée à cette époque dans Barcelone. (Mazet meurt atteint par la fièvre.) La commission déclare que la fièvre jaune est contagieuse. CHERVIN parcourt l'archipel des Antilles, le littoral des États-Unis et toute la partie sud de la péninsule espagnole de 1814 à 1822, pour déterminer le mode de propagation de la fièvre jaune, mission qu'il s'était lui-même imposée. Il acquiert les preuves les plus positives, dans ces lieux divers où la fièvre jaune est endémique, que cette maladie n'est nullement contagieuse. BERZELIUS met au jour, en 1822, son ouvrage sur l'emploi du chalumeau. Antommarchi commence, en 1823, la publication de ses planches anatomiques. ROLANDO fait d'importantes expériences sur le cerveau des animaux vivans pour déterminer les fonctions spéciales des différentes parties cérébrales, et ouvre une carrière dans laquelle plusieurs anatomistes français ne tardent pas à se distinguer. REISSEISSEN publie, en 1823, son ouvrage sur la structure intime du poumon, composé dans les premières années du 19.o siècle. L'acupuncture est remise en pratique par J. Cloquet, Haime, Sarlandière, etc. (1820-1823 et ann. suivantes). La chirurgie française se signale, depuis les premières années de ce siècle, par l'invention de bons – procédés opératoires pour les résections des extrémités articulaires des os (par Dupuytren., Moreau, Larrey, Roux); pour les amputations dans l'article (par Larrey, Dupuytren, Lisfranc); pour la guérison des anus contre nature par la division de l'éperon (Dupuytren); pour la guérison des fistules salivaires (Deguise, Demours); pour simplifier l'opération du trépan, etc. etc. L'orthopédie est beaucoup perfectionnée depuis Venel par Delpech, Humbert, d'Ivernois, etc. La théorie chirurgicale est épurée par la doctrine physiologique. 9 2 LOESTEIN fait paraître, en 1823, sa Monographie sur le nerf tri-splanchnique. Labarraque fait connaître, dans le cours de la même année, la propriété désinfectante des chlorures de joude et de chaux. PRÉVOT et DUMAS donnent communication de leurs belles expériences sur la génération. ADELON publie sa physiologie en 1823. L'Institut décerne le grand prix qu'il avait mis au concours sur l'anatomie du cerveau, au travail de Serres, dont la publication commence en 1824.. Flourens fait d'ingénieuses expériences sur les animaux vivans pour déterminer les fonctions des différentes parties de l'encéphale, et publie, en 1824, les résultats importans, mais pas assez bien constatés, de ses recherches. Desmoulins et Magendie publient, en 1825, l'anatomie des systèmes nerveux des animaux à vertèbres. L'anatomie pathologique des gastro-entérites est beaucoup perfectionnée par les travaux de Louis, Cruveilhier, Rousseau, Billard, Hutin, Bretonneau. La lithotritie ou broiement de la pierre dans la vessie, indiquée par Gruithuisen en 1813, devient le sujet des recherches de J. Civiale, de J. Leroy, d'Amussat; perfectionnée dans son procédé et ré-, gularisée, elle prend, en 1825, un rang distingué parmi les procédés opératoires. Une loi, sur l'organisation de la médecine en Fran ce, est proposée aux chambres en 1825 et en 1826. Le magnétisme reparaît. Une commission composée de onze membres, est nommé en 1826, par l'Académie de médecine pour l'examen de ses pro-, cédés, de ses effets et de son application à la thérapeutique. ܀܀ |