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1818. Par une société de gens de lettres. Tone 1, in-8. Quatre livraisons. Dentu. On souscrit pour cet ouvrage rue du Bac, n. 3o. Mémoire historique sur la migration de la colonie grecque de la Morée en Corse, et titres authentiques de son établissement à Paomie, par la république de Gènes, et ensuite de la pointe de Cargèse, par Louis XVI, roi de France et de Navarre. in-folio. A. Ajaccio, chez Marc Marchy.

Histoire de l'empire de Russie, par Karamsin Traduite par MM. Saint Thomas et Jauffret. Chez M. Saint-Thomas, rue de la Monnaie,

n. 2 et chez Treuttel et Wurtz.

Nous avons annoncé les précédens volumes dans divers cahiers de ce Journal 1820. Le prix de chaque volume est de 5 fr. les souscripteurs.

pour

Pièces officiellement inédites sur les affaires de Naples, précédées de réflexions. Broch. in-8. Mongie ainé. 2 fr.

Histoire des trois démembremens de la Pologne, pour faire suite à l'histoire de l'anarchie de cet état par Ruthière. Par l'auteur de l'esprit de l'histoire et de la théorie des révolutions. (M. Ferrand. ) 3 vol. in-8. chez les Marchands de nouveautés.

Supplément aux annales des Légides.. Par M. Champollion-Figeac, contenant la défense de la chronologie de cel ouvrage. Broch. in-8. FanLin et Goujo.

Histoire de la révolution qui renversa la république romaine, et qui amena l'établissement de l'empire, par' M. Nougarède, baron de Fayet. 2 vol. in-8. Firmin Didot père et fils, 12 fr.-15 fr. (*)

deux

Dans les temps modernes, hommes célèbres, Bossuet, dans son discours sur l'histoire universelle et Montesquieu, dans ses considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence, ont rapidement signalé le renversement de la république romaine et la formation de l'empire: ce son: de grands coups de pinceau; ce n'est point un tableau terminé. Vertot, dans ses révolutions romaines, a tracé avec un pinceau brillant, mais d'une manière abrégée, conformément à son plan général, cette dernière révolution. Avec moins de talent, Laurent Echard l'a crayonnée aussi; mais ce ne sont là que des esquisses. Cet événement, au contraire, a été développé d'une manière diffuse et d'un style qui n'a ni couleur, ni énergie, dans la volumineuse histoire romaine, des P. P. Catrou, et Ro illé, et dans l'histoire de la république romaine par Crévier. Les révolutionsde Rom e, antérieures à celles qui furent la matière de cet article n'offrent pas le même intérêt que cette der. nière. L'expulsion des rois de Rome auxquels on substitua des consuls; l'établissement éphémère des décemvirs; le rétablissement du consulat; la dictature passagère de Sylla; son abdication; le retour aux anciennes magistratures, n'eurent pas les mêmes conséquences que la révolution qui vient d'exercer le pinceau de M. Nongarède son importance s'accroît encore de la destinée tra

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gique de presque tous ceux qui y figureut. Au fond du tableau, apparaissent le conquérant des Gaules, Jules César; le vainqueur de l'Asie, le grand Pompée. Plus rapprochés, s'offrent Antoine, le vengeur du meurtre de Jules César;

Brutus et Cassius, les derniers défenseurs de la liberté de Rome. Enfin, sur le premier plan reparaît Antoine, mais dégénéré, mais l'esclave de la fameuse Cléopâtre. Son étoile pâlit tout-à-coup devant celle de César Octave qui ne doit toute sa puissance qu'à son adroite polis tique et aux grands talens d'Agrippa et de Maxime la défaite et la mort de son rival le rendent le maître absolu du monde alors connu.

Après une apologie des quakers, à la quelle se livre l'éditeur, à l'imitation de l'ouvrage qu'il publie, il termine ainsi sa préface:

vrage

L'écrit qu'on va lire n'est, à proprement parler, qu'un extrait de l'onde M. Clarkson. On n'a supprimé aucun des faits; mais les réflexions géné rales qui rendent la lecture de l'ouvrage anglais un pen fatigante, ont paru superflues au traducteur : il s'est flatté qu'on tableau fidèle de cette société religieuse et calme pourrait être utile dans un moment où le christianisme est en proie à des dissentions si funestes. L'éditeur réclame l'indulgence du lecteur pour le

Dans la narration de ces grands évé-style de la traduction; c'est un anglais nemens, le style de M. Nougaréde par sa gravité ou son énergie, suivant la nature des sujets qu'il traite, répond singulièrement à ce qu'ils ont de tragique ou d'imposant.

Histoire des Quakers, traduite de l'anglais de Clarkson, et suivie du récit de la réforme opérée dans la prison de Newgate à Londres, par le comité des dames. 1 vol. in-8. Genève et Paris. Paschoud. 4 fr.

il

Le nom de Clarkson, l'un des plus courageux adversaires de l'esclavage des Negres, recommande, dit l'éditeur, son ouvrage aux amis de l'humanité on peut être sûr que quelque but utile, quel qu'intention louable est renfermée dans l'écrit d'un tel homme. Après avoir consacré sa vie à l'abolition de la traite des Negres, il s'est senti le désir, comme le dit lui-même, de rendre hommage à des hommes qui l'avaient si bien secondé: il n'est pas quaker, mais il est clair, à la lecture de son livre, que son penchant l'entraîne fortement vers eux ou peut le soupçonner de les avoir flattés, mais n'est-ce pas déjà un grand préjugé en leur faveur que l'intérêt qu'ils out inspiré à un homme si vertueux?

qui en est l'auteur, et l'on pourra peutêtre remarquer une teinte étrangère dans le langage; mais les expressions dont on se sert entièrement dans une langue qui n'est pas très-familière, ont quelquefois une sorte de simplicité et de fraîcheur qui ne nuit pas dans un ouvrage dont tous les sentimens sont naïfs et toutes les pensées pleines de candeur.

Après une introduction et des observations préliminaires, M. Clarkson donne le tableau de l'histoire des quakers Voici les sujets'qu'il traite :

De l'éducation morale des quakers. — Toute espèce de jeu sévèrement interdite par leur morale. - La musique cousidérée par eux comme dangereuse pour les mœurs. - Ils voient les mêmes dangers dans les spectacles, les romans et la danse. La chasse est interdite chez eux par un profond sentiment de pitié et d'humanité pour toute espèce de créature vivante. De la discipline des quakers. De l'administration de cette discipline. - Des assemblées ou réunions des quakers. -- L'assemblée de tous les trois mois. Assemblées annuelles. - Des costumes particuliers aux quakers. De leurs amenblemens. De leur vocabulaire. - De leur usage de nopas se découvrir la tête. Costumes et usages particuliers aux quakers.- De

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Biographie spéciale des Pairs et des Députés du royaume, session de 1818-1819, contenant la vie politique de chacun d'eux jusqu'à ce jour: on y a joint, sous le titre de supplément, une notice historique, sur les nouveaux députés élus : l'ouvrage est terminé par un tableau des députés réélus, mis en parallèle avec les députés non réélus. 1 vol. gros in-8. Beauce,

Histoire de la vie et des ouvrages de J. La Fontaine, par C. A. Walkenaer, membre de l'Institut. 1 vol. gros in-8. orné du portrait de La Fontaine peint par Le Brun, gravé par Pauquet. Chez Nepveu. 7 fr.

- 8 fr. 50 c.

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Il y a long-temps qu'on a dit que vie des savans, des philosophes, des historiens, des poëtes et généralement de tous les hommes de lettres ne se trouvait et ne pouvait même se trouver que dans leurs ouvrag s. Cette observation ne reçoit qu'un assez petit nombre d'exceptions. La vie de La Fontaine ne s'y trouve point placée; elle n'offre guères, en faits relatifs à sa personne, que quelques traits d'ingénuité, de distractions: ils ont été avidement recueillis par tous les biographes de La Fontaine; en les rappelant, M. Walkenaer les confirme presque tous, n'élevant des doutes que sur quelques-uns; mais il en a découvert un qu'il croit avoir échappé à tous les biographes du célèbre fabuliste, quoiqu'il se tronve consigné dans un le reproduire ici, en employant les pro. livre imprimé de son vivant: nous allons pres termes de M. Walkenaer.

« Un des traits les plus plaisans de a distraction et d'insouciance, de la part « de La Fontaine, est celui qui a été ra« conté par Cotolandi: La Fontaine « avait un procès, er restait à la cam« pagne, sans s'en inquiéter. Un de ses « amis apprend que ce procès va être jugé le lendemain; il en prévient La « Fontaine, et lui envoie en même temps un cheval, pour qu'il se rende de suite à Paris et sollicite ses juges. La Fontaine se met en voiture; mais << en chemin il rencontre une de ses con« naissances qui demeurait à une lieue « de la capitale : il est reçu avec joie,

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(*) Parmi les anciens on ne peut guères citer, chez les Grecs, que Platon et Xénophon; chez les Romains, que Cicéron et César parmi les modernes, chez les Français, que le cardinal de Retz, les deux Rousseau et Voltaire ; chez les Anglais, que Bacon, Claren-ion et Bolinbrock; chez les Allemands, que Fédéric II, dont la vie puisse intéresser, comme leurs écrits, la postérité.

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accueilli avec empressement, parle de « vers, et oublie son procès : on l'invite « à coucher, il consent à rester : il ⚫ dort toute la nuit et se réveille tard dans la matinée; mais en se réveillant, il se rappelle enfin le motif pour lequel il s'est mis en route: il repart, « arrive trop tard et essuie les reproches ⚫ de son ami. Sans se déconcerter, La a Fontaine répond froidement qu'il est ■ bien aise au fond de cet incident, parce « qu'il n'aimait ni à parler d'affaires ni •à en entendre parler. »

Nous allons rappeler ici une anecdote de la vie de La Fontaine, déjà connue parce qu'elle a donné occasion à M. Walkenaer de faire une observation très-judicieuse.

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Mathieu Marais rapporte que La • Fontaine étant à Antony chez un de a, ses amis, ne se trouva point au jour « et à l'heure du dîner, et ne parut qu'après qu'on eut terminé le repas: on lui « demanda où il était allé; il dit qu'il ■ venait de l'enterrement d'une fourmi; • qu'il avait suivi le convoi dans le jar« din; qu'il avait reconduit la famille ⚫ jusqu'à la maison qui était la fourmil▪ hère; et il fait là-dessus une description ⚫ du gouvernement de ces petits ani• maux qu'il a depuis portée dans ses « fables, dans sa Psyché, dans son • Saint-Malo. Nous croyons, dit M. • Walkenaer, à la vérité de cette anecdote : les mœurs des fourmis sont si ■ curieuses, si attachantes, qu'elles at« tirent même l'attention du vulgaire et • des enfans; il n'y a rien d'extraordi« naire, selon nous, à oublier son dîner, lorsqu'on se trouve fortement engagé dans les contemplations d'un si admirable spectacle. Mais il ne faut pas « s'imaginer, comme on le pense com• munément, que La Fontaine ait étu• dié, en véritable observateur les mœurs et les habitudes des animaux. Ce genre de mérite demandait une pa« tience constaute et une tenacité daus les recherches, dont il n'était pas ca

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« pable; cela même eût été, ose le dire M. Walkenaer, plus nuisible qu'u■ tile à son but. Les hommes prêtent « aux animaux des penchans semblables • aux leurs, et ces préjugés rendent ces « êtres plus propres à figurer utilement « dans l'apologue : une exactitude scien« tifique détruirait souvent toute illusion. « Le naturaliste doit chercher à décrire et faire connaître les êtres tels qu'ils « sont naturellement : le poëte fabu. ■ liste doit les peindre tels que le vulgaire se les imagine : l'effet qu'il se propose de produire sera manqué « s'il contrarie les idées de ses lecteurs ⚫ par une science intempestive; car alors ils seront plus occupés de ces << nouvelles notions qu'il veut leur dona ner que du fond de l'aventure même « qu'il invente et de la moralité qui << en est le résultat ; c'est ainsi qu'a pensé << La Fontaine ; les caractères d'animaux a qu'il a tracés se fondent sur les idées « que le peuple en a conçues, souvent « justes lorsqu'elles sont générales, mais « aussi presque toujours inexacte', ¡uand « on descend dans leurs paruculari

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M. Walkenaer fait, en l'accompagnant de remarques pleines de sagacitė, le recensement de presque toutes les poésies de La Fontaine; et il donne tou jours la notice des circonstances dans lesquelles elles ont été conçues et_publiées, avec les mot.fs qu'a eus La Fontaine de les mettre en œuvre. Ce travail est tout-à-la-fois neuf et intéressant. Sur la plupart de ces poésies, il émet son jugement qui décèle la pureté de son goût, A l'égard des fables il se borne à transcrire ce qu'en ont dit Chamfort et La Harpe, parce qu'il a judicieusemeat

pénsé qu'il était difficile de rien ajouter de satisfaisant aux jugemens portés par ces deux écrivains dont la critique, surtout celle de La Harpe, peut être considérée comme un chef-d'oeuvre en ce geure.

Des observations faites par M. Walkenaer sur les autres poésies de La Fontaine nous ne citerons que celle qui est relative à Philémon et Baucis.

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« Il est, dit M. Walkenaer, un passage dans ce poëme que nous devons « faire remarquer nos lecteurs, parce «que La Fontaine y a laissé échapper «un des secrets de son cœur ; il y a rendu, comme il le dit lui même quel« que part, son âme visible: on y dé« couvre que ce n'était pas sans repentir << et sans regrets qu'il se livrait à l'in<«< constance de ses goûts, et que nul • homme peut-être n'eût plus que lui, a si le sort l'avait voulu, savouré les a délices d'un hymen bien assorti ce « passage est celui qui suit la métaamorphose de Philémon et de Baucis en arbres ..... Oui, La Fontaine ! « s'écrie avec un élan sentimental M. << Walkenaer, nous le répéterons après « toi, ah! si le ciel t'avait donné une compagne qui t'eût fait connaître les « tranquilles jouissances de la vie domestique, ton imagination n'eût été « ni moins vive, ni moins spirituelle, mais elle eût été mieux réglée et plus « pure; tes fables seraient toujours l'objet de notre admiration et de nos louanges; mais dans tes autres écrits, la peinture des plus doux sentimens

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Après avoir dit que si l'on veut se faire une idée précise de ce qui constitue l'invention en poésie, on verra que La Fontaine mérite plus qu'aucun poëte peut être d'être considéré comme inven teur. Il développe cette proposition de la manière suivante :

Le but de la poésie, comme de tous « les autres arts, est de plaire; et com<«< me rien ne satisfait plus notre âme, « que tout ce qui l'agrandit et l'élève, « et réveille en elle le sentiment de son « immortelle origine, aussi les poëtes « ne nous font jamais éprouver de plus « délicieuses sensations que quand ils "nous peignent une nature sublime,

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qu'ils nous racontent de grands ac«tions, ou qu'ils nous entrainent avec " eux dans le domaine des vérités mo«rales et religieuses dans ce dernier « rapport, non seulement ils plaisent, « mais ils instruisent, non en philosophes, mais en poëtes. L'instruction << n'est cependant pas le but principal auquel ils tendent, c'est pour eux un a moyen de plus pour plaire. Le poëte « ne veut pas, à l'exemple du philosophe, enrichir notre mémoite de nou« velles connaissances, convaincre ou

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ment violée : il serait peut-être difficile aussi d'en trouver où le bon goût soit offensé.

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