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sur toute l'étendue du royaume. Au mois d'août de l'an 855, il assista, avec vingt-neuf évêques, à l'assemblée que Charles-le-Chauve tint à Bonneuil-sur-Marne, près de Paris, au sujet d'une lettre du pape Benoît III, adressée aux évêques, et pleine de réprimandes. Il souscrivit, en 858, aux lettres que Charles-le-Chauve donna à Compiègne, en faveur des religieuses de Notre-Dame de Soissons. Au mois de juin 859, il fut présent au Concile de Savonières, qui est à quelque distance de la ville de Toul, en Lorraine; en 860, à celui de Tufey, dans le même diocèse de Toul; en 861, à celui de Poissy, où furent confirmés les priviléges de S. Martin. On le voit parmi les évêques qui assistèrent au Concile de Verberie, l'an 863. Étant dans ce même lieu, en 866, il souscrivit au privilége de Saint-Vast, d'Arras; il s'y rendit une troisième fois, en 869, à l'occasion de l'assemblée qui s'y tint alors.

En 871, il députa Gérolde, prêtre, chanoine d'Amiens, et depuis évêque de cette église, pour assister, en sa place, au premier Concile de Douzy, près de Sédan, dans le diocèse de Reims, tenu au mois d'août, contre Hincmar, de Laon, qui fut accusé de plusieurs crimes, déposé et mis en prison où, deux ans après, il eut les yeux crevés par ordre de Charles-le-Chauve. Hilmeralde mourut en 872.

GÉROLDE,

Vingt-quatrième Évêque.

Il fut chanoine d'Amiens, puis évêque de cette ville. L'an 875, il assista au Concile de Châlons, et l'an 876, à celui de Pontion, maison royale dans le Pertois, en Champagne, sur la rivière d'Orne. Il souscrivit, en 877, à la lettre que Hédenulfe, évêque de Laon, adressa au clergé et au peuple de son diocèse. Il mourut en 891.

On peut considérer la plupart de ces évêques comme originaires du diocèse d'Amiens. Ils étaient nommés par élections, et les églises choisissaient rarement un étranger.

OTGER,

Vingt-cinquième Évêque.

Il fut chanoine et doyen de l'église de Vermand, et selon quelquesuns, chanoine de la cathédrale d'Amiens. La chronique de Corbie le fait monter sur le siége épiscopal, en 892. Ce prélat était distingué par

la sainteté de sa vie. Le 6 juillet de l'an 900, il assista, avec les évêques de la province, à l'ordination d'Hervé, archevêque de Reims. Vers la même époque, il fut du nombre des évêques qui prononcèrent à Reims une sentence d'excommunication contre les sujets de Baudouin, comte de Flandre, à l'occasion de l'assassinat commis envers Foulques, archevêque de Reims. En 909, le 6 des calendes de juillet, il assista au concile de Trosli, près de Soissons, et à celui qui se tint au même endroit, l'an 921 et 924. Il mourut âgé de cent ans et plus, l'an 928. On célébrait cet anniversaire chaque année, dans l'abbaye de Corbie, le jour des calendes d'août.

DÉROLDE,

Vingt-sixième Évêque.

Il était médecin, et fut fait évêque l'an 929. On le voit au Concile de Soissons, tenu dans l'église de S. Crépin. Il fut député du Concile pour accompagner Artauld, archevêque de Reims, qui voulait aller à Laon, afin de consulter la reine Gerberge sur sa déposition qu'on lui demandait. Il mourut l'an 947.

THIBAULT,

Vingt-septième Évêque.

Il était chanoine et archidiacre de Soissons, lorsqu'après la mort de Dérolde, une partie du peuple l'élut par le crédit que Hildegaire, évêque de Beauvais, avait dans Amiens; l'autre partie choisit Ragembault. Malgré cette division, Hugues de Vermandois, archevêque de Reims, sacra Thibault, en 947. Comme Hugues était alors chassé du siége de Reims, Thibault fut excommunié dans le Concile d'Engelheim, pour avoir reçu de lui l'ordination; et les habitants, qui ne voulaient pas d'un évêque excommunié, le chassèrent de leur ville, l'an 919; en sorte qu'il ne siégea que deux ans. On le regarde comme un intrus.

RAGEMBAULT,

Vingt-huitième Évêque.

Il était religieux de l'abbaye de Saint-Vast, d'Arras. On le compte parmi les abbés de Saint-Valery. Il fut ordonné l'an 909, par Altauld,

on croit

archevêque de Reims. Le roi Louis d'Outremer le conduisit à Reims pour l'y faire sacrer. On ne sait point l'année de sa mort, qu'elle arriva en 972.

THIBAULT,

Vingt-neuvième Évêque.

C'est le même qui avait été chassé l'an 949. Il fut présent, avec Adalbéron, archevêque de Reims, au Concile provincial, tenu au mois de mai 972, dans le Tardenois, près du mont Sainte-Marie. L'an 974, il souscrivit à un diplôme du roi Lothaire, en faveur des moines de Saint-Thierry, mis à la place des clercs. Mais comme il demeurait toujours attaché au faux archevêque Hugues qui l'avait ordonné, et qu'il négligea de se rendre à Rome où il avait élé appelé, il y fut condamné, l'an 975, le 8 des calendes d'octobre, et excommunié par Étienne, légat du Saint-Siége, et par l'archevêque Adalbéron.

ALVIAN,

Trentième Évêque.

Tout ce qu'on sait de cet évêque, c'est qu'il monta sur ce siége après la chute de Thibault, vers l'an 975. Il mourut en 980.

GOTESMAN,

Trente-unième Évêque.

Il était neveu de Lothaire IV, fils de Louis d'Outremer, parent de Hugues Capet, de Brunon, évêque de Langres, et d'Arnoul, archevêque de Reims. Il fut évêque l'an 980. En 985, il souscrivit à un accord entre les moines de Corbie et les vicomtes d'Amiens. En 987, il concourut à la charte de Hugues Capet, qui confirma l'exemption de l'abbaye de Corbie, ainsi qu'au privilége accordé en 989, par Arnoul, archevêque de Reims, au bourg de Saint-Remy. Il assista le 17 juin 991, au Concile que fit tenir Hugues Capet dans l'église de Sainte-Basle, près de Reims, pour y faire déposer Arnoul, archevêque de cette ville. Il mourut la même année, le jour des nones de janvier, selon le martyrologe.

FOULQUES I,

Trente-deuxième Évêque.

Il sortait de l'illustre maison des comtes d'Amiens, étant fils de Gaultier II, comte d'Amiens, du Vexin, de Pontoise, d'Adelle et de Crépy. Il tenait un rang distingué à la cour: dans les actes royaux, il signait après le roi. Il assista, en 993, au Concile de Reims. Vers le même temps, on fit des plaintes de sa conduite à Gerbert, archevêque de Reims, qui lui écrivit la lettre suivante: « Parmi << toutes les peines qui nous affligent, la plus grande pour nous est d'apprendre les excès où vous vous portez. Car étant chargé << comme nous le sommes du soin de la métropole de Reims, nous « devons particulièrement veiller sur vous, qui faites voir par votre « jeunesse, que vous n'avez pas encore appris à porter le poids de l'épiscopat........ » L'archevêque fait ici allusion au scandale que Foulques avait donné en ravageant les biens ecclésiastiques. Ce scandale fut réparé. On en voit la preuve dans des chartes de 995 et 996.

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Le pape Jean XVIII, qui siégeait entre les années 1003 et 1009, lui écrivit ainsi qu'à Baudouin, évêque de Térouane, pour l'engager à soutenir Ingelard, abbé de Centule, dans les tentatives qu'il faisait pour recouvrer les biens qui avaient été enlevés à son abbaye. Foulques assista, l'an 1008, à l'assemblée tenue à Chelles. Il se rendit au Concile de Reims, en 1015. Il souscrivit deux ans après à un diplôme du roi Robert, en faveur de l'église de Noyon, et à d'autres actes. L'an 1027, à la Pentecôte, il assista au couronnement du roi Henri. Il mourut en 1030.

FOULQUES II,

Trente-troisième Évêque.

Il succéda à son oncle, au commencement du règne de Henri Ier. Il était fils de Dreux second, comte d'Amiens et du Vexin, et de Godiove, sœur d'Édouard, roi d'Angleterre. Ses ancêtres descendaient de Charlemagne. Il paraît en qualité d'évêque, l'an 1036. L'an 1041, il souscrit à une charte de Gautier, châtelain de Cambrai, en faveur de l'abbaye d'Elnon, ainsi qu'au diplôme du roi Henri pour l'abbaye de Corbie. Il bénit Foulques, abbé de Centule,

en 1045. Il se trouva, l'an 1048, au Concile de Senlis. Baronius prétend qu'il fut excommunié, l'an 1049, par le pape Léon IX, pour ne s'être point trouvé au Concile de Reims, qui avait été convoqué malgré le roi Henri. Les mémoires du temps disent qu'il s'adonna plus volontiers à la chasse qu'au salut des âmes qui lui étaient confiées. Il était bien venu du roi Henri, et l'an 1058, il souscrivit à une charte par laquelle ce prince fait une donation à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés. La même année, vers les fêtes de Pâques, le roi l'envoya avec Enzelin, évêque de Paris, vers Guillaume, duc de Normandie, pour ratifier les traités de paix. Foulques mourut cette année.

GUY,

Trente-quatrième Évêque.

Il était fils d'Ingelran Ier, comte de Ponthieu, frère du comte Hugues, et de Foulques, abbé de Forestmontiers. Il étudia sous Angelran, abbé de Centule, dont il fit l'épitaphe. Il était archidiacre d'Amiens, en 1049, lorsque l'évêque Foulques l'envoya à Rome pour y accuser l'abbé de Corbie. Il fut fait évêque l'an 1058, et cette même année, il fit la translation des reliques de S. Pascase-Ratbert, le 4 des ides de juillet. Le 10 des calendes de juin 1059, il assista à Reims au sacre de Philippe I. Il paraît dans des chartes des années suivantes. En 1067, il se trouva à la dédicace de l'église de Saint-Martin-des-Champs, et à celle de Saint-Quentin de Beauvais, en 1069. Dans un titre de 1073, il se nomme comte d'Amiens, parce qu'après la mort du comte Raoul de Crespy, arrivée vers l'an 1066, il eut l'administration du comté pendant la minorité de Simon, fils de Raoul. C'était un prélat savant et de bonnes mœurs; il s'adonnait à la poésie. Il a composé un poème en vers héroïques, sur la conquête de l'Angleterre, en 1066, par Guillaume, duc de Normandie. La chronique de Corbie le fait mourir en 1074, le 22 décembre.

Un troisième Foulques souscrit, en 1076, en qualité d'évêque d'Amiens, élu et non consacré, à une charte par laquelle le roi Philippe Ier. confirme la fondation d'un nouveau monastère à Poitiers. Il faut qu'il se soit démis ou qu'il soit mort avant sa consécration, puisqu'on ne le revoit plus en aucun titre.

C

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