DE BIBLIOGRAPHIE CATHOLIQUE, PRÉSENTANT L'INDICATION ET LES TITRES COMPLETS DE TOUS LES OUVRAGES QUI ONT ÉTÉ PUBLIÉS DANS LES TROIS LANGUES DEPUIS LA NAISSANCE DU CHRISTIANISME, EN TOUS PAYS, MAIS PRINCIPALEMENT EN FRANCE, POUR ET SUR LE CATHOLICISME, AVEC LES DIVERS RENSEIGNEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES QUI PEUVENT EN DONNER L'IDÉE LA PLUS COMPLÈTE : PAR FR. PÉRENNÈS, Membre de plusieurs sociétés savantes et littéraires, auteur du Dictionnaire de Biographie chrétienne et anti- DES COURS COMPLETS SUR CHAQUE BRANCHE DE LA SCIENCE RELIGIEUSE. TOME PREMIER, Contenant les vingt-quatre premiers chapitres ou chefs principaux. 5 VOL. PRIX: 35 FRANCS. -- S'IMPRIME ET SE VEND CHEZ J.-P. MIGNE, ÉDITEUR, 1838 S'il est un fait incontestablement et universellement reconnu de nos jours, c'est l'imporLance singulière qu'a prise l'étude de la théologie. Tout écrivain est amené, pour ainsi dire, par la force des choses à s'en occuper, soit qu'il le fasse dans le but de défendre les vieilles croyances, soit, au contraire, qu'il se propose d'ébranler l'inébranlable édifice du catholicisme, toujours ferme et immobile au milieu des vastes et retentissantes fluctuations des choses humaines. L'athée qui voudrait, pour en finir avec toutes ces questions d'un ordre surnaturel, supprimer une bonne fois l'idée de la Divinité, se débat en vain contre cette image auguste qui le poursuit jusque dans les profondeurs ténébreuses dans lesquelles il s'efforce de dérober les angoisses qui torturent son âme : toujours un reste de la lumière indéfectible en éclaire le vide et les ruines, et, s'effrayant du spectacle de désolation qu'il y trouve, il s'en prend à la lumière elle-même, il se redresse avec colère vers le ciel, et laisse échapper cette sinistre exclamation, qui semble un écho sorti du lieu inférieur de l'éternelle angoisse: Dieu, c'est le mal ! Mais l'athée a beau faire; oui, toujours au fond de notre politique nous trouverons la théologie; car elle n'est que la science de Dieu, et cette science embrasse et contient toutes les autres, comme Dieu environne, remplit et domine tout ce qui vit et pense, pour tout subordonner aux lois qu'il a conçues de toute éternité et contre lesquelles se briseront incessamment les révoltes les plus audacieuses. C'est elle, la théologie, qui a mission d'être gardienne de la vérité sur la terre. Quand les sociétés l'écoutent, elle leur distribue cette vérité, et avec la vérité, la vie. Mais si les sociétés s'éloignent d'elle pour se livrer à l'idolâtrie de l'esprit, alors pour elles plus d'espoir de salut. Derrière les sophismes, comme Je disait récemment un éminent publiciste, viennent les révolutions, et derrière les sophistes, les bourreaux, On comprend qu'à propos d'un recueil purement bibliographique, il ne puisse entrer dans notre pensée d'aborder ici des discussions sur les principes fondamentaux de la vie et de la prospérité des peuples durant leur marche à travers les siècles, lors même que le talent et l'autorité nécessaires pour traiter de si hautes matières ne nous auraient point fait défaut. Nous ne nous arrêterons pas même à rappeler quelles mines inépuisables de science, de doctrine, de magnificences littéraires s'offrent dans ces admirables pages qui portent l'empreinte d'un Dieu créateur, révélateur et rédempteur, depuis les Ecritures, dont la majesté étonnait le cœur de Rousseau, jusqu'à ces saints Pères, les Basile, les Chrysostome, qui refroidissaient l'estime d'Erasme pour Démosthènes, jusqu'à saint Thomas, ce puits d'érudition, jusqu'à Bossuet, dont le sublime langage a fait pâlir les plus brillants et les plus énergiques orateurs de l'antiquité polythéiste.... Mais nous avons dû naturellement constater l'urgence d'une publication qui fournisse aux esprits studieux et zélés une source de documents qui les renseigne sur tous les écrits qui pourront leur servir soit à se raffermir dans leur sainte foi, soit à combattre l'erreur, sous quelque forme et en quelque lieu qu'elle apparaisse, soit enfin à propager la connaissance, l'amour et le culte des vérités religieuses. Chose étrange! la théologie est le fonds de toute science ici-bas; c'est à elle que se rapportent en définitive toutes les autres sciences, dès qu'elles veulent être autre chose qu'un entassement de creuses spéculations ou de systèmes éphémères et sans base, et cependant, il n'existait encore aucun livre bibliographique qui, dans son universalité, fit connaître l'ensemble des compositions produites dans le domaine de cette science primordiale. Parmi les catalogues les plus complets, les uns, adoptant les grandes divisions générales imaginées par les bibliographes, ne réservaient, pour y comprendre la théologie, -elle qui devrait tout comprendre! - qu'une place notoirement insuffisante, où tenaient à peine les squelettes, encore la plupart mutilés, des titres de ceux des ouvrages qui étaient ou connus comme les plus volumineux dans leur forme matérielle, ou les plus consacrés par les noms de certains auteurs suréminents, à qui DICTIONN. DE BIBLIOGRAPHIE CATH, ! |