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Sans vouloir contredire aux beaux esprits, vous n'auriez point entendeu les langues à la construction de la tour de Babylone, puisque Dieu ne vouloit point que les Babyloniens s'entendissent et qu'il forma cette confusion des langues en punition de leur orgueil. Qu'il est aisé, Monsieur, d'eschauffer l'un pour l'autre les beaux esprits! Mademoiselle de Scudéry est pour vous comme si vous aviez esté nourris ensemble, et vous ne vous estes encore escrit qu'une fois (1). S' DE BRINON.

LXXXIX

LEIBNIZIUS AD FABRICIUM, THEOLOGUM HELMESTADIENSEM.

Ex autographo prius edito, quod nunc etiam in bibliotheca Hanoverana servatur.

Hanoveranæ, 27 déc. 1698.

I. Non dubium est medallionem moduli non minimi esse debere; nempe medium in istis tenen

(1) Nous trouvons cependant à Hanovre l'indication de plusieurs lettres échangées entre Leibniz et mademoiselle de Scudéry. En voici la liste avec les dates :

Leibniz à mademoiselle de Scudéry.

Hanovre, 19 novembre 1697.

J'ay eu l'honneur de recevoir par vostre ordre, et par la faveur de madame de Brinon, de beaux vers sur l'agathe très-curieuse que M. de Bétoulaud vous a envoyée. (Voir les vers à l'appendice.)

Mademoiselle de Scudéry à Leibniz.

20 décembre.

Quoyque j'aye mal à un œil, j'ay leu avec beaucoup de plaisir vostre belle et obligeante lettre.

Leibniz à mademoiselle de Scudéry.

Hanovre, 14/24 janvier 1698.

Mademoiselle, vostre bonté est grande de donner des louanges à des vers d'un homme qui s'est si peu exercé à en faire en françois. (Voir les vers de Leibniz, ceux de Bétouland et de mademoiselle de Scudéry à l'appendice.)

dum est ut tanta sit magnitudo, quanta sufficit ne exiguus videatur. CALVINUS se optime explicat, ostenditque perceptionem a se non intelligi imaginariam, quali Romæ sumus, sed substantiæ ipsius. Fidem autem requirit, ut conditionem, unde non agnoscit perceptionem indignorum, in quo revera discrimen a nostris manet. Cæterum etiam nos magis ore, quam oraliter, dentaliter, gutturaliter, percipi statuimus ; nempe quia non aliam ponimus conditionem, quam perceptionem elementi ore factam. Cæterum valde ago gratias quod petitioni meæ benevole deferre et quod desideraveram amico Noribergensi mandare voluisti, quem non dubito quin pro tua prudentia instruxeris. Vale, et fave.

LEIBNIZIUS.

P. S. Domino Abbati Luccensi jam velut acceptum communico scriptum breve germanicum de absoluto decreto, simulque ei significo me vobis copiam ejus misisse, ut possitis sententiam vestram ad me perscribere; post aliquot deinde dies mittam ei scriptum, jam a te mihi transmissum, tanquam recens acceptum. Hoc significo nescius ne sis, nam quædam impediere quominus Domino Abbati ista prius communicarem. Deum precor ut in hoc anno novo imminente multos alios felices inchoes.

***

XC

A LEIBNIZ (1).

Original autographe inédit de la bibliothèque royale de Hanovre.

Le 27 décembre 1698.

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I primi frutti della mia riconvalescenza rendo a V. S. col scrivere queste poche righe di proprio pugno, avendomi bisognato sin ora servirmi di mano forestiera. Il primo e 22 di novembre et 10 di dicembre, cominciaremo adunque la nostra corrispondenza e su questa mia segnata no 5, et cosi si continuerà a numerare le altre ; e servirà anco questa per accompire il debito mio d'augurare a V. S., coll' occasione delle sante feste di Natale e susseguente nuovo anno, etc., etc. Si ha avuto risposta da Roma, sopra el negozio consaputo, che la mia relazione fu stata via a Sua Santità, alla quale ho aperto candidamente il mio sentimento, communicato prima a Sua Maestà: onde non dubito ne seguirà in breve una favorevole e paterna risoluzione, ne mancherò da canto mio impiegarmi tutto con ogni viva forza epremura, advisandola sinceramente di tutto quello passerà. In tanto stiamo tutti affaccendati per le nostre e del nostro augusto Rè, etc.

(1) Sans doute d'un cardinal, et très-probablement du cardinal Davia. N. E.

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Comme Vostre Excellence a eu la bonté de me permettre de luy faire sçavoir ce que je pourrois observer servant aux droicts de la Sérénissime Maison, j'ay cru pouvoir profiter de l'occasion de ce qui suit pour me conserver l'honneur de ses bonnes grâces. C'est que j'ay depuis peu trouvé un extraict d'un contract passé entre les ducs de Brunswick-Lunebourg, Guillaume et Magnus, d'une part, et le duc Éric de Saxe Engern et Westphalie, de l'autre, portant que ce duc engage aux deux ducs susdicts pour une grande somme d'argent tout son pays, nommément les bailliages et terres de Hazebourg, Dertzengen, Nihms, Hadeln et Wiersten, et de plus, dans le mesme temps, il passe avec eux un autre contract portant une confraternité. Le pays engagé a sans doute esté retiré il y a longtemps, mais cela ne feroit point de préjudice à la fraternité; et, comme les ducs de Brunswick-Lunebourg d'aujourd'huy descendent du duc Magnus, et ceux de Saxe-Lauenbourg, du duc Éric, ce traicté seroit de conséquence et fortifieroit merveilleusement les raisons dont j'ay eu occasion d'entretenir Vostre Excellence quand elle estoit icy. J'ay donné à son excellence M. le baron de

(1) Sans doute Bernstorf, ministre du duc de Celle. N. E.

Plate la teneur de l'extraict tel qu'il s'est trouvé mot à mot avec mes remarques, car je trouve qu'il y doit avoir des fautes à l'esgard de l'année et autres particularités. Il m'a dict de le vouloir envoyer à Vostre Excellence. Cependant, comme l'extraict que j'ay veu estoit escrit de la main de feu M. Hofmann, il faut qu'il l'ait tiré des archives et apparemment de celles de Zelle. S'il en a veu l'original où seulement une copie, et si la confraternité porte la succession mutuelle en termes clairs et exprès, c'est ce que je ne sçaurois dire; mais il faut que la source d'où M. Hofmann a puisé se trouve quelque part dans nos archives. Peut-estre aussi qu'il y a quelque chose dans les archives du duc de Saxe-Lauenbourg.

Au reste, je trouve qu'il nous manque beaucoup de papiers de feu M. Hofmann, car j'ay veu une désignation de sa main ; et je sçay de M. Vete, nostre archiviste, qu'il a veu luy-mesme un volume de la Chronique de Buntinus avec du papier blanc partout, où M. Hofmann avoit faict quantité de remarques chronologiques tirées des archives et qui seroient bien utiles. Or nous n'en avons rien trouvé en faisant l'inventaire des papiers, et il y a de l'apparence que quantité de pièces de cette nature se trouvent chez les héritiers, dont le frère de la veuve qui est au service de Zelle pourra rendre bon compte, s'il est interrogé suivant les obligations de la foy qu'il doit à son sérénissime maistre, et je m'en remets à ce que V. E. pourra juger à propos.

Je suis, avec tout le zèle que je vous dois, Monsieur, de Vostre Excellence, etc.

LEIBNIZ.

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