Page images
PDF
EPUB

ouvrage doit paraître en janvier. Le Chrysé (le Pays doré) était le nom en usage parmi les anciens pour exprimer leur notion très vague de l'Indo-Chine.

Le capitaine de Lannoy envoie une note sur l'itinéraire du Dr Bayol au Fouta-Djallon, qu'il a dressé d'après les carnets de route du voyageur. (Voy. à la Correspondance.)

Le contre-amiral Mouchez met à la disposition de la Société uue collection de 1840 à 1870 de la Revista trimensal do Instituto historico e geographico, qu'il a pu se procurer complète pendant son séjour à Rio-de-Janeiro.

M. Ryan, correspondant du New York Herald à Paris, adresse, de la part de M. Gordon Bennett, propriétaire de ce journal, des photographies des navires la Jeannette, le Thomas Corwin et le Rodgers. Ces photographies sont réunies dans un même cadre; les trois navires y sont également représentés.

- Le capitaine Mattei, membre de la Société, agent consulaire de France à Brass, écrit de Lokodja, 22 septembre :

J'ai remonté le Niger jusqu'à Lokodja. De là j'ai remonté le Bénoué jusqu'à Loko, à 75 milles environ de son confluent avec le Niger. Je suis allé voir le roi Amadou, qui possède un grand royaume sur la rive droite du Bénoué. Mon intention est de remonter le fleuve jusqu'à Shunga, c'est-à-dire à environ 300 milles de la mer. Le consul d'Angleterre, M. Hyde Hewett, a quitté Bonny pour aller à Bida où il doit être en ce moment. Il est accompagné de M. Ashbury, ancien membre du Parlement anglais, et de M. Forbes, le célèbre savant anglais.

[ocr errors]

> Je n'ai pas de nouvelles de M. Flegel qui doit être à Yola. Peutêtre le rencontrerai-je à Bida. Si je ne l'y trouvais pas, je remettrais le paquet que m'a confié pour lui la Société de Géographie, à l'un de mes amis qui restera toute l'année dans la rivière.

> J'ai fait la photographie de quelques lieux remarquables et de quelques types. Malgré la chaleur et l'altération de mes produits, je ne réussis pas trop mal.

› A mon service est un nommé Abegga, natif de Lokodja, qui a accompagné le docteur Barth dans tous ses voyages. Cet homme me donne quelques renseignements au point de vue géographique, que je consigne sur votre carte. >

M. Léopold Hugo transmet une note sur diverses cartes économiques publiées à l'étranger: en Italie, en Belgique, en Allemagne, etc.

Ces cartes l'amènent à parler de certains systèmes de construc

tions graphiques dont M. Lalanne a dernièrement entretenu l'Académie des sciences. A ce propos, M. Léopold Hugo annonce qu'il a imaginé un appareil auquel il donnerait volontiers le nom de spectrogramme, appareil composé de glaces ou verres-plans translucides, placés en équidistance dans une monture, et sur lesquels on pourrait marquer, par exemple, la marche dévastatrice du phylloxera en France, où les départements de Seine-et-Marne et de la Marne viennent d'être encore, dit-il, envahis par le fléau.

Le colonel F. W. Versteeg, d'Amsterdam, membre correspondant étranger de la Société, envoie un extrait du journal de la cinquième expédition du Willem Barentz dans les mers polaires. Il donne quelques renseignements à ce sujet, dans la lettre suivante, où se trouvent également d'autres informations géographiques :

J'ai cru bien faire en vous envoyant ci-contre un extrait du journal de la cinquième expédition du Willem Barentz, tiré des lettres que le commandant a, pendant le voyage, envoyées aux journaux hollandais. Rien d'autre n'a encore paru, quant à cette croisière, et je crains qu'un rapport détaillé ne tarde encore longtemps à paraître.

» Le tracé approximatif de ce voyage est pourtant en préparation, et, dès que je pourrai m'en procurer un exemplaire, j'aurai soin de vous l'expédier.

> Des rapports détaillés sur les deux premières croisières du Willem Barentz ont déjà été publiés par notre Société de géographie d'Amsterdam, et vous les trouverez dans votre bibliothèque. Les rapports détaillés des deux croisières suivantes font le sujet de brochures éditées par le Comité néerlandais de la navigation dans les mers polaires, comité qui s'est constitué à côté de notre Société de Géographie; ce sera sans doute aussi le cas pour le rapport détaillé de la dernière croisière.

» Quant à ce qui concerne notre station météorologique, cijoint une notice sur notre expédition vers Port Dickson, notice tirée de même des journaux hollandais. (Voy. à la Correspondance.) Il n'existe jusqu'ici aucun autre renseignement.

> En lisant ces documents, vous verrez que si le Willem Barentz a fait une longue et dangereuse croisière, le résultat n'a pas été fort considérable cette année-ci, à cause du très mauvais état des glaces dans les mers polaires, mais elle a cela de commun avec toutes les expéditions boréales de 1882. Le point principal pour le Willem Barentz a été l'heureuse rencontre de M. Leigh Smith et des naufragés de l'Eira.

› Le Varna avec l'expédition pour Port Dickson, ne sera pas, à ce que je crains, plus heureux; on devra être déjà très content, s'il trouve moyen de se débarrasser des glaces et d'hiverner quelque part dans la porte de Kara. Il est bien fâcheux que ces expéditions circumpolaires aient choisi une année si défavorable.

› Le gouvernement néerlandais a l'intention de faire observer le passage de Vénus à l'île de Curaçao (sud occidental), par deux officiers de la marine royale qui ont fait leurs études préparatoires dans un des observatoires d'astronomie. »

— M. C. Laroche, qui propose la création à Paris d'une École nationale française de Géographie, écrit pour demander que la Société veuille bien nommer une commission de cinq ou six membres, choisis dans son sein, et chargés d'examiner son projet.

A la fin de sa lettre M. Laroche demande une rectification au procès-verbal de la dernière séance. Le Compte rendu lui a fait dire que la Compagnie coloniale de l'Afrique française », dont il était l'organisateur et qui a cessé d'exister, devait publier une carte de l'Afrique en vingt-trois feuilles, ainsi que la relation des voyages de MM. de Brazza, Gallieni, Revoil. Cette publication, dit-il, aura lieu même après la disparition de la Compagnie; elle a même lieu en ce moment. La carte de l'Afrique en trente-deux feuilles (et non en vingt-trois) sera offerte à la Société de Géographie au fur et à mesure de sa publication. Quant aux voyages de MM. Gallieni, Brazza, Revoil, etc., ils seront réunis en volumes aussitôt leur publication terminée dans le journal que dirige M. Laroche, et présentés également à la Société avec la Géographie militaire et historique de la France qu'il professe et qu'il publie en ce moment.

Le Secrétaire général dit que la Commission Centrale veillera à ce qu'il soit nommé une commission prise dans son sein. Les membres de cette commission s'entendraient avec M. Laroche au sujet de son projet qui pourrait arriver ici en séance examiné et étudié comme il mérite de l'être.

M. Fournereau, conducteur des ponts et chaussées de 1re classe, chef de service des travaux du Maroni, actuellement en congé, et de passage à Paris, écrit pour communiquer à la Société la carte des itinéraires qu'il a parcourus dans le bassin du Maroni et de ses affluents (Awa et Tapanahony); il présente également des dessins et des photographies inédites de tribus indigènes : Galibis, Paramakas, Bonis, etc. M. Fournereau avait été chargé par le Ministère de 1 Instruction publique d'une mission gratuite dans la Guyane.

Il raconte qu'ayant fait la rencontre du nègre Apatou, le fi

dèle compagnon du Dr Crevaux, il l'engagea comme interprète. « J'étais résolu, écrit-il, à entreprendre ce voyage aussi intéressant qu'utile, quand Apatou, guide du Dr Crevaux, vint à passer à SaintLaurent du Maroni, à son retour de France. Ayant appris que ce Boni était de passage et qu'il retournait séjourner quelques mois dans son pays natal, je l'ai demandé. Il me confirma qu'il voulait regagner sa tribu pour raconter aux siens les honneurs dont il avait été comblé dans notre pays, et leur montrer les dons dont l'avait gratifié la Société de Géographie je lui demandai alors

voulait bien me servir de compagnon de route et d'interprète auprès des tribus. Il accepta ma proposition et à quelque temps de là, nous partîmes. Mais après avoir parcouru les tribus que j'ai mentionnées plus haut, je me vis obligé de revenir à Saint-Laurent où mes occupations nécessitaient ma présence. Cependant, en quittant ces peuplades, j'eus le regret de ne pouvoir pousser plus loin mon voyage, sachant qu'il existait, à quelques kilomètres des tribus Roucouyennes, et dans les terres non loin des contreforts des Tumuc-Humac, une tribu d'Indiens blancs, du nom de Ouaïalicoulé, qui, selon mes recherches, seraient d'anciens Portugais refoulés peu à peu par les événements, et que l'on suppose être cannibales.

» Pour avoir la certitude de leur existence, je priai Apatou d'aller reconnaître la situation topographique des lieux qu'ils habitent. Il confirma mon opinion, et m'apprit que cette race était blanche, qu'elle vivait isolée des tribus environnantes, telles que les Roucouyennes, les Trios, les Aplaïs, et que contrairement aux peuplades aborigènes qui vivent au bord des fleuves ou des criques, elle résidait dans les terres, et que sa langue était inconnue de leurs voisins mêmes.

> Apatou quoique familiarisé avec les voyages, et n'ayant avec lui que quelques Bonis, peuple craintif, n'a pas osé pénétrer chez eux, n'étant pas accompagné par un blanc.

> Convaincu qu'il y a une découverte intéressante à faire pour la science, j'ai résolu d'en faire part au Ministre de l'Instruction publique, avant mon nouveau départ pour la Guyane, dans l'espérance d'obtenir une seconde mission.

été ex

» Je vous dirai aussi que la source du Tapanahony n'a pas plorée, que ron loin de cette source existe une tribu d'Indiens Saloumas qu'il serait également intéressant d'étudier, ainsi que leur position topographique.

» Apatou, qui désire vivement revoir la France et les

personnes

qui se son intéressées à lui pendant son séjour dans notre capitale, s'est mis entièrement à ma disposition pour cette nouvelle exploration. Permettez-moi de vous rappeler ce brave Apatou qui mérite à tous égards un témoignage de reconnaissance pour le dernier voyage qu'il a fait avec moi. >

M. Paul Sorin, capitaine d'infanterie de marine, en mission au Cambodge, écrit de Saigon, le 6 octobre 1882 : « J'ai eu l'honneur de vous écrire de Compong-Tom (Cambodge) il y a quatre mois; depuis cette époque nous avons gagné la province d'Angkor, de laquelle nous ne sommes pas sortis, retenus par les travaux spéciaux de M. Aymonier, aussi bien qu'empêchés par les pluies.

> J'ai commencé une carte au 1/50 000 de la région des ruines dont Angkor occupe à peu près le centre et qui aura une superficie de six à sept cents kilomètres carrés. Ce travail a dû être interrompu en août; je ne pourrai le reprendre qu'en novembre et je compte l'achever en un mois.

› De décembre à juin, nous nous disposons à décrire un grand arc de cercle de Battam-Bang aux premiers rapides du Mékong, contournant et explorant les monts Koulen et poussant de nombreuses pointes vers le nord. Cette prochaine excursion me permettra de déterminer les sources de plusieurs des cours d'eau qui alimentent le grand lac et de compléter les renseignements que j'ai pu prendre le long de mon premier itinéraire de Stung-Treng à Angkor.

[ocr errors]

» Ces régions sont déjà connues, surtout la province d'Angkor, mais j'espère cependant fournir quelques documents géographiques

nouveaux. »

– M. l'abbé Lesserteur, directeur des Missions étrangères, transmet quelques notes adressées par l'un de ses missionnaires, sur des peuplades habitant les montagnes qui séparent le Tong-King du Mékong. Aucun explorateur n'avait encore eu l'occasion de visiter ces peuplades; aussi espère-t-il que ces notes, tout incomplètes qu'elles sont, ne manqueront pas d'intérêt pour les personnes qui s'occupent de la géographie de l'Indo-Chine.

- Le colonel Venukoff adresse la note suivante : « Je viens de recevoir quelques nouvelles géographiques concernant l'Asie, je m'empresse de vous les communiquer.

› 1o D'après la lettre de M Sreznevsky, secrétaire de la Société de géographie de Russie, M. le colonel Prjévalsky se prépare à un quatrième grand voyage dans l'Asie centrale, nommément au Thibet. Il s'y rendra au mois de mars de l'année prochaine. Quant

« PreviousContinue »