Page images
PDF
EPUB

« latè patentem, exquifitum de libris ju« dicium,crifimque imprimis fagaciffimam «meritò ac lubenter predicamus, nobifcum « communicavit editionem in octavo, item «Mediolani factam, anno 1493, eodem "curante Demetrio Chalcondyla, quæ ni«hil prorfus differt ab ea que eft in folio. « Utra harum editionum nunc alteram raritate & pretio fuperet, ab eodem Ab«bate inquirentes, hoc refponfum accepi«mus. Editio in 8°. erat olim vulgatior,& "è prælo ad fcholarium duntaxat ufum emerferat. E contra, editio in folio pro folis magnatibus & bibliothecis fplendidiffimis fuerat cufa. Quum autem edi«tio in 8°. diuturno manuum attractu de«trita fuerit & ex oculis erepta, ideò

[ocr errors]

ejus exemplaria que ad nos ufque per« venerunt, rariora nunc extant exempla«ribus editionis in folio, & pretiofiora « exiftimantur. &c. &c. »

Cette prétendue édition d'Ifocrate, in octavo, eft celle qui fe trouve dans ce Catalogue, no. 2237, & que M. l'Abbé Rive avoit communiquée à M. l'Abbé Auger: cet

exemplaire est in folio, & il eft rogné à la lettre de tous les côtés; c'eft ce qui a obligé de le relier à onglets qu'on voit encore dans le fond du volume. Nous ne concevons pas comment M. l'Abbé Rive a pu fe faire illusion, au point de ne pas distinguer, à la feule inspection de ce volume, qu'il ne pouvoit être in octavo: la longueur des lignes, la hauteur des pages, les cahiers des fignatures, le registre de ces mêmes fignatures qui fe trouve à la fin du volume, & qui indique qu'il y a des fignatures de huit, de dix & de fix feuillets, font des preuves fans réplique que ce volume a été imprimé de format in folio; car s'il étoit in octavo, les cahiers des fignatures feroient de quatre ou de huit feuillets. De plus, nous avons comparé cet exemplaire avec celui de la Bibliotheque de Saint-Germain-des-Prés, qui a toute fa marge; ces deux exemplaires se font trouvés rigoureusement conformes l'un à l'autre, les mêmes lettres y font caffées ou gâtées, & dans les mêmes endroits. Il eft évident qu'on ne peut attribuer cette er

reur de M. l'Abbé Rive, qu'à une de ces distractions auxquelles font fi fouvent fu jets les grands hommes qui ont comme lui la manie toujours dangereuse de faire des conjectures (1).

Comme les ouvrages de M. l'Abbé Rive font très peu connus, & que les matieres de Bibliographie, de Bibliognofie, de Calligraphie, &c. dont il s'eft principalement occupé, ne font ni affez importantes ni affez utiles pour intéresser le Public & pour mériter fon attention, nous ne fommes pas furpris que ceux qui lifent pour s'inftruire ou pour s'amufer, ignorent que M. l'Abbé Rive eft l'auteur de deux petits ouvrages,'dont l'un eft intitulé, Notice du Roman d'Artus, Comte de Bre taigne; Paris, Didot l'aîné, 1779, brochure in 4 de 20 pages: & l'autre, Etren

(1) On peut juger du mérite des conjectures de M. l'Abbé Rive, & quel cas on en doit faire en général, parcelles qu'il a avancées fur cette édition d'Ifocrate. Celles qui fe trouvent dans fes autres ouvrages, principalement dans celui fur l'Origine des Cartes, ne font pas mieux fondées.

ou Eclair

nes aux Joueurs de cartes ciffements hiftoriques & critiques fur l'invention des cartes à jouer; Paris, chez l'Auteur, Hôtel de la Valliere, 1780, brochure de 43 pages in 12. Comme ces deux brochures pourroient un jour être lues par quelques uns de ces Bibliomanes qui recueillent & lifent indistinctement tout ce qui s'imprime, nous croyons devoir les avertir, qu'outre plufieurs fautes affez graves qui fe trouvent dans ces opufcules, & dont quelques unes ont été relevées M. Dupuy, ancien Secrétaire perpétuel de l'Académie des Infcriptions & BellesLettres, dans le Journal des Savants, du mois d'Août 1780, page 546, in 4; nous en avons découvert plufieurs autres, parmi lesquelles nous nous contenterons de marquer les fuivantes.

par

En parlant des Epîtres dorées d'Antoine de Guevare, traduites par le Seigneur de Guterry, M. l'Abbé Rive dit, pag. 10, lig. 3 de fa notice, & pag. 14, lig. 14 des Etrennes aux Joueurs de cartes: « A peine la premiere édition fortit de la

« presse, (elle a paru pour la premiere fois « en 1558) (1), qu'on se fouleva en France «contre elle: on s'y récria contre di«vers paffages d'une lettre, qui bleffoient «la délicateffe de nos mœurs nationa«les (2). On fupprima cette lettre dans « les éditions poftérieures: c'est ce qui « en rendit la premiere extrêmement rare. «Cette lettre eft dans le premier livre

(1) Autre erreur de M. l'Abbé Rive: la premiere édition est imprimée à Lyon, chez Macé Bonhomme, en 1556, in

4.

(2) Nous croyons M. l'Abbé Rive trop honnête & trop pénétré des principes d'une religion fainte, qui prêche par-tout la charité, pour le foupçonner d'avoir inculpé à deffein la mémoire d'un Evêque, prédicateur & chroniqueur de l'Empereur Charles V : mais on peut au moins lui reprocher d'avoir rapporté une pareille anecdote, fans en avoir conftaté la vérité, & fans avoir indiqué fur-tout l'ouvrage où elle fe trouve. Nous avons lu cette lettre de l'Evêque de Mondonedo; elle nous a paru remplie de fageffe & de raifon, bien loin de bleffer en aucune façon la délicatesse des mœurs de quelque Nation que ce foit,

« PreviousContinue »