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DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE

SUR L'EUCHARISTIE,

PAR

NICOLE, ARNAULD, RENAUDOT, LE P. PARIS, ETC.;

SUR LA CONFESSION,

PAR DENIS DE SAINTE-MARTHE;

SUR

VEglise romaine, la Règle de foi, la Primauté du Pape et des Evêques,
la Confession sacramentelle, le défaut de pouvoir dans les ministres protestants,
le renouvellement des hérésies anciennes par les Protestants,
le sacrifice de la Messe, l'Eucharistie, la Communion sous une seule espèce,
l'invocation des Saints, le purgatoire, la justification,

C'EST-A-DIRE,

Sur les principaux points qui divisent les Catholiques d'avec les Protestants,

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ÉDITEUR DES Cours complets d'Ecriture-Sainte et de Théologie.

TOME PREMIER.

PARIS,

CHEZ L'ÉDITEUR,

RUE D'AMBOISE, HORS LA BARRière d'enfer.

1841.

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Au moment où nous mettions sous presse le premier volume de cet ouvrage incomparable, nous avons aperçu, au verso du grand titre, un petit Avis conçu en ces termes : Pour bien sentir la force de cet ouvrage, il est indispensable de lire le livre qu'on y cite souvent, sous le nom de Traité de la Perpétuité. C'est un petit volume in-12, dont les éditions ont été fort multipliées, et qui se trouve dans la Collection des OEuvres d'Antoine Arnauld, docteur de Sorbonne, tom. 12. Il est bon aussi de parcourir la Réponse générale à M. Claude, qui est dans le même tome. Et si l'on est curieux de connaitre l'histoire de cette grande controverse entre MM. de Port - Royal et les calvinistes, on peut s'en instruire très-amplement dans la Préface historique et critique du même tome 12 des OEuvres du grand Arnauld. Nous avouons qu'à la lecture de ces lignes nous avons éprouvé tout à la fois un double sentiment de plaisir et de peine. D'un côté, la haute importance de matières dont nous ne soupçonnions pas l'existence, et le désir de publier un ouvrage bien complet; de l'autre, la crainte d'allonger une publication déjà longue, et de rendre nos charges d'impression tout-à-fait disprotionnées avec le prix de vente, nous tenaient en suspens sur le parti que nous devions prendre. Cependant, après avoir tout balancé, le désir de surprendre agréablement nos honorables souscripteurs, et la satisfaction de donner une édition infiniment supérieure à toutes autres, l'ont emporté sur nos intérêts matériels, et nous ont décidés à un grand sacrifice.' Ainsi donc, nos promesses en fait d'étendue de nos volumes seront de beaucoup dépassées; et nos prix, déjà volontairement baissés par nous des trois septièmes sur ceux primitivement annoncés, resteront en cet état de réduction auquel personne n'avait droit de s'attendre, même sans le surcroît de matières qui fait l'objet de cet avis. C'est aux ateliers catholiques créés par nous que nous devons de pouvoir ainsi donner presque le double des matières promises, et diminuer de moitié la somme d'argent demandée par nos prospectus. Ces ateliers sont un levier puissant qui nous permettra de soulever les plus grandes masses (1). Pour passer à un point plus important, nous dirons : bien que la Perpétuité de la foi soit un des ouvrages les plus savants, les plus solides et les plus orthodoxes dont s'enorgueillisse le Catholicisme, et bien que ses auteurs brillent au premier rang parmi les controversistes les plus serrés et les plus érudits, nous n'avons pas voulu faire nous-mêmes leur biographie, de peur que la vue de leur effrayante érudition, nous faisant oublier leurs travers, ne nous entraînât trop loin dans la louange. Nous avons donc emprunté leur histoire à une Biographie connue; la raison qui nous a mus à agir ainsi, est que deux de ces écrivains si céiè { bres, par un aveuglement inexplicable, n'ont pas su se garantir de consacrer la moitié de leurs forces à une secte qui, tout hérétique qu'elle est, a eu seule la constante prétention de se dire catholique-romaine.

C'est cette affiliation qui explique, sans les justifier, certaines réflexions que le lecteur sera peut-être étonné de trouver dans le préambule de cet ouvrage monumental. En parlant ainsi, nous avons surtout en vue quelques phrases contre une société de qui, pour tout éloge, nous nous contenterons de dire qu'elle a fait autant de bien à l'Église que le jansénisme lui a fait de mal. Mais, fidèles à notre méthode si généralement goûtée de reproduire les auteurs dans leur intégralité, même avec leurs taches, nous n'avons voulu rien retrancher, jugeant cet avis suffisant pour que le lecteur se tienne sur ses gardes. Du reste, la Perpétuité étant peut-être l'ouvrage de controverse que les protestants de toutes sortes aimeraient le mieux voir anéanti, nous regardons comme un devoir de le reproduire en un temps où le protestantisme semble remuer ciel et terre pour arrêter sa décadence et sa chute.

(1) La Perpétuité avait été d'abord annoncée en 7 volumes du prix de 6 francs chacun; puis la création de nos ateliers catholiques nous ayant permis de multiplier les lettres de chaque ligne, les lignes de chaque page, et les pages de chaque tome, nous avons tout fait entrer en 4 volumes, et nous avons réduit le prix de l'ouvrage à 24 francs, tout en y insérant la Petite Perpétuité, la Réponse à M. Claude, et la Préface dont mention au commencement de cet Avis. De plus, nous avons été assez heureux pour pouvoir ajouter à la fin du 4 vol. la Perpétuité de la foi sur la Confession auriculaire, par Denis de Sainte-Marthe, et les treize Lettres de Scheffmacher sur les principaux points qui divisent les catholiques d'avec les protestants; c'est-à-dire, que les additions valent seules les 24 fr. qui sont le prix actuel de la Perpétuité, et que le prix premier de 42 fr. a entièrement disparu. Nous ne dirons rien ici de ces deux derniers auteurs, parce qu'on verra leur biographie dans notre 4 volume; nous ferons seulement remarquer que leur réunion à Nicole, Arnauld et Renaudot fait de notre publication comme un tout complet de controverse. Puissent ces additions, gratuites de notre part, propager davantage l'œuvre, et par-là opérer une plus grande somme de bien! C'est le seul motif et le seul but de l'Editeur.

Imprimerie de MIGNE, barrière d'Enfer, à Paris.

:

NICOLE (PIERRE) naquit à Chartres en 1625. Son père, sous les yeux duquel il avait fait ses humanités, Jenvoya à Paris pour faire son cours de philosophie et de théologie. Ce fut pendant son cours qu'il connut les cénobites de Port-Royal. Ils trouvèrent en lui l'esprit et la doeilité. Nicole donna une partie de son temps à l'instruction de la jeunesse qu'on élevait dans cette solitude. Après ses trois années de théologie, il se préparait à entrer en licence; mais plusieurs de ses sentiments n'étant pas ceux de la faculté de Paris, il se contenta du baccalauréat, qu'il reçut en 1649. Alors ses engagements avec Port-Royal devinrentplus suivis; il fréquenta cette maison, et travailla malheureusement avec Arnauld à plusieurs écrits pour la défense de la doctrine de Jansenius. Il se rendit avec lui à Châtillon, près de Paris, et y consacra ses grands talents à écrire contre les calvinistes et les casuistes relâchés. Au commencement de 1676, sollicité d'entrer dans les ordres sacrés, il consulta Pavillon, évêque d'Aleth; après un examen de trois semaines, la conclusion fut qu'il resterait simple tonsuré. Une Lettre qu'il écrivit en 1677, pour les évêques de Saint-Pons et d'Arras, au pape Innocent XI, attira sur lui un orage qui l'obligea de quitter la capitale. A la mort de la duchesse de Longueville, ardente protectrice des nouvelles doctrines alors en vogue, il se retira aux Pays-Bas. Il revint à Paris en 1683, et entra, à la fin de ses jours, dans deux querelles célèbres, celle des études monastiques et celle du Quiétisme. II défendit les sentiments de Mabillon dans la première, et ceux de Bossuet dans la seconde. Il mourut à Paris en 1695, âgé de 70 ans.

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Les nombreux ouvrages sortis de la plume de Nicole sont : Essais de morale, en 14 vol. in-12, Paris, 1704, parmi lesquels on trouve 3 vol. de Lettres; et en 25 vol. in-12, Paris, 1741 et 1744. Il règne dans cet ouvrage un ordre qui plaît, et une solidité de réflexions qui convaine; son traité des Moyens de conserver la paix dans la société mérite d'être distingué. Mais cette paix, dit Voltaire, est peut-être aussi difficile à établir que celle de l'abbé de Saint-Pierre. Les Essais de morale (première édition), renferment : les différents Traités de morale, 6 vol.; Réflexions morales sur les Épîtres et Évangiles de l'année, en 5 vol. in-12. L'édition de 25 vol. comprend en outre : Instructions théologiques sur les Sacrements, 2 vol.; sur le Symbole, 2 vol.; sur le Pater, 1 vol.; sur le Décalogue, 2 vol.; Traité de la prière, 2 vol.; Lettres diverses, 3 vol.; Vie de Nicole, par Goui, 1 vol.; Esprit de Nicole, par Cerveau, 1 vol. ; en tout 25 vol. in-12 ou in-18. Les autres ouvrages de Nicole sont: Traité de la foi humaine, composé avec Arnauld, 1664, in-4°, Lyon, 1693, in-12; plein de vues vraies et solides; La Perpétuité de la foi de l'Église catholique touchant l'Eucharistie, Paris, 1670, 1672 et 1674, 3 vol. in-4°. Les tomes suivants, publiés en 1711 et 1713, sont de l'abbé Renaudot et autres auteurs dont nous parlerons. Les Préjugés légitimes, contre les calvinistes; Traité de l'unité de l'Église, contre le ministre Jurieu; Les Prétendus réformés convaincus de schisme, et quelques ouvrages de controverse, tous infiniment estimables par la profondeur et la solidité; les Lettres imaginaires et visionnaires, 2 vol. in-12, 1667, contre Desmarets de Saint-Sorlin; un très-grand nombre d'ouvrages pour la défense de Jansenius et d'Arnauld; plusieurs écrits contre la morale des casuistes relâchés ; quelques-uns sur la grâce générale. Il y en a une édition de 1715, en 2 vol. in-12, avec une préface de l'éditeur. On y voit que Nicole n'adopte pas entièrement le système de Jansénius, et qu'il s'en éloigne dans bien des points; Arnauld lui-même rejetait la doctrine fondamentale de Jansénius. Un choix d'Épigrammes latines, intitulé : Epigrammatum delectus, 1659, in-12; Traduction latine des Lettres provinciales, avec des notes publiées sous le nom de Wendrock. La première édition parut en 1658; la quatrième, qui est beaucoup plus ample, est de l'année 1665. Pascal revit cette version. « Quant aux qualités littéraires, ‹ dit l'abbé Bérault, c'est une des meilleures productions de Port - Royal. › Quant à la charité et à la vérité, elles y sont trop souvent blessées, et l'ouvrage est dangereux à lire; de plus, il est défendu par l'Index et par les statuts de plusieurs diocèses. Au fond, malgré ses erreurs, l'on ne peut s'empêcher de regarder Nicole comme l'un des moralistes les plus profonds, et des controversistes les plus érudits et les plus vigoureux qui aient existé.

VIE D'ARNAULD.

ARNAULD (ANTOINE), le 20° des enfants d'Antoine Arnauld et de Catherine Marion, né en 1612, fit ses humanités et sa philosophie aux colléges de Calvi et de Lisieux; il prit ensuite des leçons de théologie sous Lescot, qui dictait le traité de la grâce. Dans son Acte de tentative, soutenu en 1655, il étala dans sa thèse des sentiments assez opposés à ceux qu'on lui avait dictés, et les défendit avec un peu trop de vivacité. Il prit le bonnet de docteur de Sorbonne en 1641; et, en prêtant le serment ordinaire dans l'église de Notre-Dame P. DE LA F. I. (Une.)

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