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BILAN DE L'AZOTE: N N + N" + Na N9N

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Haricot air normal.

Sable + fumure minérale + microbes.

0.9017 5.1115 0 0509 0.1869 3.2756)

VI.

Haricot air exempt d'azote combiné

Sable + fumure minérale + microbes. 0.6979 4.6681 0.0697 0 1869 3.2756

0

0.4555+18177

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Sable + fumure minérale + microbes. 1.0416 6.0227 0 0389 0.0364 3.2756

0.1738+3.6174

Orge air exempt d'azote combiué.

Lupin air normal.

Sable + fumure minérale + microbes. 1.0572 5.7443 0.0555 0.0364 3.2786

0

0.1738+33712

Sable + fumure minérale + microbes. 6.6898 5.8562 0.0189 0.4060 3.2756

0 2318+8.6515

IV.

Lupin air exempt d'azote combiné.

Sable + fumure minérale + microbes

8.075 5.5248 0.0158 0.3247 3.2756

0.2318+9.7841

En comparant le tableau final résumant les chiffres acquis par les expériences dans les cases avec celui des cultures dans la serre d'une part, et d'autre part avec les résultats obtenus en 1889, il ressort à nouveau et avec la plus grande concordance entre les divers essais, le fait péremptoire suivant : intervention incontestable de l'azote atmosphérique dans la végétation non seulement du lupin et du haricot, mais aussi dans celle de l'orge. Le gain en azote (N) monte même à des chiffres dont l'importance frappe et qui les élève bien au delà des limites de l'influence des erreurs expérimentales inévi

tables.

Le tableau nous montre encore, ce qui constitue du reste le point capital établi par cette partie de notre étude, que ce gain repose, en dehors de l'apport dù aux combinaisons azotées diffusées dans l'atmosphère, apport démontré par MM. J. Sachs, Ad. Mayer et Schloesing père et accepté d'une manière générale, essentiellement sur la fixation de l'azote élémentaire.

L'intervention de l'azote combiné est manifeste dans les essais avec le haricot et l'orge. En effet, la balance de l'azote penche dans ces deux cas en faveur de la série à air normal, respectivement 26,45 contre 1,82 et 38,62 contre 3er,37; si le contraire se manifeste dans les essais sur le lupin, 8,65 contre 9,78, cela provient simplement de ce que le poids de la masse végétale produite était moins fort dans la case III que dans la case IV, par suite du retard dû au remplacement des plantes perdues. Quoi qu'il en soit, ce qui nous importe avant tout dans les expériences avec le lupin, c'est le gain considérable en azote réalisé même par les plantes vivant dans le milieu exempt de combinaisons azotées de la case IV. Ce chiffre est même supérieur à celui constaté en 1889 (9,7 contre 68,5) ce qui peut s'expliquer par la durée plus longue de la végétation de cette année (117 jours contre 99).

Un point important doit encore être mis en lumière en retranchant de l'azote retrouvé dans la récolte : 1° celui fourni par la graine; 2o la différence entre l'azote de l'eau d'arrosage et celui de l'eau de drainage et, d'un autre côté, en comparant

la richesse en azote du sol après et avant la récolte, on constate que le gain final porte à la fois sur le sol et sur la plante.

Le tableau de la page 32 nous apprend encore, en confirmation des chiffres trouvés l'année précédente, que les nodosités du lupin ont une richesse en azote presque double de celle de la plante entière, presque triple de celle des racines débarrassées des nodosités.

Embrassant l'ensemble des faits se dégageant de nos recherches de 1889 et 1890, nous croyons pouvoir formuler les conclusions suivantes :

1° Lorsqu'on élève dans l'air normal des plantes de lupin jaune, de haricot nain et d'orge de printemps dans un milieu de culture pauvre en azote, mais pourvu de matières minérales et, en outre, de bactéries du sol, et qu'on établit le taux de l'azote contenu dans le sol avant et après l'essai, dans la semence, les eaux de pluie ou d'arrosage, les eaux de drainage et la récolte, on constate finalement, partie aérienne, racines et sol pris dans leur ensemble, un gain important en azote, dù à l'intervention de l'atmosphère;

2o Le même phénomène a lieu également lorsqu'on met à la disposition des plantes, les autres conditions étant égales, non l'air normal, mais l'air dépouillé de ses combinaisons azotées;

3 Les plantes expérimentées appartenant à des familles si distinctes, les papilionacées et les graminées, on peut conclure que d'une manière générale l'atmosphère intervient dans l'alimentation végétale, non seulement par les combinaisons azotées qu'elle contient, mais aussi et principalement par l'azote élémentaire.

Nous croyons avoir avancé d'un pas sérieux la question délicate de l'azote. Mais en dehors du vaste champ de recherches qui reste ouvert sur le mécanisme physiologique qui détermine la fixation de l'azote, une lacune existe encore particulièrement dans le cadre de notre étude personnelle.

Dans l'exposé et la description de nos recherches, ainsi que

dans la formation des conclusions, nous nous sommes tenu scrupuleusement sur le terrain exact des faits.

Nous avons évité toute dissertation problématique, toute spéculation hypothétique.

Mais si nous nous demandons, pour terminer, comment s'opère l'intervention de l'azote élémentaire dans l'alimentation végétale, nous devons reconnaître que la réponse ne se dégage pas encore avec précision des faits accumulés.

En effet, si l'explication de la participation de l'azote élémentaire dans l'alimentation des légumineuses, plantes à nodosités radicales, ne rencontre plus de difficultés, grâce surtout aux études de MM. Hellriegel et Wilfarth, de M. Bréal et de M. Prazmowski; si en outre, la différence de nos résultats et de ceux obtenus par Boussingault et tous ses successeurs qui ont opéré avec un milieu de culture calciné se comprend et fait naître l'idée de rapporter l'utilisation de l'azote libre à une intervention des micro-organismes 1 (bactéries, algues, etc.) du sol, même pour l'espèce graminées, il faut reconnaître qu'il n'est nullement prouvé par là qu'à côté de ce phénomène, des réactions d'un autre ordre n'aient lieu, contribuant, dans une mesure plus ou moins importante, au même résultat final. Il en est ainsi de l'assimilation directe de l'azote libre par la cellule végétale, insuffisamment démontrée, il est vrai, par M. Ville, mais qui a cependant trouvé dans les travaux de M. Franck un fort appui.

Il nous reste par conséquent à répéter l'expérience fondamentale de la culture de l'orge dans l'atmosphère dépouillée

Le rôle que jouent certains cryptogames, qui couvrent le sol, dans la fixation de l'azote combiné a déjà été démontré par MM. Gautier et Drouin. (Comptes rendus de l'Académie des sciences de Paris, p. 106, année 1888.)

'Dans les expériences de MM. Schloesing fils et Laurent, publiées après le dépôt de notre travail, un gain en azote a été également constaté lorsque le sol s'est couvert d'une végétation spontanée de plantes vertes inférieures. (Note ajoutée pendant l'impression).

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