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ments que j'ai donnés à ce sujet pages 462 et suivantes.

Mais c'est surtout à la famille de M. de Sacy que j'éprouve le besoin d'exprimer ma reconnaissance, aussi profonde que sincère. Me conserver la rédaction des deux dernières parties de ce catalogue, malgré les occupations nouvelles qui me privaient de la plus utile portion de mon temps, me permettre de continuer, sur le même plan et avec les mêmes soins, jusques à la dernière feuille un travail qui devenait d'autant plus long qu'il me restait moins de liberté pour m'y livrer, c'était se condamner à un sacrifice coûteux, à de pénibles ennuis. L'honorable famille n'a pas hésité. Puisse le résultat de mon travail ne pas lui laisser de trop vifs regrets.

R. MERLIN.

NOTE.

Aux observations placées en tête du second volume de ce Catalogue, j'avais dit : « Tel est l'ordre général que j'ai suivi dans le « classement de toute la bibliothèque. Trois points le résument: « Dieu, la nature et l'homme. » Après cette énonciation si précise, j'ai dû être surpris de trouver dans la brochure de M. Albert citée pag. v, et à laquelle je me plais à rendre justice sur d'autres points, ces assertions singulières :

« Quoique les divisions usuelles du système bibliographique * soient en quelque sorte du domaine public, nous devons toute« fois faire la part de ce qui nous appartient dans ce système nouveau « que nous allons exposer, et de ce que nous avons emprunté plus « ou moins littéralement à d'autres bibliographes. Comme on l'a « vu, le principe général sur lequel nous basons notre classifica«tion nous appartient intégralement, la grande division générale « en trois grandes classes reposant sur les trois grands sujets : « Dieu, l'homme et le monde, nous avait depuis longtemps frappé « les yeux par sa grandeur aussi bien que par sa vérité. Mais « M. Merlin semble l'avoir adoptée comme nous, il l'indique du «moins dans les observations qu'il a placées au commencement « du II° volume du Catalogue de la bibliothèque de M. Silvestre « de Sacy; cependant, nous ne croyons pas qu'il l'ait regardée comme « le fondement de sa nomenclature bibliographique. Nous sommes « donc autorisé à admettre qu'aucun bibliographe avant nous n'en « a fait la base d'un système. »

Je n'attache pas à mon système une importance exagérée, et pour peu que cela soit agréable à M. Albert, j'admettrai avec lui qu'il ne s'est pas inspiré de mes idées, et qu'il est parvenu aux mêmes résultats que moi, par ses propres réflexions; en résumé, ce que j'ai fait en 1840, un autre le pouvait faire en 1847; mais je crois que, s'il avait apporté dans l'examen des catalogues que j'ai publiés depuis sept ans cet esprit d'analyse dont il a donné des preuves dans sa brochure, il ne prendrait pas aujourd'hui un brevet d'invention pour l'application d'un principe qui fait depuis si longtemps la base de la classification de tous mes catalogues.

Mais voici qui n'est pas moins surprenant et qui a dû vivement blesser M. Brunet, si antipathique à mes idées :

«Quant aux subdivisions, ajoute M. Albert, nous les avons « en grande partie puisées dans l'excellent Manuel de M. Brunet. « Les dix-huit vingtièmes de ces détails appartiennent à ce savant « bibliographe. >>>

Il y a là, je pense, quelque erreur typographique que M. Albert n'aura pas aperçue. Je vais l'en faire juge lui-même, et, pour éclairer sa conviction, je mettrai ses divisions en regard, d'un côté avec celles de M. Brunet, de l'autre avec les miennes.

I.

MANUEL DE M. BRUNET. 1844.

M. ALBERT.

1847.

SCIENCES ET ARTS.

COSMOLOGIE.

Sciences philosophiques et Cosmologie générale.

Sc. mathématiques.

Sc. annexes (chron. géogr.)

Sc. physiques et chimiques.

Sc. naturelles.

ANDROLOGIE.

Sc. organiques et médicales.

Anatomie.

Sc. économiques et industrielles,

Sc. politiques et sociales.

Sc. artistiques et littéraires.

THÉOLOGIE.

Religions monothéistes.

Généralités.

Judaïsme.

Christianisme.

Mahométisme.

Religions polytheistes.

Religions éteintes.

Brahmanisme et bouddisme.

Magisme et sabéisme.

Fétichisme.

Religion naturelle.

CATALOGUE SACY.

1842 et 1846.

morales.

Philosophie.

Logique.

Métaphysique.

Morale.

Applications de la morale.

SCIENCES NATURELLES.

Sciences analytiques.
Sciences mathématiques.
Sciences physiques.
Sciences astronomiques.

Sciences descriptives.

Histoire naturelle.

Économie.

Politique.

Économie politique.

II. Sc. physiques et chimiques. Andrologie générale.

III. Sc. naturelles.

IV. Sc. médicales.

V. Sc. mathématiques.

VI. Appendices aux sciences.

VII. Arts.

Mémoire-écriture.

Beaux-arts.

SCIENCES

RELATIVES À L'HOMME.

Homme physique.

Sciences médicales.

Arts utiles.

1. Bibliographie, généralités, Homme moral et intellectuel. introduction.

VIII. Arts mécaniques et métiers. Sc. philosophiques et morales.

THÉOLOGIE.

Religion chrétienne.

Religion judaïque.

Religions des peuples orientaux.

Mahométisme.

Magisme.

Brahmanisme.

Bouddhisme et religion des

Chinois.

Sabéisme.

M. Brunet place la mythologie à

l'histoire des religions.

Psychologie.

Sciences morales.

Linguistique.

Littérature et beaux-arts.

Homme en société.

Sciences sociales.

Sciences historiques.

THÉOLOGIE.

Introduction (philos. religieuse.)
Religions éteintes (polytheisme des
anciens et du moyen âge.)

Religions existantes.
Monotheisme.

Judaïsme.

Christianisme.

Mahométisme.

Polytheisme, pantheisme, etc.

Fétichisme, mendaïsme, etc.

Magisme.

Brahmanisme.

Bouddhisme et religions de

la Chine.

Un coup d'œil sur ce tableau réveillera, je n'en doute pas, les souvenirs de M. Albert, et l'aidera à retrouver à quelle source il a puisé. Qu'il compare ses subdivisions avec celles de M. Brunet et avec les miennes, et il verra si c'est bien à ce savant bibliographe qu'il en a emprunté les dix-huit vingtièmes.

Est-ce, par exemple, à M. Brunet qu'il doit l'ordre de ses sciences cosmologiques, si différent de celui du Manuel, si ressemblant à celui de mes sciences naturelles?

Pour son andrologie (mes sciences relatives à l'homme), est-ce dans le Manuel, où les mathématiques viennent sans intermédiaire après la médecine, les arts et métiers après les beaux-arts, qu'il a puisé la pensée de faire suivre les sciences médicales des sciences économiques et industrielles, comme je les ai fait suivre des arts utiles, de réunir les sciences artistiques et littéraires comme j'ai joint les beaux-arts à la littérature?

Est-ce à l'imitation de M. Brunet, chez qui les bibliographies spéciales forment une classe à part, que M. Albert place la bibliographie de l'anatomie à l'introduction de cette science, ainsi qu'il a été fait dans le Catalogue Sacy pour toutes les classes, et notamment pour le judaïsme et pour la linguistique?

Est-ce enfin au savant auteur du Manuel qu'il a emprunté ma classification théologique et le principe qui en fait la base, la distinction des religions en monothéisme et polythéisme, distinction dont le Catalogue Sacy offre le seul exemple jusqu'ici?

Évidemment l'imprimeur a fait quelque confusion, et M. Albert avait écrit : « Quant aux subdivisions, nous les avons en grande « partie puisées dans le Catalogue de M. de Sacy, les dix-huit « vingtièmes de ces détails appartiennent à cet ouvrage. >>>

Je suis persuadé qu'il m'aura suffi de signaler à M. Albert cette distraction, pour que les traces en disparaissent à son édition prochaine.

Je ne doute pas non plus qu'un examen attentif de mes catalogues et de ceux de mon successeur, ne démontre également à M. Albert que cette division ternaire dont il croit avoir fait le premier la base d'un système, est depuis plusieurs années le principe de ma classification..

Du reste, je me félicite que la grandeur et la vérité de ce principe aient assez vivement passionné un esprit aussi analytique que le sien, pour lui faire désirer d'en être l'inventeur. C'est une preuve que je suis entré dans la véritable voie, c'est un encouragement pour y persévérer.

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