Nouveaux samedis

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Michel Lévy frères, 1872 - French literature - 376 pages

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Page 131 - S'il est vrai qu'au Jardin sacré des Écritures, Le Fils de l'Homme ait dit ce qu'on voit rapporté Muet, aveugle et sourd au cri des créatures, Si le Ciel nous laissa comme un monde avorté, Le juste opposera le dédain à l'absence Et ne répondra plus que par un froid silence Au silence éternel de la Divinité.
Page 133 - Ulysse avait connu les hommes et les villes, Sondé le lac de sang des Révolutions, Des saints et des héros les cœurs faux et serviles, Et le sable mouvant des constitutions. — Et pourtant, un matin, des royales demeures, Comme un autre en trois jours, il tombait en trois heures, Sous le vent empesté des déclamations.
Page 98 - L'on est plus occupé aux pièces de Corneille ; l'on est plus ébranlé et plus attendri à celles de Racine. Corneille est plus moral, Racine plus naturel. Il semble que l'un imite Sophocle, et que l'autre doit plus à Euripide.
Page 79 - ... science, l'art, l'administration, la guerre, la législation? Dans toutes ces fonctions de l'activité humaine, il n'ya plus rien qui porte l'empreinte du christianisme, et l'on ne peut confondre deux choses aussi distinctes que la civilisation et la révélation , ce qui marche et ce qui est immobile, ce qui est de la terre et ce qui est du ciel. Mais l'exemple, qui s'appliquerait à notre cas, est celui des six premiers siècles de l'ère moderne...
Page 260 - ... cette va-nu-pieds, à cette affamée, à cette répudiée, à cette désespérée, sacrifie-lui, s'il le faut et quand il le faut, ton repos, ta fortune, ta joie, ta patrie, ta liberté, ta vie. La canaille, c'est le genre humain dans la misère. La canaille, c'est le commencement douloureux du peuple. La canaille, c'est la grande victime des ténèbres. Sacrifie-lui ! sacrifie-toi ! laisse-toi chasser, laisse-toi exiler comme Voltaire à Ferney...
Page 238 - Soyez désormais sans souci : Je viens pour être sa marraine, Et je vous jure, sur ma foi, Que, par ma grâce souveraine, II sera plus heureux qu'un roi. Au lieu d'une pauvre chaumière II habitera des palais, . Dont le soleil et la lumière Ne sont que de pâles reflets.
Page 120 - Ah! que demandes-tu? dit Anchise en pleurant; » Cette fleur d'une tige en héros si féconde, » Les destins ne feront que la montrer au monde. » Dieux, vous auriez été trop jaloux des Romains, » Si ce don précieux fût resté dans leurs mains! » Pleure, cité de Mars; pleure r dieu des batailles.
Page 7 - Deux tours rondes, coiffées de toits en éteignoir, flanquaient les angles d'un bâtiment, sur la façade duquel deux rainures profondément entaillées trahissaient l'existence primitive d'un pont-levis réduit à l'état de sinécure par le nivelage du fossé, et donnaient au manoir un aspect assez féodal, avec leurs échauguettes en poivrière et leurs girouettes à queue d'aronde. Une nappe de lierre enveloppant à demi l'une des tours tranchait heureusement par son vert sombre sur le ton gris...
Page 237 - Hélas ! ma pauvre Madeleine, J'ai couru tous les environs; Je n'ai pu trouver de marraine Et ne sais comment nous ferons. Au nouveau-né que Dieu nous donne Nul n'a craint de porter malheur En lui refusant cette aumône : La pauvreté fait donc bien peurT Et cependant tout à l'église Pour le baptême est préparé.
Page 2 - C'est ainsi qu'il s'est trouvé un beau matin, lui, l'échevelé, le factieux, le tranche-montagnes, parfaitement mûr et idoine (je parle son style) pour faire de la critique officielle et installer ses paisibles oracles dans les bas-reliefs du Moniteur, sans qu'il y eût de trop notables disparates entre la prose qui décide de nos destinées et celle qui règle nos admirations poétiques, théâtrales et pittoresques.

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