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veraineté d'une contrée que son peuple avait conquise sur les armées de Buonaparte. Ayant ensuite appris que la France se préparait à une expédition pour le soumettre, il fit tous les préparatifs d'une défense opiniâtre et terrible; et, dans une espèce de manifeste, il annonça que ses troupes ne feraient aucun prisonnier. A la première nouvelle du débarquement des envoyés français, il prit les me sures les plus sévères pour s'assurer de leurs personnes; et, l'un d'eux étant tombé en son pouvoir, il adressa aux noirs la proclamation suivante: «Habitants, par » un de ces événements qui n'arrivent » que par une faveur spéciale de la di» vine Providence, les atroces et crimi»nelles intentious du cabinet de France » ont été découvertes. En nous décou» vrant ces ténébreuses machinations, il » a plu à Dieu de confondre le méchant » dans ses coupables projets; et, en nous » éclairant sur nos destinées et notre vé» ritable intérêt, il nous a indiqué les » moyens de conservation. Franco de » Médine, l'un des agents secrets du ba»ron Malouet, ministre de la marine » et des colonies de Sa Majesté Louis » XVIII, envoyé pour semer le trouble » et la discorde,exécrable et favori projet » de la France, est tombé entre nos mains ❤ au moment où il remplissait son odieuse >> mission. D'après son propre aveu, lors» qu'il a été interrogé, d'après les docu»ments et les instructions secrètes dont il était porteur, nous sommes confirmés dans l'opinion que nous avions re»lativement aux desseins atroces de notre implacable ennemi. Haïtiens! toujours » inaccessibles aux plus flatteuses promesses des Français, nous vous avons donné des preuves de notre fermeté dans les moments les plus critiques; et nous n'avons jamais délibéré sur le parti que » nous avions à prendre lorsqu'il était question de votre sûreté et, cependant, c'est à moi que ces abominables » tyrans, dans le délire de leur passion, ⚫osent faire leurs infames propositions; » mais combien ils se trompent! Qu'ils sachent que notre irrévocable détermi »nation est de nous battre jusqu'à la » mort; et, fussions-nous seuls, nous » les combattrions. Mon nom leur est » devenu horrible; ils ne le prononcent plus qu'avec des mouvements convul>sifs: nous nous glorifions de leur ins>pirer de tels sentiments.... Nous avons

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» ordonné que les dépêches du gouver»nement français, dont les originaux » sont déposés dans nos archives, soient » rendues publiques par la voie de la » presse; que le traître Franco, cet » agent liberticide de la France, soit exposé devant le peuple dans notre » capitale, de manière à ce que cha>> cun ait la faculté de l'interroger. » Haïtiens! il est inutile que nous fas»sions des commentaires sur ces do»cuments ils parlent d'eux-mêmes; » chacun de vous lira les projets de nos » tyrans et le sort qu'ils nous préparent; » Vous apprendrez à distinguer vos vé»ritables ennemis, et à mesurer la pro» fondeur de l'abîme dans lequel ils veu»lent vous plonger: la vérité doit être » connue ! Ouvrez les yeux sur leurs » projets destructeurs ; et les moyens de » sûreté se présenteront à vous naturel>>lement et d'eux-mêmes. Que les cris de » guerre à mort avec les tyrans, de haine » éternelle aux vils instruments de l'es» clavage et à leurs adhérents, remplis »sent vos ames du fier enthousiasme que » doit inspirer l'amour de son pays, de » la liberté et de l'indépendance. Haïtiens! » n'ayons qu'un même objet, qu'un seul >> et même desir: ne cherchons qu'à exter>> miner nos ennemis. L'univers entier »> nous observe: jamais cause ne fut plus » juste que la nôtre; ayez confiance en » votre roi, et préparez-vous à le suivre >> aux combats. Nous vous conduirons à » la victoire et à la vengeance; nous vain>> crons; nous consoliderons nos droits, »notre liberté et notre indépendance sur » les cadavres et les ruines de nos enne» mis. Donné à notre palais royal de >> Sans-Souci, le 11 novembre 1814, la

11. année de notre indépendance et la » 4. de notre règne. Signé Henri. » Par le roi : le comte DE LIMONADE. » Cette conduite fit perdre au cabinet des Tuileries l'espoir de réussir par des moyens de conciliation; et le retour de Buonaparte, en 1815, ue permit pas d'avoir recours à la force. Ainsi il est probable que le roi Christophe sera encore long-temps maître de cette colonie, autrefois si riche et si productive pour la métropole. Il ne néglige aucun moyen d'affermir sa puissance; et il a envoyé des agents dans diverses parties de l'Europe et du continent américain, pour recruter des hommes capables de diriger son administration, qui est au reste assez régu

en

lière. Il perçoit des impôts directs et indirects assez considérables; et la population de son royaume s'élève à trois cent vingt mille individus, dont quarante mille sont toujours armés. Il a une cour nombreuse et six palais richement meublés. Il compte, en Angleterre, des admirateurs enthousiastes. La société Africaine et Asiatique en a fait son héros; et, en juillet 1816, M. Wilberforce, président de cette société, dans un banquet philantropique, où la plupart des convives étaient des nègres ramassés sur le port, porta le toast suivant: «A Christophe, » l'honneur de l'espèce humaine, l'hom» me le plus libéral, le plus éclairé, le plus » bienfaisant, chrétien sincère et pieux, » l'un des plus augustes souverains de l'u»nivers, élevé sur le trône par l'amour et » la reconnaissance de ceux dont il fait » le bonheur. » Le toast fut porté debout, avec enthousiasme, tandis que la santé du roi d'Angleterre fut portée par tous les convives assis sur leurs chaises. Dans un dîner donné au cap Henri aux marchands étrangers par le duc de Marmelade, gouverneur de la capitale, à l'occasion de la fête de la reine d'Haïti, après avoir bu à la santé de George III et du prince-régent, on porta le toast suivant: « A l'ami de la race humaine, >> l'immortel Wilberforce, qui a embrassé » et défendu la cause la plus sublime » qui ait jamais existé dans le monde ! » A peu près dans le même temps, Christophe, instruit qu'un grand nombre de Savants et de militaires de tous les rangs quittaient la France pour cause d'opinions, s'empressa de leur adresser un appel, et leur offrit un asile dans ses états. On ignore jusqu'à présent le nombre et les noms de ceux qui ont répondu à cet appel. L'almanach royal du royaume d'Haïti, pour l'année 1816, contient une longue liste de chambellans, de maréchaux, etc.; et l'armée du roi Christophe y est portée à vingt-quatre régiments d'infanterie, deux de cavalerie et deux d'artillerie. Son fils (JACQUESVICTOR-HENRI), âgé de dix ans, y est désigné comme prince royal.

D.

CHRISTOPHE ( l'abbé MATHIEU) né à Lyon vers 1768, était nouvellement prêtre en 1791: ayant refusé de prêter le serment à la constitution civile du clergé, passa en Savoie, et de là à Fribourg en Suisse, d'où il fut obligé de partir par suite d'une méprise de la police de cette

ville. Il se retira dans les bailliages suisse et italien; vint à Paris en 1797, et publia une brochure anonyme pour inviter les ecclésiastiques à faire leur soumission à l'autorité de fait. Dans le même temps il remit une comédie de sa composition aux Comédiens français, qui refusèrent de la jouer; et quelques mois après M. Christophe fut étonné de reconnaître dans la tragédie de Blanche et Moncassin, de M. Arnaud (Voy. ARNAUD ), qui fut alors jouée pour la première fois, le sujet et une partie du plan de sa comédie. Il réclama dans les journaux; mais ce fut en vain. M. Christophe fut nommé, sous le gouvernement impérial, professeur de rhétorique au lycée de Cambrai; et il perdit cet emploi en 1815. On a de lui: I. Les deux Emilies, ou Aventures du due et de la duchesse d'Aberdeen, trad. de l'anglais de Henriette Lee, 1800, 2 vol. in-12. II. Arundel et Henriette, ou les Aventures de deux orphelins, suivies de Montfort, ou les Dangers des voyages, trad. de l'anglais de H. Lee, 1800, in-12. III. Antoinette de Valmont, 1801, 2 vol. in- 18. IV. Le chateau St.-Hilaire, ou le frère et la sœur devenus époux, par H. Lee, trad. de l'anglais, 1801, 2 vol. in-12. V. Lettres Athéniennes, ou Correspondance d'un agent du roi de Perse, résidant à Athènes pendant la guerre du Peloponnese, trad. de l'anglais, 1802, 4 vol. in-12. Cet ouvrage a aussi été traduit par Villeterque. VI. Dictionnaire pour servir à l'intelligence des auteurs classiques grecs et latins, 1805, 2 vol. in-8°. C'est une traduction libre du Dictionnaire anglais de Lemprière, qui est un bon abrégé de celui de Sabatier, en 36 vol. in-80-CHRISTOPHE, habitant de Loches, fut un des premiers à faire aux citoyens de cette ville, dans le mois de mai 1815, la proposition de se fédérer, à l'exemple des Bretons, des Bourguignons et des Parisiens. Sa proposition ayant été adoptée, il fut désigné l'un des commissaires de cette association. Le 28 mai, et de concert avec ses collègues, il envoya aux villes de Tours, Chinon, Amboise, etc., une adresse pour les inviter à suivre l'exemple de Loches. Voici le passage le plus remarquable de cette proclamation: « Et nous aussi, nous les avons entendus, >> ces cris déchirants de la patrie éplorée, » et gémissant sur l'égarement de quel» ques-uns de ses enfants! Eh quoi! une

» poignée de factieux aurait-elle, dans son
» délire liberticide, osé prétendre à nous
» dicter des lois? Traîtres à la Fran-
»ce, honteusement connus par leurs
» projets de s'arroger de nouveau des
» droits odieux et vexatoires, et de dé-
pouiller les citoyens de propriétés légi-
» timement acquises, ont-ils pu croire,
ces insensés, que nous nous associe-
»rions à leurs desseins tyranniques? Ils
>> ont donc oublié que nous sommes les
>> mêmes hommes qui, depuis vingt-
>> cinq ans, combattons pour la liberté.
Que le danger passager qui nous me-
»nace, ajoute encore, s'il en est besoin,
» à notre énergie! Prouvons à l'auguste
>> chef qui nous gouverne, à ce héros
» qui s'honore de régner par notre choix,
» que nous sommes dignes de l'attache-
>>ment qu'il a voué au grand peuple. »
CHRISTOPHE (Jean-François), né le 16
juillet 1772, officier de la Légion-d'hon-
neur le 27 janvier 1809, chevalier de
St. Louis le 27 juin 1814, fut nommé
maréchal-de-camp le 30 mars 1815;
mais sa nomination fut ensuite annulée,
ayant été faite pendant l'absence du Roi.

-

--

ouvrages en russe qui annoncent une
rare sensibilité. Elle a traduit en fran-

çais Lisa et le coin du feu, imprimé
à Pétersbourg.

0.

CIAMBERLANI, cardinal, remplit les
fonctions de supérieur des missions de
Hollande. Le pape voulant connaître l'é-
tat de la religion dans les Pays-Bas, lui
avait ordonné, vers la fin de 18:4, de
visiter la Belgique, et d'y prendre des
renseignements sur ce qui pouvait inté-
resser le bien de l'Eglise. Ce missionnaire
informa le prince souverain de l'objet de
sa mission, obtint l'agrément qu'il de-
mandait, et arriva à Malines le 12 jan-
vier 1815. Chargé de calmer et de con-
cilier les opinions, il fut accueilli par-
tout avec les plus grandes marques de
satisfaction, et avec tous les égards dus
au caractère dont il était revêtu, lorsque
le

OT. et IN.
CHWOSTOW (Le sénateur comte
DÉMÉTRIUS), Dé en 1758, neveu du cé-
lèbre feld-maréchal Suwarow, et mem-
bre de plusieurs académies de l'Empire
russe et de celle de Padoue, est un des
littérateurs russes les plus distingués. Il a
publié une Correspondance épistolaire,
des OEuvres lyriques, une Traduction
russe de l'Andromaque de Racine, une
autre de l'Art poétique de Boileau, et
enfin une Ode en langue russe, sur l'en-
trée des alliés à Paris en 1815. - CHWOS-
TOW (Simon), né en 1764, fut attaché
au département des affaires étrangères,
et nommé, en 1794, chargé d'affaires près
de la Porte-Ottomane; il fit preuve de ta-
lents dans ce poste, et rendit des services
essentiels au comte de Choiseul-Gouffier
lorsqu'il quitta cette ambassade et se re-
tira en Russie. M. de Chwostow perdit
la place qu'il occupait; et Paul Jer. fut
long-temps sans vouloir lui accorder du
service l'empereur Alexandre l'a nom-
mé directeur de la banque de St.-Péters-
bourg. Il a montré, dans tous les emplois
dont il a été chargé, un esprit flexible et
très liant: cultivant avec succès la littéra-
ture russe, il a contribué au progrès des
lettres dans sa patrie. Mme. CHWOS-
TOW, sa belle-sœur, a publié quelques

-

19, , par ordre du commissaire-général
de justice de Bruxelles, il fut enlevé de
Malines par la maréchaussée, et recon-
duit jusqu'à la frontière. Cette mesure
excita une grande sensation parmi les ca-
tholiques.
S. S.

2

CIAMPI (SÉBASTIEN), savant pro-
fesseur de littérature grecque et latine à
l'université de Pise, et membre de plu-
sieurs académies, est né à Pistoie, vers
1770. Il a traduit du grec en italien le
Banquet de Xénophon, Venise, 1801,
in-40.; trois traités de Plutarque, etc.;
et il a donné une nouvelle édition, revue,
corrigée et augmentée, du roman de
Clitophon et Leucippe, trad. d'Achilles
Tatius par Coccio, et de celui de Daph-
nis et Chloe, trad. de Longus par An-
nibal Caro, 1812, in 8o. Il a substitué,
aux passages que celui ci avait rempla-
cés d'imagination, ceux du texte re-
trouvés dans un manuscrit de Florence.
(Voy. COURIER.) Cette édition est pré-
cédée d'un discours de Ciampi, dans le-
quel il parle des trois versions faites en
Italie du même roman, l'une par J.-B.
Manzini, l'autre par Annibal Caro, et la
troisième par Gaspard Gozzi, ainsi que
des variantes qui se trouvent dans di-
vers manuscrits que l'on a de l'original.
Il avait mis sous presse, en 1815, une
nouvelle édition des Vies de Plutarque,
trad. en partie par Marcello Adriano,
professeur de grec à Florence dans le
XVI. siècle. L'abbé Ciampi a traduit lui-
même les Vies qui manquaient dans la
version d'Adriano, a revu les autres sur
les meilleures éditions grecques; et l'ou

vrage, imprimé chez Piatti, à Florence, en 14 vol. in-8°., doit être orné de portraits d'après l'iconographie de M. Visconti. M. Ciampi ne s'est pas borné au travail de traducteur et d'éditeur; on lui doit un très grand nombre d'ouvrages ou de dissertations sur divers points de philologie, d'archéologie, d'arts ou de biographie, tous remplis d'érudition. Nous indiquerons les suivants : I. Notices inédites de la sacristie de Pistoie, du Campo - Santo de Pise, etc., Florence, 1810, in-4°., avec 4 planches. II. Statuts de la congrégation de St.-Jacques de Pistoie, Pise, in-4°.; ouvrage curieux pour la connaissance de l'état des arts et de la langue italienne au x11o. siecle. III. Dissertation sur le métal de Corinthe, et sur l'origine de l'art statuaire; insérée en partie dans le Journal de Pise. IV. Lettre sur trois médailles étrusques en argent, Pise, 1814, avec fig. V. De la sculpture au tour (toreutica) des anciens, Florence, 1815, in-8°. Il cherche à prouver dans cette dissertation, contre l'opinion de Saumaise, de Burmann et de Heyne, que les Grecs et les Romains connaissaient le tour à figure; machine qu'il semble quelquefois confondre avec le touret des graveurs en pierres fines. VI. Mémoires de la vie de messer Cino de Pistoie, Pise, 1808, in-8°., fig. VII. Vie et poésies de M. Cino de Pistoie, avec une dissertation sur la chevalerie galante, ibid., in-8°., fig. VIII. Mémoires de Scipion Carteromaco. (Voy. Scipion FORTEGUERRI, dans la Biographie universelle, tome XV, p. 295.) IX. Notices sur la vie et les travaux littéraires du professeur Luc-Antoine Pagnini, Pise, 1814, in-8°. X. Notices sur le peintre Seb. Vini, le chanoine Sozomeno de Pistoie, le cardinal Nic. Forteguerri, etc. Tous les ouvrages précédents sont en italien. XI. Synopsis vite Ang. Franceschi, archiep. Pisani, Pise et Pistoie, 1806. T. CÍAMPITTI (CHARLES), de l'académie de Naples chargée de la publication des anciens manuscrits en papyrus, trouvés dans les fouilles d'Herculanum, a composé la préface de la première partie du second volume de cette importante collection. Dans cette préface, il donne de lumineuses explications sur quelques fragments d'un poème latin découvert parmi ces rouleaux, et dans lequel est décrite la guerre d'Octave contre An

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CICOGNARA (Le comte LEOPOLD), Italien, que Buonaparte avait fait chevalier de la Couronne-de-fer et président de l'académie des beaux-arts de Venise, puhlia en 1811, à Ferrare, sa patrie, conjointement avec l'abbé Jérôme Baruffaldi, des Mémoires historiques sur les littérateurs ferrarais, ainsi que sur le génie et le caractère des habitants de cette contrée féconde en auteurs illustres. En 1813, il publia le premier volume, dédié à Napoléon, d'une histoire de la sculpture depuis sa renaissance en Italie: Storia della scoltura del suo risorgimento in Italia, etc., in-fol., Venise. Il se proposait de faire ainsi, pour l'illustration de cet art, une espèce de suite au grand ouvrage de Winkelman et à celui de D'Agincourt. Cicognara l'a ornée en conséquence d'un grand nombre de planches, représentant les édifices, les statues, les bas-reliefs, exécutés en Italie aux XIII., XIve., xve. siècles, etc. Quoiqu'il ait pu, dans la partie relative à l'époque de la renaissance de l'art, manquer quelquefois d'exactitude, faute de renseignements suffisants, il n'a point épargné les voyages ni les recherches, et a observé en artiste habile et en amateur exercé. M. Cicognara apporta ce volume à Paris ; et l'Institut l'accueillit avec les plus grands honneurs, trouvant que Tauteur avait parle des arts avec beaucoup de discernement. Le second a paru en 1816; et l'ouvrage entier doit être composé de trois volumes.

N.

CIRBIED (JACQUES CHAHAN DE), professeur d'arménien à l'école royale des langues orientales à Paris, et membre de diverses sociétés savantes, né dans la grande Arménie le 16 décembre 1772, fut élevé à Edesse. Il vint en France vers 1792, et fut attaché à l'école des langues orientales en 1798. Le gouvernement créa en sa faveur, en 1810, la chaire d'arménien, qu'il occupe aujourd'hui. On a de M. de Cirbied: I. Mémoire sur la langue arménienne (Magazin encycl., fruct. an VIII). II. Recherches curieuses sur l'histoire ancienne de l'Asie, Paris, 1806,

in-S.,

publiées conjointement avec M. Martin. 11. Détails historiques de la première expédition des chrétiens dans la Palestine, sous l'empereur Zimisces, tirés

d'un manuscrit arménien de Mathieu d'Edesse, etc., Paris, 1811, in-89. La traduction est de M. Martin; M. de Cirbied l'a revue et éclaircie par des notes. IV. Notice de l'histoire manuscrite de Mathieu Eretz, et Extrait relatif à l'histoire des croisades. Ce morceau important, accompagné du texte arménien et de notes, fait partie du tome 1x des Notices et Extraits des manuscrits de la Bibliothèque royale. V. Tableau général de Arménie, Paris, 1813, in-8., et dans le Magasin encycl., numéro d'avril 1813. C'est le prospectus d'un grand ouvrage que M. de Cirbied se propose de donner au public, et dans lequel il embrasse toute l'histoire de l'Arménie et la description géographique de cette contrée. VI. Memoire sur l'origine et les progrès des Turcs, des Kurdes, des tribus turcomanes, etc., avec quelques détails sur leurs expéditions dans la partie mérídionale de l'Asie, depuis l'an 510 avant J.-C. jusqu'a l'an 1799 de l'ère vulgaire, inséré dans le Mercure étranger de 1815, n". 19. VII. Détails sur la situation actuelle du royaume de Perse, Paris, 1816, in-4°. Cette brochure écrite en arménien par l'envoyé de Perse, Mir-Davoud-Zahour, a été traduite en français par M. de Cirbied. La traduction persane est de M. Jouannin.

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J. CISTERNE DE VINZELLE (Pierre DE), d'une ancienne famille d'Auvergne, naquit le 21 avril 1775, entra au service comme cadet en septembre 1789, émigra en 1791, et fit la campagne de 1792 dans la compagnie d'officiers de Royal-Comtois. Licencié avec cette troupe, il servit dans les armées coalisées, combattit à Bois-le-Duc dans le corps de Béon, où son frère fut tué, fut ensuite de la malheureuse expédition de QuibeTon, passa d'Angleterre à l'armée autrichienne, où il servit dans les chasseurs de Franconie, et se trouva aux quatre siéges on blocus de Fhilisbourg, tentés par les Français en 1800. Lorsqu'il rentra en France en 1801, il se vit dépouillé de tous ses biens, et resta, jusqu'à la restauration de 1814, sous la surveillance de Ja police. S. T. CLANCARTY (Lord comte Dr), après voir été chargé de plusieurs missions

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auprès des princes alliés contre Bug naparte, fut nommé, en juin 1814, grand-maître des postes d'Angleterre, et ensuite l'un des plénipotentiaires du gouvernement britannique auprès du congrès de Vienne. C'est lui qui fut chargé de communiquer aux souverains alliés les ouvertures que M. de Caulincourt avait faites au cabinet de Londres, et qui, par sa lettre du 6 mai rendue publique, exposa la politique des puissances à l'égard de Buonaparte : il fut autorisé à conclure les différents traités de subsides avec les souverains de la coalition, et signa, au nom de sa cour, toutes les conventions et les décisions du congrès. En 1816, le comte de Clancarty fut ambassadeur extraordinaire près S. M. le roi des Pays-Bas, puis ministre plénipotentiaire pour les négociations relatives aux arrangements territoriaux à la diète de la confédération germanique à Francfort.

2.

CLAPAREDE (Le comte MICHEL), lieutenant-général, né le 28 août 1772, à Gignac en Languedoc, d'une famille de robe, embrassa la carrière militaire dés les premières années de la révolution, et fit les campagnes de ce temps-là dans les armées du Nord et d'Allemagne sous Moreau; il fit ensuite partie de l'expédition de Saint-Domingue, et parvin au grade de général de brigade en 1802. Il fut aussi de l'expédition qui partit de Rochefort au commencement de 1805; et il rendit dans une et l'autre des sorvices essenuels. En 1806 et 1807, il se trouva aux batailles d'Ulm, d'Austerlitz et de Jéna, aux combats de Vertingen, Saalfeld et de Pulstück, se fit remarquer plusieurs fois par sa bravoure, et fut fait général de division. En 1809, le 3 mai, sa division combattit à Ebers berg, au passage de la Traun; et le cinquime bulletin de la grande-armée, en donnant le récit de cette journée, dit : « La division Claparède, forte de sept >> mille hommes, qui scule combattit » pendant trois heures contre trente mille » Autrichiens, commandés par le géné»ral Hiller occupant une superbe posi» tion qui fut enlevée, s'est couverte de » gloire. Cette action d'Ebersberg est un » des plus beaux faits d'armes dont l'his»toire puisse conserver le souvenir. » A la fin de cette campagne, le général Clapark de fut nommé grand - officier de la Légion d'honneur. En 1811, il

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