pas déjà répéter l'ancien adage de l'impuisQu'il est impossible de gouverner sance : comme cela! Je l'ai prédit dans mon dernier discours à la tribune de la Pairie la Monarchie du 29 juillet est dans une condition absolue de gloire ou de lois d'exception: elie vit par la presse et la presse la tue; sans gloire elle sera dévorée par la liberté ; si elle attaque cette liberté, elle périra. Il ferait beau nous voir après avoir chassé trois Rois avec des Barricades pour la Liberté de la presse, élever de nouvelles Barricades contre cette Liberté ! Et pourtant que faire ? L'action redoublée des tribunaux et des lois suffira-t-elle pour contenir les écrivains? Un gouvernement nouveau est un enfant qui ne peut marcher qu'avec des lisières. Remettrons-nous la Nation au maillot? Ce terrible nourrisson qui a sucé le sang dans les bras de la Victoire à tant de bivouacs, ne brisera-t-il pas ses langes? Il n'y avoit qu'une vieille souche profondément enracinée dans le passé, qui pût être battue impunément des vents de la Liberté de la presse. །། Il y eut liberté en France pendant les trois premières années de la Révolution, parce qu'il y eût Légitimité depuis la mort de Louis XVI que devint cette Liberté jusqu'à la Restauration? Elle tua tout sous la République, et fut tuée sous l'Empire. Nous verrons ce qu'elle deviendra sous la Monarchie élective. Les embarras de cette Monarchie se décèlent à touts moments: elle est en désaccord avec les Monarchies continentales absolues qui l'environnent. Sa mission est d'avancer, et ceux qui la conduisent n'osent avancer: elle ne peut être ni stationnaire ni rétrograde; et dans la crainte de se précipiter, ses guides sont stationnaires et rétrogrades. Ses sympathies sont pour les peuples; si on lui fait renier ces peuples, il ne lui restera aucun allié. Elle marche entre trois menaces le spectre révolutionnaire, un enfant qui joue au bout d'une longue file de tombeaux, un jeune homme à qui sa mère a donné le passé et son père l'avenir. + Aujourd'hui, c'est une chose convenue que la Restauration était un temps d'oppression, l'Empire, une époque d'indépendance: deux flagrantes contre-vérités. Il serait bien étonné de sa couronne civique, s'il revenait à la vie, le Libéral de la Conscription, qui mitraillait le peuple au 13 vendémiaire sur les marches de Saint-Roch, et faisait sauter à Saint-Cloud la Représentation nationale par les fenêtrés. La Liberté de la Presse, la Liberté de la tribune, et la Royauté dans la rue, lui paraîtroient d'étrangés éléments de son Empire. On va jusqu'à immoler! notre réputation nationale à celle de Napoléon; il semble que nous n'étions rien sans lui. En nous vantant de notre Indépendance, ne tombons pas en extase devant le Despotismé ; sachons mettre l'Honneur de la Patrie au-dessus de la Gloire d'un homme, si grande qu'elle 3 soit.s *; $ & Quant à la Restauration, les quinze années de son existence avec leurs inconvénients, leurs fautes, leur stupidité, leurs tentatives de despotisme par les lois et par les actes, le mal-vouloir de l'esprit qui les dominoit; -ces quinze années sont, à tout prendre, les plus libres dont aient jamais joui les François depuis le commencement de leurs An 4 nales... Nous avons sous les yeux depuis six mois un miracle tout pouvoir est brisé ; obéit qui vents; Sla irFrance se gouverne, et vit d'elle"même par le seul progrès de sa raison. Sous quel régime a t-elle fait ce progrès? Est-ce sous les lois de la Convention et du Directoire, ou sous l'Absolutisme de l'Empire? C'est sous le Régime légal de la Charte; c'est pendant de Règne de la Liberté de la Tribune et de la Liberté de la Presse. Ce que j'ose dire aujourd'hui. blessera les passions du moment : tout le monde le redira, quand l'effervescence réactionnaire sera calmée. AUSC Ces quinze années de la Restauration n'ont pas même été sans éclat ; elles ont laissé pour monuments de béaux édifices, des statues, des canaux, de nouveaux quartiers dans Paris, des halles, des quais, des aqueducs, des 'embellis sements sans nombre, une marine militaire récréée, la Grèce délivrée, une vaillante co 4 " #1 " lonie dans le repaire des anciens Pirates que l'Europe entière, pendant trois siècles n'avait pu détruire, un crédit public immense, une propriété industrielle dont l'état florissant ne se peut mieux attester que par les banqueroutes généralés, l'effroyable ruine de nos manufactures et de nos places de commerce depuis l'établissement de la Monarchie électiveri ... 1 -J'entends parler de l'abaissement où languissoit la France, en Europe, pendant la Restauration. Ceux qui s'expriment ainsi affrontoient apparemment les halles de la garde Royale à la tête de la jeunesse dans les trois mémorables journées : marchant sans doute aujourd'hui dans le sens de la révolution opérée, ils ont nargué les Cosaques et les Pandoures secouru les peuples qui répondoient à notre cri de liberté, et poussé jus qu'aux rives du Rhin nos générations belliqueuses. Ces fières insultes à la Restauration. m'ont fait croire un matin que Buonaparte avait secoué sa poussière, abîmé dans la mer l'île qui lui servait de tombe, et était revenu 3 1 'Õཝཱ Jost ** |