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tion européenne, asiatique, africaine au XIXe siècle. Enfin un autre de nos plus zélés confrères, qu'une longue et cruelle maladie tient éloigné de nos séances, M. Alfred Jacobs, en outre d'une première étude sur la Géographie des diplômes mérovingiens, vous a fait offrir un intéressant résumé critique des dernières explorations en Afrique, auquel il a donné avec à propos le titre de l'Afrique nouvelle.

Il serait facile, messieurs, de grossir cette liste en vous citant les belles publications de l'Institut des ingénieurs néerlandais, de l'Académie royale historique de Madrid, du gouvernement de Washington, de la Société Smithsonienne; de M. le comte Démidoff, sur l'île d'Elbe; de M. Arthus Bertrand, sur Jérusalem; les atlas de MM. Louis Ewald, de Darmstadt, et Henri Lange, de Leipzig; le savant ouvrage du docteur Wappœus, de Goettingue, sur la statistique générale; la grande Géographie du Pérou de MM. Mateo et Mariano Paz Soldan, et tant d'autres œuvres recommandables qui viennent, avec les nombreuses publications périodiques des principales associations savantes de la France et de l'étranger, grossir le riche répertoire que votre bibliothèque offre à tous ceux qui y ont recours.

Vos relations avec les autres Sociétés géographiques, l'échange mutuel de leurs transactions et de votre Bulletin, témoignent du parfait accord et du lien fraternel qui unissent en une seule grande famille ceux qui consacrent à l'étude approfondie de notre globe leurs travaux ou leurs loisirs.

Cette année, aux recommandables publications du Journal et des Proceedings de la Société royale géogra

V. JANVIER, 2.

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phique de Londres, au Zeitschrift Erdkunde, organe de l'association de Berlin, aux Mittheilungen geographischen de la Société impériale royale géographique de Vienne, aux Bulletins de la Société impériale géographique russe et de la Société de géographie de Genève, aux Notizblatt des Sociétés géographiques de Darmstadt et de Francfort, il faut joindre le premier rapport annuel (Jahresbericht) de la jeune Association des amis de la géographie de Leipzig; vous y trouverez, entre autres documents utiles, un exposé intéressant, dû au secrétaire M. Henri Lange, relatif à l'organisation et aux destinées de la grande exploration allemande dans l'Afrique centrale.

Toutes ces publications, et bien d'autres encore dont je pourrais augmenter cette aride nomenclature, contribuent avec votre Bulletin à l'expansion de la science; elles en sont pour ainsi dire, pardonnez-moi cette expression, le thermomètre, accusant ses progrès soutenus qui ne doivent avoir d'autres limites que l'entière et parfaite connaissance du globe (Erdkunde, Ritter) que nous habitons.

Plusieurs noms recommandables à divers titres ont encore été cette année inscrits sur la liste des membres de la Société de géographie, et vous avez été heureux d'y voir celui d'un prince qui couvre de sa haute protection la grande œuvre du canal de Suez; cette accession du nom de Mohammed Saïd est d'un heureux augure pour une Société qui attache tant d'espérances à la découverte des sources du Nil.

Qu'il me soit permis, avant de clore cette rapide analyse des travaux de notre Société, de vous rappeler,

qu'en outre du vénérable M. Jomard, nous avons perdu cette année M. le professeur Fleutelot, M. Mauger; M. Sueur Merlin, qui avait été un des membres fondateurs de la Société et dont le nom se retrouve souvent au bas de plusieurs bons articles des premières années du Bulletin ; et M. Albert Montémont, qui était entré en 1825 dans notre Société, et avait été appelé en 1831 au sein de la Commission centrale. Travailleur infatigable, ce dernier a produit un grand nombre d'ouvrages dont la majeure partie était consacrée à la géographie; nous lui devons des comptes rendus, sinon critiques, du moins analytiques, qui témoignaient de son désir de se rendre utile à notre Société.

Je dois maintenant, messieurs, appeler votre attention sur le mouvement extérieur des travaux et des découvertes géographiques.

En Europe, c'est spécialement dans les publications des Sociétés géographiques, des gouvernements et des particuliers, que l'on peut suivre le mouvement progressif de la science.

Il me faudrait de beaucoup dépasser les limites assignées à ce rapport, si je devais vous faire l'énumération critique de tous ces travaux, qu'un de nos confrères plus autorisé que moi par son savoir et sa grande expérience, M. Vivien de Saint-Martin, se prépare à vous faire connaître dans un ouvrage portant le titre caractéristique de l'Année géographique.

Je n'ai pas à vous parler de l'état d'avancement des grandes cartes topographiques entreprises par l'ordre des gouvernements; M. Maunoir vous l'a fait connaître dans une de nos dernières séances. Vous avez

pu remarquer que la France, qui avait devancé les autres États de l'Europe dans l'exécution de ces importants travaux, poursuivait, grâce au zèle et au savoir des officiers de notre état-major et à l'activité déployée par le Dépôt de la guerre, l'accomplissement de cette œuvre nationale. La vingt-cinquième livraison de la grande carte de France vous a été remise, et quoique, par suite de l'annexion, le nombre des feuilles ait été porté de 258 à 265, il n'en reste plus guère que le cinquième à terminer.

C'est encore du Dépôt de la guerre qu'est sortie la belle carte du Liban que vous aviez naguère sous les yeux, et sur laquelle tous les résultats de notre dernière expédition de Syrie ont été accusés. Il est de toute justice de rappeler qu'elle a été gravée par notre confrère M. Erhard Schieble.

La marine a également apporté son contingent à la grande œuvre que nous poursuivons, vous en avez pu juger par les cartes du Paraguay de M. Mouchez, les cartes de la Nouvelle-Calédonie de M. Bouquet de la Grye, et par les utiles publications de M. Legras et de nos confrères M. le capitaine Fleuriot de Langle et M. de Kerhallet. Je ne dois pas non plus omettre de vous signaler les intéressants travaux sur la Cazamance de M. le lieutenant de vaisseau Vallon, dont vous avez déjà reçu plusieurs utiles communications, et les bons résumés que M. E. Avalle a insérés dans la Revue maritime et coloniale, relativement aux colonies anglaises.

Les grands établissements anglais du Coast-survey et de l'Ordnance-survey ont continué cette année leurs

importants travaux : l'un a donné plusieurs feuilles nouvelles du relevé des côtes de l'Écosse, de l'Irlande et des îles du Canal; l'autre a terminé le levé trigonométrique du royaume uni, commencé en 1783. Lord Ashburton, président de la Société royale géographique de Londres, s'est chargé de vous les faire connaître dans l'Address de cette année, pleine, comme toujours, d'utiles renseignements.

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La triangulation de l'Espagne est aujourd'hui terminée par les soins de notre honorable correspondant le colonel Coello, directeur du Département topographique de ce pays, et l'on s'occupe de la triangulation secondaire et des levés partiels qui doivent concourir à l'exécution de la grande carte topographique de ce pays. Toutes les cartes particulières seront levées au pour la campagne, et au pour les villes. On peut déjà, d'après les premières feuilles relatives à la province de Madrid, se rendre compte de l'importance de ce grand travail. M. le colonel Coello continue également la publication de son atlas provincial, dont plusieurs feuilles ont paru depuis notre dernière réunion. Je dois aussi vous signaler les travaux du département hydrographique espagnol, relativement à l'archipel des îles Philippines, l'une des plus belles colonies de nos voisins d'au delà des Pyrénées.

Les Mittheilungen de notre savant confrère Augustus Petermann offrent toujours le répertoire le plus varié et le plus complet de tout ce qui intéresse la géographie et la cartographie, et l'on peut y suivre en toute confiance les travaux de l'Allemagne dans cette importante branche des sciences.

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