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INTRODUCTION.

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L'ACADÉMIE des Sciences, des Belles-Lettres et des Arts de Rouen, créée par Lettres patentes de Louis XV en date du mois de juin 1744, confirmée par de nouvelles Lettres patentes du 15 décembre 1756, les unes et les autres registrées au Parlement de Normandie, avait été forcée, comme toutes les Sociétés littéraires de France, d'abandonner ses travaux à la fin d'août 1793.

Elle les a repris le 29 prairial de l'an 11e (18 juin 1803).

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M. Beugnot, aujourd'hui Conseiller d'État alors Préfet du département de la SeineInférieure, par son arrêté du 18 pluviôse, convoqua en l'hôtel de la Préfecture, pour le er ventôse suivant, tous les anciens Membres de la Compagnie, & l'effet de rédiger des Réglements dans lesquels on conserverait les dispositions des premiers Statuts dont l'utilité serait reconnue.

En conséquence, le 1er ventôse,' sous la présidence de M. le Préfet, il fut nommé

des Commissaires chargés de s'occuper des dispositions générales réglémentaires, de déterminer le nombre des membres qui devront composer l'Académie, et remplacer ceux qu'elle pourrait avoir perdus.

Le 12 les Commissaires présentèrent la rédaction des Réglements; et, lorsqu'elle eut été approuvée et signée par tous les Membres, au nombre de 18, ces Réglements furent soumis à la sanction de M. le Préfet, qui les fit approuver par son Excellence le Ministre de l'Intérieur, le 12 germinal sui

vant.

M. le Préfet, en adressant cette approbation du Gouvernement qui rappelait l'Académie à ses anciennes fonctions, lui manda, que, conformément à son arrêté du 18 pluviôse, il écrirait au Maire de la ville de Rouen pour l'inviter à assigner, dans la municipalité, un local dans lequel la Compagnie tiendrait sés séances ordinaires.

M. de Fontenay, qui occupait la place 'de Maire, et qui depuis est mort Membre du Sénat, M. de Fontenay saisit avec empressement cette occasion de prouver à

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l'Académie son attachement. La Compagnie ayant député vers lui on arrêta que, le 10 messidor (29 juin 1803), se ferait l'installation solemnelle de l'Académie.

Tous les Membres étant assemblés dans la grande salle de l'hôtel-de-ville, à sept heures du soir, M. le Maire et MM. les Adjoints, tous décorés du costume municipal, prirent place à un Bureau qui était à la droite de la salle; en face était un Bureau semblable, auquel se placèrent M. l'abbé Lallemant, président, et M. Haillet de Couronne, secrétaire provisoire.

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M. le Secrétaire en chef de la mairie ayant donné lecture de toutes les pièces officielles relatives à la réintégration de l'Académie M. de Couronne, sur la proposition de M. le Maire, fit connaître, par un appel public et selon l'ordre de réception, les noms des membres anciens et nouveaux qui composaient la Compagnie.

Immédiatement après, M. le Maire, avec cette éloquence de l'ame et du sentiment qui lui était propre, adressa à l'Académie un discours dans lequel il traça rapidement les

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avantages qui devaient résulter du rétablissement de l'ancienne Académie des Sciences, des Belles-Lettres et des Arts de Rouen, pour un département » où sont en honneur les ma»nufactures, le commerce, où un excellent » esprit patriotique a sans cesse animé une » population nombreuse et sage, recomman» dable par les efforts d'une industrie tou»jours raisonnée qui la dirige vers le bien, >> vers le mieux, et qui la fait se passion» ner pour tout ce qui présente l'idée d'en»treprises utiles et glorieuses

«.

Sous ce point de vue, il trouve à dire de l'Académie les choses les plus agréables et les plus flatteuses.

M. l'abbé Lallemant, président de l'Académie, répondit au discours de M. le Maire; il rappela d'abord que Rouen est une des premières villes de France où l'imprimerie ait été établie et protégée d'une manière particulière par le corps municipal; que, depuis ce corps respectable s'est toujours fait honneur de propager les lumières en montrant une affection constante pour les Sciences, les Lettres et les Arts, et que

ce temps,

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