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heureux, et que sans amour il n'y a point de bonheur. Tout ce que tu goûtes de plaisir pur

<< dans ton corps (et tu fus créé pur), nous le goûtons dans un degré plus éminent: nous ne << trouvons point d'obstacles de membrane, de jointure, ou de membre, barrières exclu«sives. Plus aisément que l'air avec l'air, si les esprits s'embrassent, ils se confondent, le pur « désirant l'union avec le pur : ils n'ont pas be<< soin d'un moyen de transmission borné, comme « la chair pour s'unir à la chair ou l'ame à << l'ame.

<«< Mais, je ne puis à présent rester davantage: <«< le soleil, s'abaissant au-delà des terres du cap Vert << et des îles verdoyantes de l'Hespérie, se couche: << c'est le signal de mon départ. Sois ferme; vis << heureux et aime! mais aime DIEU avant tout; lui « obéir, c'est l'aimer. Observe son grand com<< mandement: prends garde que la passion n'en<< traîne ton jugement à faire ce qu'autrement << ta volonté libre n'admettrait pas. Le malheur << ou le bonheur de toi et de tes fils est en toi placé. Sois sur tes gardes; moi, et tous les esprits <«< bienheureux, nous nous réjouirons dans ta

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persévérance. Tiens-toi ferme : rester debout ou << tomber dépend de ton libre arbitre. Parfait in« térieurement, ne cherche pas de secours exté

And all temptation to transgress repel.

So saying, he arose; whom Adam thus Follow'd with benediction :

Since to part,

Go, heavenly guest, ethereal messenger,
Sent from whose sovran goodnees I adore!
Gentle to me and affable hath been

Thy condescension, and shall be honour'd ever
With grateful memory: thou to mankind
Be good and friendly still, and oft return!

So parted they; the angel up to heaven From the thick shade, and Adam to his bower.

<< rieur, et repousse toute tentation de désobéir. >>

Il dit, et se leva. ADAM le suivait avec des bénédictions.

<< Puisqu'il te faut partir, va, hôte céleste, mes« sager divin, envoyé de celui dont j'adore la << bonté souveraine! Douce et affable a été pour << moi ta condescendance; elle sera honorée à « jamais dans ma reconnaissante mémoire. Sois a toujours bon et amical pour l'espèce humaine,

α

« et reviens souvent! >>

Ainsi, ils se séparèrent: de l'épais ombrage, l'ange retourna au Ciel, et ADAM à son berceau.

THE ARGUMENT.

SATAN having encompassed the earth, with meditated guile returns, as a mist, by night into Paradise; enters into the serpent sleeping. Adam and Eve in the morning go forth to their labours, which Eve proposes to divide in several places, each labouring apart: Adam consents not, alleging the danger, lest that enemy, of whom they were forewarned, should tempt her found alone: Eve, loth to be thought not circumspect or firm enough, urges her going apart, the rather desirous to make trial of her strength : Adam at last yields; the serpent finds her alone: his subtle approach, first gazing, then speaking; with much flattery extolling Eve above all other creatures. Eve, wondering to hear the serpent speak, asks how he attained to human speech, and such understanding, not till now: the serpent answers, that by tasting of a certain tree in the garden he attained both to speech and reason, till then void of both: Eve requires him to bring her to that tree, and finds it to be the tree of knowledge forbidden; the serpent, now grown bolder, with many wiles and arguments induces her at length to eat; she, pleased with the taste, deliberates awhile whether to impart thereof to Adam or not; at last brings him of the fruit; relates what persuaded her to eat thereof: Adam, at first amazed, but perceiving her lost, resolves, through vehemence of love, to perish with her; and, extenuating the trespass, eats also of the fruit: the effects thereof in them both; they seek to cover their nakedness; then fall to variance and accusation of one another.

ARGUMENT.

SATAN ayant parcouru la terre avec une fourberie méditée, revient de nuit comme un brouillard dans le Paradis; il entre dans le serpent endormi. Adam et Ève sortent au matin pour leurs ouvrages, qu'Eve propose de diviser en différens endroits, chacun travaillant à part. Adam n'y consent pas alléguant le danger, de peur que l'ennemi dont ils ont été avertis la tentât quand il la trouverait seule. Ève offensée de n'être pas crue ou assez circonspecte, ou assez ferme, insiste pour aller à part, désireuse de mieux faire preuve de sa force. Adam cède enfin; le serpent la trouve seule: sa subtile approche, d'abord contemplant, ensuite parlant, et avec beaucoup de flatterie élevant Eve au-dessus de toutes les autres créatures. Eve, étonnée d'entendre le serpent parler, lui demande comment il a acquis la voix humaine et l'intelligence qu'il n'avait pas jusqu'alors. Le serpent répond qu'en goûtant d'un certain arbre dans le Paradis il a acquis à la fois la parole et la raison qui lui avaient manqué jusqu'alors. Eve lui demande de la conduire à cet arbre, et elle trouve que c'est l'arbre de la science défendue. Le serpent, à présent devenu plus hardi, par une foule d'astuces et d'argumens, l'engage à la longue à manger. Elle ravie du goût, délibère un moment si elle en fera part ou non à Adam; enfin elle lui porte du fruit; elle raconte ce qui l'a persuadée d'en manger. Adam, d'abord consterné, mais voyant qu'elle était perdue, se résout, par véhémence d'amour, à périr avec elle, et atténuant la faute, il mange aussi du fruit: ses effets sur tous deux. Ils cherchent à couvrir leur nudité, ensuite ils tombent en désaccord et s'accusent l'un l'autre.

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