<< m'accueilles de nouveau et me rends ma place, pleine d'espoir de regagner ton amour (seul con<< tentement de mon cœur, soit que je meure ou que je vive), je ne te cacherai pas les pensées qui << se sont élevées dans mon sein inquiet : elles ten<< dent à soulager nos maux ou à les finir: quoique << elles soient poignantes et tristes, toutefois elles << sont tolérables, comparées à nos souffrances, << et d'un choix plus aisé. « << Si l'inquiétude touchant notre postérité, << est ce qui nous tourmente le plus; si cette postérité doit être née pour un malheur certain, et finalement dévorée par la mort; il «< serait misérable d'être la cause de la misère « des autres, de nos propres fils, misérable de << faire descendre de nos reins dans ce monde << maudit une race infortunée, laquelle, après une déplorable vie, doit être la pâture d'un monstre << si impur, il est en ton pouvoir, du moins << avant la conception, de supprimer la race non « bénie n'étant pas encore engendrée. Sans en«< fans tu es, sans enfans demeure: ainsi la Mort • sera déçue dans son insatiabilité, et ses voraces << entrailles seront obligées de se contenter de << nous deux. << Mais si tu penses qu'il est dur et difficile « en conversant, en regardant, en aimant, de << s'abstenir des devoirs de l'amour et du doux << embrassement nuptial, de languir de désir sans And with desire to languish without hope, And torment less than none of what we dread; She ended here, or vehement despair Broke off the rest; so much of death her thoughts Had entertain'd, as died her cheeks with pale. But Adam, with such counsel nothing sway'd, To better hopes his more attentive mind Labouring had raised; and thus to Eve replied Eve, thy contempt of life and pleasure seems espérance, en présence de l'objet languissant « du même désir (ce qui ne serait pas une misère << et un tourment moindres qu'aucun de ceux que << nous appréhendons); alors, afin de nous délivrer «< à la fois nous et notre race, de ce que nous craignons pour tous les deux, coupons court. -« Cherchons la mort, ou si nous ne la trouvons << pas, que nos mains fassent sur nous-mêmes « son office. Pourquoi restons-nous plus long<< temps frissonnant de ces craintes qui ne pré<< sentent d'autre terme que la mort, quand il est << en notre pouvoir (des divers chemins pour << mourir choisissant le plus court), de détruire a la destruction par la destruction?........ » Elle finit là son discours, ou un véhément désespoir en brisa le reste. Ses pensées l'avaient tellement nourrie de mort, qu'elles teignirent ses joues de pâleur. Mais ADAM, qui ne se laissa dominer en rien par un tel conseil, s'était élevé, en travaillant son esprit plus attentif, à de meilleures espérances. Il répondit : « ÈVE, ton mépris de la vie et du plaisir semble << prouver en toi quelque chose de plus su« blime et de plus excellent que ce que ton ame dédaigne; mais la destruction de soi-même, К • par cela qu'elle est recherchée, détruit l'idée That excellence thought in thee; and implies, The penalty pronounced; doubt not but God I have in view, calling to mind with heed Shall 'scape his punishment ordain'd, and we No more be mention'd then of violence << de cette excellence supposée en toi, et implique << non ton mépris, mais ton angoisse, et ton regret << de la perte de la vie, et du plaisir trop aimé. « Ou si tu convoites la mort comme la dernière « fin de la misère, t'imaginant éviter par là la punition prononcée, ne doute pas que Dieu n'ait trop sagement armé son ire vengeresse, pour qu'il puisse être ainsi surpris. Je craindrais beaucoup plus qu'une mort ainsi ravie, ne nous exemptât pas de la peine que notre arrêt nous << condamne à payer, et que de tels actes de con<< tumace ne provoquassent plutôt le Très-Haut à << faire vivre la mort en nous. Cherchons donc une << résolution plus salutaire, que je crois apercevoir, << lorsque je rappelle avec attention à mon esprit «< cette partie de notre sentence : « Ta race écra« sera la tête du serpent. » Réparation pitoyable, << si cela ne devait s'entendre, comme je le conjecture, de notre grand ennemi, SATAN, qui << dans le serpent a pratiqué contre nous cette <«< fraude. Écraser sa tête serait vengeance, en vé<< rité, laquelle vengeance sera perdue par la mort <«< amenée sur nous-mêmes, ou par des jours « écoulés sans enfans, comme tu le proposes; «< ainsi notre ennemi échapperait à sa punition. << ordonnée, et nous, au contraire, nous dou |