4 << une nuit sans sommeil. Car vois! le matin tout «< indifférent à notre insomnie, recommence << en souriant sa course de roses. Marchons! désor<< mais je ne m'éloignerai plus jamais de ton côté, << en quelque endroit que notre travail journalier << soit situé, quoique maintenant il nous soit pres« crit pénible jusqu'au tomber du jour. Tandis «< que nous demeurons ici, que peut-il y avoir de fatigant dans ces agréables promenades? Vi<<vons donc ici contens, bien que dans un état « déchu. » Ainsi parla, ainsi souhaita la très humiliée ÈVE ; mais le destin ne souscrivit pas à ses vœux. La nature donna d'abord des signes exprimés par l'oiseau, la brute et l'air: l'air s'obscurcit soudainement après la courte rougeur du matin ; à la vue d'Ève l'oiseau de Jupiter fondit de la hauteur de son vol sur deux oiseaux du plus brillant plumage, et les chassa devant lui; descendu de la colline, l'animal qui règne dans les bois (premier chasseur alors), poursuivit un joli couple, le plus charmant de toute la forêt, le cerf et la biche: leur fuite se dirigeait vers la porte orientale. Adam les observa, et suivant des yeux cette chasse, il dit à Ève, non sans émotion: « O Ève, quelque changement ultérieur nous Which Heaven by these mute signs in nature shows Us, haply too secure of our discharge Some days: how long, and what till then our life, Why else this double object in our sight, Of flight pursued in the air, and o'er the ground, And slow descends with something heavenly fraught? He err'd not; for by this the heavenly bands A glorious apparition, had not doubt And carnal fear that day dimm'd Adam's eye. << attend bientôt : le ciel, par ces signes muets << dans la nature, nous montre les avant-coureurs << de ses desseins, ou il nous avertit que nous comp« tons peut-être trop sur la remise de la peine, << parce que la mort est reculée de quelques jours. << De quelle longueur et quelle sera notre vie jus« que-là, qui le sait? Savons-nous plus que ceci : << nous sommes poudre, et nous retournerons en « poudre et nous ne serons plus. Autrement, pourquoi ce double spectacle offert à notre << vue, cette poursuite dans l'air et sur la terre « d'un seul côté, et à la même heure? Pour<< quoi cette obscurité dans l'orient avant que « le jour soit à mi-course? Pourquoi la lu«<mière du matin brille-t-elle davantage dans << une nue de l'Occident qui déploie sur le bleu « firmament une blancheur rayonnante, et des<< cend avec lenteur chargée de quelque chose << de céleste. >> Adam ne se trompait pas, car dans ce temps les cohortes angéliques descendaient à présent d'un nuage de jaspe dans le Paradis, et firent halte sur une colline; apparition glorieuse si le doute et la crainte de la chair n'eussent ce jour-là obscurci les yeux d'ADAM! Elle ne fut pas plus glorieuse cette autre vision, quand à Manahïm les anges rencontrèrent Jacob qui vit la cam The field pavilion'd with his guardians bright; Against the Syrian king, who to surprise The princely hierarch In their hright stand there left his powers, to seize Possession of the garden: he alone, To find where Adam shelter'd, took his way, Not unperceived of Adam, who to Eve, While the great visitant approach'd, thus spake :— Eve, now expect great tidings, which perhaps Of us will soon determine, or impose New laws to be observed: for I descry, From yonder blazing cloud that veils the hill, As Raphael, that I should much confide; pagne tendue des pavillons de ses gardiens éclatans, ou cette vision à Dothaïn sur une montagne enflammée, couverte d'un camp de feu prêt à marcher contre le roi syrien, lequel, pour surprendre un seul homme, avait, comme un assassin, fait la guerrre, la guerre non déclarée. Le prince Hiérarche laissa sur la colline à leur brillant poste, ses guerriers pour prendre possession du jardin. Il s'avança seul pour trouver l'endroit où Adam s'était abrité, non sans être aperçu de notre premier père, qui dit à Ève pendant que la grande Visite s'appro chait. Ève, prépare-toi maintenant à de grandes «< nouvelles qui, peut-être, vont bientôt décider « de nous, ou nous imposer l'observation de nou« velles lois: car je découvre là-bas, descendu du << nuage étincelant qui voile la colline, quelqu'un « de l'armée céleste, et à en juger par son port, «< ce n'est pas un des moindres : c'est un grand Po<< tentat ou l'un des Thrônes d'en haut, tant il est « dans sa marche, revêtu de majesté! Cependant il «< n'a ni un air terrible que je doive craindre, ni «< comme Raphaël cet air sociablement doux qui « fasse que je puisse beaucoup me confier à lui: << mais il est solennel et sublime. Afin de ne pas |