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<< rance de jours pacifiques que les deux visions précédentes: celles-là étaient des visions de <«< haine et de mort, ou de souffrances pires: <«< ici la nature semble remplie dans toutes ses « fins. >>

Michel.

«

<< Ne juge point de ce qui est meilleur par le plaisir, quoique paraissant convenir à la na«< ture: tu es créé pour une plus noble fin, une << fin sainte et pure, conformité divine.

<<< Ces tentes que tu vois si joyeuses sont les << tentes de la méchanceté, sous lesquelles habitera << la race de celui qui tua son frère. Ces hommes

paraissent ingénieux dans les arts qui polissent << la vie, inventeurs rares, oublieux de leur créa<< teur, quoique enseignés de son Esprit; mais << ils ne reconnaissent aucun de ses dons; tou<< tefois ils engendreront une superbe race car << cette belle troupe de femmes que tu as vue, qui semblaient des divinités, si enjouées, << si attrayantes, si gaies, sont cependant vides << de ce bien, dans lequel consiste l'honneur do<< mestique de la femme, et sa principale gloire; << nourries et accomplies seulement pour le goût

Of lustful appetence, to sing, to dance,

To dress, and troll the tongue, and roll the eye; -
To these that sober race of men, whose lives
Religious titled them the sons of God,

Shall yield up all their virtue, all their fame,
Ignobly, to the trains and to the smiles
Of these fair atheists; and now swim in joy,
Ere long to swim at large; and laugh, for which
The world ere long a world of tears must weep.

To whom thus Adam, of short joy bereft :

O pity and shame, that they, who to live well Enter'd so fair, should turn aside to tread Paths indirect, or in the midway faint! But still I see the tenour of man's woe Holds on the same, from woman to begin.

From man's effeminate slackness it begins, Said the angel, who should better hold his place By wisdom, and superiour gifts received. But now prepare thee for another scene.

<< d'une appétence lascive, pour chanter, dan«ser, se parer, remuer la langue, et rouler les << yeux, Cette sobre race d'hommes, dont les «<vies religieuses leur avaient acquis le titrè « d'enfans de DIEU, sacrifieront ignoblement << toute leur vertu, toute leur gloire, aux amorces << et aux sourires de ces belles athées; ils nagent << maintenant dans la joie, et ils nageront avant << peu dans un plus large abîme ils rient, et «< pour ce rire, la terre avant peu versera un « monde de pleurs.

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Adam, privé de sa courte joie :

O pitié! ô honte! que ceux qui, pour bien vivre, débutèrent si parfaitement, se jettent « à l'écart, suivent des sentiers détournés, << ou défaillent à moitié chemin! Mais je vois toujours que le malheur de l'homme tient

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<< de la même cause: il commence à la femme. >>

<< Il commence, dit l'Ange, à la mollesse effé<< minée de l'homme qui aurait dû mieux garder « son rang par la sagesse, et par les dons supé<< rieurs qu'il avait reçus. Mais à présent pré« pare-toi pour une autre scène. »

He look'd, and saw wide territory spread Before him, towns, and rural works between ; Cities of men with lofty gates and towers, Concourse in arms, fierce faces threatening war, Giants of mighty bone and bold emprise ;

Part wield their arms, part curb the foaming steed, Single or in array of battel ranged

Both horse and foot, nor idly mustering stood :

One way a band select from forage drives
A herd of beeves, fair oxen and fair kine,
From a fat meadow-ground; or fleecy flock,
Ewes and their bleating lambs over the plain,
Their booty; scarce with life the shepherds fly,
But call in aid, which makes a bloody fray :
With cruel tournament the squadrons join;
Where cattle pastured late, now scatter'd lies
With carcases and arms the ensanguined field,
Deserted :

Others to a city strong

Lay siege, encamp'd; by battery, scale, and mine, Assaulting others from the wall defend

With dart and javelin, stones, and sulphurous fire; On each hand slaughter, and gigantic deeds.

In other part the sceptred heralds call

Adam regarda, et il vit un vaste territoire déployé devant lui, entrecoupé de villages et d'ouvrages champêtres : cités pleines d'hommes avec des portes et des tours élevées, concours de peuple en armes, visages hardis menaçant la guerre, géans aux grands os et d'une entreprenante audace! Ceux-ci manient leurs armes, ceux-là domptent le coursier écumant : isolés ou rangés en ordre de bataille, cavaliers et fantassins, ne sont pas là pour une montre oisive.

D'un côté un détachement choisi amène du

fourrage un troupeau de gros bétail, de beaux bœufs, et de belles vaches, enlevés des gras pâturages, ou une multitude laineuse, des brebis et leurs bêlans agneaux butinés dans la plaine. Le berger échappe à peine avec la vie, mais il appelle au secours; de là une rencontre sanglante. Dans une cruelle joûte les escadrons se joignent : là où ils paissaient tout à l'heure, les troupeaux sont maintenant dispersés avec les carcasses et les armes, sur le sol sanglant changé en désert.

D'autres guerriers campés mettent le siége devant une forte cité; ils l'assaillent par la batterie, l'escalade et la mine: du haut des murs les assiégés se défendent avec le dard et la javeline, avec des pierres et un feu de soufre de part et d'autre carnage et faits gigantesques. Ailleurs les hérauts qui portent le sceptre,

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