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les effets des opinions dangereuses qu'il combattit avec courage. Sa vie fut laborieuse, ses mœurs graves et simples. On ne sait par quel miracle il a su échapper à la hache révolutionnaire, qui fit tomber presque toutes les têtes du parlement de Paris. Il est mort le 29 janvier 1810, ayant vu sa cinquième génération. Son fils a été le dernier procureurgénéral du parlement.

un tribunal où se rendoient le pauvre comme le riche, la veuve et l'orphelin. Il mourut le 22 mars 1756, laissant trois fils, l'un procureurgénéral, l'autre président à mortier, et le troisième conseiller d'état. Joly avoit été employé, en 1752, à calmer les différens qui déchiroient alors l'Eglise de France. Il reste de lui plusieurs manuscrits. 1. Des Mémoires qui sont tout autant de Traités sur les matières qu'ils embrassent. II. Des Observations, des Remarques et des Notes sur les différentes parties de notre droit public. III. Les tomes VI et VIIe du Journal des Audiences of frent quelques extraits de ses Plai-pelé à la place de conseiller au pardoyers. L'homme privé ne fut moins estimable dans ce célèbre magistrat que l'homme public. Son caractère étoit doux et bienfaisant, son abord ouvert, ses mœurs pures. La vivacité de ses yeux annonçoit celle de son esprit, sans donner de mauvaises impressions sur les qualités

de son cœur.

pas

* IX. JOLY DE FLEURY (J. F.), frère du précédent, ancien ministre d'état, et doyen du conseil, né le 8 juin 1718, montra des talens, de l'activité et une prudence rare. Ap

lement de Paris, il continua de s'y distinguer, et son mérite le fit porter successivement aux fonctions de maître des requêtes, d'intendant de Bourgogne, de conseiller d'état, et enfin de contrôleur des finances. Il ne garda pas long-temps ce dernier emploi, et la révolution l'obligea

ensuite à la retraite. Il s'entoura alors plus que jamais de sa famille, *VIII. JOLY DE FLEURY (Omer), ne parut dans aucune crise polifils du précédent, né à Paris le 26 tique; et se renfermant dans une octobre 1715, entra dans la magis-d'éviter le sort fatal réservé à tant heureuse obscurité, il eut le bonheur trature en 1735, comme substitut de son père, procureur-général. En 1737 il fut avocat-général au grand

conseil; en 1746, avocat-général au parlement de Paris, et en 1760, pré

sident de la même cour. Dès ses premiers pas, il ne parut ni enorguei!li, ni découragé par le nom de son illustre père. On se souviendra long-temps de ses Réquisitoires, qui furent le sujet de la fureur de Voltaire, mal déguisée sous le voile de la plaisanterie. Quelques-uns de ces réquisitoires sont écrits avec éloquence et énergie. Joly de Fleury joignoit à un sens droit une érudition profonde en plus d'un genre. Aussi instruit dans l'histoire et la politique que dans la jurisprudence, il avoit pressenti en homme d'état

d'autres de ses collégues et de sauver même les têtes qui lui étoient

les plus chères. Il mourut à Paris le 13 décembre 1802, âgé de 84 aus. Son corps fut transporté avec pompe dans la sépulture de ses ancêtres. Aucun des magistrats de ce nom n'a péri victime de la révolution, quoiqu'aucun n'ait abandonné son poste.

X. JOLY. Voyez CHOIN, nos I et II.

XI. JOLY (Jean-Pierre de), avocat au parlement de Paris, doyen du conseil du duc d'Orléans, né à Milhau, en Rouergue, l'an 1697, mourut à Paris en 1774. Nous avons de lui Réflexions de l'empereur

Marc-Aurèle Antonin, surnommé le Philosophe (traduites du grec par monsieur et madame Dacier), distribuées par ordre des matières, avec quelques notes et des remarques qui servent à l'éclaircissement du texte, Paris, 1742, in-12, et une édition très-exacte du texte grec de ces Réflexions.

historiques, critiques et littéraires de David-Augustin Bruéys, 2 vol. in-12. Dans la même année, il publia le Traité de versification qui se trouve dans la nouvelle édition du Dictionnaire des rimes, in-8°. III. Eloges de quelques auteurs français, Dijon, 1742, in-8°, ouvrage estimé et qui mérite de l'être. Dans ce volume, il y a trois éloges qui ne sont pas de l'abbé Joly; savoir ceux de Dalechamp et de par Michault, et celui de Montaigne, par le président Bouhier. IV. Plusieurs articles intéressans dans les nouveaux Mémoires de

Meré

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* XII. JOLY (Hugues-Adrien), né à Paris le 10 avril 1718, de parens honnêtes, mais sans fortune, s'éleva sous les auspices de la marquise de Prie, et sur-tout de CharlesNicolas Coypel, premier peintre du roi, qui le dirigea dans ses études l'abbé d'Artigny et dans le Journal et développa ses heureuses dispositions pour les arts et la littérature. Il fut secrétaire des académies de

sculpture, peinture et architecture, pendant plus de trente ans, et garde du cabinet des estampes et pierres gravées de la bibliothèque du roi pendant un demi-siècle; dans tous ces honorables emplois, il contribua aux progrès de l'art et des sciences par un travail assidu qui absorboit son temps, ses facultés et presque ses affections. Il est mort en 1799, regretté de tous les artistes dont il avoit été le guide et l'appui.

des Savans.

capuciu, né à Saint-Claude, en Fran* XIV. JOLY (Joseph-Romain), che-Comté, le 15 mars en 1715, mort à Paris en 1805, fit ses humanités à Saint-Claude dans un col

lége fondé depuis plus de 200 ans par un ecclésiastique de sa famille, étudia la logique et la métaphysila plus ancienne de cette ville. 11 que chez les carmes réformés, et prit l'habit au couvent des capucins de Pontarlier, cultiva presque tous les genres de littérature * XIII. JOLY (Philippe-Louis), sans qu'on puisse dire qu'il ait réussi né à Dijon, chanoine de la Chapelle- dans aucun. Il a composé des disaux-Riches de la même ville, est cours, des histoires, des critiques, auteur, I. De l'Eloge historique de des satires, des contes, des épil'abbé Papillon, 1738, in-8°, grammes, des cantiques, des tradont il a publié, en 1743, la Biblio-gédies, un poëme épique en douze thèque des auteurs de Bourgogne, chants, des lettres sur les spectacles, 2 vol. in-fol. II. Remarques criti-sur les duels, sur le sabbat des sorques sur le Dictionnaire de Bayle, Paris, 1748 ou 1752, in-fol. Cet ouvrage, qui contient une foule de remarques curieuses sur les écrits de Bayle, est fort estimé. On peut lui reprocher cependant de la partialité, et de n'avoir pas toujours rendu justice à ce philosophe. En 1742, l'abbé Joly publia une édition des nouvelles poésies de La Monnoye, in-8°; et en 1751, les Mémoires

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ciers, sur la reine des abeilles, sur les convulsionnaires. On ne peut cependant lui refuser des connoissances, de l'érudition, des idées mais ces qualités sont perdues quand elles ne sont pas mises en œuvre par le talent, ou relevées par le mérite du style. Voici la liste de ses principaux ouvrages. I. Histoire de la prédication dans tous les siècles, 1767, in-12. II. Conférences

pour servir à l'instruction du peu-1 qui lui appartient sur les côtes de Normandie; il a fait élever un monument sur un rocher, et placer sur sa tombe cette inscription.

ple, sur les principaux sujets de la morale chrétienne, 1768, 6 vol. in-12. III. Idée des mamillaires modernes, 1770, in-8°. IV. Let-Éteinte dans sa fleur, cette actrice accomplie

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tres sur les mouches à miel, 1770, in-8°. V. Conférences sur les mystères, 1771, 3 volumes in 12. VI. Dictionnaire de morale philosophique, 1771 2 volume in-12. VII. Lettres sur divers sujets importans de la géographie sacrée et de l'Histoire sainte, 1772, in-4°. ll en a paru, en 1784, une nouvelle édition in-4° sous ce titre : La Géographie sacrée, et les monumens de l'Histoire sainte. VIII.

L'Egyptiade ou le Voyage de saint François d'Assise à la cour du roi d'Egypte, poëme en douze chants, nouvelle édition, 1785, in-12. IX. Beaucoup de Mémoires et de Poe sies dans le Mercure, l'Année littéraire et d'autres journaux.

Pour la première fois a fait plearer Thalie.

JOMBERT (Charles-Antoine) libraire, né à Paris en 1712, mort à Saint-Germain-en-Laye en 1784, blier les ouvrages ornés de cartes, s'appliqua particulièrement à pude plauches et d'estampes. C'est à lui qu'on doit les Catalogues raiLeclerc et de Labelle. Il a fait les sonnés des Euvres de Cochin, de Tables de l'art de la guerre par PuyDuverney, du Traité de l'attaque ségur, des Euvres anatomiques de des places, par Le Blond. A ce dernier ouvrage, Jombert ajouta le de l'ingénieur et de l'artilleur. petit dictionnaire, intitulé Manuel

† JOMMELLI ou JoMMELLA (Nicolas), célèbre maître de chapelle, né à Atilla, ou Saint-Alpino dans le royaume de Naples, en 1714. Après avoir fait une étude profonde de la musique pratique sous le fameux Léonard Léo, il en étudia la théorie à Bologne sous la direction du célèbre P. Martini, dont il ne dé

* XV. JOLY (M.), célèbre actrice des Français, née à Versailles en avril 1761, débuta le premier mai 1781 dans l'emploi des soubrettes. Un organe agréable, de la finesse, et du naturel tout à la fois, joint à une gaieté piquante, la firent accueillir avec transport et la rendi-daigua pas les conseils, quoiqu'il eût rent une actrice parfaite. Le public Ja vit, avec étounement, se plier à tous les rôles, et remplir même ceJui d'Athalie avec quelque succès. Emprisonnée en 1795 avec ses camarades, elle n'obtint sa liberté qu'à la condition de jouer sur le théatre de la république; elle y resta 18 mois, paya un dédit considérable, et se réunit à Louvois avec les débris de la scène française. Les malheurs altérèrent considérablement sa santé, et elle mourut d'épuisement le 6 mai 1798. Elle avoit épousé un jeune homme de Caen, nommé Dulongbois, avec lequel elle vécut plusieurs années. Il fit transporter ley mourut le 28 août 1774. Les Oucorps de sa femme dans une terre vrages de cet artiste sont un témoi

déjà composé lui-même la musique de plusieurs drames pour les premiers théâtres, et qu'elle eût obtenu beaucoup de succès. Devenu maître d'un des conservatoires de Venise, et attaché au service de l'église de SaintPierre de Rome, il se rendit à la cour du duc de Wittemberg, où les distinctions et les récompenses que lui prodigua ce souverain le retinrent très-long-temps. Jean V, roi de Portugal, ne pouvant l'attirer à sa cour, lui assigna une pension considérable, avec la seule condition de lui envoyer les copies de ce qu'il composeroit. De retour à Naples,

il

JON (du). Voyez JUNIUS,

n° II.

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JONADAB, fils de Réchab descendant de Jéthro, beau-père de Moyse, recommandable par la sain

du

gnage éclatant de son génie; mais on en trouve peu en Italie, parce que, décidé à retourner en Allemague, il les laissa tous à Stuttgard, où ils sont conservés comme un objet très-précieux. Jommelli s'efforça de se distinguer par un style entière-teté et l'austérité de sa vie, presment à lui, par une imagination crivit à ses descendans un genre de toujours féconde, des conceptions vie très-dure, et des privations pétoujours lyriques et pindariques, et nibles auxquelles la loi n'obligeoit en passant d'un ton dans un autre personne. Il leur défendit l'usage du d'une manière toute nouvelle et sa- vin, des maisons, de l'agriculture, vamment irrégulière. Il écrivit beau- la propriété d'aucun fonds, et leur coup d'ouvrages, parce que sa grande ordonna d'habiter sous des tentes, facilité le rendit presque improvi- doctrine peu propre à lui faire des sateur en musique; et ce qui paroît disciples, et cependant il en eut; étrange, c'est qu'au milieu de cette ils s'appelèrent Rechabites, abondance, il pécha presque tou- nom de son père. Ils pratiquèrent jours par trop d'art et de difficultés, la règle qu'il leur avoit donnée duce qui lui procura les éloges des con- rant plus de trois cents ans. La dernoisseurs, et lui fit perdre quelque- nière année du règne de Joakim, fois ceux du peuple. Une musique roi de Juda, Nabuchodonosor étant dont toutes les parties, ainsi que la venu assiéger Jérusalem, les Résienne, sont liées intimement, qui | chabites furent obligés de quitter la demande beaucoup d'ensemble, une campagne et de se retirer dans la excellente exécution et toute l'atten- ville, sans toutefois abandonner leur tion des auditeurs, ne pouvoit con- coutume de loger sous des tentes. venir à ces ames fatiguées de jouis- Pendant le siége, Jérémie reçut sances qui négligent les fruits pour ordre d'aller chercher les disciples les fleurs. Jommelli, pendant son de Réchab, de les faire entrer dans séjour à Naples, fit la musique d'Ar- le temple, et de leur présenter du inide, ouvrage de Francesco Saverio vin à boire. Il exécuta cet ordre de' Rogati, qui eut un succès brillant et leur ayant offert à boire, ils réet obtint l'approbation générale. Il pondirent qu'ils ne buvoient point composa ensuite celle de Démophoon, de vin, parce que leur père Jodans laquelle il s'éloigna un peu du nadab le leur avoit défendu. Le goût vulgaire, mais qui lui attira les prophète prit de là occasion de faire éloges des connoisseurs. La musique aux juifs de vifs reproches sur leur de l'Iphigénie, qu'il écrivit avec un endurcissement. Il opposa leur facistyle encore plus élevé et d'un goût lité à violer la loi de Dieu, à l'exacexquis, mécontenta la multitude, titude rigoureuse avec laquelle les peut-être parce qu'elle fut mal exé- Rechabites observoient les ordoncutée, et cet ouvrage, négligé dans nances des hommes. Les Réchabites sa nouveauté, fait maintenant les furent emmenés captifs après la délices des connoisseurs ; c'est un des prise de Jérusalem par les Chalmeilleurs titres à la gloire de Jom-déens, et l'on croit qu'après le retour melli. Ce célèbre musicien termina son honorable carrière par un Miserere à deux voix, singulièrement loué par Métastase et mis en vers italiens par Saverio Mattéi.

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de la captivité, ils furent employés au service du temple; qu'ils y exercèrent les fonctions de portiers, et même de chantres, sous les lévites..

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dans l'excès de sa douleur
haita de mourir. Alors Dieu, pour
l'instruire, lui dit que « puis-
qu'il étoit fàché de la perte d'un
lierre, qui ne lui avoit rien coûté,
il ne devoit pas être surpris de voir
fléchir sa colère envers une grande
ville, dans laquelle il y avoit plus
de 120,000 personnes qui ne savoient
pas distinguer entre le bien et le
mal. » Jonas revint de Ninive dans
la Judée, et saint Epiphane raconte
qu'il se retira avec sa mère près de
la ville de Sur, où il demeura jus-
qu'à sa mort, arrivée vers l'an 761
avant J. C. Les Prophéties de Jonas
sont en hébreu, et contiennent qua-
tre chapitres. Il y a a des mythologistes
qui prétendent que la fable d'An-
dromède a été inventée sur l'histoire
de Jonas; mais les gens sensés
n'adoptent pas des idées si bizarres.
Les savans ont beaucoup disputé sur
le poisson qui engloutit Jonas. Ce
n'étoit point une baleine; car il n'y
a point de baleine dans la mer Médi-

+1. JONAS, fils d'Amathi, cin- | quième des petits prophètes, natif de Géthepher dans la tribu de Zabulon, vivoit sous Joas, Jeroboam II, rois d'Israël, et du temps d'Osias, roi de Juda. Dieu, suivant l'Ecriture, enjoignit à ce prophète d'aller à Ninive, capitale de l'empire des Assyriens, pour prédire à cette grande ville que Dieu alloit la détruire. Jonas, au lieu d'obéir, s'enfuit, et s'embarqua à Joppé pour aller à Tharse en Cilicie. Le Seigneur ayant excité une grande tempête, les marins tirèrent au sort pour savoir celui qui étoit cause de ce malheur, et le sort tomba sur Jonas. On le jeta dans la mer, afin que sa mort procurât le salut aux autres; et aussitôt l'orage s'apaisa. Dieu fit trouver là un poisson pour recevoir Jonas, qui demeura trois jours et trois nuits dans le ventre de l'animal aquatique. Le poisson le jeta après ce temps sur le bord de la mer. Le prophète ayant reçu un nouvel ordre d'aller à Ninive, il obéit. Les habi-terranée où ce prophète fut jeté. tans, effrayés de ses menaces, firent pénitence, ordonnèrent un jeûne public, et le Seigneur leur pardonna. Jonas se retira à l'orient de la ville, à couvert d'un treillage qu'il se fit, pour voir ce qui arriveroit. Voyant que Dien avoit révoqué sa sentence touchant la destruction de Ninive, il appréhenda de passer pour un faux prophète, et se plaignit au Seigneur, qui lui demanda s'il croyoit que sa colère fût bien juste? Pour le défendre encore plus contre l'ardeur du soleil, il fit croître dans l'espace d'une scule nuit un lierre, ou plutôt ce qu'on nomme Palma Christi, qui lui donna beaucoup d'ombre. Mais dès le lendemain, le Seigneur euvoya un ver qui piqua la racine de cette plante, la fit sécher, et laissa Jonas exposé, comme auparavant, à la violence du soleil. Cet événement fut fort sensible au prophète, qui,

D'ailleurs, le gosier des baleines est trop étroit pour qu'un homme y puisse passer. Les savans croient que le poisson dont il s'agit étoit une espèce de requin ou de lamie.

II. JONAS, évêque d'Orléans, la terreur des hérétiques de son temps, le modèle des évêques et l'ornement de plusieurs conciles mort en 841, laissa deux ouvrages estimés. Le premier, intitulé Instruction des laïcs, fut traduit en français par dom Mége, 1582, in-12. Le second a pour titre: Instruction du Roi Chrétien, traduit en français par Desmarêts, 1661, in-8°. L'un et l'autre se trouvent en latin

dans le Spicilège de d'Acheri. Il y

miracles dans la Bibliothèque des a encore de Jonas un Traité des Pères, et imprimé séparément, 1645, in-16.

III. JONAS (Juste), théologien

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