ENCYCLOPEDIQUE. ASTRONOMIE. HISTOIRE de l'Astronomie, en l'an x1802, lu à l'Athénée de Paris, le 30 déçembre, par Jérôme DE LALANDE. 、 l'on fut étonné l'année dernière de voir commencer l'histoire de l'astronomie par la découverte d'une neuvième planète, on doit l'être bien davanfage de voir encore cette année une découverte pareille à laquelle on ne pouvoit guères s'attendre. C'est encore par un hasard heureux que la dixième planète a été trouvée, mais le hasard ne pouvoit favoriser qu'un astronome intelligent et assidu. Le 28 mars 1802, sur les neuf heures du soir, M. le docteur Olbers observoit à Bremen la planète de Piazzi, dont les astronomes étoient occupés depuis un an. Il parcouroit avec sa lunette toutes les petites étoiles à l'aile de la Vierge, pour s'assurer de leurs positions et pouvoir établir plus facilement les lieux de la planète; il étoit à la vingtième étoile de la Vierge, près de laquelle il avoit observé la planète au mois de janvier; il fut surpris A + de voir auprès de cette étoile qui est de 6. grandeur, une autre petite de 7. grandeur; il étoit certain qu'elle n'y étoit pas lors de ses premieres observations; il se hâta donc d'en déterminer la position, et ayant continué pendant deux heures, il aperçut qu'elle avoit déja changé de place dans cet intervalle. Les deux nuits suivantes lui procurerent les moyens de s'assurer de son mouvement qui étoit, de 10 par jour. Aussitôt qu'il eut donné avis de cette curieuse observation, les astronomes s'empres sèrent d'observer le nouvel astre et de calculer sa route. M. Gauss, habile géomètre de Brunswick calcula les élémens; le C. Burckhardt s'en occupa Ide son côté. 4 ans Le 4 juin, le C. Burckhardt achera les calculs de cette planète d'Olbers; nous les attendions avec une extrême impatience, pour savoir si c'étoit une planète ou une comète. Il trouvoit la révolution de 7 mois et 27 jours. Sa distance 2,785 où 96 mil, lions de lieues, son excentricité 0,2463, ce qui próduit 28° 25′ d'inégalité, son înclinaison 34° 51′, son nœud 5$ 22° 28′, son aphélie 10° 2° 3', et l'époque des longitudes pour 1802, 4o 23° 10′. Le 14 novembre, le C. Burckhardt én a donné d'autres dans le Moniteur du 23 brumaire, qui sa tisfont aux observations jusqu'au 20 septembre 1802. Révolution 4 ans 7 mois 13 jours, distance 2,7699 excentricité 0,2463, inclinaison 34° 38′ o", nœud 5$ 22° 27′ 35′′, aphélie ro° 1° 12' 19", époque de 1802, 4°, 23° 21′ 38′′, le 31 décembre précédent; équa tion, 28° 25'. Le C. Burckhardt a aussi calculé les per turbations de la planète d'Olbers, qui vt à plusieurs degrés, qui sont longues et difficiles et qui exigeront des changemens dans les élémens précédens. M. Gauss a publié dans le journal de Zach septembre, une éphéméride de la planète d'Olbers jusqu'au 1. juillet 1803. Mais, après avoir achevé le calcul des perturbations, le C. Burckhardt nous donnera des élémens encore plus sûrs. Au commencement de janvier, M. Olbers retrouva la planète de Piazzi, qui avoit disparu longtemps, et on a continué de l'observer jusqu'au mois de juillet. Dès le 15 février, M. Gauss calcula de nouveaux élémens; mais M. Burckhardt entreprit de calculer des perturbations que cette planète éprouve par l'attraction de Jupiter, et il trouva des élémens plus exacts. Nous avons ensuite reçu les perturbations calculeés par M. Oriani à Milan, et dont M. Gauss a tenu compte pour avoir mieux les élémens de cette orbite. Voici ceux qu'il a donnés dans le journal de M. de Zach, pour le mois de novembre; distance 2,7675, révolution tropique 1681 jours 9 heures, excentricité 0,072835, équation 9° 2′, inclinaison 10° 57 37', époque pour 1803, à Gotha 233° 37′ 35′′ aphélie 326° 37′ 40′′ nœud 80° 55' x′′. Le roi de Naples a augmenté de 1200 francs le traitement de M. Piazzi, à l'occasion de la nouvelle planète et de l'hommage qu'il a rendu au roi, en l'appelant dans ses écrits Cerès Ferdinandea. Nous avons eu aussi une comète cette année; et, quoique très-petite, elle a été découverte en trois endroits le 24 août à Marseille, par Louis Pons, 1 |