1 de ce genre de figure, et l'on dit à la Chine qu'il n'y a rien de plus nerveux que leurs écrits. Or, ces auteurs ne disaient pas : « Si vous ne faites ainsi vous ne gagnerez point. » Mais bien: «Si vous ne faites ainsi vous souffrirez. » Dans le Lun-iu, au lieu de dire simplement : « Kouan-chi ne sait pas les rites; » l'auteur a dit : « Si Kouan-chi sait les rites, qui est-ce qui ne les sait pas? » VIE DE BOUDDHA D'APRÈS LES LIVRES MONGOLS (1). L AUCUNE autre religion, excepté celle de JésusChrist, n'a autant contribué à rendre les hommes meilleurs, que celle de Bouddha. Originaire de l'Hindoustân, elle s'est répandue dans la plus grande partie de l'Asie. Sa domination s'étend depuis les sources de l'Indus jusqu'à l'Océan pacifique et même jusqu'au Japon. Les farouches nomades de l'Asie centrale ont été changés par elle en hommes doux et vertueux, et son influence bienfaisante s'est fait ressentir jusque dans la Sibérie méridionale. Comme toutes les croyances qui tirent leur origine de l'Inde, le Bouddhisme est fondé sur le grand principe, « que l'univers n'est animé que d'un même es (1) Cette vie de Bouddha, traduite de l'allemand, est tirée de l'Asia Polyglotta de M. Klaproth. Voyez cet ouvrage, page 385. prit, individualisé sous d'innombrables formes, par la matière qui n'existe que dans l'illusion. »> Bouddha apparut comme réformateur de la religion dominante de l'Inde. Il rejeta les Vedas, les sacrifices sanglans et la distinction des castes. Du reste, les principes philosophiques de sa doctrine sont les mêmes que ceux qui se retrouvent dans les autres branches de la religion des Hindous. Bouddha est regardé par les Brahmes comme la neuvième incarnation de Vichnou. Les Mongols l'appellent Chakia-mouni (1), c'est-à-dire le pieux pénitent de la maison de Chakia, et ordinairement Chigemouni et Bourkhan-bakchi (l'instituteur divin). Ils lui donnent aussi le nom de Chakia-üin arslan ou lion de Chakia; c'est la traduction du sanskrit Chakia sinha. Ses autres noms et titres honorifiques en sanskrit, tibetain, mandchou, mongol et chinois, ont été donnés par M. Abel-Rémusat dans les Mines de l'Orient (2). Dans une chronologie mongole, traduite par J. Jaehrig et publiée par Pallas (3), on lit : « De» puis la conception du Bourkhan-Chakia-mouni, qui eut lieu le 15 jour du dernier mois d'été d'une » année du mouton- terrestre ( choroï khoïn), on » compte jusqu'à la présente année du mouton-ter» restre 2640 ans (et non pas 2649 comme on le lit (1) Les Kalmuks prononcent ordinairement Chaktcha-mouni. (2) Tome III, page 183. (3) Sammlung historischer Nachrichten ueber die Mongolischen Volkerschaften, volume II, page 11. » dans Pallas). a - Depuis la naissance de son incar>> nation dans l'année du singe de fer (temur metchin) » 2639 ans se sont écoulés. » Cette chronologie été composée en 1679 de notre ère, qui est une année du mouton-terrestre, ou la 56° d'un cycle sexagénaire; elle met donc la naissance de Bouddha en l'an 961 avant Jésus-Christ. Ce calcul se rapproche de celui des Chinois qui font naître Foe ou Bouddha à la 51° année (kiay yn) du XXVII cycle de soixante, qui correspond à l'an 1027 avant Jésus-Christ, qui fut la 46 du roi Tchao-wang des Tcheou. D'après Kaempfer les Japonais adoptent le même calcul. Cependant, la grande Encyclopédie japonaise (1), diffère d'eux en mettant la naissance de Foe au 8o jour de la quatrième lune de la 24° année de Tchao-wang, ou en 1029, et sa mort au 5o de la seconde lune de la 52° année de Mou-wang, c'est-à-dire en l'an 960 avant notre ère. Ma-touan-lin, auteur chinois du XIIe siècle, qui a composé l'excellente bibliothèque historique, intitulée Wen-hian-thoung-khao, donne deux dates pour l'époque de la naissance de Bouddha; la première est l'an 1027 avant Jésus-Christ, et la seconde est la 9° année du règne de Tchoung-wang des Tcheou, qui tombe en l'an 668 avant Jésus-Christ. Abd-allah Beidhawy, auteur persan, qui nous a laissé une histoire générale, intitulée Enfilade des perles de l'histoire, donne dans la huitième section de (1) Wo-han-san-thsai-thou-hoci, XIV, pag. 21, recto. cet ouvrage une chronologie des rois de la Chine (Khatai) d'après Khodja Raschid. Il y place la naissance de Bouddha sous le règne du 134° empereur Djei-wang (Tchao-wang) en chinois disant : در عهد این پادشاه شکمونی برخان که اقوام هند و کشمیر و تبت و ختای و تنکفوت و ایغور او را پیغمبر میدانند و جمله متابعت او میکنند در وجود آمد و در بیست و چهارم سال اوازه دعوت پادشاهی او بختای رسید و شکمونی برخان را هشت سال عمر بود و از ابتداء ولادت او تا این هفتاد و عشر وسبعمايه هجریست مدت دو هزار زمان که سنه سبع و سصد و سی و نه سالست * << Dans le tems de ce roi naquit Chigemouni-Bourkhan, qui est regardé comme un prophète par les » peuples de l'Inde, de Kichmir, du Tibet, du Khatai, » du Tangout et d'Igour, et dont les sectateurs ont ré» pandu la croyance avec beaucoup de zèle. La pre» mière nouvelle de lui, arriva au Khatai (en Chine), » dans la 24° année du roi mentionné. Chigemouni » Bourkhan atteignit l'âge de soixante-dix-huit ans. » Depuis sa naissance jusqu'au moment actuel, ou » jusqu'à la 717 année de l'hégire (1317 de Jésus» Christ), 2339 ans se sont écoulés. »—Abd-allahBeidhawy place donc la naissance de Bouddha en 1022 avant Jésus-Christ. Les Bouddhistes des différens pays de l'Asie méri dionale diffèrent sur l'époque de la naissance du fondateur de leur croyance. Les Peguans la placent en 638 avant notre ère. M. J. Davy (1) nous apprend que les Cingalais l'appellent Boudhou, et qu'ils le font naître en l'an 619 avant Jésus-Christ. Ils disent que dans l'époque (Maha kalpa) actuelle du monde, cinq boudhou, ou sauveurs divins du genre humain, doivent paraître, Gooutama Boudhou est le quatrième d'entre eux et le dernier qui ait paru, de sorte qu'il n'en reste plus qu'un senl qui doit venir; c'est Nitrè Boudhou (le Maitari des Mongols). Si l'on excepte la différence dans la chronologie, leurs traditions sont conformes à celles qui se sont conservées chez les Mongols. Les Siamois placent la mort de Bouddha en 744 avant Jésus-Christ; ils commencent à cette époque leur sonkrad ou chronologie religieuse. Abou'lfazel, ministre du grand - mogol Akbar, prétend dans son Ayin Akbari, que 2962 ans se sont écoulés depuis la naissance de Bouddha jusqu'à la 40° année du règne de son souverain. Par ce calcul l'événement en question aurait eu lieu 1366 ans avant l'ère chrétienne. Le Bagwad Amrita, ouvrage sanskrit, cité par W. Jones, met l'apparition du législateur indien en l'an 1002 du Kali-youga, ou 2099 ans avant Jésus-Christ. Ceci paraît être une erreur. Toutes ces dates diffèrent considérablement; ce (1) Account of the interior of Ceylon. London, 1821, in-40. |