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tiques; il fallait encore qu'il gagnât sa confiance par des avances de politesse, des flatteries couvertes de tous les dehors de la sincérité, et des discours qui fissent voir un grand fonds d'instruction, et beaucoup d'habitude de la controverse, sans laisser par trop deviner l'objet de ses démarches. Avec les hommes d'un esprit simple et grossier, et par conséquent plus faciles à séduire, le Daï devait débuter par captiver leur attention, en leur faisant entendre que la religion est une science cachée, fort au-dessus de l'intelligence du vulgaire, et peu propre à flatter les inclinations et les penchans naturels des humains, et qu'il n'est donné qu'à un petit nombre d'hommes privilégiés d'en pénétrer les mystères; que ces hommes sont les imams, et que ce n'est que pour avoir méconnu leurs droits, et s'être soustraits à leur obéissance, que les musulmans s'étaient séparés en une multitude de sectes. Pour frapper encore plus l'imagination du prosélyte, et lui donner une grande idée de la sublimité de sa doctrine, et des mystères cachés sous le voile des choses les plus simples en apparence, le Dai lui proposait une multitude de questions, auxquelles sans doute le prosélyte n'avait jamais songé; il lui demandait, par exemple, pourquoi Dieu a créé le monde en sept jours; pourquoi il a jugé à propos de créer sept cieux et sept terres, et pourquoi le premier chapitre de l'Alcoran se compose aussi de sept versets; pourquoi le nombre des mois a été fixé à douze, et Dieu aussi a fait couler l'eau de douze sources dans le désert, en faveur des

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up d'importance. Pourquoi, lui disait - il', e a-t-il reçu le port droit au contraire de tous res animaux? Pourquoi a-t-il dix doigts aux et aux pieds, et pourquoi quatre de ces doigts divisés en trois phalanges, tandis que le pouce que deux? Pourquoi a-t-il douze vertèbres es, et sept vertèbres cervicales? Pourquoi la générale de son corps représente-t-elle les qui forment le nom de Mahomet; et les trois pales postures qu'il prend dans la prière, figulles les lettres qui entrent dans le nom de Dieu ? finirais pas si je voulais rapporter toutes les ons de ce genre que le Daï accumulait, sans rau prosélyte le tems d'y réfléchir. A cela il it des passages de l'Alcoran propres à insinuer, outes ces choses renferment des mystères qu'on ut découvrir que par le secours de la doctrine rique. Ici je laisserai l'écrivain duquel j'eme ces détails expliquer lui-même l'effet de ces ations perfides.

Si toutes ces questions, dit-il, ont fait naître as l'esprit de celui à qui elles ont été adressées, doute, de la surprise, de la perplexité; s'il a

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l'importance de ce qu'ils vont quand ils ont ainsi éveillé l'inant intérêt, ils s'arrêtent tout eur récit, pour enflammer ena conçu d'en connaître le déde même des Daïs... Dès que -moigne l'envie de connaître la as dont ils l'ont pour ainsi dire t sur-le-champ une grande rédisent-ils au prosélyte, de d'empressement; la religion p grand prix pour qu'on la consont pas dignes, et qu'on l'exi leur jouet, et l'objet de la onséquence que le Daï tire de élyte, avant d'être initié à la ystères, doit prêter entre ses liera à la secte des Ismaéliens. dit-il, en frappant de votre mienne, et promettez-moi avec sacrés et les plus inviolables, uerez point notre secret, que sistance contre nous à qui que e nous tendrez aucun piége,

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» que yous ne nous parlerez que pour nous dire la » vérité, et que vous ne vous lierez contre nous >> avec aucun de nos ennemis. » Si le prosélyte prête · ce serment, le Daï exige ensuite de lui une contribution pécuniaire, qu'il proportionne à ses facultés, et là se termine le premier degré de l'initiation.

L'écrivain que je suis a bien senti qu'on pouvait s'étonner que des hommes dont, en dernière analyse, la doctrine tendait à l'anéantissement de toute idée religieuse, et à saper tous les fondemens de la morale, missent quelqu'importance à la religion du serment. Ce qu'ils veulent, dit-il, en exigeant des prosélytes ces engagemens sous la foi du serment, c'est de s'assurer de l'effet qu'ils ont produit sur les imaginations, et de l'empire qu'ils ont obtenu sur les esprits; ils veulent aussi accoutumer leurs affiliés à une soumission aussi prompte qu'aveugle; enfin ils s'assurent par là que ceux auxquels ils se sont fait connaître, liés par des sermens, ne les trahiront point, aussi longtems qu'ils conserveront quelques sentimens religieux, et qu'ils seront encore accessibles aux scrupules. « Car » du reste, ajoute-t-il, la doctrine dont ils font » profession apprend à enfreindre les sermens, » n'en tenir aucun compte, quand on est une fois » parvenu au but où ils se proposent de conduire leurs >> adeptes. >>

(La suite au prochain Numéro. )

NOUVELLES.

SOCIÉTÉ ASIATIQUE.

Séance générale du 29 Avril.

La Séance est ouverte par un Discours de M. le baron Silvestre de Sacy, Président.

M. Abel-Rémusat, secrétaire de la Société, lit le rapport sur les travaux du Conseil et sur l'emploi des fonds pendant l'année 1823.

M. Würtz présente, au nom de la Commission des fonds, un rapport sur les recettes et dépenses de la Société, pendant l'année dernière, et les trois premiers mois de l'année

courante.

M. Kieffer, nommé dans la dernière séance générale, et conjointement avec M. le baron Coquebert de Montbret, censeur, pour examiner le compte des recettes et dépenses, présente le résultat de cet examen.

Les Personnes dont les noms suivent sont présentées et agréées comme Membres de la Société :

MM. MENDELSSOHN.

SCHUBART, libraire.

Plusieurs échantillons des divers ouvrages ordonnés par le Conseil sont déposés sur le bureau, et présentés à la Société, savoir :

1o Une page de transcription de l'Épisode Samskrit de Yadjnadatta, imprimée avec le caractère harmonique gravé

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