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fems, com.en I acte, en vers. | vol. in-12.-L'Esprit de MonPour le théâtre Français, taigne, vol. in-12.- Tableau Esope au Parnasse, com. en de Paris, 1 vol. in-8°. I acte et en vers mêlée de fait, en grande partie, le Glafables; et la Mascarade du neur français, 3 vol. in-12.Parnasse, qui n'a point été Eloge histor. et Analyse des jouée, aussi en vers et en pièces de théâtre de Fagan, acte. On raconte, au sujet de à la tête de l'édit. qu'il en a la représentation de la pre- donnée au public après la mière de ces deux pièces, une mort de l'auteur. — Idée géanecdote assez remarquable. nérale des finances. Disc. Les comédiens donnaient à préliminaire d'un traité des la fois, ce jour-là, trois noufois coutumières du royaume. veautés, dont la dernière était Ses héritiers ont trouvé, après Esope. La première étant tom- sa mort, une quantité conbée, le célèbre acteur Mont- sidérable de pièces fugitives, ménil vint demander au pu- fables, épîtres, etc. dont on blic si l'on passerait à la se- se propose de donner un reconde. Cette seconde eut le cueil au public. même sort. Montménil revint encore demander pathétique- PÉTAU, (Denys) naquit à ment au parterre si l'on pasOrléans le 21 août 1583. Il serait à la troisième. Le pu- reçut de son père (Jérôme) blic rit beaucoup, et prit en- une bonne éducation. Celui-ci, fin le parti de l'indulgence; catholique zélé, l'excitait sans sa rigueur s'étant épuisée en cesse à l'étude, et lui disait quelque sorte sur les deux souvent qu'il fallait se mettre premières nouveautés. Mont en état de combattre le Géant menil joua le rôle d'Esope, des Allophyles: c'est ainsi qu'il circonstance qui, d'ailleurs, appellait Joseph Scaliger et ne nuisit point au succès de les Calvinistes. Pétau entra la pièce. Le recueil des co- dans les vues de son père, et médies de Pesselier renfer-lui tint, dans la suite, parole. me encore les ouvrages suiv: Il fit de rapides progrès au Epître à une jeune Muse.collége d'Orléans, et acheva Autre au public. Dialogue ses études à Paris, où il sou entre la jeunesse et la raison. tint des thèses en grec, langue Epître à M. Jersain. qui lui était déjà aussi famiQuelques fables. Songe de lière que le latin. Cependant, Čidalise, à Mme D***, ouvr. il prit encore des leçons du en prose. On a encore de célèbre Isaac Casaubon, qui lui ses Fables, I vol. in-8°.- s'honorait de l'avoir pour disDialogues des morts, 2 part. ciple. Pétau donua d'abord la traduction d'un Discours de

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Lettres sur l'éducation, 2

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en

ques de la sienne. Les ambas
sadeurs du roi de Pologne fu-
rent chargés de la part de leur
maître de visiter le P. Pétau,
qu'ils trouvèrent balayant l'es-
calier. Sa simplicité égalait
son vaste savoir. Le roi d'Es-
pagne, Philippe IV, voulut
l'attirer à Madrid; il s'y re-
fusa. Enfin, le pape Urbain
VIII, n'oublia rien pour faire
accepter au P. Pétau, le cha-
peau de cardinal. L'autorité
de son général, celle même
de Louis XIII, intervinrent
dans cette affaire; il fut in-
flexible, et n'accepta point.
Pétau ne vivait que pour étu-
dier; et il était si avare de
son tems, qu'il traduisit,
vers grecs, les Pseaumes, en
allant au réfectoire et aux
exercices de sa maison. Il
était occupé ou à composer de
nouveaux ouvrages, ou à ré-
pondre aux critiques qu'on en
faisait. Ses forces finirent par
s'épuiser; et étant tombé dan-
gereusement malade, son ami
et son médecin, Guy-Patin,
lui annonça qu'il n'avait plus
que quelques heures à vivre.
Pétau se leva tout de suite sur
son séant, se fit apporter un
exemplaire du Rationarium
temporum y écrivit le nom
de Guy-Patin, et en le lui
présentant, dit : Debeo evan-
gelium, c'est-à-dire, je vous
dois un présent, pour la bonne
nouvelle que vous venez de
m'apprendre. Il expira le 16
décembre 1652, âgé de 69 ans.

Synésius; et ayant fait con- | naissance avec Fronton-duDuc, il se détermina, par les conseils de ce savant jésuite, à entrer dans sa société le 15 janvier 1622. Il fut régent a Reims, à Pont-à-Mousson et à la Flêche, Au milieu des occupations de l'enseignement, il eut encore le tems de publier différentes éditions d'auteurs grecs. Lorsque le collége de Clermont, à Paris, fut r'ouvert, Pélau y enseigna pendant 3 ans la rhétorique. Il eut ensuite la chaire de théologie positive, qu'il remplit pendant plus de 22 ans; son assiduité dans cet emploi, ne l'empêcha point de mettre au jour une foule d'écrits. Non-seulement il s'attacha à réfuter Scaliger, mais encore il livra plus d'un combat au docte Saumaise. Ker Koet, qui signifie en bas breton Ville-Bois, était le nom que Pétau prit dans cette dispute; ils'appellait aussi Mastigophore ou Etrilleur; ce qui montre assez qu'il y mit peu de ménagement. Son adversaire n'eut pas plus de modération; et l'un et l'autre perdirent beaucoup de tems à une guerre qui ayait peu d'utilité, comme toutes celles de plume. Pétau eut néanmoins des amis, entr'autres l'illustre Grotius qui, jusqu'à sa mort, fut étroitement lié avec lui. Louis XIII avait une estime particulière pour Pétau; Christine, reine de Suède, lui donna des mar-Jamais homme ne réunit plus

de connaissances. Il possédait | toutes les langues savantes, et avait approfondi l'astronomie, la géographie, la chronologie, l'histoire et la théologie. Il écrivait avec beaucoup de facilité, de clarté et de pureté en latin. Il mettait beaucoup d'ordre dans ses idées, et n'avait pas moins de critique que de savoir. Ses principaux ouvrages sont De Doctrina temporum, 2 vol. in-fol., édit. de Cramoisy, 1627. Ce grand ouvrage, qui a eu plusieurs édit., ne cessera d'être consulté, et sera toujours lu et médité par les chronologistes. Scaliger avait ouvert la carrière; mais Pétau la laissé derrière lui, et a fait si-non oublier, du moins négliger son ouvrage. Celui de Pétau est parfaitement rédigé; peut-être aurait-il dû être plus court, et s'attacher moins à la réfutation de Scaliger; mais ses tables sont excellentes, et les faits y sont classés dans un ordre jusqu'alors inconnu. Si Pétau n'a pas créé la science des tems, cet honneur étant réservé à Scaliger; il l'a certainement organisée, et il n'a été surpassé par personne, quoique plusieurs savans trèsdistingués, se soient exercés, après lui, sur cette matière aussi épineuse qu'importante. -Uranologia, in-fol. 1630: c'est une suite de l'ouvrage précédent, et en fait le ge vol. · Rationarium temporum, in12, Cramoisy, 1633. L'auteur |

en a donné 4 éditions pendant sa vie, la dernière peu de tems avant sa mort: c'est un livre vraiment classique, et le meilleur abrégé chronologique qui existe. Il a une foule d'autres éditions et de traductions en différentes langues. Moreau de Montour et Dupin l'ont traduit en français. Dogmata theologica, en 1644, 3 vol. in-fol., et en 1650 2 vol., chez Cramoisy. Cet ouvrage, réimprimé plusieurs fois, est rempli d'une vaste érudition. Pétau connaissait aussi-bien les écrits des anciens philosophes que ceux des PP. de l'Eglise. Toutes les fois qu'on voudra connaître et approfondir les opinions sur les dogmes religieux ou philosophiques, il faudra nécessairement avoir recours à ce livre, qui attira bien des critiques à Pétau. Mais Bossuet en a pris la défense, et les protestans en ont fait euxmême grand cas. Synesii opera, in-fol., 1633 : c'est la meilleure édition qu'on ait donnée de cet auteur. -Themistii orationes XIX, in-4°, 1618. La XXe n'existait plus que dans la version latine; Pétau la remise en grec, manière à tromper plus d'un helleniste. - Juliani imperatoris opera, in-4o, 1630: édit. accompagnée de fort bonnes notes, ainsi que la précédente.--S. Nicephori, breviarium historicum, in-fol., 1648. C'est la seconde édition; Pétau en

de

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vaux divers. Pétau est, sans contredit, le plus habile litté rateur et le savant le plus recommandable qu'ait produit la société des jésuites. Il l'a véritablement illustrée. Tant

que

les lettres seront cultivées dans le monde, Pétau sera connu et estimé. Son autorité, sur-tout en chronologie, aura un très grand poids; et la France même s'honorera de lui avoir donné naissance.

avait donné une moins bonne in-8°, 1616. S. Epiphani opera omnia, 2 vol. in-fol, chez Cramoisy, 1622 : cette édition est fort estimée, et a été réimpr. deux fois moins correctement; les notes en sont excellentes. De la Pénitence publique, in-4°, 1644: c'est le seul ouvrage que Pétau ait écrit en français; il fit assez de bruit. Paraphrasis Psalmorum omnium. Necnon canticorum, in-12, 1637: cette paraphrase est en vers grecs; PÉTAU, (Paul) conseiller ils surpassent ceux d'Apolli- au parlem, de París, sa patrie, naire, qui traduisit ces mêen 1588, mourut en 1614. Il mes Pseaumes, en grec, dans s'occupa beaucoup d'antiquile quatrième siècle.- Opera tés. Nous avons de lui, sur poetices, in-8°, 1642; Pétau cette matière, quelques Traiétait plus versificateur que tés. Le principal parut à Paris poète. Græca varii generis en 1610, in-4°, sous ce titre Carmina, in-8°, 1641. Ce re-modeste: Antiquaria supelleccueil renferme la traduction, en vers, de l'Ecclésiaste. Orationes, editio Ultima, in-8°, 1633. On y a rassemblé les Discours latins, prononcés en différentes occasions, par le P. Pétau. Miscellanea exercitationes, in-4, 1630. Cet ouvrage a pour objet de critiquer le Commentaire de Saumaise, sur Solin. C'est le seul de ce genre dont nous ferons mention. Pétau en a publié encore plusieurs autres sur la théologie, la liturgie, la criti-nation., puis maire de Paris, que littéraire, qui sont moins enfin député du département importans. Le P. Oudin en a d'Eure-et-Loire à la convendonné un catalogue fort exact tion nationale, proscrit par la en 61 articles. On a peine à faction de Marat le 3 octoconcevoir comment un hombre 1793, mort dans sa fuite me a pu suffire à tant de tra- dans le département de la

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tilis Portiuncula.

PETETIN, médec. à Lyon, est auteur d'un Mém. sur la découverte des phénomènes que présentent la catalepsie et le somnambulisme, avec des recherches sur la cause physique de ce phénomène, 1787, 1 vol. gr. in-8°.

PÉTHION DE VILLENEUVE, (Jérôme) avant la révolution avocat à Chartres, ensuite député de cette ville à l'assemb.

Gironde en 1794. Parmi les hommes qui ont joui pendant la révolution, de cette popularité dangereuse, qui approche si fort ceux qui en sont l'objet, de leur chute, peu ont excité plus d'enthousiasme, que Péthion. En entrant dans la carrière politique, il y porta quelques talens, et sur-tout beaucoup d'adresse. Au milieu des élémens des factions qui commencèrent à fermenter dès les premiers jours de l'assemblée constituante, il sut démêler celle qui triompherait, et s'y attacha avec force. Deux hommes, lui et Robespierre, eurent, suivant l'opinion d'alors, la gloire de sortir de la première assembl. nationale, avec le titre d'incorruptibles. Péthion, après la session de cette assemblée, fit un voyage en Angleterre, où il séjourna quelques mois. De retour à Paris, au mʊment où l'infortuné Bailly venait de faire la triste épreuve des dangers d'une trop grande popularité Péthion devint l'objet de l'enthousiasme de la faction qui commençait à dominer. Les obstacles que sa nomination à la place de maire de Paris, paraissait éprouver, soulevèrent la multitude égarée : on se souvient encore de la fête du 14 juillet 1792, où les cris de félicitation n'étaient que pour Péthion, et où l'on voyait sur les chapeaux de tous ceux qui composaient alors la garde-natio

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nale, ces mots écrits: Pethion ou la mort. Ces moyens

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impérieux eurent leur effet: Péthion fut élevé à la place de maire de Paris, qu'il occupa pendant la session de la première législature. Sa qualité de premier magistrat pendant les évènemens atroces qui eurent lieu au 2 et 3 septembre, le rendra éternellement responsable de cette scène d'horreurs. Il fallait la prévenir ou l'empêcher. Rien ne peut disculper sa mémoire à cet égard. A l'époque des nominations pour la convention nationale, il accepta la place de député qui lui fut offerte par le département d'Eure-et-Loire, et il entra dans cette assemblée. Ses liaisons avec Brissot, et ceux qu'on appellait les Girondins. appellerent sur lui la haine et la vengeance de la faction contraire. Après avoir si longtems servi la faction de Marat et de Robespierre, il voulut la combattre. Mais il succomba dans cette lutte, où l'esprit et les talens étaient de son côté, et tous les moyens subversifs et sanguinaires de l'autre. Péthion, errant, proscrit, fuyant par-tout la mort et trouvant par-tout des ennemis, instrumens actifs et cruels d'une faction ardente à le poursuivre, n'eut d'autre ressource que de se donner la mort, au milieu d'un champ couvert de bled, où il avait cherché un asyle dans les

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