Page images
PDF
EPUB
[blocks in formation]
[graphic][merged small][subsumed][subsumed][merged small][subsumed][subsumed][merged small][merged small][ocr errors][merged small]

DE LA FIN DU DIX-HUITIÈME SIÈCLE, EXTRAITES DE DOCUMENTS

[blocks in formation]

François II, prince d'un naturel timide et valétudinaire, choisit le baron de Thugut pour son ministre, à la mort du prince de Kaunitz. Constant dans ses projets, lent dans leur exécution pour ne rien laisser au hazard, le baron avoit négocié en Italie pour donner le temps aux troupes impériales de reprendre haleine après les victoires de Bonaparte, et à Rastadt, afin de laisser aux Russes le temps d'arriver en Allemagne.

Ne pouvant secourir les royaumes de Naples et de Sardaigne, proposant même de s'en emparer à l'amiable dans les conférences de Seltz, il les laissa envahir sans avoir l'air de s'y opposer, jusqu'au moment où les armées impériales se

17 année. Janvier à Juillet 1871.- Docum.

roient en mesure d'opérer en Italie et sur le Rhin. Il étoit dur, impérieux, abhorroit la France; traitoit l'archiduc Charles avec hauteur et ne ménageoit personne.

Son extrême ambition le rendoit fécond en ressources, son courage lui faisoit méconnoître le danger et son application au travail levoit bien des difficultés.

[merged small][ocr errors]

Avant de paroître sur un grand théâtre avec le rôle important qu'il y joua, cet officier avoit déjà une réputation brillante de lumières, de talents et de connoissances militaires dans les armées de la première coalition où il servit au second rang.

Les Autrichiens assuroient que s'il eût été écouté, les armées combinées eussent non-seulement conservé la Belgique et la Hollande, mais encore qu'elles auroient envahi le territoire français. Les anglais, trop orgueilleux pour suivre des conseils étrangers, dédaignèrent ses avis et ne tardèrent pas à être punis de leur présomption.

Mack, voyant la divergeance de vues des puissances belligérantes s'attendoit à des revers; aussi, il ne s'occupa plus qu'à former de nouveaux plans pour l'Empereur, au service duquel il avoit consacré ses talents depuis sa jeunesse.

Bonaparte sut déjouer ces plans, mais ses successeurs furent pris et enveloppés. Il eût été désirable pour sa gloire qu'il se fût contenté de la guerre de cabinet, mais l'ambition lui fit accepter inconsidérément le commandement en chef de l'armée napolitaine dont les généraux et les soldats étoient aussi inexperts qu'inoffensifs.

Étranger au milieu de ce peuple fourbe, lâche et superstitieux, il y fut jalousé, mal secondé et battu en voulant manœuvrer avec une armée de 80,000 homnies de nouvelles le

vées, ou pour mieux dire un troupeau, comme avec les vieilles bandes qu'il quittoit en Autriche.

Cette faute étoit d'autant plus étonnante que le baron de Mack étoit réfléchi, qu'il avoit la conception vive et facile, l'esprit agréable et solide. A un extérieur noble, il joignoit des manières aisées, du goût et l'habitude du travail. Abandonné des troupes, soupçonné par le peuple en démence, devenu l'objet de la haine des fameux lazzaronis, il fut contraint de se rendre prisonnier de guerre aux François, pour ne pas être massacré par les furieux qu'il commandoit. Toutefois emprisonné et gardé à vue, il ne put partir.

[merged small][ocr errors][merged small]

Il falloit être aussi obstiné que Georges III pour confier le commandement des armées britanniques au duc d'York, son second fils.

Il fut battu à Hondschoote par Houchard; Pichegru le mit en déroute en Belgique et en Hollande, et Brune le força à quitter honteusement le territoire Batave.

Il donna à Alkmaër dans ce pays, la seconde édition de l'œuvre que son oncle, le duc de Cumberland, avoit ébauchée à Closter-Seven en Westphalie, au commencement de la guerre de sept ans. Ce prince avoit peu d'esprit et une humeur violente, il se décourageoit aisément parce qu'il manquoit de justesse dans ses combinaisous.

Depuis son voyage en Prusse, il avoit de grandes prétentions sur l'art de la guerre.

Son père le regardoit comme le plus bel espoir de sa maison; mais il auroit plutôt conduit les armées angloises sous les fourches caudines qu'à la victoire et au triomphe.

Le prince Ferdinand disoit de lui que, semblable à un tambour, il ne faisoit de bruit qu'étant battu.

LXXVI. LE PRINCE ÉDOUARD, DUC DE KENT.

Le prince Édouard, plus tard duc de Kent, étoit le quatrième fils du roi d'Angleterre. Jeune et brave sans avoir de grands talents, il étoit doué de quelque prudence dans sa conduite publique. Malgré son amour du plaisir, il avoit assez d'habitude des affaires et de sérieux dans les idées pour qu'on pût croire que l'avenir mûriroit avantageusement son caractère.

Très-sensible à l'attrait des richesses, il s'occupoit trop de les rechercher à la guerre.

Mais nous avons résolu de considérer ici le duc de Kent sous un autre point de vue.

Si la révolution américaine a eu des imitateurs, et des panégyristes parmi les gens de lettres, si elle s'y est affermie, c'est qu'elle est demeurée dans les mains de ceux qui l'avoient formentée, imaginée et consolidée.

Mais cette union pouvoit être troublée et les idées des novaleurs ambitieux y prévaloir: aussi le ministre Anglois qui prévoyoit ces événements, qui les favorisoit peut-être, avoit donné le commandement de la Nouvelle Écosse, colonie voisine des États au duc de Kent, afin que ce prince pût surveiller les États-Unis, profiter de leurs mouvements et des circonstances pour s'emparer, s'il étoit possible, de la Présidence et la rendre héréditaire. A cette époque les Américains avoient tous des goûts anglois; ils parloient la même langue, et s'ils avoient eu l'idée de se constituer en monarchie, ils auroient préféré à tout autre un prince de la maison de Hanovre.

[merged small][ocr errors][merged small]

La diète de l'Empire, assemblée à Ratisbonne, retardoit la

« PreviousContinue »