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SCALIGERANA, ou bons mots, rencontres agréables et remarques judicieuses et savantes de J. Scaliger, avec des notes de M. Tannegui Lefevre et de M. Colomies; le tout disposé par ordre alphabétique en cette nouvelle édition. Amsterdam, Huguetans, 1695, in-12.

Cette édition n'est point estimée; elle a été donnée par les Huguetans qui ont confondu les deux Scaligerana, sous l'ordre alphabétique. Ce qui fait un effet désagréable en ce que ces deux ouvrages sont d'un mérite bien différent; le premier est bon; on n'en peut dire autant du second.

SCALIGERANA, ou bons mots, rencontres agréables et remarques judicieuses et savantes de J. Scaliger, etc. Cologne, 1695, in-12.

SCALIGERANA, THUANA, PERRONIANA, PITHOEANA et COLOMESIANA, Ou remarques historiques, critiques 9 morales et littéraires de Jos. Scaliger, J.-Auguste de Thou, le Cardinal Duperron, Fr. Pithou et P. Colomies, avec les notes de plusieurs savans; (publiées par Desmaizeaux). Amsterdam, Covens et Mortier, 1740, 2 vol. in-12.

C'est l'édition la meilleure et la plus recherchée des Scaligerana. Le premier, qui est séparé du second, est enrichi des notes de Vertunien, de François de Sigogne, de Tannegui Lefevre, de le Clerc, de le Duchat, et de l'éditeur Desmaizeaux. Le second est accompagné des remarques de Sarrau, de Daillé, de Colomiès, de le Clerc, de le Duchat et de Desmaizeaux.

Disons un mot sur l'origine des deux Scaligerana : Le premier, presque tout latin, a été fait par Vertunien, sieur de Lavau, médecin de Poitiers, qui n'a tiré des conversations de Joseph Scaliger, que des traits d'une

érudition solide, peu commune, qu'il a accompagnés de plusieurs savantes remarques. Voilà le résumé de ce que dit Desmaizeaux dans son histoire des Scaligerana sur le premier; mais on trouve dans un Recueil de lettres, Amst., 1730, pag. 66, que « le Scaligerana prima est de Scaliger mème, qui, étant professeur à Leyde, avec 1600 florins de pension, recevait ordinairement après souper, la visite de Grotius, de Heinsius, de Vorstius, etc., qui étudiaient alors dans cette université. Ces jeunes gens écrivaient tout ce qui se disait dans ces soirées. Ainsi l'on ne doit pas s'étonner s'il y a bien des irrégularités dans cet ouvrage. » Malgré cela ce premier Scaligerana est bon; Ménage le regardait comme un vrai trésor.

Le second Scaligerana, bigarré de français et de latin, a été compilé par les jeunes Vassan (1) qui ont recueilli sans choix ni discernement ce qu'ils entendaient dire à Scaliger. Ils donnèrent ce Recueil aux frères Dupuy qui le communiquèrent à Sarrau qui le copia; Isaac Sarrau, son fils, donna cette copie à un de ses amis qui la prêta à Daillé; celui-ci la transcrivit en 1663, mais il rangea les articles par ordre alphabétique. Isaac Vossius, à qui Daillé communiqua cette copie, la transcrivit et la fit imprimer en 1666, c'est la première édition que nous citons. « Le second Scaligerana, selon l'auteur du Recueil de lettres, cité plus haut, est de Dumoulin; c'est un enfant de Scaliger, dont Grotius, Heinsius, Vorstius, etc. ont fait les oreilles. »

Leubscher a publié à Wirtemberg, en 1695, une dissertation, sous le titre de Historia Scaligeranorum, en deux feuilles in-4°. 11 y cite avec beaucoup de soin les auteurs qui ont parlé des Scaligerana, et il a copié fidèlement leurs méprises. On trouvera encore l'Histoire des Scaligerana en tête de l'édition de 1740, elle a été donnée ·

(1) Jean et Nicolas, fils de Perrette Pithou, épouse de Vassan, sieur de Remi-Mesnil, sœur de Pierre et François Pithou, morte en 1604.

par Desmaiseaux. Le Duchat a publié des remarques sur le Scaligerana de 1695, dans le Ducatiana, p. 346.

On peut mettre au nombre des ANA sur Scaliger père, les Electa Scaliger ea, id est, Julii Cæsaris Scaligeri sententiæ, præcepta, definitiones, axiomata, ex universis illius operibus Selecta et per çertas locorum communium classes disposita, opera quondam Itabyrionis. Hanovæ, Wechel, 1634, in-8°. Ce Jules-César Scaliger est père du célèbre Joseph Scaliger dont il est question dans les articles précédens. Joseph-Juste Scaliger, né à Agen le 4 août 1540, mourut à Leyde en 1609.

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Angelo Constantini a donné la vie de Scaramouche, Paris, 1698, in-8°. Je crois qu'on a réimprimé le Scaramucciana sous le titre de Scaramouchiana, et que cette dernière édition est moins complette que la première.

SCARONIANA, ou Recueil d'anecdotes, bons mots, réponses bouffonnes, gaietés et farces de Paul Scaron; suivi des meilleurs morceaux de poésie burlesque de cet auteur. Paris, 1801, in-18.

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SCHURTZFLEISCHIANA ex scholis illius collecta et edita ab Irenæo Sincero. Vittemberga, ex officina Schlomachianá, 1729, in-8°.

Nous ne connaissons que le titre de cet Ana.

SÉGRAISIANA, ou mélange d'histoire et de littérature, recueilli des entretiens de Ségrais, (par Antoine Galland), chez M. Foucault intendant de Caën, avec les églogues et l'amour détruit par le tems, tragédie pastorale, ensemble la relation de l'île imaginaire, et l'histoire de la Princesse de Paphlagonie; ( par

Mlle. de Montpensier). La Haye, (Paris), 1722, in-12, et Amsterdam, 1723, in-12.

ΑΝΑ

La Monnoye, auteur de la préface de ce Recueil, raconte ainsi comment il a été composé : « la maison de M. Foucault, intendant de Caën, était le rendez-vous de tout ce qu'il y avait à Caen de personnes de mérite et de qualité. M. de Ségrais, lorsque sa santé lui permettait de s'y trouver, y était reçu avec distinction. Il y avait pour lui une place de réserve, auprès d'une tapisserie, derrière laquelle un homme de confiance était caché, et retenait sur le papier, les différens articles dont est composé le Ségraisiana. La lecture ne peut manquer d'en être également instructive et amusante ». L'abbé d'Artigny dit qu'on y trouve des anecdotes de toute espèce, et des traits hardis qui le firent supprimer à Paris, dès sa naissance. Et Voltaire prétend que de tous les celui qui mérite le plus d'être mis au rang des mensonges imprimés, et sur-tout des mensonges insipides, est le Ségraisiana; il fut compilé, ajoute-t-il, par un copiste de Ségrais, son domestique, et imprimé long-tems après la mort du maître ». Ce jugement de Voltaire me paraît excessivement sévère. Il pourrait bien fournir une petite addition, sinon aux mensonges imprimés, du moins aux choses avancées un peu légèrement. On trouve des anecdotes très-intéressantes dans le Ségraisiana, j'y ai remarqué la clef de l'Histoire de la Princesse de Paphlagonie, qu'on n'a jamais imprimée à la suite des nouvelles éditions qu'on en a données. Je la rapporte dans la première édition de ma Bibliographie des livres tirés à moins de cent exemplaires. M. Renouard l'a ajoutée à son édition de l'Histoire de la Princesse, etc., 1805, in-12; voyez p. 125. Jean Regnault de Ségrais, né à Caën en 1624, y est mort en 1701.

SELDENIANA,

ou plutôt ) table-talk, being the

discourses of John Selden, or his sense of various matters of weight and high consequence, relating especially tho the religion and state; the 2 edition. London, for I. Tonson, and I. Churchill, 1696,

in-8°.

Quoique cet ouvrage ne porte pas le titre de Seldeniana, on le connaît particulièrement sous ce nom; c'est un véritable ANA qui a été réimprimé plusieurs fois, particulièrement à Amsterdam, sous le titre de Londres, 1716, in-8°; et à Londres en 1789, in-18. Malgré ces réimpressions, cet ouvrage passe pour médiocre, et indigne de la réputation de son savant auteur. Jean Selden, né à Salvington dans le Sussex, le 16 décembre 1584, est mort à Oxford le 30 novembre 1654.

SÉVIGNIANA, ou Recueil de pensées ingénieuses, d'anecdotes littéraires, historiques et morales, tirées des lettres de Madame de Sévigné, ( par Pierre Barral). Grignan, (Paris), 1756, in-12,

SÉVIGNIANA, ou Recueil, etc. Paris, 1768, in-12. SÉVIGNIANA, ou Recueil de pensées ingénieuses, d'anecdotes, etc.; avec des remarques pour l'intelligence du texte. A Auxerre, Fournier, 1788, in-12. SÉVIGNIANA, ou Recueil des pensées, etc; nouvelle édition. Paris, Belin, 1803, 2 vol. in-12 de 250-238 pages.

Les lettres de Madame de Sévigné, présentent une infinité d'anecdotes piquantes et écrites d'un style enchanteur. C'est le Recueil le plus, propre à fournir des matériaux pour former un ANA très agréable. Mais tout le monde a ces lettres admirables. Marie de Rabutin, Dame de Chantal, Marquise de Sévigné, née le 5 février 1626, est morte le. 14 janvier 1696.

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