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soupçonnée de sévérité, tira habilement parti de l'exaltation du sentiment qu'elle avait inspiré à un libertin qui n'avait conservé des brillantes années de sa jeunesse qu'une imagination très-vive et des passions très-ardentes, pour rétablir les breches de sa réputation et devenir comtesse de Genlis. Dès ce moment, sa célébrité ne fit que s'accroître. Mme de Mointesson, secrètement mariée au vieux duc d'Orléans, la présenta à ce prince, qui l'admit dans sa familiarité. Ce fut là qu'elle connut le duc de Chartres, depuis duc d'Or léans, et père du duc actuel. Enchanté de son esprit, de ses talens et de sa jolie figure, il résolut de la fixer, sans scandale, auprès de lui; mais avec la réputation dont ils jouissaient tous deux, cette entreprise n'était pas sans difficulté. Dèslors on ne parla plus que des rares qualités, des qualités solides de la comtesse, et lorsque sa réputation parut assez bien établie sous ces rapports, vraiment nouveaux pour elle et pour ses amis, le duc de Chartres déclara, en 1782, l'intention où il était de confier à Mme de Genlis l'éducation des trois princes ses fils (les ducs de Valois et de Montpensier, et le comte de Beaujolois), et de donner, par une faveur inouïe et sans exemple, à leur bril lante institutrice, le titre de gouverneur Oblige, par devoir, de faire part au roi, qui ne partageait pas l'engouement général pour la comtesse, du choix qu'il venait de faire, le duc de Chartres se rendit à Versailles, pour demander le consentement de ce prince, en insistant surtout sur la qualité de gonverneur, qu'il accordait à l'institutrice. Louis XVI, levant les épaules et lui tournant les talons, lui répondit : «Gouverneur ou gouvernante, vous êtes le maître de faire ce qu'il vous plaira; d'ailleurs, le comte d'Artois a des enfans. » Mieux traité par la reine, le duc de Chartres revint aussitot à Paris, et la nomination de la comtesse de Genlis, qui n'etait déjà plus un mystere, fut rendue publique. C'était trop peu pour la docte institutrice que de prodiguer ses leçons aux jeunes princes, et meme d'inventer des méthodes nouvelles et de nouveaux exercices de gymnastique; elle voulut faire jouir son amourpropre et le public du fruit de ses meditations et de ses t avaux, et le Théâtre d'education, Adèle et Theodore les Veillees du chateau, les Annales de la

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vertu, se trouvèrent bientôt partout dans 99 les mains des mères de famille. Cependant Mme de Genlis s'aperçut qu'elle n'avait encore traité que la partie profane du cours qu'elle avait entrepris; son principal élève (le duc de Valois, aujourd'hui duc d'Orléans) approchait de l'age où il devait faire sa première communion. Le gouvernear, qui avait la prétention de lui tenir lieu de toute espèce de maîtres, se constitua docteur en théologie, et publia un livre où elle se proposait de démontrer que la religion est la base du bonheur et de la véritable philosophie. İl parut assez plaisant de voir un écrit religieux sortir des boudoirs du palaisroyal. La critique n'épargna ni l'ouvrage ni l'auteur; les uns prouvèrent que ce qui se trouvait de doctrine orthodoxe, dans ce livre, était tiré des lettres de l'abbé Gauchat sur la religion; les autres prétendirent qu'un abbé Lamourette avait arrangé cette compilation: Mme de Genlis y avait ajouté des notes; elles furent critiquées par les théologiens. Un second ouvrage sur l'écriture sainte, qui suivit de près, acheva de révéler combien peu Mme de Genlis s'était préparée à paraître dans l'arène comme controversiste. C'est de cette époque qu'éclata, entre elle et les philosophes, cette guerre, quelquefois si vive et jamais mortelle, puisqu'en aucun temps elle ne l'a brouillée avec eux. tes, trouva Mme de Genlis toute disposée La révolution qui éclata sur ces entrefaià en adopter les principes. De part et d'autre on oublia les petits torts dont on croyait avoir à se plaindre, et après des explications dont la sincérité nous est garantie par Mme de Genlis elle-même la philosophie et la liberté comptèrent dans leurs rangs un défenseur de plus. Elle se lia particulièrement avec Barère et Petion; assista souvent, avec ses élèves, aux séances de la société des amis de la constitution (les jacobins), et fit fession ouverte des principes d'un patriotisme tellement exalté, qu'étant le 17 juil

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alors l'éducation de Milé d'Orléans, elle 1791, à Bellechasse, où elle suivait s'écria, en entendant le bruit de la mousqueterie, par laquelle l'autorité municipale de Paris s'était vue dans la necessité de disperser les attroupemens séditieux du champ de mars qui voulaient anéantir le pouvoir royal et proclamer la république : ❝ c'est ce monstre

des Tuileries (la reine), qui fait assassi
ner ainsi les patriotes.» Nous voudrions
bien avoir oublié ce fait, comme Mm de
Genlis paraît l'avoir oublié elle-même;
mais la vérité historique a ses droits,
qu'il ne nous est pas permis d'enfrein-
dre,
et c'est au public à juger si l'exces
sive intolérance avec laquelle cette da-
me proscrit aujourd'hui des doctrines po-
litiques qu'elle soutenait avec tant de
ferveur il y a quelques années, doit obtenir
auprès de lui, pour effacer le souvenir de
ses faiblesses revolutionnaires, les mêmes
succès qu'ont déjà obtenus ses ouvrages
de morale, pour faire oublier des faibles-
ses d'un autre genre. Trop bien instruite
des événemens qui se préparaient dès
lors en France, Mme de Genlis se déci-
da à passer en Angleterre, avec Ml.
d'Orléans, et Pamela, sa fille adoptive,
mariée depuis, pendant le séjour qu'elle
fit à Tournai, à l'infortuné lord Fitzge-
rald. Elle y fut accompagnée par Pétion,
qui, comme on l'a vu plus haut, était de
sa société intime, et s'établit à Bury, dans
le comté de Suffolck. Rappelée à Paris par
le duc d'Orléans, en septembre de la me-
me année, elle n'y passa que quelques
mois, et se vit forcée de quitter de nou-
veau la France, avec la jeune princesse
et Pamela, lorsque la marche des discus-
sions conventionnelles rendit de nouveaux
malheurs inévitables. Elle fixa son séjour
à Tournai, où elle résida juqu'à ce que
Dumouriez, se repliant devant les Autri-
chiens qui envahissaient alors la Belgi-
que, fut arrivé dans cette ville, où il ne
passa que quatre jours. Mme de Genlis
suivit ensuite le général jusqu'à St-Amand,
et ce ne fut (dit-elle dans le précis de sa
conduite, publié par elle-même en 1797),
que lorsqu'elle apprit que ce général
voulait rétablir la royauté, que « désap-
prouvant à tous égards, ses desseins, et
pensant que les Français seraient le der-
nier peuple de la terre, s'ils renonçaient
si légèrement et si promptement à la ré-
publique, elle se hata de quitter Dumou-
riez, et prit le chemin de la Suisse. Mme
de Genlis voulut d'abord s'établir à Zug;
mais le magistrat lui signifia l'ordre de s'é-
loigner: circonstance à laquelle on doit
attribuer en grande partie l'amertume
avec laquelle elle a parlé, dans quelques-
uns de ses ouvrages, des gouvernemens
des petits cantons helvétiques. Elle eut
recours, alors, au général Montesquiou,

réfugie à Bremgarten, qui lui procura un asile dans le couvent de Ste-Claire. Ce fut là que M. d'Orléans se sépara de sa gouvernante, pour se retirer chez la princesse de Conti, sa tante, qui habitait Fribourg. Mme de Genlis ne tarda pas à quitter ce pays; elle se rendit à Altona, où elle ne voulut descendre que dans l'auberge « dont le maître passait pour aimer le mieux la révolution française. Elle y demeura neuf mois, et habita ensuite Hambourg, pendant quelque temps. Beaucoup d'emigrés français se rappellent y avoir vu M. de Genlis, se disant émigrée comme eux. Mais trop de distance les séparait aucun d'eux ne voulut la voir. Elle fût même parvenue à jouir d'une certaine obscurité au milieu des nombreux rassemblemens où se trouvait l'élite des sociétés qu'elle avait fréquentées autrefois, sans une querelle qu'elle eut l'imprudence de chercher à un homme d'une force trop supérieure à la sienne. Rivarol accabla sa téméraire ennemie de tant de mots piquans et de vers satyriques, que Mme de Genlis se vit, dans la nécessité de chercher une autre retraite. Elle alla se cacher dans une ferme, à Silk, dans le Holstein. C'est de cette retraite qu'elle publia ses Chevaliers du Cygne, imprimés à Hambourg, en 1795. Cet ouvrage, rempli d'allusions amères contre la rei ne, et de traits anti- monarchiques, qu'elle a prudemment supprimés lors de sa reimpression, faite à Paris, en 1805, excita la fureur des émigrés, et mérita par l'extrême licence de plusieurs tableaux, la juste critique des amis des mœurs et de la décence publique. On alla même jusqu'à dire que pour tracer le caractère et les aventures d'Armoflède, l'auteur n'avait eu besoin que de consulter ses propres souvenirs. Ĉe roman donna naissance à l'épigramme suivante :

Armoflède s'épuise en efforts superflus, La vertu n'en veut pas, le vice n'en veut plus.

On a prétendu que, sous les noms d'Armande et de Corinne, cette épigramme, que l'on faisait alors commencer ainsi : «Armande (ou Corinne) se consume en efforts superflus: » avait été dirigée con tre Mme de Staël; et la haine de Rivarol contre cette femme illustre, si supérieure à Mme de Genlis, par toutes les qualités du cœur et de l'esprit, donnait quelque

probabilité à ce bruit; mais la vérité exige qu'on restitue à chacun ce qui lui appartient. Aux Chevaliers du Cygne succéda le Precis historique de la conduite de Me de Genlis, dont nous avons parlé plus haut. Ce qui fixa surtout l'attention sur cette brochure, ce fut la date (1796) de la lettre de quinze pages qui la termine; lettre adressée à M. le duc d'Orléans, à une époque où les meilleurs esprits de la France, prévoyant la chûte prochaine du gouvernement directorial, songeaient sérieusement à placer la couronne sur la tête de ce prince,dont les antécédens de toute espèce offraient à l'universalité des Français des garanties certaines, nonseulement contre le retour des institutions féodales et des antiques préjugés, mais encore et surtout, contre les vengeances sanglantes qui ont si malheureusement signalé le retour de la branche aînée de la maison de Bourbon. Dans cette lettre, Mm. de Genlis exhortait vivement le prin ce à ne point accepter la couronne dans le cas où elle lui serait offerte, et à ne point abolir la république, qui paraissait se fonder sur les bases solides de la

morale et de la justice. » Le directoire ne parut pas fort sensible au procédé de M de Genlis, qui, en écrivant ainsi, n'avait probablement d'autre bat, que d'obtenir la permission de reparaître à Paris, dont on s'obstinait à la tenir éloig née. Quatre années, mois pour mois, s'étaient écoulées, et le directoire n'existait plus (*). Mme de Genlis renouvela ses instances après le 18' brumaire, et obtint du premier consul, non-seulement l'autorisation de résider à Paris, mais encore une pension et un logement à l'arsenal, avec le droit de prendre dans la bibliothèque de ce nom, tous les livres nécessaires à son usage. A peine Mme de Genlis futelle en possession des bienfaits du nouveau gouvernement, qu'oubliant que le respect de soi-même est la borne de la reconnaissance, même la plus légitime, elle prostitua sa plume, pour l'objet de son nouveau culte, à des adulations tellement sans mesure, qu'il faudrait les regarder comme l'excès de la bassesse, sans la bassesse plus grande avec laquelle elle les a rétractées depuis. Tout-à-fait brouillée, depuis la seconde restauration, avec son

(*) Du 6 brumaire an 4 (1795), au 18 brumaire an 8 (1799).

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ancien élève, le duc d'Orléans, Mm de Genlis, devenue l'un des plus fermes appuis de la doctrine de la légitimité, ne laissa échapper aucune occasion de présenter, sous les rapports les moins honorables pour lui-même et les moins rassurans pour la France, le caractère d'un prince que sa conduite militaire en 1793, et ses opinions politiques en 1814, ont pris assez de soin de justifier. Parmi les productions dues à l'intarissable fécondité de Mn de Genlis, nous citerons : Théátre à l'usage des jeunes personnes, Ou Théâtre d'éducation, 1779,7 vol. in-8; 1785, 5 vol. in-12. Theatre de société, 1781, 2 vol. in-8. Annales de la vertu, ou Cours d'histoire à l'usage des jeunes personnes, 1781, 2 vol. in-8; 1805, 3 vol. in-8 ou 5 vol. in-12. Adèle et Théodore, ou Lettres sur l'éducation,1782, 3 vol. in-8; 1802. idem. Les Veillées du château, ou Cours de morale à l'usage des enfans, 1784, 3 vol in-8; 1802, idem. -La Religion considérée comme l'unique base du bonheur et de la véritable philosophie, 1787, 1 vol. in-8. · Discours sur l'éducation de Mgr. le dauphin et sur l'adoption, 1790, 1 vol. in-8. Leçons d'une gouvernante à ses élèves, ou Fragmens d'un journal qui a été fait pour l'éducation des enfans de M. d'Or léans, 1791, 2 vol. in-12. - Discours sur le luxe et l'hospitalité, 1791, 1 vol. in-8.-Les Chevaliers du Cygne, ou La cour de Charlemagne, Hambourg, 1795, 3 vol. in-8; réimprimés en 1805. Epitre à l'asile que j'aurai, suivie de deux Fables, du Chant d'une jeune sauvage, de l'Epitre à Henriette de Sercey, ma nièce, et des Réflexions d'un ami des talens et des arts, 1796, 1 vol. in-8. Précis de la conduite de Mme de Genlis, depuis la révolution, 1796, in-8 et in. 12. Les petits émigrés, ou Correspondance de quel Her ques enfans, 1798, 2 vol. in-8. bier moral, ou Recueil de Fables nouvelles et autres Poésies fugitives, 1799, 1 yòl. in-12. Ces fables, où Mm de Genlis s'est imposé la loi de n'introduire pour personnages que des végétaux, idée qui, malgré la spirituelle apologie qu'en fait l'auteur, est plus bizarre qu'originale, ont prouvé que malgré quelques romances as sez agréables, répandues dans ses autres écrits, le caractère de son talent ne l'aps pelait point à la poésie, et que surtout elle n'avait pas les qualités propres àl'apo

Jogue. L'idée de ces fables est rarement piquante, et la versification en est généralement froide et sans couleur.-Les Mères Rivales, ou La Calomnie, 1800, 3 vol. in-8. Le petit La Bruyère, ou Caractères et mœurs des enfans de ce siècle, 1800, 1 vol. in-8. Nouvelle Méthode d'enseignement pour la première enfance, 1800, 1 vol. in-12; 1801, 1 vol. in-8.Les vœux téméraires, 1799, 3 vol. in-12; réimprimés en 1802, 2 vol. in-8. - Mademoiselle de Clermont, nouvelle histori que, 1802, 1 vol. in-18. Cet ouvrage a obtenu un succès trop général et trop mérité, pour qu'il soit nécessaire d'en parler ici.

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Nouveaux contes moraux et nou velles historiques, 1802, 3 vol. in-12. (Il en a paru depuis 3 autres vol.) Il regne dans la plupart de ces petites compositions, la plus attrayante variété les uns tou chent par le sentiment et la délicatesse, d'autres sont du meilleur ton de plaisanterie : tous ont le style propre à ce genre, que Mme de Genlis traite avec un agré ment particulier.-Les Souvenirs de Felicie L***, 1804, 1 vol. in-12. Suite des Souvenirs de Felicie, 1807, 1 vol. in-12. Rcueil plein d'anecdotes piquantes, et d'observations fines et justes sur le grand monde, que l'auteur a étudié avec toute la sagacité d'une femme d'esprit. La duchesse de la Vallière, 1804, 1 vol. in-8, ou 2 vol. in 12 (plusieurs éditions). Reflexions sur la miséricorde de dieu, par Mme de la Vallière, etc., nouvelle édition, 1804, 1 vol. in-12. numens religieux, ou Description critique et détaillée des monumens religieux, tubleaux et statues des grands maitres, etc., qui se trouvent actuellement en Europe et dans les autres parties du monde, 1804, in-8. Le comte de Cork, suivi de six Nouvelles, 1805, 2 vol. in 12. — Alphon sine, 1806, 2 vol. in - 8. Mme de Maintenon, 1806, 1 vol. in-8.- Le siége de la Rochelle, 1808, 1 vol. in-8.-SaintClair, ou la Victime des sciences et des arts, 1808, 1 vol. in- 18.— Bélisaire, 1808, 1 vol. in-8. Alphonse, ou le fils naturel, 1809, 3 vol. in-8.— Arabesques mythologiques, 1810, 1 vol. in- 12. La botanique historique et littéraire, 1810, 1 vol. in 8. — De l'influence des femmes sur la littérature française, 1811, I vol. in-8. Observations critiques pour servir à l'histoire de la littérature au 19° siècle, 1811, 1 vol. in-8.- Examen cri

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ou Le

siècle de Louis XIII, 1813, 1 vol. in-8.

Histoire de Henri-le Grand, 1815, 2 vol. in-8. Cet ouvrage peut être regardé comme l'une des entreprises les plus malheureuses qui aient eu lieu depuis longtemps en littérature. Il serait en effet difficile de se figurer, lorsqu'on ne Pa pas lu, à quel point l'auteur de tant de jolis romans est parvenu à defigurer le brillant caractère de Henri IV. Ce brave et bon roi, presqu'aussi intéressant par ses aimables faiblesses, qu'illustre par ses grandes actions, est devenu sous la plume de son nouveau biographe un personnage grave et compassé, dans lequel on ne reconnaît plus le joyeux et galant héros de Péréfixe. Mme de Genlis a de plus jugé à propos d'insérer dans cet ouvrage, où se manifeste d'ailleurs fréquemment un esprit de parti révoltant, des traits satiriques, heureusement sans conséquence, contre les idées libérales, et particulièrement contre les constitutions, pour lesquelles elle paraît éprouver une véritable antipathie. Nous ignorons si ses insinuations en faveur du pouvoir absolu, sont un dernier hommage rendu à l'homme qui avait si long-temps mis ce système en pratique, et pour lequel elle manifestait une si tendre affection: mais on ne peut s'empêcher de convenir que, pour un peintre de mœurs tel que Mme de Genlis, c'est mal juger son siècle, que de lui offrir, avec tant de confiance, de semblables systêmes politiques. -Jeanne de France, 1816, 2 vol. in-12. Le Journal de la jeunesse, 1816, 1 vol, in-12. Les Battuecas, 1816, 2 vol. in-12. Si, sous certains rapports, nous avons cru devoir juger Mme de Genlis avec la sévérité dont elle-même a si souvent donné l'exemple avec moins de justice, nous pensons que ce serait manquer également de gout et d'équité, que de lui contester une place très distinguée parmi les écrivains de l'époque moderne. Douée d'une imagination singulierement feconde, comme l'atteste la multitude de ses productions, elle s'est sans doute trop souvent livrée à des conceptions bizarres, invraisemblables, quelquefois révoltantes: les Chevaliers du Cygne et le Siège

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