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tre le même vou. Aussitót Guadet s'élance à la tribune; d'une main il écarte le manteau qui l'enveloppe; de l'autre, il demande la parole et commande le silence. Son discours est rapide et véhément. L'immense majorité de l'assemblée y applaudit; mais lorqu'il réclame la cassation immédiate de l'arrêté du conseil général de la commune, qui ose porter atteinte à l'indépendance de la représentation nationale, la crainte glace le courage; la séance est levée, et ce n'est que cinq jours après (20 avril ), et comme pour concilier ses devoirs avec sa surété, que l'assemblée, par une concession contre la quelle les factieux veulent bien ne pas protester, improuve comme calomnieuse la pétition des sections de Paris. Ce jourlà meme,des cris furieux s'étant fait entendre dans les tribunes publiques, Guadet s'écrie: : « Où somme-nous, citoyens, et dans quel abîme d'avilissement est donc tombée la représentation nationale, si les députés du peuple ne peuvent plus exprimer ici leur pensée et remplir leur devoir, sans être exposés à l'insulte et à la menace? Est-ce donc dans de telles intentions que nos commettans ont remis dans nos mains les plus chers de leurs intérêts? Sommes-nous les représentans du peuple ou les esclaves d'une faction? Hier encore, cette faction qui m'entend, ne provoquait-elle pas, dans un lieu trop voisin de cette enceinte, au massacre d'une partie des membres de la convention? Citoyens, il vous reste peu d'instans pour prévenir les nouveaux attentats qu'on médite. Depuis un mois (*), d'après un arretéillégal, pris par de prétendus commissaires de la majorité des sections de Paris, une assemblée centrale de salut public s'est formée ; c'est là que l'on conspire ouvertement; c'est là que l'anéantissement de la représentation nationale est mis en discussion; c'est là qu'on délibère sur la proscription,sur l'assassinat de ses membres les plus fidèles. Je demande la cassation immédiate des autorités conspiratrices de Paris, et la réu nion des suppléans à Bourges. » A ces mots un grand tumulte éclata, et l'on vit l'instant où un combat allait s'engager entre les deux côtés de l'assemblée. Les memes fureurs signalerent la fin d'avril et les premiers jours de mai. Ce fut ver,

(*) Le 31 mars précédent.

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cette époque, qu'un des collègues de Guadet lui demandant un jour, pourquoi les amis de l'ordre n'employaient pas contre leurs ennemis, les mêmes armes dont ceux-ci faisaient un si funeste usage contre eux; « Cela est impossible, répondit Guadet, qui avait un sentiment profond et vrai de la situation de ses amis et de la sienne » nous nous ne pouvons promettre du pain au peuple, qu'avec son travail; eux, au contraire Jui offrent, sans travail,toutes les jouissances du pouvoir et de la fortune; il n'est pas difficile de prévoir quel sera son choix. » L'histoire de cette époque de la révolution est, tout entière, dans ce peu de mots. Le 10 mai, la convention quitta la salle du manège, où elle avait siégé jusques-là, et vint tenir sa première séance au château des Tuileries, sous la présidence de Fonfrède, auquel succéda Isnard, dans la séance du 18. Le méme jour, une commission extraordinaire de douze membres ( voy. RABAUT-ST-ÉTIENNE), fut nommée pour prendre connaissance de tous les complots tramés contre la république. De cette époque, commença le mouvement qui se termina par les attentats des 31 mai, 1er et 2 juin. Nous allons le suivre dans la part qu'y prit Guadet. Le 27 mai, une députation de la section de la cité, présidée et conduite par Dopsent, vint demander que la commission des douze, qui venait d'or. donner l'arrestation de l'infame Hébert fût traduite au tribunal révolutionnaire; à cette injonction insolente, elle ajoutait ses cris accoutumés de proscription contre la députation de la Gironde et le côté droit de la convention. La réponse d'Isnard ( voy. ce nom), aux audacieuses menaces des factieux, fut digne du président de l'assem. blée des représentans d'un grand peuple; mais elle excita le plus épouvantable sou lèvement sur la Montagne. Robespierre demanda la parole contre le président,et, sur le refus qui lui en fut fait, d'autres s'en emparèrent et accusèrent Isnard. Guadet, trop généreux pour abandonner son ami dans le danger, se dévoua pour le défendre, et, au milieu du tumulte horrible qui régnait de toutes parts, il parvint enfin à se faire écouter quelques instans. Le soir du même jour, à onze heures, la convention ayant, sur la motion de Legendre, député de Paris, cassé la commission des douze, ordonna la mise en liberté d'Hé

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bert et de quelques-uns des complices de ce misérable, arrêtés dans les jours précédens. Le lendemain 28, Guadet demanda, dans un discours qui entraina l'opinion de la majorité de l'assemblée, le rapport du décret rendu la veille, et ce rapport fut prononcé par 279 voix contre 238, malgré les cris furieux de Bourdon de l'Oise, qui, reproduisant contre Guadet une de nonciation vingt fois répétée et vingt fois détruite, l'accusait d'avoir transigé avec le roi, avant le 10 août. Les 30 et 31 mai se passèrent dans la même agitation. Esclave et avilie, la représentation nationale, cernée par les troupes d'Henriot et par une multitude immense et stupide qui savait à peine dans quel but on l'avait rassemblee,avait déjà cessé d'exister, lorsque, pour la dernière fois, Guadet, dans la matinée du 2 juin, fit entendre à l'assemblée les généreux accens de cette voix qui naguères faisait sa gloire, et qu'étouffait maintenant la tyrannie. Ses derniers mots furent encore un hommage à la liberté qui succombait avec lui. Déjà dans les fers des factieux, il leur demandait encore de quel droit, deux jours auparavant, ils avaient fait tirer le canon d'alarme, sonner le tocsin et fermer les barrières. Une heure après, sur la demande d'une horde de pétitionnaires, à la téte desquels était Hassenfratz, scélérat d'autant plus vil, que son nom n'est pas sans honneur dans les sciences, l'arrestation de Guadet fut prononcée avec celle de Vergniaud, Gensonné, Lanjuinais, le Hardi, Pétion, Boilleau, Biroteau, Valaze, Gomaire, Bertrand, Gardien, Kervelegan, Mollevaut, Bergoeing, Barbaroux, Lidon, Buzot, la Source, Rabaut, Brissot, Salles, Chambon, Gorsas, Grangeneuve, le Sage, Vigée, Louvet et Henri Larivière (voy. ces divers noms). Mis d'abord en arrestation dans son domicile, Guadet qui, moins encore que ses collègues, pouvait se flatter d'étre épargné par leurs comniuns ennemis, se détermina à prendre la fuite; se retira d'abord à Evreux, sous le déguisement d'un garçon tapissier; et se rendit bientôt après, avec Louvet, Barbaroux, Pétion, Salles, Lanjuinais, Henri Larivière, Buzot, Gorsas et quelques autres, à Caen, département du Calvados, où il trouva, en effet, de la part des administrateurs et de la presque totalité des populations de ce pays, sureté et protection. Dès qu'ils eurent crié aux armes tout

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s'arma pour venger la convention et pour l'affranchir. Le général Félix Wimpfen qui avait defendu Thionville contre les Prussiens, commandait alors dans le Calvados; il les accueillit', unit sa cause à la leur, et négocia avec les départemens voisins, afin que ceux-ci réunissent leurs forces à celles dont il pouvait disposer; mais déjà la terreur faisait des progrès rapides; il avait obtenu des protestations et des promesses, il ne reçut point de secours. Le marquis de Puisaye (voy. ce nom), agent des princes, mais surtout de l'Angleterre, et l'un des chefs des royalistes de l'ouest, arriva dans cet intervalle à Caen, avec un faible renfort; mais il ne fut pas difficile aux républicains proscrits, de reconnaître que la cause qu'il venait défendre, n'avait rien de commun avec la leur. Ils refusérent de s'associer aux projets de Puisaye; mais celui-ci, homme à intrigues et à ressources, n'hésita point à entreprendre, au nom des républicains, le mouvement qu'il allait opérer sans eux. Il part, il s'avance vers Paris avec une petite armée, forte seulement de trois à quatre mille hommes, et rencontre à Vernon, petite ville du département de l'Eure, un corps de gendarmes qui marche à sa rencontre, soutenu de quelques pièces d'artillerie; le combat s'engage, et l'armée départementale est, en un moment, battue et dispersée. A cette nouvelle Guadet et ses amis, qui, d'ailleurs, comme on l'a vu plus haut, n'avaient aucune confiance dans la franchise et les secours de Puisaye, ne perdent pas un moment pour prendre la fuite. Decide à chercher un asile au milieu de sa famille et dans le département qui l'a vu naître et dont il est député, Guadet propose à ses infortunes compagnons de venir le partager avec lui. Tous ensemble, sous divers déguisemens, s'a— cheminent vers des ports de mer; Guadet, accompagné de Salles et de Barbaroux, gagne Quimper à travers mille périls; s'y cache quelque temps, et parvient à trouver une embarcation qui le conduit dans le département de la Gironde, où la terreur avait déjà établi son horrible empire. Arrivé sur la terre natale, il est repoussé par elle; la mort est prononcée contre quiconque osera le recueillir. La nuit il erre dans les champs; le jour il s'enfonce dans les cavernes; enfin, après des peines et des dangers infinis, il arrive à Libourne, où réside sa famille, et l'instruit de son re

tour. Conduit de nuit et par des sentiers secrets, à St-Emilion, distant de Libourne de deux lieues, Guadet et ses infortunés amis trouvent une retraite dans les grottes profondes qui avoisinent cette ville. Près de dix mois s'écoulèrent dans cette épouvantable situation. Enfin, la surveillance que les tyrans avaient attachée à la famille de Guadet, fit découvrir que des domestiques chargés de provisions se dirigeaient habituellement vers St-Emilion, et s'arrêtaient dans les grottes: on les fit suivre, et bientôt on ne douta plus que des proscrits n'y fussent cachés. Des recherches y furent faites aussitôt par les ordres du jeune Jullien, fils du député de la Drome et agent du comité de salut public, et le 15 juillet, Guadet fut arrêté et chargé de chaînes. Conduit sur-le-champ à Bordeaux, il fut, dès le lendemain de son arrivée, traduit devant la commission révolutionnaire que présidait l'atroce Lacombe. Il y parut aussi fier, aussi intrépide, aussi redoutable aux factieux, qu'il l'était à la tribune de la convention, lorsqu'il y dévoilait leurs crimes et appelait sur eux la vengeance nationale. Mis hors la loi depuis un an, toute procédure était inutile: il ne s'agissait que de constater l'identité. Interrogé sur son nom : « Je suis Guadet, ditil; bourreaux, faites votre office; allez, ma tête à la main, demander votre sa laire aux tyrans de ma patrie; ils ne la virent jamais à la tribune sans pâlir: en la voyant abattue, ils pâliront encore. » Conduit au supplice, le 27 messidor an 2 (17 juillet 1794), Guadet y porta le plus inébranlable courage. Il semblait ne plus tenir à l'existence que par sa haine pour la tyrannie. L'expression de ce sentiment était empreinte sur tous ses traits. Monté sur l'échafaud, il voulut parler au peuple; mais il n'avait que trop bien prévu que ses derniers accens porteraient l'effroi dans l'ame de ses bourreaux : à peine eut il prononcé une parole, que l'ordre fut donné d'exécuter un roulement. A l'aspect de la tête sanglante de son député, le peuple ne fit entendre aucun de ces cris feroces auxquels ses tyrans s'efforçaient, depuis deux ans, de l'accoutumer. Ainsi périt,à l'âge de 35 ans, au milieu du département qui l'avait vu naitre et qu'il avait représenté dans la convention,avec tant de courage et de gloire, l'un des orateurs qui avaient honoré la tribune nationale par de plus grands talens, et celui dont,

pendant une lutte de plus de huit mois, (du 22 septembre 1792 au 2 juin 1793); soutenue tous les jours et dans un si grand nombre de nuits horribles, le dévouement pour la défense des droits de l'humanité, de la justice et de l'ordre, sans lesquels il n'est point de liberté, s'est élevé dans la convention, délibérant sous le poignard des assassins de septembre, au plus haut degré d'énergie et d'héroisme où le cœur de l'homme puisse atteindre. Le sang de Guadet n'apaisa pas la soif de ses assas sins; peu de jours après sa mort, son père, ágé de soixante-dix ans; sa tante ågée de soixante-cinq; et son jeune frère, adjudant-général à l'armée de la Moselle, convaincus, dans ce temps de désolation, du crime d'avoir donné asile à leur fils, à leur neveu et à leur frère, furent traduits à la commission révolutionnaire, condamnés à mort comme ses complices, et traînés ensemble à l'échafaud!....

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GUDIN (Le comte ), l'un des géné. raux les plus distingués des armées françaises, s'éleva, comme la plupart de ses braves compagnons d'armes, par la valeur et les talens qu'il développa dans les campagnes de la révolution, jusqu'aux premiers grades militaires. Général de brigade en 1795 et 1796, il était employé en cette qualité, à l'armée de Rhin-et-Moselle, où il mérita, par,sa conduite, la confiance et les éloges du général Moreau. Il se distingua, en 1799, en Helvé– tie, sous les ordres du maréchal Masséna, vint en 1803 commander la 10 division militaire, à Toulouse, et fut nommé, en février 1805, gouverneur du palais de Fontainebleau. Employé à la grande armée pendant les campagnes de 1805, 1806 et 1807, il fut cité avec distinction dans un grand nombre de bulletins, et particulièrement dans ceux qui rendirent compte de la bataille d'Iéna. En juillet 1809, il s'empara, devant Presbourg, d'une des îles du Danube, après un combat trèsvif, et reçut en récompense, dans le mois d'août suivant, le grand-aigle de la légion d'honneur. Il ne se fit pas moins d'honneur dans la campagne de Russie rendit de grands services à la sanglante bataille de Smolensk, et se couvrit de gloire au combat de Valontina, où il fut emporté par un boulet.

GUENARD (Mme.) a publié plusieurs écrits, pour la plupart romans historiques, parmi lesquels nous citerons : Ma

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lédiction paternelle, où la Perfidie d'une belle-mère, histoire véritable des malheurs d'Hurtade et de Miranda, 1800, 2 vol. in-18. Irma, ou les malheurs d'une jeune orpheline, histoire indienne, avec des romances, tomes 1 à 4, 1800, in-18; tomes 5 et 6, 18 5. Cet ouvrage, où les faits qui ont marqué la captivité de Madame, aujourd'hui, duchesse d'Angoulême, au Temple, sont présentés sous des noms supposés, a obtenu du succès. Me moires historiques de M. Th. L. de Carignan, princesse de Lamballe, 1804, 4 vol. in-12; quatrième edition, 1815.-Blanche de Ransi, ou Histoire de deux Français, dans les déserts et chez les sauvages, 2 vol.in-12. -Histoire de Madame Elisa beth de France, soeur de Louis XVI, 1802, 3 vol. in-12.- -Vie du duc de Penthièvre, 1802, 2 vol. in 12.-Le captif de Valence, ou les derniers momens de Pie l'I, 1802, 2 vol. in-12. -Laure et Hermance, ou les victimes de la cour de Savoie, 1803, 3 vol. in-12. Mémoires historiques de mademoiselle Aïssé, 1807, 2 vol. in-12. GUÉRIN, peintre d'histoire, débuta, jeune encore, à l'exposition de 1800, par un tableau qui mérita le suffrage unanime des connaisseurs, le Marcus Sextus, qui a été reproduit par le burn de M. Blot. On admira, dans cette éloquente composition, l'expression profonde et terrible du desespoir, empreint sur les traits du pros crit romain à l'aspect du corps inanimé de son épouse qu'il vient de trouver morte, en rentrant dans ses foyers après une longue absence. Phèdre et Hippolyte, que M. Guérin exposa au salon de 1802, justifia les espérances qu'avait fait concevoir son brillant coup d'essai. Ce tableau fut jugé digne d'une mention honorable par le jury des prix décennaux. En 1808, l'auteur en produisit un autre représentant l'empereur pardonnant aux révoltés du Cai re, sur la place d'Elbékeir. Cette composition, un peu inférieure aux précédentes, pèche par la faiblesse des effets du clair-obscur, et par la distribution des masses de lumière. A l'exposition de 1812, M. Guérin emprunta à Racine de nouvelles inspirations pour le tableau d'Andromaque. On doit encore à son brillant pinceau, Céphale et l'Aurore Il a exposé, au salon de 1817, deux tableaux d'une grande dimension, et qui n'ont fait qu'ajouter à sa réputation. Dans le premier, le peintre d'Andromaque a voulu

aussi être celui de Didon. Il a représenté cette reine de Carthage au moment où Enée lui raconte ses aventures. Cette charmante composition offre le plus ingénieux commentaire de Virgile. Quelques critiques, dont il est permis de ne pas partager l'excessive sévérité, ont trouvé trop d esprit dans l'idée qu'a eue l'artiste de représenter l'Amour qui, caché sous les traits du jeune Ascagne, ote, en se jouant, des doigts de Didon, l'anneau qu'elle avait reçu de Sichée, son premier époux. Dans la Clytemnestre, l'artiste a peint la femme d'Agamemnon poussée par Egyste, et sur le point de frapper son époux, qui dort dans la couche nuptiale. La lumière sanglante dont cette scène est éclairée, est un trait de génie. Habile portraitiste, M. Guérin a aussi composé, cette année, le portrait de Henri de la Rochejaquelein, tableau commandé par le roi. M. Guérin est membre de l'institut et de la légiond'honneur. Il fut nommé, en 1816, le directeurde l'école française à Rome; mais sa santé le contraignit de refuser cette place.

GUERMEUR (J.-T.-M. ), député du Finistère à la convention nationale, y yota la mort de Louis XVI, sans appel et sans sursis. Commissaire de la convention dans les départemens de l'ouest, il parut toujours à la tête des colonnes dirigées contre l'armée royale. Très-brave de sa personne, il tua de sa main, eu mars 1793, lors de la déroute du Mans, M. de Chatellux, l'un des chefs de cette armée. Devenu membre du conseil des anciens, il en sortit le 20 mai 1797, fut nommé à des fonctions administratives,et mourut en 1798. - Un autre Guermeur, connu à Paris en 1793, 1794, 1795 et 1796, et passé depuis dans les îles, est maintenant employé dans le gouvernement du roi d'Haiti.

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GUEROULT (Pierre-Claude-Bernard), l'aîné, a publié : Morceaux extraits de l'histoire naturelle de Pline, 1785, in-8°. Cette traduction jouit d'une e time méritee. La journée de Marathon, ou le triomphe de la liberté, pièce historique en quatre actes et en prose, 1792, in-8°. Constitution des Spartiates, des Atheniens et des Romains, 1794, in-8°. OEuvres de Cicéron, traduction nouvelle.

Nouvelle méthode pour étudier la langue latine, suivant les principes de Dumarsais, 1798, in-8°.; souvent réimprimée. Histoire naturelle des animaux de

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GUESNO, député à la convention nationale, par le département du finistère vota, la mort de Louis XVI, et fut envoyé, dans l'an 2 (1794), en mission daus les départemens de la Seine-Inferieure et de l'ouest. Membre du conseil des cinq-cents, sous la constitution directoriale, et du corps législatif, sous la constitution consulaire, il cessa, en 1804, de faire partie de cette dernière assemblée.

GUFFROY (ARMand-Benoit-JosepH), député du département du Pas-de-Calais à la convention nationale, était avocat à Arras, et député des états d'Artois à la cour avant la révolution, dont il embrassa la cause avec passion. Il publia plusieurs brochures assez piquantes sur le nouveau droit public de la France, fut élu juge de paix, et appelé, en septembre 1792, à la convention, où il vota la mort de Louis XVI, sans appel, et parla contre le sursis. Le 2 juin 1793, il interrompit Lanjuinais avec violence, lorsque ce courageux député déclarait à la convention, avilie et opprimée, «qu'il n'existait plus de liberté pour la représentation nationale.» Il redigeait, à la même époque, un journal auquel il avait donné le nom de Rougiff, anagramme de son nom, dont le style était trop souvent celui des Hébert et des Marat, mais où il développa souvent du courage contre les dominateurs. Il fut nommé le 14 septembre, meme année; membre du comité de sureté-générale, fit placer, à la suite d'un rapport, le buste de Descartes au Panthéon, et demanda le méme honneur pour Fénélon. Il s'opposa avec force à la confirmation du jugement du tribunal révolutionnaire qui condamnait à mort le malheureux notaire Chaudot (voyez BRICHARD), et fut chasse des jacobins sur la demande de Robespierre qui le dénonça comme appartenant à la fois à la faction des ultra-révolutionnaires et à celle de l'émigration. Après le 9 thermidor, auquel Guffroy prit une part très-active, il rentra, le 15 vendémiaire an 6(2 octobre 1794), au comité de sureté-générale, et se porta dénonciateur de Joseph Lebon, son collègue de députation. La constante énergie qu'il dé veloppa, à cette époque, contre la faction sanguinaire dont il n'avait que trop

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long-temps encouragé les excès par ses
écrits, mais surtout l'empressement avec le-
quel il fit mettre en liberté les victimes de
la terreur, furent considérés avec raison
comme une expiation de ses anciens torts;
cependant l'opinion ne revint jamais en-
tièrement à lui. Il ne fut réélu aux nou-
'veaux conseils, ni par les départemens,
ni par la convention. Compris, le 21 flo-
réal an 4 (10 mai 1796), dans le décret
qui éloignait de Paris les ex-convention-
nels non employés et les amnisties, Guf-
froy obtint la permission d'y rentrer quel-
que temps avant le 18 fructidor, obtint
un emploi dans les bureaux du ministère
de la justice, et mourut en 1800, âgé d'en-
viron soixante aus. On a de lui quel-
ques brochures médiocres, dont nous ne
croyons nécessaire de désigner que celle
intitulée : Les Secrets de Joseph Lebon
et de ses complices, ou Lettre de A. B. J.
Guffroy,à la convention nationale et à l'o-
pinion publique. Paris, an 3, in-8°. On
trouve dans cet ouvrage de précieux ren-
seignemens sur les crimes de J. Lebon.

GUICCIARDI (Le comte Dréco ), l'un des principaux habitans de la Valteline, fut l'un de ceux qui, en 1797, concoururent à faire réunir ce pays à la république cisalpine. Doué d'un esprit pénétrant et solide, ainsi que d'un caractère froid et déterminé, il fut mis en première ligne aussitót que Napoléon eut fait un royaume de cette republique. It commença par être conseiller-d'état, et finit par arriver au poste de directeur-général de la police, emploi dans lequel il fit preuve de beaucoup d'intelligence et d'habileté. Sous sa direction, nul ne fut persécuté pour ses opinions : la police savait aller au-devant des délits politiques, pour les empêcher, et le calme qui régnait, sans qu'on vit la main de cette administration si souvent vexatoire, ne permit pas même qu'on s'aperçût de son existence. M. Guicciardi préférait toujours les mesures conciliatrices, et qui tendaient à rapprocher les partis. Les propositions qu'il faisait au vice-roi, étaient presque toutes dictées par l'indulgence, et les plus sévères avaient la loi pour motif et pour excuse; mais elles furent le plus souvent rejetées par une cour entourée de conseil. lers français qui n'avaient aucune connaissance de l'esprit italien, et qui, par une ambition secrète, mettaient leur gloire à imiter servilement et maladroitement

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