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mai 1793, auquel il opposa toute la résis tance qui était en son pouvoir; il défendit avec énergie les victimes dont la fureur des factions demandait le sacrifice, et particulièrement l'illustre Condorcet, dont l'infâme Chabot dénonçait un écrit contre le canevas constitutionnel de 1793. Lorsque l'empire de la terreur fut établi, Guyomard céda sans doute quelquefois à son influence; mais si la crainte lui arracha quelques expressions désavouées par son cœur, et l'entraîna à faire, une seule fois, une propositfon qui tendait à fortifier la tyrannie, toute sa conduite demeura aussi courageuse qu'irréprochable; et ce qui, selon nous, doit attacher à son nom l'estime de tous les hommes de bien et de tous les amis de la liberté, c'est la bonne foi et l'énergie avec lesquelles il s'éleva,après le g thermidor, contre le systême de réaction qui confondait dans une proscription égale, et les agens de la tyrannie,et les républicains qui avaient survécu à ses fureurs. On l'entendit souvent, à cette époque, s'opposer au rétablissement des commissions et des tribunaux extraordinaires, qui avaient été si funestes à la France, et devant lesquels on proposait de traduire les terroristes vaincus. Inébranlable dans ses opinions républicaines, Guyomard porta dans les conseils, apres la session conventionnelle, la même chaleur et la même persévérance de prineipes que dans toute sa précédente carrière politique. Il se prononça vivement, dans la séance extraordinaire du conseil des anciens, tenue à St.-Cloud, le 19 brumaire an 8 (10 novembre 1799), contre la révolution qui s'opéra dans cette journée. Exclu de nouveau du corps législatif, il se retira à Guingamp, y fut nommé maire, et n'a point cessé, dans ces fonctions, de mériter l'estime de ses concitoyens.

GUYOT (FLORENT) fut nommé, en avril 1789, par la ville de Sémur en Auxois, où il exerçait la profession d'avocat, député du tiers-état aux états-généraux. Il y siégea avec le parti populaire, et ne prit jamais la parole. Député, par le département de la Côte-d'Or, à la convention, nationale, il vota avec la majorité de l'assemblée, sur toutes les questions relatives au procès de Louis XVI. Commissaire de la convention auprès de l'armée du nord, il annonça le supplice de Lejosne et de quel ques autres individus, convaincus de

conspiration. Une adresse de la commune de St-Omer le félicita, après le 9 thermidor, d'avoir ramené l'ordre et la justice dans le département du Pas-de-Calais. Ardent républicain, il se prononça, avec force, contre les faux certificats de residence produits par les ducs de Croyd'Havre et de Castries. Le 30 vendémiaire an 4 (22 octobre 1795), il fut nommé membre de la commission chargée de rédiger les lois organiques relatives à la formation des conseils, à la nomination des députés, et notamment celle du 3 brumaire, qui excluait de tous les emplois les parens d'émigrés. Il passa ensuite au conseil des anciens, fut nommé secré taire, et en sortit le 20 mai 1797. Il fut envoyé aussitôt près des Ligues-Grises ; et il y résidait encore, lorsque les Français attaquèrent la Suisse. Réélu, en ger minal an 6 ( mars 1798 ), député au conseil des cinq-cents, il préféra à ce poste celui de ministre plénipotentiaire à la Haye, auquel le directoire venait de l'ap peler. A la suite des événemens des 28 et 30 prairial an 7, qui éloignèrent du directoire Treilhard, Merlin et ReveillèreLépaux, Florent Guyot fut porté sur la liste des candidats qui devaient les remplacer. Appelé au corps législatif, aprés la révolution du 18 brumaire an 8 (9 novembre 1799), il refusa ces fonctions, qui, dans ses principes, l'eussent en quelque sorte rendu complice de la violence qui venait de dissoudre la représentation nationale, et tint pendant quelque temps, à Paris, un cabinet de lecture. Il devint, en 1806, secrétaire du conseil des prises, et remplit, jusqu'à la suppression de ce tribunal, en 1814, les fonctions de substitut du procureur-général-impérial. Frappé par la loi d'exil, dite d'amnistie, du 12 janvier 1816, M. Florent Guyot s'est retiré à Bruxelles, où il résidait encore en janvier 1819.

GUYTON DE MORVEAU, l'un deschi mistes les plus distingués du 19me siècle, naquit à Dijon le 4 janvier 1737, d'Antoine Guyton, professeur en droit, et fut destiné de bonne heure à la magistrature. Il fut pourvu en 1755, à 18 ans, et après avoir obtenu des dispenses d'âge, de la charge d'avocat-general au parlement de Dijon, qu'il exerça jusqu'en 1782, et dans laquelle il acquit la réputation d'un magistrat éclairé, laborieux et intègre. Néanmoins, dès cette époque, la physique

et la chimie étaient ses études de prédilection. Membre et chancelier de l'acadé: mie de Dijon, il obtint en 1774, des états de Bourgogne, la fondation de cours publics de chimie, de mineralogie et de matière médicale, en sollicitant, pour luimême, la faveur d'en occuper la chaire, malgré l'usage qui ne permettait pas de cumuler des fonctions aussi étrangeres les unes aux autres que celles de professeur et de magistrat. Il dirigeait ces cours depuis 13 ans, lorsque la révolution, dont il adopta les principes avec une extréme chaleur, vint changer toute sa destinée. Élu en 1790, procureur-général-syndic du département de la Côte-d'Or, il fut, en septembre 1791, député par ce départe ment à l'assemblée legislative, où il s'occupa beaucoup de questions financières, et dont il fat nomme president le 4 mars 1792. Lors de l'insurrection du 20 juin, il fut nommé l'un des commissaires qui se rendirent auprès du roi, et ne quitta ce prince que lorsque l'ordre fut rétabli. Quand M. de la Fayette vint dénoncer les jacobins à la barre de l'assemblée, Guy ton s'éleva contre le président (M. de Gi. rardin) qu'il accusa de partialité en faveur de ce général. Réélu par le même département, à la convention nationale, Guyton s'y plaça à la montagne, s'opposa fortement, lors du procès de Louis XVI, à ce que le jugement fût renvoyé aux assem blees primaires, et vota sur toutes les questions avec la majorite. Le 26 mars 1793, il fut élu membre du comité de défense générale, et le 7 avril suivant, il entra dans le comité de salut public, créé de la veille, et dont il est demeuré membre jusques à la chute des décemvirs, quoique toutefois il soit vrai de dire qu'il n'a été leur complice que par sa présence! Envoyé, après le 31 mai, à l'armée de la Moselle, et chargé d'y diriger les aérostats, dans l'un desquels il monta lui-même, à la bataille de Fleurus, il fut, après le 9 thermidor, renommé membre du comité de salut public, au nom duquel il fit plusieurs rapports sur divers objets d'invention, de sciences et d'arts. Après lasession conventionnelle, Guyton devint membre du conseil des cinq-cents, où il s'occupa encore des finances et de la navigation intérieu-. re. Sorti de ce conseil en 1797, il se maria en 1798, et fut nommé, en 1800, administrateur des monnaies, directeur de l'école polytechnique, et enfin officier de la

legion-d'honneur. Il était membre de l'ins titut et de diverses sociétés savantes de l'Europe, au moment de la restauration de 184; mais par suite du systême absurde qui porte encore dans les sciences et dans les arts, les haines et les vengeances de la politique, il a cessé, du moment où les puissances alliées ont rendu aux Bourbons le trône de la france, de faire partie du premier corps savant de l'état, qu'il avait enrichi de ses nombreux travaux. Les titres de Guyton à l'estime, à la reconnaissance et à la considération des savans, ont été proclamés dans toute l'Europe. Ils n'oublieront jamais que, sous la tyrannie, il a sauvé les jours de plusieurs d'entre eux. On lui doit le procédé par lequel on désinfecte l'air dans les hôpitaux, procédé dont l'humanité conservera l'éternel souvenir avec celui du savant illustre à qui elle en est redevable. Le retour des Bourbons lui ayant fait perdre sa place d'administrateur des monnaies, Guyton conserva les émolumens qui y étaient attaches; mais le sentiment de sa position actuelle, sous un ordre de choses si oppose a celui anquel il s'était devou avec enthousiasme, jeta sur ses derniers jours une amertume cruelle, qui, minant insensiblement ses forces, le conduisit aų tombeau après plusieurs années de langueur. Il est mort le 2 janvier 1816, âgé de 79 ans. Guyton a laissé un grand nombre d'ouvrages sur la chimie. Dès 1772, il avait fait imprimer à Dijon ses Digressions académiques, 1 vol in-12. En 1776 et 1777, il a publié en 3 vol. in-12, sou le nom de Chimie théorique et pratique, un résumé de ses cours à Dijon. En 1773, il avait découvert le pouvoir des fumigations acides contre les miasmes contagieux, dont il a donné la description en 1801, dans ses Procédés de désinfection, un vol. in-8. Enfin, une entreprise immense, soit qu'on la considère sous le rapport du travail, soit qu'on l'apprécie sous celui de l'utilité, est le Dictionnaire de chimie de l'encyclopédie méthodique, dont le premier tome parut en 1786. Outre les ouvrages précités, on a de Guyton : Mémoires sur l'education publique, 1764, in-12.-Le rat iconoclaste, poëme, 1763, in-8.-—Défense sur la volatilité du phlogistique,1773,in-8. Instruction surle mor tier de Loriot, 1775, in-8.-Mémoire sur P'utilité d'un cours de chimie dans la ville de Dijon, 1775, in-4. — Description de

Taérostat de Dijon, avec un essai sur l'ap plication de cette découverte à l'extraction des eaux des mines, 1784, in-8.-Opinion dans l'affaire de Louis XVI, 1793.. Traité des moyens de désinfecter l'air, etc, 1801, 2 et 3, in-8, traduit en allemand et en anglais. Rapport sur la restauration

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HAAS (GUILLAUME), célebre fondeur en caractères, imprimeur et géographe, naquit à Bâle le 23 mai 1741. Il s'occupa du perfectionnement des caractères, essaya de leur donner des formes plus agréables, et inventa aussi une nouvelle presse à laquelle il appliqua le balancier. Citoyen de la république helvétique, il rendit à sa patrie des services non moins importans. Il fut nommé, en 1799, directeur de l'école d'artillerie et inspecteur-général de cette arme, et fit, en cette qualité, la campagne de la Suisse orientale, sous le maré chal Massena il fut ensuite élu membre du grand-sénat helvétique à Berne. La géographie doit aux efforts de Haas le perfectionnement de l'art de composer des cartes géographiques en caractères mobiles. Preuschen, à Carlsruhe, en avait déjà conçu l'idée; mais peu expérimenté dans l'art typographique, il communiqua son procéde, auquel il donnait le nom de typométrie, à l'imprimeur Haas; et celuici écarta toutes les difficultés que présentait cette méthode nouvelle. Il fondit tous les caractères et les espaces sur des parallelipipèdes qui, d'après des proportions mathématiques, pouvaient être rapprochés pour les mots écrits dans une direction diagonale, Haas se servit de cadrats triangulaires, dont deux forment toujours un parallelipipède. L'imprimeur Breitkopf disputa cette invention à Haas et à Preuschen, en citant les différens essais en ce genre dont il s'occupait depuis vingt ans mais il n'avait pas deviné le procédé de Haas, comme il résulte de la critique qu'il en a faite dans les Notices hebdoma daires de Büsching, 1776, où il prétend qu'il est impossible de travailler de cette manière avec une exactitude mathématique (*). Doué d'une grande activité d'es

(*) Le principal mérite de Haas, com

du tableau de Raphaël, connu sous le nom de la Vierge de Foligno, 1802, in-4. Guyton de Morvaeu a été enterré dans la fosse commune sans aucune marque distinctive qui pût faire reconnaître son tombeau.

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prit, Haas cultiva aussi, avec succés, quelques branches de l'économie politique. Il termina sa vie laborieuse à l'abbaye de Saint-Urbain, dans le canton de Lucerne, le 8 juin 1800. Parmi les cartes géogra→ graphiques que ce savant imprimeur a publiées par le moyen de son nouveau procédé, nous indiquerons: Carte de la Sicile, 1777. Büsching avait engagé Haas le père et Breitkopfà s'occuper de cette carte, parce que les ondulations des côtes et des rivières, ainsi que les ondes de la mer, y présentent le plus de difficultés : Breitkopf ne l'exécuta point; mais la carte de Haas fut généralement jugée digne des plus grands éloges. L'auteur, qui avait prouvé la possibilité d'imprimer, d'après le nouveau systême typométrique, non seulement des lignes courbes dans toutes leurs variations, mais aussi des mots en caractères majuscules, de les imprimer même avec élégance et sans avoir besoin

me imprimeur, est l'invention des interlignes et filets proportionnels et progressifs, moyennant lesquels on compose avec la plus grande facilité, et une exactitude géométrique, des tableaux dont la composition embarrasse ordinairement les im primeurs. Nous avons vu, dans les plus grandes imprimeries de Paris, les compositeurs charges de tableaux, travailler le ciseau à la main pour ajuster les espaces et les lignes, tandis que d'après la méthode de Haas, on procède avec le seul compas.

N. B. Ceci doit s'entendre des longueurs; car quant aux épaisseurs, la division de tout le système par points, due à F. A. Didot, a seule remédié, dans les tableaux chargés de caractères, au défaut d'alignement des divers corps disposés sur les mêmes lignes dans les différentes colonues.

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de forcer le mécanisme et de parangonner, reçut des marques de bienveillance de la czarine et du roi de Naples.- Deux Cartes de la France, qui font partie du Compte rendu au roi par Necker: l'une de ces cartes est exécutée avec des types français, et l'autre avec des caracteres allemands. Haas le père s'est aussi fait connaître comme auteur. On lui doit entre autres écrits, des Dissertations sur la science forestière, Bale, 1797, in-8. Guillaume HAAS, fils du précedent, a publié aussi plusieurs cartes estimées, entre autres celles des Partagesde la Polo gne, en 1772, 1793 et 1795, en commun avec J. Decker, et celle de l'Italie après la paix de Campo-Formio, 1797

HAGER (JOSEPH), savant orientaliste, né à Milan, vers 1750, d'une famille originaire d'Allemagne, alla faire ses principales études à Vienne, et y mérita d'etre associé à la congrégation de la Propagande de Rome, où il se rendit pour acquerir, au milieu des savans de cette congregation, une plus grande habileté dans les langues de l'Orient, particulièrement l'arabe et le chinois. Il s'y familiarisa, en même temps, avec toutes les langues vivantes de l'Europe. L'allemand et l'italien étaient déjà ses langues naturelles: il apprit aisément les autres; et avec un tel moyen de voyager d'une manière utile et agréable, il se rendit en Angleterre, où il publia, en anglais, deux ouvrages, dont un Traité des caractères et des hieroglyphes chinois, 1 vol. in-foi. A son retour d'Angleterre, M. Hager s'arrêta à Paris, où il fut attaché, pendant quelque temps, à la bibliothèque royale. Il publia, dans 'cette ville, d'autres ouvrages, écrits en français, et relatifs aux mœurs et aux an tiquités de la Chine, avec le Prospectus 'd'un Dictionnaire chinois. Des differends qu'il eut avec quelques oriental stes, furent suivis de son retour en Italie, où, 'dés son arrivée en Sog,il fut placé, comme professeur des langues orientales, dans l'université de Pavie; mais le nombre des chaires de cette université ayant été réduit, celle de M. Hager fut supprimée. Il entra alors, en qualité de conservateur, dans la grande bibliothèque publique de Milan, connue sous le nom de Braidensis. M. Hager a toujours occupé, depuis, le même emploi; et ses travaux sur les Chinois n'ont pas éprouvé d'interruption. Il jouit, au sein de l'étude, de la réputa

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tation que lui ont acquise ses ouvrages. Plusieurs souverains, notamment l'empereur de Russie, se sont plu à lui donner les témoignages les plus honorables de leur estime. M. Azuni a attaqué M. Hager sur l'origine de la boussole, dont il faisait honneur aux Chinois; et celui-ci a répondu à cette attaque d'une manière satisfaisante, sinon victorieuse. Parmi les productions connues de M. Hager, nous caterons Dissertation on the newly discovered Babylonian inscriptions, Londres, 1801, in-4°. avec six planches. · Monument de Yu, ou la plus ancienne inscription de la Chine, Paris, Didot l'aîné, 1802, in-fol. avec figures. Panthéon chinois, ou Parallèle entre le culte religieux des Grecs et celui des Chinois, avec une nouvelle preuve que la Chine a été connue des Grecs, Paris, Didot l'aîné, 1802, grand in-4°., avec figures.-Description des médailles chinoises du cabinet impérial de France, précédé d'un Essai de numismatique chinoise, Paris, imprimerie impériale, 1805, in-4°., avec fig. Prospectus d'un dictionnaire chinois, Paris, 1805. Elements of the Chinese language, Londres, 1806, 2 vol. in-8°. Memoria sulla bussola orien tale, letta all' università di Pavia, Pavie, 1810, in-fol., avec figures. Miniere dell' Oriente, Milan, 1816, dans lequel l'auteur prouve, par un parallèle détaillé et très-curieux des Turcs et des Chinois que les premiers ont eu, dans l'origine, d'intimes communications avec les seconds, et que leurs usages viennent pres que tous de la Chine.-En français, Observations sur la ressemblance frappante des Russes et des Romains, Milan, 1817, in-4.

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HALHED (NATHANIEL-BRASSEY), savant orientaliste anglais, attaché au service de la compagnie des Indes, pendant l'administration du célebre Hastings (voyez HASTINGS), est connu par deux ou vrages importans. Le premier est une excellente grammaire bengali ( A grummar of the bengal language, printed at Hoogly in Bengal, 1778, în-4°. ). Cet ouvrage est remarquable sous plusieurs rapports; le bengali etant le dialecte le plus voisin du samskrit, il facilite l'étude de cette langue sacrée et savante des brac manes en outre, M. Halhedayant eu soin de mettre souvent les noms samskrits auprès des noms bengalis, ainsi que les ra

eines des verbes, on lui doit les premières notions exactes que l'on ait eues en Europe sur ces deux langues. Nous ne parlons pas ici des détails relatifs aux langues et à la littérature indiennes, renfermés dans son excellente préface. C'est le premier livre des langues orientales imprimé par les Anglais dans l'Inde. La compagnie y a consacré, dit-on, trois mille livres sterling, et s'est réservé tous les exemplaires, excepté vingt-cinq que l'auteur a rapportés en Europe. M. Halhed a publié à Londres, en 1781, le Code of Gentoo laws (Code de lois des Gentous, ou Re glemens des Pandits. d'après une traduc tion persane, faite sur l'original ecrit en samskrit), in-8°., un vol. La traduction française qui parut en 1780, sous le titre de Code des Gentous, etc., un vol. in-4°., a été attribuée à l'abbé Raynal. Le texte samskrit de ce code, intitulé Vivádár nava sétou, a été compilé par plusieurs jurisconsultes hindous, d'apres les ordres de M. Hastings. On ne doit que des éloges à M. Halhed, pour la scrupuleuse exactitude avec laquelle il a rendu en anglais la version persane. - Récit des événemens qui sont arrivés à Bombay et dans le Bengale, relatifs à l'empire mahratte, depuis juin 1777, in-8°., 1779- - Des Imitations des Epigrammes de Martial, quatre parties, 1793-1794, in-4.

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HALL (MAURICE-CORNEILLE VAN), est né en 1768, à Vianen, cùson père était notaire. Ayant fait de bonnes études, d'abord à l'université d'Utrecht et ensuite à celle de Leyde, il reçut dans celle-ci, en 1787, le grade de docteur en droit, après avoir soutenu une dissertation De continentia causarum. S'étant établi commeavo cat à Amsterdam, il s'y fit remarquer nonseulement par ses plaidoyers éloquens, , mais aussi par les discours qu'il prononça dans la Société d'utilité publique, dont il fut un des membres les plus distingués et les plus laborieux. Attaché au parti patriotique, il fut, après la révolution de 1795, nommé grand-bailli, ou, d'après la dénomination de ce temps, procureur de la commune d'Amsterdam, et déploya en cette qualité, dans des circonstances souvent difficiles, de grands moyens et une fermeté qui lui firent acquérir l'estime de tous les gens de bien. M. van Hall avait trop de lumières et des idées trop saines en politique et en législation pour pouvoir approuver le changement opéré le 22

janvier 1798, dans le gouvernement de la république batave; par suite de cet événement déplorable, il perdit sa place au mois de mars, et alors il reprit son ancien état d'avocat avec beaucoup de succès; mais ce ne fut que pour peu de temps; les principes modérés ayant heureusement triomphé le 12 juin suivant, il se vit replacé au poste qu'il venait de quitter, et lor's de la nouvelle élection des membres du corps-legislatif, qui eut lieu encore la même année, il fut nommé représentant du peuple, et partit en cette qualité pour la Haye. Il presida plusieurs fois cette auguste assemblée, pendant les trois années qu'il y siégea, et il y fit un grand nombre de rapports, qui, pour la plupart, étaient relatifs à des objets de jurisprudence; parmi ceuxd'une autre nature, on distingue ce luiqu'il fitsur labanque d'Amsterdam. Réélu député après le terme de trois années pour lequel il avait été nommé, il refusa d'accepter cette nouvelle mission, préférant se livrer exclusivement à l'exercice de son ancienne profession d'avocat, et se fixer définitivement à Amsterdam, où il fut ensuite nommé à plusieurs places honorables qu'il remplit sans cesser de pratiquer son état avec un succès constant. Lorsque sur la fin de l'an 1813,il fut formé un landstorm pour soutenir la cause de l'indépendance nationale, M. van Hall fut nommé lieutenant-colonel d'un bataillon de celui d'Amsterdam, et après le licenciement de ce corps, le roi des Pays-Bas l'appela à la seconde chambre des étatsgénéraux, place que M. van Hall crut ne pas devoir accepter. En 1815, il fut, en récompense des services qu'il avait rendus à l'état à différentes époques, créé chevalier de l'ordre du lion belgique. Quelque grandes que fussent les occupations attachées aux différens emplois qu'il a remplis, ainsi qu'à sa profession d'avocat, M. van Hall a encore, indépendamment des rapports et discours dont nous avons déjà fait mention, composé plusieurs ouvrages en prose et en vers, qui lui ont fait obtenir une place distinguée parmi les bons auteurs hollandais. A la première catégorie appartient son Pline second, ouvrage en prose poétique, qui a eu du succès en Hollande, et dont il a même été renda compte dans le Magasin encyclopédique de Millin, novembre 1809, année de la publication de ce livre.-Harmen Alfkens; considérations philosophiques et juri

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