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NOUVELLE

DES CONTEMPORAINS.

H

HABERT (PIERRE-JOSEPH, BA- celles de l'an 2, 3 et 4 de la ré

publique; à l'armée de l'Océan, celles de l'an 5 et 6, et s'embarqua à Brest, pour la première expédition d'Irlande, sur le vaisseau 'Eole, le 29 brumaire an 5. L'expédition n'ayant pas réussi, il revint à Brest, d'où il se rembarqua de nouveau, pour la deuxième expédition d'Irlande, sur la frégate la Coquille, le 27 messidor an 6. Il fut fait prisonnier sur cette frégate, à la suite d'un combat naval qu'elle soutint aux attérages d'Irlande, le 21 vendémiaire an

RON), lieutenant- général, né à Avallon, département de l'Yonné, le 22 décembre 1773, termina ses études à 16 ans et demi, et peu de temps après s'enrôla volontairement dans le 4 bataillon de l'Yonne, le 1er septembre 1792; fut nommé capitaine le même jour, et lieutenant-colonel en second le 3 du même mois. Il servit successivement, comme chef de bataillon, dans la 107 demibrigade, dans le cadre d'une brigade étrangère destinée pour l'Irlande; comme adjoint à la 17. Après avoir été renvoyé en division militaire; comme aidede-camp du général en chef de l'armée d'Orient, et fut nommé colonel sur le champ de bataille d'Alexandrie, en Egypte, le 30 ventôse an 9. Revenu en France après l'évacuation de l'Égypte, le premier consul Bonaparte lui donna le commandement du 105 régiment de ligne, le 9 prairial an 10. Avant de parvenir à ce grade, il fit les campagnes, à l'armée du Nord, de 1792, 1793, et

France sur sa parole, et échangé、 le 15 floréal an 8, il partit pour porter des dépêches en Egypte, au général en chef de l'armée d'Orient. Il toucha à Alger, où il avait à conférer avec le consul de France, et en longeant les côtes de Barbarie, il arriva en 14 jours de traversée à Alexandrie, après avoir échappé à toutes les croisières ennemies. Nommé aide-decamp du général en chef, le 1 brumaire an 9, il fit la campagne

de cette année en Égypte. Revenu en France avec l'armée, et nomné titulaire du 105, il a fait, avec ce régiment, les campagnes de l'an 1 et de l'an 12, aux camps de Bayonne et de Saintes; celle de l'an 13, au camp de Brest; et celles de l'an 14, de 1806 et 1807, à la grande-armée, au 7 et au 4 corps. Il s'est trouvé aux différentes affaires qui ont eu lieu dans ces campagnes. A la bataille d'lena, son régiment prit 6 pièces de canon et drapeau, et rompit les lignes prussiennes qui lui étaient opposées. A la bataille d'Eylau, le maréchal Augereau, et les autres généraux du corps d'armée, ayant été tués ou blessés, quoique n'étant que colonel, et après avoir été démonté deux fois, il rallia les débris du corps d'armée, et prit momentanément le commapdeinent jusqu'à l'arrivée du général Compans, que l'empereur y envoya il resta sur le champ de bataille pendant 24 heures, et conserva le commandement de la 1 division, réduite à 1500 hommes, jusqu'à la dislocation et répartition des différens régimens dans les autres corps de la grandearmée. Il entra, avec le régiment qu'il commandait, dans le 4 corps, commandé par le maréchal Soult. La campagne s'étaut rouverte de nouveau au mois de juin 1807, il se trouva, le 10 de ce mois, à la bataille d'Hèlsberg, où, avec un carré qu'il fit former à son régiment, il repoussa une charge d'une grande partie de la cavalerie russe. Cette charge fatigua nos lignes de cavalerie et d'infanterie, mais ne put enfoncer le carré du 105 à cette affaire, il eut un

cheval tué sous lui par un obus, et fut frappé de deux coups de feu, l'un à la tête et l'autre à l'épaule. Il reçut, après l'action, sur le champ de bataille, dont il ne s'éloigna pas malgré ses blessures, les félicitations des maréchaux et généraux présens. Il avait été nommé chevalier de la légion d'honneur, le 11 décembre 1803, et officier, le 18 juin 1804; il fut créé, après la paix de Tilsitt, commandant de cet ordre, le 11 juillet 1807, et nommé général de brigade, par décret du 18 février 1808. A cette époque, il se rendit en Espagne, où il a fait toutes les campagnes pendant six années, dans le 3 corps, à l'armée d'Arragon et de Catalogne. Quoique général de brigade, il a presque toujours commandé une division, et s'est trouvé aux affaires et siéges qui ont eu lieu en Catalogne, dans l'Arragón et dans le royaume de Valence. Très-souvent livré à lui-même, et surpris par les guérillas, qui l'attaquaient de nuit, il a supporté toutes les fatigues, et fait souvent payer bien cher aux Espagnols leurs attaques imprévues, et la cruauté qu'ils exercaient, de concert avec les habitans, contre les malheureux Français dont ils pouvaient s'emparer. A la bataille de Tudella, il commandait l'avant-garde, sous les ordres du général Maurice - Mathieu. Ce furent ses troupes qui enfoncèrent l'aile droite des Espagnols, et qui entrèrent dans Tudella, où elles prirent 8 pièces. de canon. Aux siéges de Sarragosse, il commanda plusieurs assauts avec succès; et lors de l'investissement de cette ville, il

s'empara du Monte-Torrero par une manœuvre audacieuse, et 3 pièces de canon restèrent en son pouvoir. A la bataille de Maria, avec l'infanterie de réserve qu'il commandait, il culbuta 6000 Espagnols, qui n'avaient pas été entamés par les belles charges du 4° de hussards et du 15° de cuirassiers, et il finit ainsi la journée. Dans sa déroute, l'ennemi abandonna une vingtaine de pièces de canon. Il commanda l'assaut de Lérida : assaut brillant, qui coûta peu aux Français, mais beaucoup à l'ennemi. La ville fut emportée en moins de deux heures, et les troupes et une partie des habitans rejetés dans le château, qui se rendit le lendemain. Le combat de Salces lui fit honneur; avec moins de 1800 hommes et i escadron de hussards, il battit 4000 Espagnols retranchés, s'empara de leur camp, de leurs bagages, fit plusieurs centaines de prisonniers, au nombre desquels étaient plusieurs officiers, et parmi eux le brigadier-général Garcia-Novarro. Au siége de Tortose, après avoir contribué puissamment à l'investissement sur la rive gauche de l'Ebre, en attaquant le col de l'Alba, et en rejetant sur ce point les troupes dans la place, il repoussa avec succès une sortie de la garnison, qui avait pour but de tourner nos ouvrages par leur droite, et de les détruire. A la tête du 5 léger et du 116, il repoussa l'ennemi jusque dans la place: les carabiniers et les grenadiers étaient pêle-mêle avec les Espagnols, qu'ils conduisirent ainsi jusqu'aux palissades du chemin couvert. Après la reddition de

Tortose, il fut chargé, par le maréchal Suchet, de s'emparer du fort Saint Philippe, au col de Belaguer; ce fort, d'un difficile accès, par sa position sur une montagne près de la mer, dominant la grande route de Tarragone, qu'il commande, était d'une importance extrême pour faire le siége de cette place. Ce n'était que par-là que les convois, et surtout la grosse artillerie, pouvaient arriver. Le général n'avait que 4 obusiers de 6 pouces, et qui ne pouvaient tirer que du bas en haut; il fallait donc employer la ruse et l'audace. On parlementa. Pendant ce temps, les obusiers se placèrent, l'infanterie s'approcha dans les défilés et par le bord de la mer sous les murs du fort. Sur le refus du commandant de se rendre, les obusiers tirèrent, l'escalade fut ordonnée, et le fort emporté une heure après. Il y avait dedans 12 pièces de canon, beaucoup de munitions de guerre et de bouche. Le général ne perdit que très-peu de monde. Il commanda l'assaut de Tarragone, et eut l'honneur de doubler sa tranchée. L'ennemi avait dans la ville 15,000 hommes de troupes de ligne. A la tête de 18 compagnies d'élite, il franchit la brèche, pénètre dans la ville, et, malgré le feu des créneaux, des maisons de la grande rue transversale, il passe au fil de l'épée 5000 hommes; 10,000 sautent par-dessus les remparts. Il fut nommé général de division, par brevet du 25 juin 1811. Après la prise de Tarragone, il devint gouverneur de Tortose et de la province, en attendant l'ouverture de la campa

gne de Valence. Quelques jours après son installation dans ce poste, le général espagnol Andriani partit de Murviedro (Sagonte), avec 3000 hommes, pour surprendre le poste retranché d'Amposta, tenir la campagne sur la rive droite de l'Ebre, et gêner les communications de ce côté. Le poste résista; 4 compagnies d'élite et 25 cuirassiers furent envoyés à son secours le général Habert n'avait que Soo hommes disponibles; avec ce peu de monde, il prend la route d'Uldecona, pour couper la retraite à l'ennemi : le détachement sur Amposta chargea et tua beaucoup de monde. Andriani fit sa retraite, sur le village de Freginales, où il trouva le général. Poursuivis vivement en queue, acculés à une montagne, les Espagnols jetèrent leurs armes, et se sauvèrent en désordre à travers les rochers; on prit cependant 200 hommes 5 officiers et drapeau. A la bataille de Sagonte, il commandait la gauche qui se trouvait à cheval sur la grande route. C'était nécessairement sur point que l'ennemi devait faire sa principale attaque pour aller débloquer le fort de Sagonte, que la division avait à dos. Le général Habertarrêta les efforts de l'ennemi, dans le village de Pouzal, où celui-ci avait placé sa meilleure infanterie; il tourna ce village, dans lequel il fit 600 prisonniers; une charge du 24 de dragons, sur la grande route, compléta le désordre de l'ennemi, et les hauteurs d'Espuck emportées, assurèrent le gain de la bataille, dans laquelle sa division prit 8 pièces

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de canon. Lors de l'investissement de Valence, il reçut l'ordre de passer à gué le Guadalaviar,: à son embouchure; de chasser l'ennemi du lazaret, où il étaitretranché; de pousser des partis sur les rives du lac d'Albuféra, et de faire sa jonction avec la division Harispe. Quoique incommodé par des bâtimens anglais, et par le feu de front et de flanc des retranchemens ennemis, le passage s'effectua sans beaucoup de perte, parce qu'il fut rapide; le général se lia par sa gauche à la 2me division. L'armée de Blacke, renfermée dans Valence, ayant mis bas les armes, et la ville s'étant rendue, le général Habert reçut l'ordre d'aller soumettre le Corrigimento de Denia; il remplit sa mission avec zèle, et sans tirer un coup de fusil. Gaudia et autres petites villes ouvrirent leurs portes; Denia, capitale de la province, et port marchand, fit comme elles. Il trouva sur les remparts, 21 pièces de canon et des magasins nombreux, pleins de marchandises anglaises qui furent saisies pour le compte du gouvernement. Il y maintint l'ordre et la discipline; il n'y eut aucune vexation, les habitans n'eurent qu'à se louer dans cette pro¬ vince de la conduite des officiers et des troupes qu'il commandait. La reddition de Valence, et la défaite de l'armée de Blacke, conduite en France prisonnière de guerre, ayant donné une espèce de paix à ces contrées, le général Habert eut un congé de 3 mois, après l'expiration duquel il vint reprendre le commandement de sa division. Nos armes avaient

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