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4.13 -80

MSFormand.

Bonnemaison pine.

Premy del et Sculp

D

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>> a son monde et que tout est prêt. -Eh bien, fixons l'instant : nous »nous rendrons au comité demain » au soir; j'en sortirai à dix heures wet demie; il faudra passer dans >> telle rue, peu fréquentée, où il faut aposter les gens: mais qu'ils »sachent s'y prendre, il s'agit de >> bien nous tirer, et non pas de » nous estropier. On arrête les heu>> res; on convient des faits. Grange>> neuve va faire son testament, »> ordonne quelques affaires do»mestiques sans affectation, et ne

D

»ment, et de produire une crise » salutaire. Il s'échauffe sur ce » texte et le commente assez longtemps. Grangeneuve, qui l'avait >>écouté sans mot dire, dans la petite société où s'était tenu ce » discours,saisit le premier instant » de parler à Chabot en secret.J'ai » été, lui dit-il, frappé de vos rai»sons, elles sont excellentes; mais >> la cour est trop habile pour nous » fournir jamais un tel expédient, »>il faut y suppléer: trouvez des >> hommes qui puissent faire le » coup; je me dévoue pour la vic->> manque pas au rendez-vous don >> time. Quoi! vous voulez...

»

-

>> Sans doute. Qu'y a-t-il à cela de
» si difficile? Ma vie n'est pas fort
> utile; mon individu n'a rien
d'important; je serais trop heu-
»>reux d'en faire le sacrifice à mon
» pays. Ah! mon ami, vous ne
>> serez pas seul, s'écrie Chabot
>> d'un air inspiré; je veux parta-
» ger cette gloire avec vous.
» Comme vous voudrez un c'est
>> assez; deux peuvent mieux fai-
>>re encore. Mais il n'y a pas de
» gloire à cela. Il faut que person-
>> ne n'en sache rien. Avisons donc
>> aux moyens. Chabot, continue
» madame Roland, se charge de
» les ménager. Peu de jours après,
»il annonce à Grangeneuve qu'il

NEUVIÈME

HERMAND (EMMANUEL-LOUISJOSEPH D'), né à Paris en 1755, après avoir fait avec distinction ses études au collège de Navarre, et son droit à l'école de Paris, entra, en 1774, dans les bureaux de la marine à Versailles. En 1778, il fut nommé vice-consul chancelier à Lisbonne, où peu de temps après il fut chargé de

» né. Chabot n'y paraissait point
» encore; l'heure arrivée, il n'était
» pas venu. Grangeneuve en con-
>> clut qu'il a abandonné l'idée du
>> partage; mais croyant à l'exécu-
>>tion pour lui, il part; il prend le
chemin convenu,
le parcourt à
»> petits pas, ne rencontre person-
» ne au monde, repasse une se-
>> conde fois, crainte d'erreur, sur

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l'instant, et il est obligé de ren>> trer chez lui sain et sauf, mécon » tent de l'inutilité de sa prépara>>tion. Chabot se sauva des re»proches par de misérables défai»tes, et ne démentit point sa pol»tronnerie et l'hypocrisie d'un » capucin. »

VOLUME.

remplacer le consul-général, absent par congé. La manière dont M. d'Hermand s'acquitta de cette inission temporaire lui valut, malgré sa jeunesse, l'honneur d'être appelé au consulat- général des îles Canaries. Pendant sa résidence dans ces îles improprement appelées les îles Fortunées, il eut à recevoir et à approvisionner

la célèbre et trop funeste embarcation de M. de La Peyrouse. Les secours de toute espèce que M. d'Hermand sut, à force de zèle, procurer aux illustres voyageurs de cette expédition, lui méritèrent les marques les plus touchantes de leur reconnaissance, et les éloges les plus flatteurs de M. le maréchal de Castries, alors ministre de la marine. M, d'Hermand passa ensuite au consulat-général de Madrid, d'où il fut rappelé à Paris, pour occuper la place de chef de division des consulats au ministère des affaires étrangères. Après avoir exercé pendant près de 15 ans cette place importante, il fut nommé inspecteur - général du commerce et des consulats, et en même temps officier de la légiond'honneur. Mais ses voyges et ses longs travaux ayant altéré sa santé, il ne put remplir l'honorable place dont on avait récom

pensé son zèle. Il fut enlevé subitement à sa famille, à ses nombreux amis, en 1818, au moment où il se proposait de mettre la dernière main à quelques ouvra❤ ges sur l'histoire politique et naturelle des îles Canaries, du Portugal et de l'Espagne. Il est à souhaiter que ces ouvrages, tout imparfaits qu'ils soient, se publient. Non seulement ils renferment d'utiles notions en matière de sta. tistique, de commerce et d'économie politique, mais ils promettent aux amis des lettres une lecture aussi agréable qu'utile. Peu de personnes s'exprimaient avec autant de justesse et d'esprit que M. d'Hermand. On retrouvera sans doute dans son style tout l'agrément de sa conversation. M. d'Hermand fut non-seulement observateur judicieux et diplomate habile; il fut mieux, il fut homme intègre et bon.

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Surveillant, et d'où il se rendit
avec son fils aux Etats-Unis. Là,
il fut chargé par une société de
Français, de prendre la direction
de la colonie d'Aigle-Ville, com-
té de Marengo. C'est là enfin
qu'il paya bien cher l'imprudence
de s'être embarqué avec son fils
dans un léger bâtiment, sur l'O-
hio, dont il ne connaissait pas
la navigation; il partait de Louis-
Ville, qui est sur cette rivière,
pour se rendre par le Mississipi
à la Nouvelle-Orléans, pour re-
prendre la rivière la Mobile, et
remonter jusqu'au lieu de la co-
lonie. »

GAUTHEROT (CLAUDE), pein
tre d'histoire, est né à Paris, en
1769. Il reçut les premières le-
çons de dessin de son père, qu'un
goût naturel pour les arts d'imi-
tation aurait rendu célèbre, s'il
eût sérieusement étudié. Admis
dans la société des grands hom-
mes de la fin du dernier siècle, il
modela, d'après nature, les por-
traits de Voltaire, de J.-J. Rous-
seau, du comte d'Argental, de
Turgot, de Sacchini, de Gluck,
de Bailly, etc. Vingt fois surmou-
lés, ces portraits, dont la signatu-
re a disparu, se trouvent dans
tous les cabinets de médailles.
M. Gautherot père destina son
fils aîné, celui objet de cet article,
à la carrière des beaux-arts, et
son plus jeune à l'état militaire.
Celui-ci mourut des suites de ses
blessures, en 1814; il était officier
de la légion-d'honneur, et major
du 58 régiment, dont le dépôt
était à Paris. CLAUDE GAUTHEROT
fut admis, en 1787, à l'âge de 18
ans, dans la grande école du célè-
bre peintre David; ce maître l'ho.

nora de son amitič. En 1794, M.
Gautherot gagua la première mé-
daille des prix académiques. L'an-
née suivante, il obtint ceux de la
figure de Torse, de la statue an-
tique dessinée, et de la tête d'ex-
pression. Le gouvernemeut réta-
blit, en 1797, le concours pour la
pension de Rome. M. Gautherot
fut, en 1798, reçu le premier à
ce concours; mais son tableau,
représentant le cement de Man-
lius Torquatus,nemerita pas l'hon-
neur du grand prix. Père de fa-
mille, et âgé de plus de 50 ans,
il ne put essayer une nouvelle
lutte. M. David lui conseilla d'ou-
vrir une école, et offrit de lui en-
voyer ceux des élèves qui, se pré-
sentant à son atelier, ne seraient
point encore en état de dessiner
d'après le modèle vivant. Un as-
sez grand nombre de peintres,
sculpteurs et graveurs distingués
aujourd'hui, ont fort avancé leurs
études dans cette école primaire,
et plusieurs n'ont fait que s'inscri-
re momentanément sur la liste
des élèves du grand maître, et
seulement afin d'acquérir le droit
de se donner, dans le monde,
pour disciples de David. En 1796,
M. Gautherot exposa, pour soa
début au salon, le tableau de Ma-
rius à Minturnes; quelques élo-
ges des hommes de lettres, et
beaucoup de critiques des prati-
ciens peintres, laissèrent indécise
l'opinion qu'il pouvait en avoir
lui-même. Le maître trancha ces
indécisions. Courage, dit-il,

mon cher Gautherot; il y a dans
»le sentiment de ton tableau un
»mérite historique, que l'on n'ap-
»prend pas dans les écoles. Va t'on
»chemin; je réponds maintenant

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