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DICTIONNAIRE DES MOTS FRANÇOIS, selon l'ordre des lettres, ainsi qu'il les faut escrire, in-4°. L'Olivier de Robert Estienne, 1557.

C'est la première et la plus rare édition de cette grammaire célèbre. « Ce qui pourroit rester, dit l'auteur, à savoir comment chaque mot se doit escrire, et les plus communes manières de parler françois se trouveront au petit dictionnaire latin françois que nous avons imprimé cette année. »

Il suffit de parcourir la grammaire de Robert Estienne, pour mesurer les pas immenses que l'étude de la langue française avait faits à Genève depuis l'année 1537, qui est celle où parut l'Instruction des enfants, dont nous avons donné plus haut quelques extraits. Les méthodes d'enseignement avait été aussi singulièrement perfectionnées, entr'autres par Mathurin Cordier, qui mourut à Genève, en 1564, principal du collège.

LE MARCHAND CONVERTI, tragédie nouvelle, dans laquelle la vraie et fausse religion, au parangon l'une de l'autre, sont au vif représentées. Genève, Jean Crespin, 1558. In-8° de 166 pp., non compris 4 ff. préliminaires.

Cette satyre, sous la forme dramatique, a été réimprimée à Genève, en 1561, in-8° et in-16, et par Gabriel Cartier, dans ce dernier format, en 1582. Elle a été aussi imprimée, avec la Comédie du pape malade, en 1582, pour Claude d'Augny ou Jean Durant, in-16, et en 1591, dans le même format, par Fr. Forest, en 1594, par Jacques Chouet.

Cette satyre, fut composée primitivement en latin, par Kirch meyer (Naogeorgus), auteur du Regnum Papisticum. La première édition latine est de Bâle, 1540, sous ce titre : TRAGŒEDIA NOVA MERCATOR, seu judicium in quâ in conspectu ponuntur apostolica et papistica doctrina.

1560.

SATYRES CHRESTIENNES DE LA CUISINE PAPALE.

Genève, 1560, in-8° de 131 pages. Impression de Conrad Badius.

Brunet attribue cette pièce rare et singulière à Pierre Viret. Nous la croirions plutôt de Conrad Badius lui-même, d'après cette indication fournie par les procès-verbaux du petit conseil ou conseil d'État de Genève, à l'année 1560: « Conrad Badius, homme lettré, requiert pour les Satyres de la cuisine papale. » (Archives de Genève.)

On trouve entr'autres, dans ces satyres, un dialogue entre Friquandouille, frère Thibaut et messire Nicaise.

1561.

COMÉDIE DU PAPE MALADE ET TIRANT A SA FIN. Traduite du vulgaire arabic, par Thrasibule Phénice (attribuée à Théodore de Bèze), MDLXI. In-16 de 72 ff. (Genève, Conrad Badius.) Autre édition in-8°, sous la rubrique de Rouen, 1561.

Le titre de ce drame satyrique, en cinq actes, sans distinction d'actes ni de scènes, avec prologue, donné tout au long, porte: « Comédie du Pape malade et tirant à sa fin, où ses regrets et complaintes sont au vif exprimées, et les entreprises et machinations qu'il fait avec Satan et ses suppôts pour maintenir son siége apostolique et empêcher le cours de l'Evangile, sont catégoriquement découvertes. »

Cette pièce, d'après Mercier de Saint-Léger, aurait dû paraître aussi en latin. Ce bibliographe en cite dans cette langue une édition de Genève, 1584, in-16.

1562.

LES ORDONNANCES ECCLÉSIASTIQUES DE L'ÉGLISE DE GENÈVE, item l'ordre des Escholes, etc. Genève, 1562. In-8°.

Ces ordonnances sont datées du 13 novembre 1561. Elles sont en grande partie l'œuvre de Calvin. Un supplément de 8 pages contient les ordonnances en matière matrimoniale et de mœurs. (Réimprimé en 1578, 1609, 1677.)

1564.

TAXE DE LA PÉNITENCERIE ET CHANCELLERIE ROMAINE. Réimprimé sous le titre de: Taxe des parties casuelles de la boutique du Pape, en latin et en françois. A Lyon (Genève), 1564. In-8° de 173 pages.

Le titre porte une gravure sur bois, qui a trait au sujet du livre, et que nous reproduisons :

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Le tarif de la chancellerie romaine avait été plusieurs fois imprimé à Rome et ailleurs (pour la première fois en 1474, par ordre de Sixte IV).

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Dans l'édition de 1564 que nous indiquons, ce livre est devenu un ouvrage satyrique et de polémique. « J'ay mis au vray le texte latin, dit l'auteur, qui ne se fait connaître que par ses initiales A.D.P. (Antoine Du Pinet), avec traduction françoise, y ajoutant quelques annotations pour servir à l'Églisé; car le contenu du texte est si vilain et si détestable, que je vous supplierai, mes frères, me pardonner de l'avoir présenté à une compagnie si sainte que la vôtre, où on n'oyt résonner que cantiques, psalmes et louanges au Seigneur notre Dieu. Mais il convient de monstrer au vilain sa violence et au fol sa folie, >>

Cette édition de 1564, la première de l'ouvrage de Du Pinet, est fort rare et recherchée. Il y en a d'autres de 1607 et de 1608. Toutes sont de Genève, ainsi que l'indiquent les apparences typographiques, et une au moins semble sortir de l'imprimerie d'Eustache Vignon qui imprima vers le même temps (1578), l''Antithesis Christi et Ante-Christi, qui contient des

gravures sur bois d'un bon maître (probablement le Petit Bernard), dont nous donnons deux specimens '.

Du Pinet, de Beaume-les-Dames, en Franche-Comté, avait

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embrassé la réforme de Calvin. On lui doit une traduction de l'histoire naturelle de Pline, imprimée plusieurs fois à Lyon et à Genève, et divers ouvrages de polémique religieuse. La satyre domine dans la plupart des livres qui traitent des matières de controverse, imprimés à cette époque à Genève. Pierre Viret et Théodore de Bèze avaient mis à la mode l'usage de cette arme. Les catholiques répondaient sur le même ton. On sait que c'est précisément à cette époque que parut à Lyon (1572), la Généalogie et la fin des Huguenaux et descouverte du Calvinisme, par Gabriel de Saconay, archidiacre et comte de l'Eglise de Lyon. << Huguenau, dit l'auteur, est un Guenau ou un singe. Le françois hérétique a pris ce nom pour s'être plustôt transformé en guenon et en singe qu'en autre bête, suivant un certain naturel d'aucuns françois qui se rendent assez souvent imitateurs des nations estrangères és mœurs, gestes et habillements; qui est le propre du singe. »

1 Nous les devons à l'obligeance de M. J.-G. Fick, qui possède les bois originaux de plusieurs graveurs du seizième siècle.

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