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Nous vous exhortons et vous mandons de faire au plus tôt pour lui, chacun dans vos églises, un service solennel, et de recommander aux fidèles qui vous sont soumis, de joindre leurs prières aux vôtres, pour implorer la miséricorde de Dieu sur ce qui pourroit avoir échappé à la fragilité de la condition humaine, dans le cours d'une longue vie, et parmi les pénibles sollicitudes du gouvernement de ce grand diocèse, durant l'espace de vingt-six ans. Nous avons la confiance qu'après avoir obtenu aux pieds du trône de la miséricorde la couronne de justice, il n'oubliera point auprès de Dieu un diocèse qui lui a été si cher.

Nous vous recommandons, après vous être acquittés de ce premier devoir, d'unir encore vos prières pour demander à Dieu qu'il nous accorde un évêque selon son cœur, et digne de succéder à celui que nous venons de perdre.

Nous déclarons que nous continuons et prorogeons, tant que durera notre administration, les pouvoirs des doyens de chrétienté. Nous continuons aussi pendant ledit temps les permissions de prêcher, de confesser et d'absoudre des cas réservés ci-devant accordées, à moins que le temps pour lequel elles ont été données n'expire plus tôt. Dans ce cas, ceux qui les ont obtenues, se pourvoiront par devant nos grands-vicaires, s'ils désirent qu'elles leur soient continuées.

Et sera notre présent Mandement, lu et publié aux prônes des paroisses, et affiché partout où besoin sera.

Donné à Amiens, en notre chapitre, sous le sceau de notre dit chapitre, le 21 janvier 1733.

Par mandement de Messieurs,

Signé: LEMAIRE, chanoine,

Secrétaire en cette partie.

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M. Sabatier étant mort le 20 janvier 1733, M. Louis François Gabriel d'Orléans de La Motte fut nommé pour lui succéder, le 25 août suivant. Ses bulles ne lui furent expédiées que le 22 mars 1734, à cause du projet formé par le cardinal de Fleury, de le nommer à l'archevêché d'Arles. Il fut sacré à Viviers le 4 juillet, et installé à Amiens le 14 septembre de la même année. Il avait pris le gouvernement de son diocèse, aussitôt après l'expédition de ses bulles, comme on le voit par les deux pièces suivantes.

Le vicaire-général de Monseigneur l'illustrissime et révérendissime Louis François Gabriel D'ORLÉANS DE LA MOTTE, évêque d'Amiens, continue aux prêtres qui sont actuellement approuvés dans ce diocèse, leurs pouvoirs d'y prêcher et d'y confesser jusqu'au Synode prochain. Il les avertit que s'ils ne les font pas renouveler dans le

courant du mois d'octobre prochain, ils ne pourront plus les exercer ledit temps passé.

Donné à Amiens, le 11 mai 1734.

N. DELESTOCO, vicaire-général.

Par Mandement,

LE CLERC, secrétaire.

Monseigneur Louis François Gabriel D'ORLÉANS DE LA MOTTE, évêque d'Amiens, recommande à tous les Fidèles de son diocèse, d'offrir à Dieu leurs prières, afin qu'il lui accorde les grâces et les secours nécessaires dans la sainte et importante cérémonie de son sacre, qui doit se faire dans peu de temps. Ce qui sera lu aux prônes des églises paroissiales, et aux sermons des autres églises.

Donné à Amiens, le 26 mai 1734.

N. DELESTOCO, vicaire-général.

Par Mandement,

LE CLERC, secrétaire.

AVIS SYNODAUX

de

LOUIS FRANÇOIS GABRIEL D'ORLÉANS DE LA MOTTE.

An 1734.

Confirmation des Statuts et Ordonnances de son prédécesseur, avec mention spéciale de ceux qui étaient relatifs à la bulle Unigenitus.

La divine Providence, nos très chers frères, nous ayant fait succéder à un prélat qui n'eut pas moins d'exactitude à remplir ses devoirs, que de lumières pour les connoître, et dont l'attention à pourvoir aux besoins de son diocèse égala la pénétration pour les découvrir : nous croyons ne pouvoir rien faire de plus convenable dans ce premier Synode, que de déclarer que nous nous bornerons à faire observer les statuts de notre diocèse qu'il a maintenus, et ceux qu'il y a ajoutés avec cette sagesse dont il usa toujours, en exerçant le pouvoir qu'il avoit reçu du Saint-Esprit pour le gouvernement de son troupeau. Nous le ferons d'autant plus volontiers, que nos vénérables frères les doyen, chanoines et chapitre de notre église cathédrale ont soutenu avec zèle et avec l'approbation du public tout ce qui subsistoit à sa mort. En sorte qu'il n'y a eu depuis son décès aucun changement: les lois ou statuts généraux, et les peines qui y y sont attachées, ne perdant point leur force par la mort du législateur; et les mêmes réserves, aussi bien que les censures subsistant également à l'égard des ecclésiastiques et des simples fidèles.

C'est donc encore ce respectable défunt, dont la mémoire nous est à tous si précieuse, qui préside cette sainte assemblée. C'est lui qui

ordonne et qui conseille, quoique ce soit Nous qui vous ayons appelés.

Ce n'est pas que nous voulions renoncer aux lumières qui nous viendront vos prières nous en attireront, vos conseils nous en donneront, et nous en acquerrons aussi par l'expérience; car les divers besoins d'un si vaste diocèse ne se découvrent qu'à mesure qu'on le gouverne. Nous sommes donc bien résolu d'employer à l'avantage de nos ouailles toutes nos connoissances, et de ne négli ger quoi que ce soit de ce qui pourra rendre utile notre ministère. Mais nous avons cru devoir ce respect à la mémoire d'un si saint évêque, et ce ménagement à la douleur que sa perte vous a causée. Nous avons voulu que rien de nouveau ne parût d'abord, comme pour vous accoutumer insensiblement à cette privation.

A ces causes, nous renouvelons, en tant que besoin sera, les ordonnances et les statuts de notre diocèse qui étoient en vigueur lors du décès de Monseigneur Pierre Sabatier, notre prédécesseur immédiat, sans en rien excepter. Nous confirmons de même et nous renouvelons tous ses règlements, en ce qui regarde les mœurs et la discipline, ainsi que ce qu'il a publié sur la doctrine, et notamment sur la Bulle Unigenitus, et les mandements qu'il a faits sur ce sujet en 1714 et 1718. Nous adoptons aussi les instructions contenues dans ses Avis, et en particulier dans celui du Synode de 1728, n'ayant trouvé dans toutes ses œuvres que la pure et sainte doctrine de l'Église.

Nous espérons, nos très chers frères, que vous nous donnerez les mêmes consolations qu'à notre illustre prédécesseur; et par un retour bien juste, vous devez attendre de notre part les mêmes sentiments qu'avoit pour vous ce digne prélat.

LOUIS FRANÇOIS GABRIEL, Év. d'Amiens.

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