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SÉANCE PUBLIQUE

DE

LA SOCIÉTÉ LIBRE D'ÉMULATION by Commerc
et dhe t'industrie de la Semi-Inférien

DE ROUEN,

Tenue le 6 Juin 1829.

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F. BAUDRY, Imprimeur du Roi, rue des Carmes, no. 20.

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SÉANCE PUBLIQUE

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DE

LA SOCIÉTÉ LIBRE D'ÉMULATION

DE ROUEN,

TENUE DANS LA GRANDE SALLE DE L'HOTEL-DE-VILLE,

LE 6 JUIN 1829.

M.DESTIGNY, président de la Société, a ouvert la séance par le discours suivant:

MESSIEURS,

La Société libre d'émulation, en venant vous rendre compte de ses travaux de l'année, et proclamer les noms de manufacturiers, d'artistes dont les succès contribuent puissamment à la prospérité de notre beau département, éprouve une vive satisfaction en pensant que ses efforts, constamment dirigés vers le bien général, sont appréciés par un public éclairé que nous sommes heureux de voir applaudir à notre zèle. Nous ne leur avons pas moins de reconnaissance, à ces magistrats qui, s'associant à nos sentiments, viennent se délasser à

ces solennités des soins d'une sage administration; à ces savants que les autres compagnies de cette ville ont bien voulu députer, pour donner un nouvel éclat à cette fête industrielle, et confondre ainsi les vues généreuses qui nous animent tous : heureux concours qui ajoute un nouveau prix aux récompenses que nous décernons. Et vous, aimable centenaire, qui, à peine convalescent, êtes venu à cette cérémonie où votre absence eût été vivement sentie; patriarche vénérable, que nous contemplons avec respect et admiration, recevez aussi nos remercîments.

Appelé par la bienveillance de mes collègues à l'honneur de présider cette séance, je ne dissimulerai pas l'embarras que j'éprouve; quelqu'honorable que soit la tâche qui m'est imposée, je ne puis m'empêcher de regretter que ma place ne soit occupée par un de mes collègues, digne de faire entendre sa voix dans cette enceinte, où vous avez souvent applaudi à la réunion du savoir et de l'éloquence.

Appliqué, dès mon enfance, aux travaux manuels de la mécanique, et peu exercé au style oratoire, je dirai simplement ce que mon zèle et la droiture de mes intentions m'inspireront, en vous soumettant quelques réflexions générales sur le besoin de s'instruire, qui se fait si impérieusement sentir à l'époque où nous vivons, et sur les heureux effets qui en résultent pour l'industrie.

Oui, MESSIEURS, le goût dominant de notre époque est celui de la science. Voyez ces jeunes gens, dans l'âge où le plaisir s'offre à leurs yeux sous l'aspect le plus séduisant. Voyez les se refuser à ses illusions pour rechercher, dans l'étude, des jouissances plus nobles et plus durables, convaincus qu'il est de la dignité de l'homme de diriger sans cesse son intelligence vers le plus haut degré qu'il lui soit possible d'atteindre, et que l'éducation est pour lui une seconde providence qui doit former son caractère et préparer sa destinée. Quels heureux effets cet exemple ne doit-il pas produire sur ceux-là même qui, moins portés à s'instruire, rougiraient cependant de ne pas faire un pas dans le chemin que leurs frères, leurs amis, parcourent avec tant de courage! Mais si jamais le désir de s'instruire ne fut plus grand, jamais aussi il ne fut plus favorisé. Pour satisfaire cette louable ardeur, de toutes parts se sont élevées des institutions d'où sont sortis, comme d'une pépinière fertile, des sujets remarquables en tout genre. Sans parler de ces établissements où l'admission est déjà une garantie d'un savoir distingué, combien, depuis peu d'années, n'en avons-nous pas vu se former où les artistes peuvent puiser des connaissances utiles, je dirais presque indispensables à leur art, et qui cependant, dans un temps encore peu éloigné de nous, n'étaient la part que d'un petit nombre ?

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