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Les celestes legions

A le voir prennent plaisance
Et des haultes regions
Ont adore son enfance
Empereurs et roys de france
Ladorent tous a genoulx
Luy faisans obeissance
Tout ainsi le croyons nous
Dieu eternel si est pris
Prisonnier pour vous deffendre
Le tresor est mis a pris

Linnocent noz maulx veult prendre
Celuy que on ne peult comprendre
Est lye par les deux boutz
Pour obedience apprendre
Tout ainsi le croyons nous

CONCLUSION ORATOIRE

O Jhesus enfant petit
Plain de doulceur infinie
Donnez moy bon appetit
A vous seruir en ma vie
O doulce vierge marie
Reconfort, grace, et secours
Gardez que point ne varie
En la foy aux derniers iours

Amen

Les lettres en italique ont disparu sous les ciseaux du relieur; il a été facile de les suppléer.

Nous appelons l'attention des érudits sur ce vieux noël, et nous les prions de vouloir bien nous dire 1° Si cette pièce leur était déjà connue, soit manuscrite, soit imprimée; 2' s'ils connaissent la chanson: A l'ombre d'un buissonnet, et s'ils peuvent nous en indiquer l'origine. Victor PELLETIER,

Chanoine de l'église d'Orléans.

UN LIVRE D'HEURES DE M JEHAN QUENTIN.

Voici une bonne fortune littéraire que je dois à une obligeante communication, et que les lecteurs du Bulletin me sauront gré, je pense, de leur faire partager. Il s'agit d'un livre d'heures, dont malheureusement le premier feuillet manque, mais dont le dernier nous apprend que « les présentes heures à l'usaige de Paris sont tout au long avec « les suffrages des saincts, et faictes accoutumées de dire, les heures

de la conception Notre-Dame, la manière de bien vivre et bien « mourir, et l'examen de conscience, faict et composé par feu maître ◄ Jehan Quentin, en son vivant pénitencier de Notre-Dame de Paris, « et plusieurs autres belles oraisons de Notre-Dame, imprimez à Paris, « pour Jacques Ferrebouc, demourant sur petit pont, à l'enseigne du « Croissant doré, devant l'Hostel Dieu. Et furent achevez le vb u « octobre l'an mil cinq cent sept. >>

La postérité n'a pas attaché au nom de Me Jehan Quentin une bien grande renommée littéraire; ce nom méritait pourtant une meilleure destinée, car ce fut celui d'un poëte et des plus originaux ; j'en atteste les quelques vers suivants que j'emprunte à « une oraison fort dévote a à Notre-Dame, bien composée, par laquelle on requiert les péchés « être effacés, et les vertus être données pour éviter enfer et avoir < paradis :

A toi, royne de hault parage,
Dame du ciel et de la terre
Je viens complaindre de l'outrage

De l'ennemy qui me fait guerre.

Mon poure cueur au corps me serre ;
Las! chère Dame secourez-moi;

Car je ne sais où confort querre
Vierge, si je ne l'ay de toi.

Les derniers vers méritent surtout d'ètre cités :

Tu es le ruissel et la fontaine
Qui laves toute âme pollue,

Purge de la tache vilaine

Pour estre à Dieu nette rendue. Amen.

L'âme qui est d'ordure taincte

Doit ainsi faire sa complaincte.

Enfin, je ne puis m'empêcher de détacher les vers suivants d'une << oraison très-dévote, plaisante et bien composée en l'honneur de la reine du paradis, contenant rbi couplets, et chacun couplet rii. « lignes :

Je suis des mauvais le pire,
A vray dire,

Car tout mon entendement
Ay mis pour chacun nuire. Et empire
De jour en jour grandement.
Quand je pense fermement,,vrayment,
Je ne scay moy que je face,
Sinon de plorer souvent, et devant
Votre glorieuse face.

Le lecteur peut apprécier par ces courts extraits la piquante originalité du livre de M° Jehan Quentin; je me garderai bien d'affaiblir par aucun commentaire le charme de cette poésie naïve et gracieuse; j'ajouterai seulement que la valeur de l'œuvre typographique ne le cède en rien à celle de l'œuvre littéraire.

J. BONIFACE-DELCRO.

QUELQUES RECHERCHES SUR LE PORT D'ÉTAMPES,
Par le docteur Bourgeois 1.

Sous ce modeste titre, M. le docteur Bourgeois, connu à l'Académie de médecine par d'excellents mémoires et en Beauce par sa science pratique, a su montrer encore dans ce travail la puissance de son talent d'investigation. Il a, par le miracle de la patience, retracé toute l'histoire du port d'Etampes qui n'existe plus. Et nous avons vu comment avant les diligences et les chemins de fer on allait d'Etampes à Paris par ces chemins qui marchent tout seuls, comment aussi Claude Mignault, plus connu sous le nom de Minos, avocat du roi à Etampes vers 1580, puis doyen de la faculté de droit de Paris, composa son principal ouvrage durant les loisirs que lui donnaient ses 1 in-8°, Paris, Aubry, 1 fr. 23 c.

voyages sur le bateau, entre Etampes et la capitale tant en descendant qu'en remontant. Etampes, mamelle de Paris, ne lui envoyait pas seulement des doyens de faculté, elle l'alimentait de ses farines les meilleures de la France. Quiconque est ami de l'histoire et s'intéresse à un pays qui nourrit tous les autres, ira avec M. Bourgeois revoir cette belle vallée d'Etampes.

Ce plaisant val que l'on nomme Tempé
Dont mainte histoire est encore embellie
Arrousé d'eaux, si doux, si áttrempé
Sachez que plus il n'est en Thessalie.

Et certes il trouvera dans cette notice historique des détails curieux qui eussent échappés à la mémoire sans le vif amour de M. Bourgeois pour son pays natal. Quant à la critique, l'auteur l'a faite lui-même : Il croit qu'on lui reprochera ses trop minutieux détails. C'est là la plus grande erreur de son livre, ces minutieux détails seront perles un jour.

E. MENAULT.

LA GRANDE CHARTREUSE, par le vicomte Eugène de R... Ce livre n'est pas seulement une œuvre littéraire recommandable par l'intérêt du récit, et par l'élégante simplicité du style; c'est aussi une bonne action : l'auteur venge noblement les ordres contemplatifs des préventions dont ils sont trop souvent l'objet, en faisant partager au lecteur les douces émotions qu'il a ressenties lui-même parmi ces religieux. Toutefois il ne se borne pas à nous initier au genre de vie des disciples de saint Bruno; nous le suivons à travers les sites pittoresques qu'il lui fut donné de visiter, et nous assistons avec lui à ces magnifiques spectacles qui offrent à l'imagination agrandie un pressentiment et comme un avant-goût de l'infini.

Je crois sincèrement être l'interprète des sentiments de tous ceux liront ce livre en exprimant ici un regret; c'est que l'auteur n'ait pas cru devoir attacher son nom à une œuvre digne à plus d'un titre de lui conquérir la sympathic des âmes droites et des esprits intelligents.

J. BONIFACE-DELCRO.

SIÈGE D'ORLÉANS DE 1429.

Mémoire sur les dépenses faites par les Orléanais en prévision du siège et pendant sa durée, en fortifications, armes diverses, troupes, gratifications, dons à Jeanne d'Arc et autres, extraits des comptes de la ville d'Orléans et de divers auteurs et manuscrits, par Vergnaud-Romagnési, membre de la Société des Antiquaires de France, etc.

Jusqu'à ce moment, on s'est beaucoup occupé de Jeanne d'Arc et du siége d'Orléans; mais les auteurs qui ont écrit sur ces sujets se sont généralement copiés les uns les autres, et ont pris pour base de leurs histoires du siége, le journal même de ce siége, document précieux, et le seul bien authentique que nous possédions, mais incomplet.

Les faits généraux du siége sont donc bien connus, et les actions de Jeanne d'Arc le sont également; mais des détails intéressants sur les usages militaires, sur les mœurs, sur les prix de main-d'œuvre, des armes et autres objets de cette époque, manquent comme complément de tout ce qui a été publié sur le siége d'Orléans.

C'est un exposé des efforts faits par les Orléanais pour défendre leur ville et des frais qu'ils ont courageusement supportés en fortifications, armes, solde de troupes, gratifications, dons, que nous offrons ici pour combler cette lacune.

Nous avons fait ce relevé avec soin, tant dans les archives de la ville d'Orléans, que dans divers écrits et manuscrits, et nous en donnons le résultat qui ne sera pas, nous le pensons, sans utilité pour les auteurs qui voudront jeter un nouveau jour sur ce mémorable siége de 1429, dont la levée sauva la monarchie française.

RELEVÉ DES DÉPENSES FAITES PAR LA VILLE D'ORLÉANS EN PRÉVISION DU SIÉGE DE 4429 ET PENDANT LE SIÉGE MÊME.

1400-1590.-De 4400 à 4590 les comptes de la ville d'Orléans étaient divisés en comptes ou dépenses de communes, et en comptes de forteresse. Elle était administrée par des Procureurs de ville, choisis par les habitants qui prirent sous Louis XII seulement le nom d'Echevins. L'un deux, receveur des deniers communs, était appointé de XL 1. (40 1.), pour ses peines et affectait 1/4 du revenu aux besoins généraux et les 3/4 aux fortifications.

4440.-Dès cette époque on avait fait venir deux habiles maîtres maçons, pour réparer les murs d'enceinte et pour rétablir la tour Sud de la porte Bourgogne.

1410. C'est cette même année où il est parlé dans les comptes de la ville de Canons qu'elle possédait déjà.

1412.-En prévision des ennemis et maraudeurs ou fit établir bien en

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