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sujet littéraire et sur un sujet scientifique (*), et l'affectation de quatre prix aux lauréats.

Si maintenant l'on demande quelle conclusion il faut tirer de l'exposé que je viens de vous faire, il paraîtra juste de répondre que notre Société est restée dans la voie du progrès, qu'elle a même agrandi le modeste sillon dans lequel, par la bonne volonté de tous, tombe de temps en temps quelques grains de bonne semence. Sans prétention exagérée, comme sans humilité inopportune, nous poursuivons sans cesse avec la patience obstinée qui est la force des faibles, ces nobles choses qui sont dans les quatre directions du monde moral: l'utile, l'honnète, le beau, le vrai. Que ceux qui parlent des associations savantes de la province avec une ironie qu'ils s'efforcent en vain de rendre blessante, que ceux-là, dis-je, apprennent, s'ils l'ignorent, qu'à défaut de bons résultats immédiatement réalisés, il nous reste la satisfaction de travailler pour l'avenir dans un sens qui a échappé sans doute à leur réflexion : c'est que lecteur, orateur, causeur et auditeur, en venant passer quelques heures ici, nous acquérons toujours quelque chose. Or, les acquisitions successives ont une tendance à modifier héréditairement le niveau intellectuel de l'homme, et rendent l'esprit humain plus dispos et plus apte à atteindre un degré supérieur.

(*) 1° Contribution de la Bretagne au progrès accompli depuis 1830 dans la Physique, la Chimie, l'Histoire naturelle, la Médecine.

2o Etude sur Emile Souvestre.

BANQUET

DU 20ME ANNIVERSAIRE

DE LA FONDATION

De la Société Académique de Brest

PROCÈS-VERBAL

Dans sa séance du lundi 10 Février 1879, la Société Académique de Brest a décidé qu'un Banquet serait organisé pour célébrer le vingtième anniversaire de sa fondation. Ce Banquet a eu lieu le samedi 22 Février, à sept heures du soir, dans les salons du Grand-Hôtel Lamarque, sous la présidence de M le Colonel de La Barre Duparcq, assisté des deux VicePrésidents et de M. le Maire de Brest.

Trente-deux souscriptions avaient été recueillies, et vingt-neuf convives ont répondu à l'appel qui avait été adressé aux Membres de la Société.

Au dessert, M. le Président de La Barre Duparcq a pris la parole et a porté un toast, fort applaudi, aux vingt années d'existence de la Société Académique.

M. Penquer, Maire de Brest et Membre fondateur, a répondu dans une improvisation chaleureuse aux paroles prononcées par le Président, et il s'est félicité d'assister aux noces d'argent de la Société Académique qui a rendu, dit il, et qui rendra encore tant de services.

M. Coutance, deuxième Vice-Président, s'est levǝ alors et a prononcé un discours dans lequel il a précisé le but, le rôle et les travaux de la Société.

M. Pradère, premier Vice-Président, a succédé à M. Coutance, non pour porter un toast, mais pour chanter une chanson de circonstance, pleine de traits d'esprit et d'humour.

La parole a été ensuite donnée à M. Ortolan, l'un des Secrétaires, qui a rappelé les titres éminents de Madame Léocadie Penquer, la Muse brestoise, que la Société Académique est fière de compter au nombre de ses Membres honoraires.

MM. Riou et Borius ont clos la série des toasts en portant la santé de M. Duval, le doyen des Membres fondateurs, et à M. Ortolan, le promoteur du Banquet.

Tous ces toasts ont provoqué de vifs applaudissements, et l'on s'est séparé en emportant un long souvenir de cette soirée empreinte de la plus grande cordialité.

Brest, le 22 Février 1879.

L'un des Secrétaires,

ED. LANGERON.

Discours de M, Ed. de La Barre Duparcq, Président.

Messieurs,

Appuyés par une décision de la Société académique, nous sommes réunis afin de fêter notre 21° année d'existence; en effet, le 20 janvier 1879, c'est à-dire presque hier, sonnait l'heure de nos vingt ans de durée.

Permettez-moi de me féliciter d'avoir à diriger cette honorable réunion, moi, qui vous étais inconnu il y a quelques années et qui suis devenu pour un instant, par vos suffrages, votre Président, et, je l'espère, votre ami.

Apparentés par la similitude des fonctions avec l'ancienne Académie navale, sans avoir la prétention de la remplacer comme science et comme réputation; doués de l'avantage de réfléter, autant et peut-être plus que dans d'autres villes, le mélange d'un grand nombre de sciences et de branches de littérature, comme le comprenait à merveille notre regretté fondateur M. Levot; ayant, les uns et les autres, couru le monde avant d'avoir habité cette ville cosmospolite, ce centre d'un savoir venu des points les plus éloignés du globe; tous animés du désir de faire aussi bien et même mieux, s'il est possible, que nos prédécesseurs, nous nous trouvons dans d'excellentes conditions pour justifier notre but, pour réaliser, au point de vue de l'intérêt local, certains progrès intellectuels:

Il nous manque comme Académie un peu de zèle, il

manque à notre réunion un peu plus de cohésion; cela viendra, cela vient toujours avec l'âge, et nous comptons vingt ans à peine. Que chacun de nous se demande ce qu'il peut faire en faveur de la Société, soit ici, soit au dehors; cela sera bientôt exécuté, accompli, et notre chère famille de travailleurs, de chercheurs, grandira en vieillissant, acquérera chaque jour plus de renom, plus d'autorité.

Messieurs, j'ai l'honneur d'exprimer devant vous et avec vous, mes voeux ardents pour qu'il en soit ainsi, et je constate avec satisfaction qu'ils sont entendus par M. le Maire de Brest, dont la sollicitude éclairée pour la Société ne s'est jamais démentie, que nous pouvons appeler notre digne, très-compétent et très-sympathique Confrère, doublement notre Collègue, puisque Madame Penquer orne de son nom, et avec notre assentiment unanime, la liste des Membres de la Société.

Messieurs, à la prospérité de la Société académique de Brest, à ses noces d'argent, voire même à ses noces d'or, dont nous léguons cordialement, et en nous unissant d'intention amicale avec eux, la célébration à nos suc

cesseurs !

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