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L'étude de l'art comprend épisodiquement des recherches sur les artistes. Ces recherches ont un intérêt qui grandit à mesure qu'elles se prolongent; elles sont une manière très-intéressante d'envisager l'art lui-même.

Ces recherches ont plus spécialement occupé les savans depuis une vingtaine d'années. Elles ont amené l'exhumation d'assez nombreux matériaux, et nous offrons au public le livre qui les réunit tous. Son contexte même en est la preuve.

En 1828, l'auteur livra à l'impression un premier manuscrit contenant un Catalogue d'artistes. Il le fit tirer à cent exemplaires seulement, qu'il distribua à quelques savans et amis (1).

En 1844, les matériaux nouveaux avaient amené un assez fort supplément, et le Catalogue, réimprimé in-12, fut de nouveau tiré à un petit nombre d'exemplaires, à quarante seulement, que l'auteur adressa à presque tous les savans de l'Europe (2).

Cette dernière communication a donné naissance à un plus fort appendice.

L'auteur travaillait, lorsque la mort l'a frappé, à une liste générale dans l'objet de grouper le Catalogue et ses supplémens. Cette liste était en épreuve. Nous l'avons facilement terminée, sans pouvoir cependant la placer immédiatement après les supplémens.

On la trouvera aux pages 385 et suivantes.

La Liste générale est accompagnée de notes nombreuses formant presque l'équivalent de huit pages de caractère fin, et constituant comme un nouvel Appendice. C'est par là que le Catalogue des artistes a été mis à jour, autant du moins que cette matière le comporte. C'est dire assez que la Liste générale contient de nouveaux noms d'artistes.

Elle est, du reste, la reproduction exacte du Catalogue,

(1) L'auteur séjournait alors à Toulouse où il était retenu par un procès. Il employa un imprimeur de Toulouse. Son œuvre, de 85 pages in-8°, avait pour titre : Artistes de l'antiquité, ou Table alphabétique, contenant jusqu'au 6e siècle de notre ère, tous les statuaires, les peintres, les architectes, les fondeurs, les graveurs en pierres fines, que nous ont transmis les auteurs anciens et les monumens. Toulouse, J.-M. Douladoure, 1829. L'auteur parle de cette première impression à la p. ij de l'introduction. (2) Paris, Vinchon, imprimeur.

donnant, comme celui-ci, en fait de noms d'artistes, jusqu'aux mauvaises leçons qui ont eu cours quelque temps.

La Liste générale est séparée du Catalogue et des supplémens par quelques autres listes accessoires. Ce sont les listes des statues, bas-reliefs, monumens d'architecture, mosaïques, pierres gravées et vases peints, qui portent le nom des artistes.

On devait, en effet, dans un Catalogue d'artistes dont un assez grand nombre nous sont connus par les pierres et médailles qu'ils ont gravées, les vases qu'ils ont peints ou fabriqués, les statues et bas-reliefs qu'ils ont sculptés, on devait, donner la liste de ces objets d'art.

L'auteur a, en outre, donné la liste des Musées et Collections particulières auxquels ces objets appartiennent.

La première des listes des objets d'art signés par les artistes présente trente-deux statues isolées ou en groupe, trois bustes, un Hermès, une figurine en terre cuite et un singe en cipolino, sept bas-reliefs, deux vases, un cratère, trois monumens d'architecture, deux mosaïques et deux fragmens.

La seconde contient environ trois cent soixante-dix pierres gravées ou objets analogues.

La troisième renferme cent dix-huit vases peints.

Ces listes aboutissent à une liste particulière renfermant les artistes dont les noms nous ont été transmis par les monumens. Ce sont non-seulement ceux dont quelque œuvre est parvenue jusqu'à nous, mais encore ceux qui nous sont connus seulement par des inscriptions.

Ici les artistes sont classés par professions, et l'on y trouve cinquante-deux architectes, trente-trois statuaires, soixante-sept sculpteurs, cinquante-deux ciseleurs, cent quatre-vingt-onze graveurs de pierres fines, onze mozaïstes, huit peintres, et neuf peintres de, vases (1).

Vient ensuite, en cette matière de biographie des artistes, un travail géographique, une liste où, sous le titre Villes et contrées patrie des artistes, l'auteur énumère les villes qui ont produit des artistes, et donne les noms de

(1) On ne trouve pas à cet endroit la liste particulière des fabricants de vases peints. L'auteur empêché par quelque obstacle, a renvoyé pour cette liste à ure table rectifiée des artistes à placer à la fin du volume, et qui est devenue la Liste générale, page 385. En cet endroit, une liste particulière devenait inutile. Les fabricans de vases peints portés sur la Liste générale sont au nombre de soixante-dix-huit.

ces derniers. Cette liste présente cent soixante-deux noms de villes ou localités.

Enfin une notice est consacrée à l'étude de quelques inscriptions trouvées dans l'Acropole d'Athènes, inscriptions relatives à des réparations faites à des temples voisins, et dont le contexte permettait d'y puiser des lumières sur des détails d'architecture.

On a pu, dans le Catalogue alphabétique, donner à la numismatique, et surtout à la gravure des pierres fines, des développemens que n'ont pas comportés les Tablettes chronologiques qui font la matière du volume précédent. L'auteur s'est complu à ces développemens, réparant ainsi l'omission nécessaire dont ces gracieuses compositions ont été l'objet. Dans l'introduction, il a donné le dépouillement des collections dactyliographiques. Dans le cours du Catalogue, il a décrit avec complaisance les pierres qui portent des signatures, et, dans les listes accessoires, il a reproduit toutes ces compositions, avec indication des collections qui les possèdent.

Le dépouillement que nous venons de signaler dans l'introduction porte sur cinquante ouvrages relatifs aux pierres gravées, et fait connaître non-seulement les grandes collections de Florence, Berlin, Vienne, mais la plupart des collections particulières, dont quelques-unes ont eu de l'importance.

Sur les collections d'Italie, on analyse l'ouvrage trèsancien d'Eneas Vicus (vers 1560), ceux du Toscan Léonard Agostini (1657), du Romain Giovanno-Angelo Cassini, (1669), de Michel-Ange de la Chausse (Musœum Romanum, 1690), de Buonarotti (Rome, 1698, Florence, 1706), de Domenico de Rossi (Rome, 1707), des deux Stephanoni (1527), celui de Gori sur le Cabinet de Florence (1731), celui publié en 1747 sur la collection Odescalchi, celui du Vénitien Zanetti sur sa propre collection (1750), celui publié par Valesio, Gori et Venuti sur le Musée de Crotone (1750), l'ouvrage d'Amaduzzi inséré dans les mémoires de l'Académie de Crotone, celui de Visconti sur la collection Chigi (1782), celui de Bracci (Florence, 1784), celui de Raponi (Rome, 1786), celui de Joubert sur la Galerie de Florence (1789), enfin celui publié par Vivenzio en 1807.

Sur les collections de France, l'auteur énumère et analyse l'ouvrage d'Antoine Lepois (1579), celui de Baudelot

de Dairval (1686), celui du père Molinet sur la Bibliothèque Ste.-Geneviève (1692), ceux du conseiller Gravelle (1732 ) et du comte de Caylus (1752), celui de Mariette sur le Cabinet du Roi (1750), celui de Lachau et Leblond sur la collection du duc d'Orléans (1780).

Les collections hollandaises y figurent par les publications de Gorlée (1601, etc.), de Gronovius (1694), de de Wilde (1703) et de Thoms (1740). Celle de Berlin y figure par les ouvrages de Beger (1685), deTælken et de SchlichteGroll; celle de Vienne, par l'ouvrage d'Eckhel (1788), etc., etc.

Les collections anglaises n'y sont pas oubliées. La collection Malborough y figure par plusieurs ouvrages. Les collections Percy, Greville et Slade par l'ouvrage de Spilbury, etc., etc.

L'auteur a encore réparé une omission semblable, concernant d'autres compositions qui captivent aujourd'hui l'attention des savans. Ce sont les vases à peintures, ces vases italo-grecs, qui sont destinés à nous révéler une curieuse partie de l'histoire des peuples i.aliques. Mais, pour ces vases comme pour les pierres gravées, l'auteur a dû se borner aux produits signés par les artistes.

On sait que, sur les pierres gravées, et surtout sur les vases peints, les inscriptions offrent des alphabets archaïques d'un grand intérêt. Ici l'auteur a cédé, à son ordinaire, à son dévouement pour les intérêts de la science, et a reproduit ces caractères au moyen de poinçons qu'il a fait graver. Grâce à cet effort, les inscriptions des vases et pierres fines ont été reproduites autographiquement.

Le volume que nous livrons au public n'a pas un intérêt borné aux archéologues. Il intéresse aussi les artistes, puisqu'il leur offre des notions précieuses sur l'histoire de leur art et sur leurs devanciers.

Ces notions ne peuvent rester le patrimoine exclusif des savans; car elles intéressent l'art, ce semble, autant que la science, et d'ailleurs tout homme ayant le sentiment de l'art se reporte avec satisfaction à l'époque où il semble avoir jeté son plus vif éclat.

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