habuit hinc retro in dicta possessione ipsum absolvit et absolutum pronuntiavit. Actum Vintimilii, in ecclesia Sancti Michaelis. Testes Manesinus Catanius et Johannes Catanius de Valle Bona. Ego Guillelmus Barba Rubea, notarius, rogatus, scripsi. In nomine Domini, amen. Anno ejusdem M° CC° LXXXVIII, indictione prima, die secunda novembris post nonam. De lite et controversia que vertitur, seu verti posset aut verti speratur, inter dominum reverendum Clarum, priorem ecclesie Sancti Michaelis Vintimiliensis, ex una parte, nomine ipsius ecclesie, et Manesinum Catanium, ex altera, occasione unius pecie, terre posite in territorio Sepulcri, loco ubi dicitur Merlus, cui coheret superius terra Sancti Michaelis, inferius terra Oberti Ferri, ab uno latere terra ipsius ecclesie, et ab alio latere terra Sancti Ampelii, pervenerunt ad infrascriptum concordium, videlicet quod dictus Manesinus debeat reddereanuatim ecclesie SanctiMichaelis decimam partem frumenti, ordei, fabarum, et siliginis et vini, salvo quod fructus ipsius terre extrahere non debeat de dicta terra sine sciencia ipsius prioris vel nuntii ipsius. De fructibus hinc retro perceptis in ipsa terra per ipsum Manesinum absolvit et absolutum pronuntiavit. Actum Vintimilii, in ecclesia Sancti Michaelis. Testes reverendus Vitalis et Symon Curlus. Ego Guillelmus Barba Rubea, notarius, rogatus, scripsi. CXV ARRENTEMENT DE LA FABRICATION DE LA MONNAIE DE SABOURG 1. 24 Décembre 1666 Arrentement, pour cinq années, de la fabrication de la monnaie de la principauté de Sabourg par l'abbé de Lérins, en faveur de Bernardin Bareste, de 1 Arch. des Alp.-Marit., H. 967. Original. Mougins, moyennant une rente annuelle de 740 livres, et aux conditions suivantes : « Que ledit Bareste pourra fabriquer des espèces d'or, soit grandes ou petites, pour les débiter au païs de Levant, au coin et armes dudit monastère, du prix et bonté de celles qui y ont cours, étant toutes les dites pièces d'argent qui se fabriqueront à ladite monnaie, sur les titres de sept deniers de fin pour le moins; et les espèces d'or qui seront aussi fabriquées dans ladite monnaie seront aussi au degré de dix-huit quarats de fin, à quoi ledit Bareste s'oblige. Plus lesdits révérends pères, audit nom, donnent aussi permission et faculté audit Bareste de fabriquer, dans ladite monnaie, des pièces de cinq sols et autres espèces d'argent propre pour ledit pais de Levant, du même coin et armes que dessus et de la bonté et titre de celles ci-dessus ; encore qu'il fabriquera desdites espèces telle quantité que lui plaira, soit de jour ou de nuit, tant au balancier ou au marteau, comme bon lui semblera, sans estre tenu au foiblage du poids ou escharete d'aloy, avec le remède accoutumé aux autres monnoies. Ledit Bareste sera obligé néanmoins de tems en tems expédier au révérendissime père abbé des espèces d'or et d'argent de celles qu'il fabriquera, pour en faire faire la preuve, et en après les rendra audit Bareste.... >> CXVI REMONTRANCE adressée paR L'ABBÉ DE LÉRINS A L'INTENDANT DE PROVENCE, AU SUJET DU DROIT DE BATTRE MONNAIE A SABOURG 1. Vers 1685 Mais, pour vous donner, Monseigneur, une idée de cette importente affaire, il est nécessaire de vous remarquer qu'en l'année 954, un comte de Vintimille appellé Guido, neveu d'Elphonse, roy d'Espaigne, s'en allant contre les Sarrasins, voulut pourvoir à sa conscience, et, pour l'expiation de ses péchés, fit une donation de la principauté de Sebour, qui est entre le comté Arch. des Alp.-Marit., H. 967. Original. de Vintimille et Saint Rème, dans l'Italie, à l'abbé de Saint Honnoré de Lérins et aux religieux de ladite abbaye..... Du depuis, cette donation fut confirmée, en l'année mille soixante trois, par Othon et Conrad, comtes de Vintimille, et les religieux ont toujours joui paisiblement de cette donation, c'est-à-dire qu'ils en ont joui avec tous les privilèges et tous les droits qui sont attachés à la souveraineté. Ils ont faict batre de monoye, donné des lettres de grace, sans que jamais personne s'en soit plaint, et il y a cete circonstance à remarquer que cete monaie n'a jamais eu cours en France, qu'elle n'a esté reçeue que dans l'Italie, ou cette principauté se trouve enfermée. Aucun prince de l'Italie ne s'en est plaint. Ce n'est point icy un fief dépandant de la couronne de France. Que si la fabrique, la valeur et le cours ne dépend que de la volonté du prince qui est la loy de son estat, qui donne l'estre et l'autorité à toutes les autres loix; si le droit de faire batre de la monoye a esté tenu come une des plus éminentes marques de la souveraineté, y a d'apparence que Sa Majesté ne voudra pas priver des pauvres religieux d'un privilège qui est attaché à l'excellence de son estre, et du revenu d'une rente de sept à huit cens livres qu'ils retirent toutes les années, et qui faict presque tout le principal revenu de cete principauté. il CXVII ARRÊT DU CONSEIL d'état, défENDANT A L'ABBAYE DE LÉRINS DE BATTRE MONNAIE A SABOURG 1. 1 Juillet 1686 Sur ce qui a esté reprezanté au roy estant en son Conseil, que le nommé Dabic, marchand de la ville de Nisme, de la R. P. R., Arch. des Alp.-Marit, H. 967. Original. cest rettiré despuis quelque temps au Sabourg, lieu dépandant de l'abbaye Saint Honnorat de Léreins, et y fait battre monoye en concéquance d'un bail quy luy a esté passé pour trois ans par l'économe de ladite Abbaye, a raizon de quinze cens livres pour chascune des trois années, et que, par le mesme bail il est permis audit Dabic, de la part des religieux, de vivre dans sa relligion et d'avoir avec luy tel nombre d'amis et d'ouvriers que bon luy semblera; à quoy Sa Majesté voullant remédier, le Roy estant en son conseil, a cassé et annullé ledit bail, comme aussy tous autres baux généraux ou particulliers des fermes et domaines du Sabourg fait à des fermiers de la R. P. R. par les abbé et religieux de ladite abbaye de Saint Honnorat de Léreins, auxquels Sa Majesté a fait très expresses inhibitions et deffanses de plus affermer lesdits domaines a autres que des catholiques, de donner rettraite à des relligionnaires, ny de plus entreprandre de faire battre monoye audit lieu du Sabourg soubs prétexte que se puisse estre; et, en cas de contrevantion, ordonne Sa Majesté qu'il en sera incessamment informé par le sieur Morant, intendant de justice pollice et finance en Provance, auquel elle enjoint de tenir la main à l'execution du présent arrest, nonobstant oppositions ou appellations quelconque, pour lesquelles ne sera différé. Faict au Conseil d'Etat du roy, Sa Majesté y estant, tenu à Versailles le premier juillet 1686. SIGNÉ COLBERT CXVIII DESCRIPTION DE LA PRINCIPAUTÉ DE SABOURG AU COMMENCEMENT DU XVIII SIÈCLE 1. XVIIIe siècle « La principauté du Sabourg consiste en un petit endroit appartenant aux Bénédictins de Saint Honnorat de Lérins. Il est situé au sommet d'une montagne. Elle est voisine, du costé du nord, du lieu de Perinaldo, d'une distance de deux lieues, appartenant à M. le Duc de Savoye; du levant, de la commune de San-Remo; du midy, de la Bourdiguière, et, du couchant, de Vintimiglle; lesdits lieux appartiennent à la République de Gênes. Il y a dans ledit lieu de Sabourg présentement environ vingt familles, qui pourront composer tout au plus cent personnes, touttes misérables, à l'exception de deux familles qui ont quelque peu de commodité. « Il y a le palais où logent les religieux, quand ils y sont, qui n'est pas tout à fait achevé et qui va tout en ruines. Depuis très long tems il n'y avait résidé des religieux; tant seulement un religieux y resta deux ou trois ans ; s'étant retiré à l'abbaye, il ne s'y trouve présentement aucun religieux.... » Arch. des Alp.-Marit., H. 961. - - Original. |